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le 25 octobre 2004

Le rôle des médias dans la dynamique de diversité culturelle

Discours de Sylvain Lafrance, vice-président de la Radio de Radio-Canada, conférencier invité au "Radio Development Forum 2004 - The Conference of Global Chinese Language Broadcasting Cooperation", China National Radio, Pékin.

J'aimerais d'abord vous remercier pour votre invitation à prendre la parole dans le cadre du Forum sur le développement de la radio 2004. Les thèmes qui sont abordés pendant ce forum, que ce soit les pratiques de gestion, l'influence des nouvelles technologies dans l'évolution de la radio ou l'avenir de l'industrie, sont des questions qui nous préoccupent aussi à Radio-Canada et que j'ai l'occasion de discuter régulièrement avec mes collègues des radios publiques d'Europe et d'Afrique, par exemple.

Aujourd'hui, j'ai choisi d'aborder avec vous un sujet qui me tient particulièrement à cœur, celui du rôle des médias dans la dynamique de la diversité culturelle, car je crois que la question de la diversité, c'est-à-dire la lutte pour le respect des cultures, des identités sur une planète en voie de mondialisation, influencera de façon déterminante l'évolution de la radio publique dans les prochaines années. Par exemple, au sein de la radio que je dirige - qui comprend notamment Radio Canada International (RCI) ainsi que les chaînes nationales francophones de la Radio de Radio-Canada -, cette préoccupation influence grandement les orientations que nous leur donnons, à tel point que nous avons lancé cet automne une toute nouvelle radio dédiée à la diversité musicale, une expérience sur laquelle je reviendrai. Aussi, je suis convaincu que toutes les radios publiques qui, comme vous aujourd'hui, réfléchissent à leur avenir doivent bien comprendre tous les enjeux de la diversité et du rôle central que les médias sont appelés à jouer dans cette nouvelle dynamique.

Mais laissez-moi d'abord vous présenter la Radio de Radio-Canada, que j'ai le privilège de diriger depuis bientôt sept ans à titre de vice-président. Inspirée des modèles européens, la société Radio-Canada diffuse depuis toujours dans les deux langues officielles du pays : l'anglais et le français. En 1936, au moment de la création de CBC/Radio-Canada, la mise sur pied d'un radiodiffuseur public au pays s'inscrivait alors dans une logique de protection culturelle face aux états-unis, pays avec lequel nous partageons une des plus longues frontières au monde. Les canadiens sentaient le besoin de se doter d'une industrie de radiodiffusion forte, capable de présenter et de défendre le caractère distinctif du pays.

Mais laissez-moi d'abord vous présenter la Radio de Radio-Canada, que j'ai le privilège de diriger depuis bientôt sept ans à titre de vice-président. Inspirée des modèles européens, la société Radio-Canada diffuse depuis toujours dans les deux langues officielles du pays : l'anglais et le français. En 1936, au moment de la création de CBC/Radio-Canada, la mise sur pied d'un radiodiffuseur public au pays s'inscrivait alors dans une logique de protection culturelle face aux états-unis, pays avec lequel nous partageons une des plus longues frontières au monde. Les canadiens sentaient le besoin de se doter d'une industrie de radiodiffusion forte, capable de présenter et de défendre le caractère distinctif du pays.

Pour ce qui est de la radio francophone que je dirige, nous offrons deux grands réseaux nationaux. La première chaîne, une grande radio généraliste décentralisée, et espace musique, une radio dédiée à la diversité musicale. Nous avons aussi lancé, il y a deux ans, bande-à-part, un projet multimédia qui cible la clientèle jeunesse. Enfin, nous sommes aussi responsables de Radio Canada international (RCI) qui diffuse en neuf langues, dont le mandarin et le cantonnais, et qui a développé au fil des ans différentes formes de partenariat avec les radios chinoises - notamment radio Beijing, radio shanghaien, radio Guangdong et, bien sûr, china national radio. RCI, qui célèbrera en 2005 ses 60 ans, a effectué cette année un repositionnement de sa programmation afin d'offrir une vision nord-américaine unique, ouverte sur le monde, pour ainsi toujours mieux répondre aux attentes des auditoires étrangers.

Cette nouvelle orientation apportée à la programmation de RCI n'est pas étrangère à la dynamique de diversité culturelle que j'ai évoquée tout à l'heure et qui, manifestement, influence l'évolution de l'environnement international. En effet, il y a environ deux ou trois ans, la société Radio-Canada a été amenée a réfléchir sur le rôle qu'elle souhaitait jouer sur la scène internationale, notamment sur le mandat de RCI, avec en arrière-plan Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux états-unis. Un constat est ressorti clairement de nos observations : nous percevions une plus grande soif de diversité de la part des auditoires internationaux. Les consultations que nous avons menées nous ont fait comprendre que les auditoires voulaient voir et entendre des émissions, notamment d'information, produites par d'autres médias que les sources habituelles dominantes, comme CNN ou la BBC par exemple. On souhaitait comprendre l'actualité d'un point de vue différent, mais qui répondrait aux mêmes standards de qualité et de crédibilité. C'est dans ce contexte que s'inscrit le nouveau mandat de RCI.

Ce nouvel environnement international a aussi eu un impact sur nos programmations nationales. Avant même ces événements du 11 septembre, nous sentions très clairement une préoccupation de plus en plus grande de la part des canadiens envers l'international. Notre radio s'est donc dotée d'un plan d'action s'articulant autour de trois grands chantiers, le premier étant l'ouverture sur le monde, une façon de présenter aux canadiens les grands enjeux de la planète à une époque où l'ignorance et les incompréhensions entre les peuples pourraient créer de grands bouleversements. L'importance de cet objectif s'explique entre autres par l'évolution importante du tissu démographique canadien, influencé par une forte immigration. Par exemple, près de la moitié de la population de Toronto est née en dehors des frontières canadiennes.

Le deuxième chantier, l'ancrage régional, occupe aussi une place importante dans un immense pays comme le Canada, aux identités régionales fortes. Notre défi est double : présenter la réalité régionale au sein d'un territoire, tout en conservant le rôle fondamental de " lien " entre les concitoyens de ce grand pays, un défi auquel les radios chinoises doivent aussi répondre, j'en suis certain.

Et enfin, notre troisième chantier, le développement et la promotion du talent, réfère notamment au rôle de la radio publique canadienne face au soutien et au rayonnement de la musique. Je vous parlais tout à l'heure d'espace musique, la nouvelle radio dédiée à la diversité musicale que nous avons lancée en septembre dernier. Comme vous le savez sans doute, le monde de la musique doit faire face à de nouveaux défis, notamment l'apparition de nouveaux supports de diffusion et la concentration de la propriété des distributeurs et des médias. Au Canada comme ailleurs, les radios privées limitent le nombre de chansons qu'elles incluent dans leur " playlist " et se cantonnent dans des styles musicaux bien définis, ce qui réduit considérablement la diversité des musiques offertes aux auditeurs. Radio-Canada a voulu revoir complètement son action dans ce domaine et a développé une offre originale et une approche nouvelle en lançant une radio totalement dédiée à la diversité musicale, qui permettra à la radio publique de participer au maintien d'une vitalité forte et diversifiée dans le milieu de la création. Voilà un beau mandat de service public.

Les trois chantiers dont je viens de vous parler sont étroitement interreliés et ont largement contribué au succès de notre radio. En effet, la radio publique canadienne continue d'enregistrer des résultats d'écoute sans précédent et bénéficie, en raison de son caractère distinctif, d'un très grand niveau de légitimité auprès des canadiens. Ce plan d'action a donc permis à la Radio de Radio-Canada de développer une offre unique de service public, axée sur la diversité des cultures et des points de vue.

Cela m'amène à vous expliquer pourquoi je pense qu'il est essentiel, pour les radios publiques, de s'intéresser de près à la question de la diversité culturelle et pourquoi elle doivent envisager de créer de grandes alliances afin de maximiser leurs actions à l'échelle internationale.

D'abord, qu'entend-t-on quand on parle de diversité culturelle? La notion de diversité culturelle est étroitement associée au mouvement de mondialisation et à la mise en place de la société dite de l'information, dont l'émergence s'appuie sur des technologies de plus en plus rapides et performantes, qui permettent une communication presque instantanée et une plus grande accessibilité à une masse imposante d'informations de toutes sortes.

L'avènement de la mondialisation a créé un paradoxe puisqu'on constate, depuis quelques années, une montée des revendications identitaires, où des individus, des communautés et des pays manifestent leur crainte de voir leurs cultures locales balayées. La diversité culturelle se veut donc un contrepoids à la mondialisation. D'ailleurs, elle touche toutes les sphères de l'activité internationale : économique, politique ou sociale. C'est ainsi que l'UNESCO a élaboré un projet de convention internationale, actuellement débattu à paris, visant à protéger " la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques ", une démarche à laquelle le Canada est étroitement associée. De même, le dernier rapport sur le développement humain publié annuellement par le PNUD (le programme des nations-unies pour le développement) s'est intéressé pour la première fois à la question de la " liberté culturelle dans un monde diversifié".

Lors du sommet mondial sur la société de l'information, qui a eu lieu dans le cadre du "world electronic media forum" à Genève en décembre 2003 - auquel j'ai eu le plaisir de participer-, les radiodiffuseurs ont aussi senti le besoin de rappeler leur rôle en adoptant une déclaration où ils affirmaient notamment que la liberté d'expression, la liberté et le pluralisme des médias, ainsi que la diversité culturelle sont des valeurs à respecter et à promouvoir.

La question est donc d'actualité, et les radiodiffuseurs sont directement appelés à participer activement au développement de la société de l'information et à promouvoir la diversité culturelle.

En tant que radiodiffuseurs publics, nous somme d'autant plus interpellés à cause de notre mandat particulier auprès de nos citoyens. D'ailleurs, à cet égard, l'exemple canadien m'apparaît particulièrement intéressant.

Que ce soit l'exemple québécois de défense d'une identité francophone dans un mer anglophone, ou la défense des valeurs canadiennes face à l'imposant voisin américain, les canadiens connaissent bien les enjeux de la protection et de la sauvegarde des cultures face à d'autres forces culturelles dominantes.

D'ailleurs, l'existence même de CBC/Radio-Canada illustre parfaitement le type d'actions que les canadiens ont mis de l'avant dans le domaine de la culture et de la radiodiffusion. En effet, Il n'existe pas en Amérique de radiodiffuseurs publics comme nous qui puisse se comparer, dans sa structure ou dans ses programmes, aux grands radiodiffuseurs comme l'Australian Broadcasting Corporation ou NHK au Japon. CBC/Radio-Canada est une société publique, financée en grande partie par des subsides alloués par le gouvernement canadien, mais qui demeure entièrement indépendante du pouvoir public. Ce principe d'indépendance du radiodiffuseur public canadien face au gouvernement est profondément ancré dans notre culture, et toute apparence d'interférence est vertement critiquée. Notre service d'information, par exemple, doit respecter rigoureusement les normes et les pratiques journalistiques de la société - qui seront incidemment bientôt traduites en mandarin -, une série de règles visant à encadrer le travail des journalistes et dont le but est de garantir aux canadiens des informations crédibles et libres de toute influence. Des principes similaires s'appliquent aux gestionnaires, ainsi qu'à l'ensemble de nos employés.

Au sein de CBC/Radio-Canada, les services radio, tant en français qu'en anglais et incluant RCI, constituent une exception encore plus marquée en Amérique dans la mesure où aucune de nos chaînes ne diffuse de messages publicitaires. En fait, le financement des radios de CBC/Radio-Canada est entièrement assuré par le gouvernement canadien et ce, sans aucune intervention des pouvoirs publics dans la programmation ou dans la gestion de nos radios, sauf bien sûr concernant les obligations règlementaires auxquelles sont soumis tous les radiodiffuseurs canadiens, publics et privés, sous l'autorité du CRTC (conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes).

Dette situation, où nos budgets ne dépendent pas de la publicité, donne à la radio publique une liberté et une flexibilité uniques, que ne peuvent se permettre les radios privées.

Mais j'aimerais revenir un peu sur le thème de la diversité et sur le rôle des médias. Je vous parlais plus tôt de l'évolution de la radio publique canadienne par rapport à nos trois grands chantiers, soit l'ouverture sur le monde, l'ancrage régional et le développement du talent. En parallèle avec la mise en application de notre plan d'action, nous avons constaté un changement marquant dans le monde de la radio, qui nous amène aujourd'hui à réfléchir sur notre conception d'ancrage régional.

En effet, la notion de proximité a grandement évolué. On a toujours dit de la radio qu'elle était d'abord un média de proximité. C'est toujours vrai. Mais avec l'explosion des moyens de communications et l'avènement de la société de l'information, On est " proche " d'un autre citoyen en raison de sa religion, de ses idéaux, de ses passions… et on a la possibilité de communiquer avec lui tout de suite. Cet éclatement de la notion de proximité et la redéfinition du sentiment d'appartenance, qui ne s'appuie plus seulement sur la base du territoire, est fondamental pour comprendre la radio du prochain siècle.

Le citoyen qui se réveille le matin à Montréal, à Bangkok ou à Shanghai veut sans doute entendre une voix de chez lui pour connaître les choses qui le touchent de près. Mais il veut savoir aussi ce qui, aujourd'hui, peut le menacer ou le réjouir. Et ces réalités ne sont pas que locales, elles sont à la fois locales, nationales et internationales. Pour le citoyen, sa radio doit devenir une porte ouverte sur sa rue, sa ville, son pays et, de là, sur une planète qui lui semble de plus en plus petite. Notre défi, à Radio-Canada, est de définir ce que doit être une radio de proximité ouverte sur le monde, en tenant compte de ce nouveau contexte.

La radio, par sa simplicité technique et sa flexibilité, est mieux placée que n'importe quel autre média pour répondre aux nouveaux défis posés par la diversité culturelle. Elle parle du quotidien, elle explique le monde, elle se passionne pour " l'ordinaire " de chacun de nos concitoyens. Elle crée une intimité avec ses auditeurs et c'est là, dans cette intimité, que se forge l'opinion citoyenne et l'identité culturelle, deux éléments fondamentaux qui forgeront les citoyens du monde de demain.

Car il faut bien comprendre toute la portée des enjeux de la diversité culturelle. Dominique Wolton, dans son livre l'autre mondialisation, traite du concept de cohabitation culturelle. Il affirme que " l'information et la communication sont devenues les enjeux politiques majeurs dans cet autre mondialisation dont on ne peut faire l'économie ".

Il est donc urgent de repenser la communication en stimulant la diversité et en ouvrant de nouvelles fenêtres sur la réalité de l'autre. Voici un terrain où la radio, formidable outil de création identitaire, peut jouer un rôle fondamental. C'est vrai particulièrement pour la radio de service public, qui doit défendre l'intérêt citoyen devant l'omniprésence des intérêts économiques et commerciaux qui sont au centre de la mondialisation.

Comme vous le voyez, les défis qui se posent aux radios publiques sont grands. Devant cet environnement complexe, je suis convaincu que c'est seulement en travaillant de concert, au sein de grandes alliances stratégiques, que les radiodiffuseurs de service public pourront réussir à développer un environnement international diversifié et favorisant la sauvegarde des cultures spécifiques.

Parce qu'elles partagent souvent les mêmes valeurs et des objectifs similaires, les radios publiques peuvent développer une relation privilégiée leur permettant de transcender les frontières géographiques et de créer des occasions de partage qu'il faut enrichir. La force du service public réside en ce qu'il est au service du citoyen d'abord, et c'est sur cette force qu'il faut bâtir.

L'industrie américaine de la culture et de l'information est puissante, celle d'Europe est influente. Nous devons leur opposer d'autres visions du monde, d'autres façons de voir, de penser et de créer. Et pour y arriver, nous devons créer de nouveaux équilibres, sur le plan des médias, entre les vocations régionales, nationales et internationales. Il faut créer des passerelles entre nos diffuseurs nationaux et favoriser les débats et les courants d'idées bien au-delà des frontières nationales.

Par exemple, depuis maintenant 50 ans, la Radio de Radio-Canada s'est associée aux radios publiques francophones de France, de Suisse et de Belgique afin de créer ce qui est connu aujourd'hui sous le nom de la communauté des " Radios francophones publiques ", une organisation internationale qui vise à stimuler la création, l'échange et l'exportation de contenus radiophoniques entre les radios membres et favoriser le rayonnement de la langue et de la culture francophone à travers le monde. Plusieurs productions communes, de grandes séries d'actualité, musicales ou culturelles par exemple, permettent à chaque radio d'enrichir sa programmation par des émissions qui présentent de nombreuses facettes de la culture francophone.

Seules des radios qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes objectifs de service public ont pu, au fil des ans, développer une relation d'échanges aussi durable que celle qui prévaut au sein des Radios francophones publiques. Aujourd'hui, nous envisageons d'aller plus loin, d'augmenter nos échanges, de s'ouvrir au Sud, de créer de nouveaux ponts et de permettre aux cultures régionales et nationales de partager tout en en conservant leur identité.

TV5, la chaîne de télévision francophone internationale, représente un autre exemple de coopération fructueuse entre des radiodiffuseurs publics, qui se sont unis afin d'offrir au monde les meilleures émissions de télévision produites en français dans leur pays respectif.

C'est à des actions de ce genre, et à d'autres encore qu'il faut inventer, que je pense quand je parle de l'importance de grandes alliances stratégiques entre radios de service publics.

La culture n'est pas un ensemble figé de valeurs et de pratiques. Elle est constamment recréée, au fur et à mesure que les individus remettent en question et redéfinissent leurs valeurs et leurs pratiques en fonction des réalités changeantes et des échanges d'idées. Cela est également vrai pour nous, les radios publiques. Nous devons prendre acte du nouvel environnement dans lequel nous évoluons et nous devons adopter des moyens d'action qui nous sont propres et qui nous aideront à atteindre nos objectifs.

L'un des grands défis de la mondialisation pour le citoyen, c'est d'apprendre à cohabiter avec une multitude de valeurs différentes des siennes. C'est aussi de faire entendre les siennes. La meilleure façon de favoriser ces échanges, pour les radios publiques, c'est de forger toujours plus d'alliances et de partenariats qui permettront aux citoyens de communiquer, d'échanger, de comprendre le monde et de participer à sa cohésion. Nos radios publiques peuvent constituer cette porte ouverte sur le monde. La radio se doit d'être un incroyable outil de défense des identités et des cultures spécifiques, ainsi qu'une arme redoutable contre la domination culturelle.

Les Canadiens connaissent bien l'énergie qu'il est nécessaire de mettre à la défense d'une identité culturelle. Nous sommes bien placés pour savoir, Bien placés pour comprendre que la lutte pour la sauvegarde de l'identité culturelle est une lutte quotidienne qui doit compter sur toutes les alliances, tous les outils et toutes les bonnes volontés.

Le monde nouveau qui se dessine, les " villages globaux " qui refusent l'existence des frontières, les nouveaux outils de communication qui s'offrent à nous, l'omniprésence américaine dans l'univers de la culture et de l'information commandent des réflexions nouvelles et dynamiques. Les médias doivent poser avec force les jalons d'une nouvelle culture de la communication, entre les êtres et entre les peuples.

Dans un univers désormais mondialisé, le rôle des radiodiffuseurs publics sur la scène internationale est plus que jamais essentiel. Les valeurs qui caractérisent le service public, hier comme aujourd'hui, sont celles qui justement nourrissent ce besoin de diversité exprimé par de nombreuses voix à l'échelle planétaire.

En tant que radios publiques, il est de notre responsabilité d'assurer une présence forte sur la scène mondiale afin de stimuler la diversité culturelle qui, faut-il le répéter, est un contrepoids nécessaire à la mondialisation. Et c'est en travaillant ensemble, au sein d'alliances stratégiques, que nous atteindrons nos objectifs. La radio demeure un outil puissant de communication, d'échanges et d'influence. Comme service public, nous ne pouvons pas ignorer notre devoir envers nos citoyens. Ensemble, nous réussirons à créer un espace mondial riche et diversité, qui favorisera la compréhension et l'harmonie entre les cultures.

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