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le 17 décembre 1998

Les nouveaux médias, une nouvelle Société Radio-Canada

L'honorable Perrin Beatty, Président-directeur général, devant la Metropolitan Halifax Chamber of Commerce

C'est toujours un plaisir d'être à Halifax, même s'il y a d'autant plus de risques de voir rôder Marg Delahunty dans les parages, prête à faire de nouveaux ravages avec son esprit moqueur. Comme vous le savez, au fil des ans, la Nouvelle-écosse a fourni à la Société Radio-Canada, et au pays, une brochette impressionnante de talents créatifs - du Don Messer's Jubilee à This Hour Has 22 Minutes, d'Anne Murray et Rita MacNeil à Ashley MacIsaac, aux Rankins et aux Barra Macneils, pour n'en nommer que quelques-uns.

Ces artistes canadiens font partie d'un immense réservoir de chanteurs, peintres, écrivains, interprètes et producteurs, qui sont aussi populaires auprès des auditoires de Radio-Canada que les symboles durables qu'ils représentent. Au cours des 62 années d'existence de la Radio et de la Télévision de Radio-Canada, ils ont été les porte-parole d'une province d'une grande richesse culturelle auprès du reste du Canada. Leur talent et leur popularité vont demeurer. Mais le monde autour de nous évolue à un rythme que peu d'entre nous auraient pu prévoir. La révolution de l'information et du savoir qui déterminera la place du Canada au XXIe siècle a déjà transformé notre pays et commencé à changer la vie de tous les Canadiens. Elle transcende les frontières, défie les limites familières du temps et de l'espace, et modifie la façon dont nous travaillons, vivons et communiquons les uns avec les autres.

Et pendant que le monde qui nous entoure se transformait, la Société Radio-Canada également a changé. De fait, les changements des dernières années ont été plus nombreux et plus rapides que jamais auparavant. La tâche n'a pas été facile, mais nous avons réussi.

  • Nous avons survécu à des compressions budgétaires de 400 millions de dollars, dont beaucoup disaient qu'elles signifieraient notre fin. Au lieu de fermer des stations, nous en avons ouvertes de nouvelles.
  • Nous avons «canadianisé» les grilles-horaires de nos Télévisions anglaise et française en même temps que nous faisions face à ces importantes réductions. Nous sommes le seul diffuseur à l'avoir fait et nous avons démontré que les Canadiens veulent voir des émissions canadiennes.
  • Nous avons préservé la qualité qui fait que notre réputation et nos services français et anglais continuent à remporter des nombres record de prix.
  • Et nous avons tracé une nouvelle voie pour l'avenir. J'ai le plaisir de vous annoncer que mardi dernier, notre Conseil d'administration a approuvé la série d'orientations stratégiques que nous lui avons présentées. Nous soumettrons ces orientations stratégiques au CRTC lorsque nous nous présenterons devant lui au printemps pour faire renouveler nos licences.

Nous avons refusé de devenir le diffuseur de dernier recours, qui ne ferait que ce que personne ne veut faire, ou de couper nos racines régionales pour nous contenter d'offrir une image du Canada vue de la Tour du CN à Toronto ou du Mont-Royal à Montréal. Si nous voulons continuer à intéresser les Canadiens, nous devons prendre part à leur vie de tous les jours, refléter leurs intérêts et être présents dans leurs communautés.

On n'atteint pas le succès en se diminuant. Dans ce monde nouveau, la Société Radio-Canada doit offrir une myriade de services qui garantiront sa place de pilier de la programmation canadienne. J'ai déjà parlé, devant d'autres auditoires, de certains des nouveaux services de diffusion que nous voulons lancer. Aujourd'hui, j'aimerais vous entretenir quelques instants du rôle de chef de file que le diffuseur public du Canada entend jouer dans la révolution technologique qui a secoué les «nouveaux médias».

Bien des diffuseurs reculent devant les défis posés par Internet, le visage public de la nouvelle technologie des communications. Ce n'est pas le cas de Radio-Canada. Nous voyons dans les nouveaux médias une extension naturelle, et de fait cruciale, de notre mandat. Notre tâche consiste tout simplement à fournir aux Canadiens le genre de nouvelles, d'actualités et de divertissement de haut calibre qui soient le reflet de la réalité canadienne, et qui permettent de partager nos histoires entre nous et avec le reste du monde, en utilisant nos propres termes. Cette mission n'a jamais changé et nous continuerons à nous en acquitter à l'avenir. Ce qu'il y a de nouveau, par contre, c'est le fait indéniable que bon nombre des outils traditionnels dont notre pays s'est servi pour soutenir et enrichir ses valeurs culturelles deviennent rapidement obsolètes.

Mais quelle que soit la façon dont nous livrons notre produit, il est normal de vouloir maintenir une forte présence canadienne à la fois dans les médias traditionnels et dans les nouveaux médias. Une Société Radio-Canada renouvelée doit comprendre des chaînes spécialisées, des services de radio novateurs et une présence importante sur Internet — ce sont les éléments intégrés d'une constellation de services qui nous permettront de satisfaire les besoins de nos auditoires actuels et d'atteindre les générations qui suivent. Vous qui êtes les chefs de file du milieu des affaires savez de quoi je parle. Pour y parvenir, nous devons être prêts à offrir un contenu et des services dont les Canadiens veulent, au moment et aux endroits où ils les veulent.

En même temps, nous savons très bien que nos compatriotes s'attendent à ce que la Société Radio-Canada maintienne les quatre points cardinaux qui guident toutes nos activités en tant que diffuseur public : du service, du choix, une teneur canadienne de grande qualité et de l'innovation. Le développement des nouveaux médias ne fait que renforcer ces exigences.

Il ne s'agit pas de projets pour un avenir lointain. Personne, et encore moins la Société Radio-Canada, ne peut se permettre de demeurer hésitant. Radio-Canada a lancé son premier site Internet il y a quatre ans — radio-canada.ca et cbc.ca — car nous avions réalisé que nous serions vite dépassés si nous ne voulions ou ne pouvions pas évoluer au même rythme que nos auditoires, si nous ne pouvions délimiter notre espace linéaire et élargir le champ de notre créativité. En 1996, Radio-Canada a été le premier diffuseur public canadien à offrir un service audio sur le Web, avec des émissions de nos chaînes anglaises Radio One et Radio Two diffusées en mode continu. Outre les quelque 50 000 pages de contenu que nous offrons sur le Web, nous fournissons désormais davantage de transmissions audio et vidéo en continu que tout autre site canadien — environ 7 000 heures sont téléchargées quotidiennement.

Et le contenu de Radio-Canada sur les nouveaux médias n'est pas un simple prolongement de nos services de diffusion. Il s'agit en grande partie d'une programmation conçue spécifiquement pour le Web et pour la diffusion par satellite, de matériel que les Canadiens ne pourraient obtenir nulle part ailleurs. Galaxie, qui met en valeur des talents canadiens 24 heures sur 24, est un service de musique audionumérique de 30 chaînes transmis par satellite, sans interruption commerciale ni animation. CBC4KIDS, notre site unique d'information, de jeux et de concours à l'intention des jeunes de 8 à 13 ans a remporté récemment un prix d'excellence Yahoo très convoité pour des éléments comme ses liens avec la populaire série Pingu et, bien sûr, Theodore Tugboat d'Andrew Cochran.

Pour de nombreux Canadiens, Radio-Canada est synonyme de nouvelles. C'est une réputation dont nous sommes fiers et que nous avons l'intention de maintenir dans notre transition vers les nouveaux médias. Le site très populaire de Newsworld fournit des analyses en profondeur de l'actualité, une section de contexte et un bulletin électronique qui offre des nouvelles nationales et internationales trois fois par jour. Les francophones partout au pays et à l'étranger peuvent puiser dans le riche réservoir de nouvelles, d'informations et de divertissements que Radio-Canada offre sur son site en langue française. Et le mois dernier, j'ai présidé au nouveau lancement de notre site cbc.ca qui propose désormais un site de nouvelles intégrées — CBC Online — le point de départ pour naviguer dans tous nos services d'information, avec un contenu supplémentaire préparé par une nouvelle équipe de huit journalistes spécialisés dans la technologie d'Internet.

Les nouveaux médias ne représentent pas une activité secondaire. Nous considérons qu'il s'agit d'une fonction de base, d'une fonction nécessaire pour le diffuseur public du Canada. C'est pour cela que nous avons également créé un nouveau poste de directeur exécutif des nouveaux médias. Et nous n'avons pas peur de parler de nous. Les Canadiens ont le droit et le devoir de savoir ce qui se passe derrière les caméras et les micros. On peut trouver également sur nos sites le Rapport annuel complet, des soumissions au CRTC, des communiqués de presse, des discours, et un forum de discussion.

Des partenariats stratégiques conclus à l'extérieur de la Société nous ont permis d'élargir encore davantage notre présence. Infoculture, par exemple, le seul magazine artistique électronique du Canada, contient plus de 500 rubriques audiovisuelles et présente chaque jour des commentaires, des revues, des programmes et des informations du domaine des arts en provenance de plus de 20 reporters spécialisés et d'au moins 300 organisations artistiques collaborant dans l'ensemble du pays. Un peu plus tôt au cours du mois, Radio-Canada a établi un partenariat avec CultureNet, la vitrine canadienne sur la culture du Canada, qui renforce le site grâce à des liaisons conjointes et des échanges de contenu accrus dans les deux langues officielles.

Les partenariats qui nous ont permis d'améliorer la retransmission instantanée des résultats des élections fédérales de 1997, circonscription par circonscription, et des Jeux olympiques d'Atlanta et de Nagano, nous ont apporté un enseignement précieux : la Société Radio-Canada doit non seulement accroître son esprit d'entreprise et sa souplesse dans ce nouvel environnement, mais rechercher et développer des projets en collaboration avec des partenaires ayant les mêmes objectifs. Il n'est plus nécessaire d'agir seul.

Les compressions et restrictions nous ont allégés, mais elles n'ont pas assombri notre vision. Radio-Canada ne vise rien de moins que détenir le principal site canadien en matière de nouvelles et de culture canadiennes sur le Web. Pour atteindre cet objectif, il nous faudra réévaluer tous les aspects de nos activités.

En tant que chefs de file du milieu des affaires, vous vous demandez peut-être si le bénéfice net en vaut la peine. Pourquoi est-il important pour la Société Radio-Canada, un diffuseur public financé à même les deniers publics, de se lancer résolument sur un marché tout nouveau déjà dominé par des géants des médias multinationaux comme Microsoft ou America on Line, dans un domaine où les autres diffuseurs ne s'aventurent que timidement, sinon pas du tout ?

L'une des principales raisons tient au fait que les nouveaux médias ne sont pas juste une mode passagère ou une technique de commercialisation qui retombera ou disparaîtra une fois passé l'attrait de la nouveauté. Nous devons nous approprier notre place sur le Web dès maintenant, et investir pour le long terme. Nous devons être présents si nous voulons rentabiliser pleinement l'investissement que les contribuables ont déjà réalisé dans notre contenu. Et contrairement à de nombreux diffuseurs privés qui gèrent leurs affaires en fonction d'objectifs et de revenus de court terme, Radio-Canada peut avoir une vue à plus long terme de ce que les auditoires veulent.

Rendez-vous compte de l'importance du domaine et des enjeux en cause. Les Canadiens sont parmi les utilisateurs d'ordinateurs personnels et du réseau Internet les plus avancés au monde. En général, nous n'avons pas peur d'essayer de nouveaux produits et adorons être à l'avant-garde lorsqu'il s'agit d'adopter de nouvelles percées technologiques. Nos chercheurs et nos scientifiques ont vu dans Internet un outil d'information utile lorsque celui-ci a été lancé dans les années 1960, tout comme un nombre croissant d'entreprises et de ménages canadiens se sont tournés vers le réseau mondial d'Internet mis à la portée des consommateurs, lorsque celui-ci a révolutionné l'industrie des communications en 1991.

Certains d'entre vous avez peut-être lu dans le Wall Street Journal un article sur une entreprise inuit florissante, Nunanet Communications Inc., qui fournit le service Internet dans l'Arctique canadien. Selon ce quotidien, «même les Inuit qui observent les coutumes traditionnelles se rendent compte de plus en plus qu'ils ont besoin d'Internet. À Clyde River, Levi Palituk, un guide de chasse et de pêche âgé de 33 ans, chasse le phoque selon la méthode traditionnelle — avec des chiens qui reniflent les phoques à travers les trous de respiration dans la glace. Il dit qu'il n'a pas l'intention d'acheter un ordinateur prochainement, car il a entendu dire que "les ordinateurs allaient exploser en l'an 2000"».

«Et pourtant M. Palituk utilise Internet, et fait sa publicité sur le Web. C'est Nunanet qui s'occupe du site et qui lui envoie ses courriers électroniques par télécopieur. "Pour être compétitif, il est indispensable d'avoir un site Internet" affirme M. Palituk.»

Et il ne s'agit pas d'un phénomène qui se limite au grand Nord. On estime qu'en 1998, 40% des ménages canadiens possédaient des ordinateurs personnels. Plus récemment, le service de recherches de Radio-Canada et Nielsen Media Research ont interrogé 3 000 Canadiens dans le cadre d'une étude sur les médias électroniques de la plus grande qualité jamais réalisée au Canada. Les résultats, qui ont été publiés dans l'étude sur les cotes de qualité des médias canadiens, mettent en lumière le potentiel extraordinaire des nouveaux médias. Vingt-trois pour cent des Canadiens adultes étaient reliés à un fournisseur de service Internet au milieu de 1998, soit une augmentation spectaculaire de 77% par rapport à 1997. Au milieu de 1998, trente-neuf pour cent des Canadiens adultes s'étaient personnellement servis d'Internet à un moment donné — une proportion qui, selon notre sondage, devrait atteindre un niveau stupéfiant de 50% en 1999. Les Canadiens pourront bientôt télécharger des données Internet sur des appareils sans fil qui tiennent dans la main. Lorsque cela se produira, le réseau Internet deviendra aussi omniprésent et puissant — et aussi facile d'accès — que la radio.

Et, fait plus éloquent encore, dans certains groupes démographiques, l'utilisation d'Internet est pratiquement généralisée. La proportion des étudiants canadiens qui accèdent au réseau Internet pour leurs études ou pour leur usage personnel, par exemple, atteint 80%. En tant que leaders du milieu des affaires de la Nouvelle-écosse, vous savez combien Internet et le Web ont pris d'importance, tant pour les consommateurs que pour les entreprises. Le sondage Nielsen/Radio-Canada indique que 75% des cadres et professionnels se servent d'Internet pour développer et commercialiser leurs produits et services. La proportion des foyers abonnés à des serveurs Internet est passée de 13% en 1997 à 23% au même moment en 1998. En revanche, la télévision par câble, un service de télécommunications comparable, n'a jamais augmenté son taux de pénétration de plus de 5% par an à ses débuts.

En fin de compte, notre présence sur le Web, et d'ailleurs aussi dans le secteur de la télévision spécialisée, s'impose si nous voulons conserver notre caractère distinct et être disponibles. Certes nos concurrents en ce moment sont des conglomérats multinationaux. Nous ne pouvons plus les repousser par la réglementation, surtout pas dans le milieu totalement libre des nouveaux médias. Mais ce que nous pouvons et devons faire, c'est bâtir notre propre constellation de services qui offrent à nos auditoires un contenu, notamment un contenu canadien, et des services qu'ils ne peuvent trouver ailleurs.

Il est simplement logique et rentable, dans le contexte d'une bataille culturelle mondiale, de vouloir garantir une forte présence canadienne à la fois dans les médias traditionnels et dans les nouveaux médias. À Radio-Canada, nous avons réalisé qu'au lieu de se détruire l'un l'autre, ces univers en apparence parallèles peuvent se renforcer mutuellement, grâce à une publicité croisée, à une utilisation plus efficace des ressources et à une synergie créative.

L'émergence d'un nouvel outil, surtout lorsqu'il est aussi puissant et vaste que les nouveaux médias, n'annonce pas nécessairement la disparition de l'ancien. La mesure dans laquelle le Canada réussira à fournir des emplois dans une économie mondiale fondée sur l'information, et peut-être même à demeurer un pays indépendant, dépendra de la façon dont notre pays réussira à créer un équilibre entre le nouveau et l'ancien. Mais il n'est pas question de revenir en arrière. Il peut bien sûr être tentant de rouler vers l'avenir en regardant dans le rétroviseur, de chercher à recréer un passé douillet, mais il serait plus sage de nous concentrer sur ce qui nous attend.

La Société Radio-Canada met son nom et sa réputation «en ligne» car nous pensons que c'est ce que les Canadiens attendent de leur diffuseur public. Sur Internet comme en radiotélévision traditionnelle, le nom de Radio-Canda est reconnu pour sa qualité, sa crédibilité et sa mise en relief des valeurs canadiennes. Mais dans un univers multichaînes, les Canadiens demandent de nouveaux services et davantage de choix. Les diffuseurs et décideurs ne peuvent plus tout simplement présumer que des auditoires captifs accepteront tout ce que les programmateurs voudront bien leur offrir. Les auditoires exigent des choix de contenus qui les intéressent, à des heures qui leur conviennent. Cela veut dire pouvoir accéder au dernier bulletin d'information local d'Halifax, au moment où il est diffusé, que l'on soit à Paris en Ontario, ou à Paris en France. Cela veut dire pouvoir écouter l'émission The World at Six à trois heures de l'après-midi, si l'on se trouve à Vancouver.

Pour la première fois, ce sont les consommateurs et non pas les entreprises médiatiques qui contrôlent la situation. Mais cela n'a rien de menaçant. Au contraire, nous sommes peut-être en train d'entrer dans la période la plus créatrice, la plus stimulante - et certainement la plus innovatrice - de l'histoire de la radiodiffusion. Nous pouvons résister à notre avenir, ou nous pouvons l'accueillir à bras ouverts. Mais il n'est pas question de l'arrêter.

Ainsi que le ferait toute bonne entreprise, la Société Radio-Canada a choisi de se lancer résolument. Il y a quatre ans, les perspectives d'avenir du système de radiodiffusion public étaient plutôt sombres. Nous avons traversé des temps difficiles, et effectué les ajustements nécessaires pour garantir notre survie. Maintenant que nous avons réalisé ces changements, nous pouvons, pour la première fois depuis une quinzaine d'années, planifier nos activités en fonction des possibilités qui s'offrent plutôt que des restrictions imposées. Et ces possibilités sont énormes.

Une série d'audiences d'une importance critique devant le CRTC serviront à poser des jalons pour l'avenir de Radio-Canada. Lors de son examen des politiques concernant la télévision, le CRTC a passé en revue la structure entière du système de télévision — un système dont Radio-Canada estime qu'il doit offrir une programmation canadienne thématique de grand calibre, facilement accessible et bien mise en valeur. La Société Radio-Canada a également présenté une demande pour quatre chaînes spécialisées en langue française afin de rentabiliser une véritable mine de matériel inexploité. Et, fait important, au cours de l'examen qui a porté sur les nouveaux médias au Canada, le CRTC a donné la parole à de nombreux intervenants, dont Radio-Canada, qui lui ont dit qu'il ne faudrait pas surcharger les nouveaux médias de règlements et lois qui entraveront sa croissance alors qu'ils n'en sont qu'à leurs débuts. Au printemps, le CRTC se penchera sur toute la gamme des services de Radio-Canada, dans le cadre d'une audience sans précédent portant sur toutes nos demandes de renouvellement de licence — nos réseaux de télévision français et anglais, nos 24 stations de télévision dont nous sommes le propriétaire et l'exploitant, Newsworld, le RDI, et nos réseaux de radio français et anglais — tous en même temps.

Nul ne peut savoir ce que les cinq prochaines années nous réservent. Mais nous ne pouvons nous permettre le luxe, et n'en avons pas le désir, de faire preuve de courte vue ou d'hésitation. Contrairement à ce que la plupart des gens seraient portés à croire — venant d'un organisme financé par les fonds publics —, nous ne demandons ni au gouvernement, ni au CRTC, de nous signer un chèque, de freiner la concurrence, ou de nous accorder un monopole.

Ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons simplement qu'on nous délie les mains, qu'on nous permette de changer et d'évoluer au même rythme que les auditoires que nous desservons, de nous moderniser. Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons maximiser les investissements réalisés et rentabiliser pleinement jusqu'au dernier sous des impôts des Canadiens durement gagnés.

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