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Santé de l'environnement et du milieu de travail

Directives d’exposition concernant la qualité de l’air des résidences

4.0 Directives et recommandations

Partie A. Substances assujetties à des directives d’exposition – effets non carcinogènes

4.A.1 Aldéhydes*

Dans les cas où plus d’un aldéhyde est décelé dans l’air intérieur, la somme de formulaire de sommation d'aldéhyde ne devrait pas dépasser 1, où c1, c2 et c3 sont respectivement des concentrations de formaldéhyde, d’acroléine et d’acétaldéhyde mesurées pendant cinq minutes et C1, C2 et C3 sont:

C1 (formaldéhyde) - 120 mg/m3 (0,10 ppm);
C2 (acroléine) - 50 mg/m3 (0,02 ppm);
C3 (acétaldéhyde) - 9000 mg/m3 (5,0 ppm).

Les concentrations d’aldéhyde dans l’air intérieur sont généralement supérieures à celles de l’extérieur. Les principales sources sont les cuisinières à gaz, les radiateurs au kérosène et la fumée de tabac. On ne connaît pas encore l’identité de tous les aldéhydes produits au cours de la combustion incomplète des combustibles organiques, mais des mesures à l’intérieur des maisons ont indiqué que le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine sont les principaux aldéhydes présents.

Les concentrations d’acroléine dans l’air intérieur varient de 2 à 50 µg/m3 (0,001 à 0,02 ppm); des données limitées indiquent que les teneurs en acétaldéhyde sont en moyenne d’environ 17 µg/m3 et varient de 1 à 48 µg/m3 .

Le principal effet des aldéhydes atmosphériques sur la santé est l’irritation des yeux, du nez et de la gorge. Dans le cadre d’études cliniques récentes, on a relevé une augmentation signifi-cative des symptômes d’irritation suite à une exposition à des teneurs en formaldéhyde supérieures à 1200 µg/m3 (1 ppm) (périodes d’exposition de 1,5 à 30 minutes).

Les données découlant d’études d’observation des popu-lations exposées au formaldéhyde en milieu de travail, dans des édifices publics ou des maisons privées, sont moins fiables à cause des limites des études effectuées jusqu’à maintenant. Dans le cas des meilleures études, les symptômes d’irritation n’ont pas été associées à une exposition à des teneurs inférieures à 600 µg/m3 (0,5 ppm).

On dispose de peu de données fiables sur les teneurs des autres aldéhydes qui provoquent des symptômes. L’acroléine est l’un des aldéhydes les plus irritants identifiés dans l’air intérieur, la plupart des personnes signalant une irritation des yeux à des teneurs inférieures à 1 mg/m3 . Une augmentation significative des symptômes d’irritation des yeux a été associée à une exposition à des teneurs d’à peine 210 µg/m3 (0,09 ppm); cependant, cette même étude indique une teneur de 800 µg/m3 ne provoquant qu’une faible irritation des yeux. Une grave irritation est produite par une exposition à des teneurs de 1900 µg/m3 (0,8 ppm). Aucun effet chronique n’a été signalé suite à une exposition àl’acroléine et il n’y a aucune preuve de carcinogénécité dans les essais biologiques à long terme faits sur des animaux en laboratoire.

L’acétaldéhyde est beaucoup moins irritant que l’acroléine; les symptômes d’irritation ont été associés seulement àl’exposition à des teneurs supérieures à 46 mg/m3 (25 ppm). Dans un essai biologique à long terme fait sur des rats, d’importantes augmentations de la fréquence d’adénocarcinomes nasaux et d’épithéliomas malpighies de la peau ont été observées après inhalation d’acétaldéhyde; cependant, les doses administrées (1400, 2700 et 5400 mg/m3 ; 750, 1500 et 3000 ppm) et les taux de mortalité ont été extrêmement élevés au cours de cette étude. De plus, les données disponibles dans un rapport publié dans cette étude étaient insuffisantes pour permettre une évaluation quantitative significative du risque.

Les valeurs recommandées de C 1 , C 2 et C 3 sont de cinq à dix fois inférieures aux concentrations àl’origine des augmentations importantes des symptômes d’irritation. Les concentrations correspondant aux données ci-dessus doivent être suffisamment faibles pour minimiser les effets irritants additifs des aldéhydes particuliers chez la population en général.

*Voir également section 4.B.1, «Formaldéhyde».

4.A.2 Dioxyde de carbone

D’après des considérations d’ordre sanitaire, la plage d’exposition acceptable à long terme (ALTER) du dioxyde de carbone dans l’air intérieur des maisons est inférieure ou égale à 6300 µg/m 3 (inférieure ou égale à 3500 ppm).

Le dioxyde de carbone est un gaz incolore, inodore et inflam-mable produit par les processus métaboliques et la combustion de combustibles fossiles. Sa concentration moyenne dans l’atmosphère est d’environ 620 mg/m3 ( ≈ 340 ppm), mais ses teneurs varient considérablement selon le temps et l’endroit. Les concentrations ont tendance à être plus élevées àl’intérieur qu’à l’extérieur. Les cuisinières à gaz et les radiateurs au kérosène non branchés à une cheminée sont les principales sources de CO2 à l’intérieur, mais dans les pièces mal aérées, les concentrations peuvent dépasser 5400 mg/m3 (3000 ppm) à cause du seul métabolisme humain.

Une augmentation de la concentration ambiante de dioxyde de carbone entraîne une augmentation de l’acidité dans le sang ainsi que de la fréquence et de l’amplitude respiratoires. Après une exposition de plusieurs jours, la régulation des teneurs en dioxyde de carbone du sang se fait par les reins et le métabolisme du calcium des os. Ce dernier processus cause une certaine déminéralisation des os. Une exposition àdes concentrations de 27 000 mg/m3 (15 000 ppm) et plus pendant plusieurs jours a entraîné des changements réversibles dans la membrane pulmonaire des cobayes. Chez l’homme, des expositions à des concentrations de CO2 de plus de 90 000 mg/m3 (50 000 ppm) ont produit des effets sur le système nerveux central comme des maux de tête, des étourdissements et des distorsions de la vision. On a également observé des effets cardio-vasculaires à des concen-trations semblables. Des symptômes subjectifs comme la fatigue, une perception accrue de la chaleur et d’odeurs déplaisantes, ainsi que des maux de tête, ont été associés àdes concentrations de dioxyde de carbone de 900 à 5800 mg/m3 (500 à 3200 ppm).

Dans certaines de ces études, les symptômes peuvent avoir été causés par d’autres substances, le dioxyde de carbone étant utilisé comme paramètre substitut pour mesurer la qualité de l’air (voir section 2.3.1).

La plus faible concentration à laquelle on a observé des effets néfastes à la santé chez les humains est de 12 600 mg/m3 (7000 ppm), teneur à laquelle on a observé une acidité accrue dans le sang après une exposition continue de plusieurs semaines. Une exposition à une concentration maximale de 6300 mg/m3 (3500 ppm) devrait fournir une marge de sécurité suffisante pour prévenir des changements indésirables de l’équilibre acide-base et les phénomènes subséquents d’adaptation, notamment la libération de calcium par les os. Cette concentration comporte également une marge de sécurité convenant aux groupes sensibles. A cette concentration, l’effet du dioxyde de carbone en tant que stimulant de la ventilation pulmonaire serait très faible et n’augmenterait donc pas trop la dose absorbée des autres polluants présents dans l’air.

Les changements dans l’équilibre acide-base et la libération de calcium par les os se font en réaction à une exposition chronique au dioxyde de carbone plutôt qu’à la suite de brèves excursions dans de telles concentrations. Ainsi, une plage d’exposition à court terme n’est donc pas nécessaire pour cette substance.

4.A.3 Monoxyde de carbone

Les plages d’exposition acceptables à court terme (ASTER) du monoxyde de carbone dans l’air intérieur des maisons sont:

  • 11 ppm – concentration moyenne de 8 heure s;
  • 25 ppm concentration moyenne d’une heure.

Le monoxyde de carbone est un gaz incolore, inodore et insipide produit par la combustion de matières carbonées ainsi que par le métabolisme humain. Il se combine avec l’hémoglobine pour former de la carboxyhémoglobine (COHb) qui restreint l’approvisionnement des tissus corporels en oxygène. Les concentrations endogènes de carboxyhémoglobine sont d’environ 0,5 p. 100 de l’hémoglobine totale (notation: 0,5 COHb p. 100).

Parmi les sources de monoxyde de carbone dans l’air intérieur, on peut mentionner les appareils au gaz et àl’huile, la fumée de tabac et l’infiltration d’oxyde de carbone de l’air pollué provenant de l’extérieur. On a mesuré en milieu rural des concentrations de monoxyde de carbone dans l’air extérieur de 0,05 à 0,9 mg/m3 (0,04 à 0,8 ppm) et, en milieu urbain, des concen-trations pouvant atteindre 57 mg/m3 (50 ppm); des valeurs de 1,1 à 11 mg/m3 (1 à 10 ppm) sont cependant plus normales. Les concentrations à l’intérieur suivent généralement ce profil, sauf dans les maisons où il y a des appareils à combustion mal reliés ou non liés à une cheminée. On a signalé des concentrations d’oxyde de carbone d’environ 115 mg/m3 (100 ppm) dans la cuisine de certaines maisons, immédiatement après avoir utilisé la cuisinière à gaz pour la cuisson.

On a montré que des expositions à des concentrations de monoxyde de carbone entraînant des concentrations de carboxyhémoglobine d’environ 2,5 à 10 p. 100 ont des effets néfastes sur le système cardio-vasculaire, diminuent la capacité d’exercice et nuisent au rendement psychomoteur. Des concen-trations élevées de carboxyhémoglobine chez les femmes qui fument pendant leur grossesse ont été associées au faible poids à la naissance et au retard d’apprentissage de leurs enfants. Certains groupes de personnes sont plus exposés aux effets délétères du monoxyde de carbone, notamment les personnes qui souffrent de maladies cardio-vasculaires, cérébro-vasculaires et vasculaires périphériques, les foetus, les nouveau-nés, les femmes enceintes et les personnes vivant à haute altitude.

Des résultats expérimentaux indiquent qu’en général, ces personnes peuvent tolérer des augmentations de la concentration de carboxyhémoglobine de 1,5 COHb p. 100: les directives sont conçues pour veiller à ce que les augmentations dues au monoxyde de carbone ambiant demeurent inférieures à cette limite. Étant donné que les concentrations de carboxyhémoglobine dépendent des concentrations de monoxyde de carbone et d’oxygène, les concentrations sont exprimées sous forme de rapport (en parties par million par volume) de façon à ce que les directives soient indépendantes de la pression ambiante.

4.A.4 Dioxyde d’azote

Les plages d’exposition acceptables du dioxyde d’azote dans l’air intérieur des maisons sont:

  • ALTER: 100 µg/m 3 (≤ 0,05 ppm);
  • ASTER: 480 µg/m 3 (≤ 0,25 ppm) concentration moyenne d’une heure.

Le dioxyde d’azote (NO2 ) est le seul oxyde de l’azote reconnu comme ayant des effets néfastes à la santé aux concentrations que l’on peut trouver dans l’air intérieur.

Les principales sources extérieures de dioxyde d’azote sont les émissions industrielles et des véhicules. En général, les con-centrations de N O2 dans l’atmosphère des villes sont supérieures à celles des campagnes, indiquant l’importante «contribution» des sources technologiques. En Amérique du Nord, les teneurs de base en NO2 en milieu rural sont inférieures à 19 µg/m3 (0,010 ppm). Dans les grands centres urbains, les teneurs en dioxyde d’azote atteignent au moins le double de cette valeur. De 1977 à1981, les teneurs annuelles moyennes en dioxyde des grands centres urbains du Canada ont baissé de 60 à 44 µg/m3 (0,031 ppm à 0,023 ppm). La moyenne annuelle la plus élevée signalée au Canada (80 µg/m3 ; 0,042 ppm) a été mesurée dans un site commercial en 1981.

Les cuisinières à gaz et les appareils à combustion non branchés à un évent sont les principales sources de dioxyde d’azote à l’intérieur des maisons. Le rapport intérieur/extérieur des concentrations de dioxyde d’azote est généralement inférieur à un dans les maisons où il n’y a aucune importante source intérieure, et supérieur à un dans les maisons où il y a une cuisinière à gaz ou d’autres appareils à combustion. Les familles vivant en milieu rural ou dans des endroits où la population est faible, et qui utilisent le gaz pour la cuisson, sont exposées à des teneurs en dioxyde d’azote d’environ 30 µg/m3 (0,015 ppm), bien que l’on ait signalé des concentrations de 100 µg/m3 (0,050 ppm) dans certaines maisons.

L’interprétation des résultats des études épidémiologiques sur les effets néfastes à la santé associés à l’exposition au dioxyde d’azote est difficile en raison du manque de données précises sur l’exposition et de l’effet de facteurs trompeurs comme l’exposition à des polluants autres que le dioxyde d’azote. En dépit de ces limitations, les études épidémiologiques ont fourni certaines données utiles sur les rapports exposition-effets. Dans ces études, on a observé une prédominance accrue des troubles respiratoires chez les adultes et les enfants chroniquement exposés à des teneurs moyennes de près de 200 µg/m3 (0,10 ppm) en dioxyde d’azote.

Les résultats d’études cliniques indiquent que les sujets normaux et les sujets asthmatiques peuvent être victimes d’effets respiratoires néfastes lorsqu’ils sont exposés pendant de courtes périodes à environ 960 µg/m3 (0,5 ppm). Les effets àcourt terme d’une exposition à des teneurs en dioxyde d’azote inférieures à 960 µg/m3 (0,5 ppm) n’ont été examinés que dans quelques études. Une «teneur ne causant aucun effet néfaste» ne peut être identifiée avec exactitude à partir des résultats de ces études; un facteur de sécurité de deux doit donc être appliqué pour obtenir l’exposition acceptable à court terme recommandée.

4.A.5 Ozone (Oxydants)

La plage d’exposition acceptable à court terme (ASTER) de l’ozone dans l’air intérieur des maisons est 240 µg/m 3 (≤ 0,12 ppm) - concentration moyenne d™ une heure.

L’infiltration de l’air extérieur constitue la principale source d’oxydants dans l’air intérieur. L’ozone, le dioxyde d’azote, le peroxyde d’hydrogène et les peroxyacylnitrates sont des oxydants photochimiques que l’on peut trouver dans l’air intérieur. Le dioxyde d’azote est étudié dans la Section 4.A.4. Des autres oxydants, l’ozone est le plus abondant. Les concentrations d’ozone sont en général bien plus faibles à l’intérieur qu’à l’extérieur, mais peuvent toutefois s’approcher des teneurs extérieures lorsque les fenêtres sont ouvertes. Les concentrations intérieures d’ozone suivent les mêmes fluctuations qu’à l’extérieur, mais avec un retard d’une heure au plus. Les concenrations extérieures annuelles moyennes des centres urbains du Canada étaient de 30 µg/m3 (0,015 ppm) en 1979. Les concentrations d’ozone àl’intérieur sont généralement inférieures à 40 µg/m3 (0,02 ppm) bien que des teneurs de pointe de 200 à 400 µg/m3 (0,1 à 0,2 ppm) aient été signalées. Dans les maisons, l’ozone peut être produit par l’amorçage des moteurs électriques et par des épurateurs électrostatiques d’air mal installés ou mal entretenus.

L’ozone est un irritant qui peut causer de la toux, des douleurs thoraciques et une irritation du nez, de la gorge et de la trachée. L’ozone a des effets néfastes sur les fonctions pulmonaires chez la plupart des sujets en santé àdes concentrations de 600 µg/m3 (0,30 ppm) ou plus. De plus, l’ozone a des effets néfastes sur les fonctions pulmonaires de sujets sains poussés à l’effort physique àdes concentrations inférieures à 600 µg/m3 (0,30 ppm), pouvant même descendre jusqu’à 240 µg/m3 (0,12 ppm). Ces constatations sont appuyées par les résultats des études épidémiologiques menées à ce jour. Toutefois, les données épidémiologiques existantes sont insuffisantes et ne peuvent donc servir de base dans l’établissement d’une plage d’exposition à long terme acceptable.

Des personnes exposées à des concentrations d’ozone variant de 200 à 800 µg/m3 (0,10 à 0,40 ppm) ont présenté des signes de réaction d’adaptation, du moins pour ce qui est de la fonction pulmonaire. Nous ne savons pas encore si cette adaptation est bénéfique ou non àlong terme.

4.A.6 Matières particulaires

Les plages d’exposition acceptables des matières parti-culaires fines (≤ 2,5 µm diamètre aérodynamique médian de la masse - DAMM) dans l’air intérieur des maisons est:

  • ALTER: 40 µg/m 3 ;
  • ASTER: 100 µg/m 3 concentration moyenne d’une heure.

Les matières particulaires atmosphériques sont un mélange de diverses substances physiques et chimiques présentes sous forme de matières solides ou de gouttelettes en suspension dans l’air dont les dimensions varient d’environ 0,005 m à100 µm. En ce qui a trait aux effets sur la santé et sur la qualité de l’air intérieur, la plage des dimensions se situe entre 0,1 et 10 µm de diamètre aérodynamique, les particules d’un diamètre inférieur à ces valeurs sont en général exhalées. La plupart des particules d’un diamètre supérieur à 15 µm sont trop grosses pour être inhalées. Presque toutes les particules d’un diamètre entre 10 et 15 µm se déposent dans la région nasopharyngienne des voies respiratoires alors que les effets sur la santé sont principalement associés au dépôt de particules dans les régions thoraciques (trachéobronchiale et pulmonaire). Les particules appartenant à cette plage de dimension ont été divisées en deux catégories: les particules grossières d’un diamètre d’environ 2,5 µm et plus, et les particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 µm. Ce sont ces dernières particules qui peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires.

Les particules retrouvées à l’intérieur des maisons provien-nent à la fois de sources intérieures et extérieures, mais les matières particulaires intérieures diffèrent des matières extérieures à la fois par leurs dimensions et leur composition chimique. A l’intérieur, on retrouve principalement des particules fines étant donné que les sources intérieures comme les appareils à combustion et la cigarette produisent généralement les particules fines et aussi parce que les cloisons de la maison agissent partielle- ment comme un filtre qui empêche les grosses particules d’entrer. Les matières particulaires intérieures contiennent une plus grande fraction de matières organiques que celles que l’on retrouve dans l’air extérieur, principalement en raison des activités ménagères comme la cuisson, le nettoyage et l’utilisation de produits de consommation.

Les concentrations intérieures de matières particulaires fines ont tendance à être plus élevées que les concentrations extérieures. Les concentrations moyennes de particules fines d’un diamètre inférieur à 3,5 µm (matières particulaires en suspension respirables ou MPSR) varient de 20 à 30 µg/m3 . Des concen-trations supérieures ont été observées dans des villes «sales» àteneurs élevées, et dans les maisons de fumeurs ou les maisons chauffées au bois. La fumée de tabac semble être la plus importante source intérieure de matières particulaires, et on a observé que la présence de résidents fumeurs élevait les teneurs en particules fines dans les maisons de 12 à 40 µg/m3 par fumeur.

De nombreuses études épidémiologiques indiquent que la santé s’améliore proportionnellement à la diminution des concen-trations de matières particulaires en suspension dans l’air. Malgré de nombreuses incertitudes contenues dans ces études, elles fournissent certaines informations utiles sur les teneurs auxquelles on peut s’attendre à des effets néfastes sur la santé. On a observé un taux de mortalité accru, particulièrement chez les personnes âgées et chez celles qui souffraient de troubles respiratoires ou cardiovasculaires, lorsque ces personnes étaient exposées à des concentrations de particules (y compris de particules grossières) supérieures à 500 µg/m3 accompagnées de teneurs élevées en dioxyde de soufre pendant un à quatre jours. On a également remarqué un nombre accru d’admissions dans les hôpitaux et de visites dans les cliniques respiratoires dans le cas de personnes exposées àdes teneurs semblables, alors que la fréquence accrue des symptômes et des troubles respiratoires a été observée pour la première fois à des teneurs de l’ordre de 250 à 350 µg/m3 chez les personnes àrisque accru étant donné qu’elles souffraient de troubles respiratoires. Chez les enfants, de faibles diminutions dans les mesures de la fonction pulmonaire pouvant durer plusieurs semaines ont également été associées à de courtes expositions à des valeurs voisines de ces teneurs, qui ont été corrélées avec les teneurs extérieures et intérieures en MPSR évaluées à environ 80 µg/m3 . Bien qu’elles ne représentent pas nécessairement les conditions habituelles d’exposition, les études cliniques ont également indiqué que les courtes expositions à des concentrations de matières particulaires fines (mesurées à l’état d’acide sulfurique) supérieures à 100 µg/m3 pourraient entraîner une irritation et des altérations de la fonction respiratoire chez les sujets asthmatiques et ralentir le dégagement des bronches chez les personnes normales.

Des expositions chroniques de plusieurs semaines à des teneurs moyennes de particules atmosphériques d’environ 180 µg/m3 de matières particulaires totales en suspension ou de 80 µg/m3 de particules fines (matières particulaires en suspension respirables ou MPSR) semblent correspondre à la fréquence accrue de symptômes respiratoires et de maladies respiratoires chroniques accompagnés d’une réduction de la fonction respiratoire mesurée chez les adultes et les enfants.

4.A.7 Dioxyde de soufre

Les plages d’exposition acceptable du dioxyde de soufre dans l’air intérieur sont:

  • ALTER: 50 µg/m 3 (≤ 0,019 ppm);
  • ASTER: 1000 µg/m 3 (≤ 0,38 ppm) - concentration moyenne de cinq minutes.

Le dioxyde de soufre est le principal oxyde du soufre que l’on retrouve dans l’air intérieur. Ses concentrations intérieures sont généralement égales à la moitié des concentrations extérieures, principalement en raison du fait que la plupart des sources polluantes sont extérieures et que le dioxyde de soufre est facilement absorbé par le mobilier et les tissus.

L’interprétation des résultats des études épidémiologiques existantes sur les effets néfastes que peut avoir sur la santé une exposition au dioxyde de soufre est compliquée par une rareté de données représentatives sur l’exposition et de facteurs troubles comme l’exposition à d’autres polluants atmosphériques. Ces études ont cependant fourni des données utiles quoique incertaines au sujet du rapport exposition/effet. La mortalité excédentaire surtout chez les personnes âgées et celles qui souffraient de maladies cardio-pulmonaires, a été observée chez les populations exposées à des concentrations de dioxyde de soufre supérieures à 300-400 µg/m3 (0,12 à 0,15 ppm) pendant des périodes de 24 heures. L’augmentation du nombre d’admissions dans les hôpitaux et du nombre de visites dans les salles d’urgence à égale-ment été associée à l’exposition à de telles teneurs. La fréquence accrue de symptômes respiratoires aigus et chroniques et de l’affaiblissement de la fonction pulmonaire a été observée chez les adultes et les enfants exposés pendant de longues périodes (au moins un an) à des teneurs moyennes de 100 µg/m3 (0,038 ppm) en dioxyde de soufre.

Des données pertinentes ont également été obtenues à partir d’études cliniques. Cependant, les expositions mesurées dans le cadre de ces études sont courtes et ne représentent pas nécessaire-ment des conditions d’exposition habituelles. Chez les sujets normaux, une résistance accrue au débit des voies aériennes supérieures et du nez ainsi qu’un changement dans le débit mucociliaire ont été observés après une exposition à 2600 µg/m3 (1,0 ppm) de dioxyde de soufre; une augmentation réversible de la résistance spécifique des voies aériennes supérieures a été observée chez les asthmatiques exposés pendant de brèves périodes de respiration naturelle à des concentrations supérieures à 1000 µg/m3 (0,38 ppm).

4.A.8 Vapeur d’eau

Les plages d’exposition acceptables à court terme (ASTER) de la vapeur d’eau dans l’air intérieur des maisons basées sur les considérations sanitaires sont les suivantes:

  • 30 à 80 p. 100 d’humidité relative - été;
  • 30 à 55 p. 100 d’humidité relative -hiver*

*sauf si elle est retenue par la condensation sur les fenêtres.

En ce qui a trait à la qualité de l’air intérieur, la mesure la plus utile des teneurs en vapeur d’eau est l’humidité relative, qui est le rapport de la concentration de la vapeur d’eau présente et de la concentration nécessaire pour saturer l’air à cette température. L’humidité intérieure est déterminée par l’humidité et la température de l’air extérieur, ainsi que par les sources et les drains intérieurs de vapeur d’eau. Les principales sources intérieures sont le métabolisme des personnes et des animaux et des activités comme le bain, la cuisson, et le lavage et le séchage des vêtements.

La combustion produit également de faibles quantités de vapeur d’eau. La teneur en humidité de l’air intérieur est limitée par la dilution avec de l’air extérieur plus sec, par la condensation sur les surfaces froides et par l’absorption ou l’adsorption de l’eau par les tissus qui se trouvent dans la maison. En hiver, les maisons chauffées à l’électricité ont vraisemblablement un taux d’humidité relative à l’intérieur supérieur à celui des maisons chauffées par des chaudières àcombustion, étant donné que ces dernières ont tendance àaugmenter l’infiltration d’air extérieur sec. Dans les maisons canadiennes, l’humidité relative varie de 21 à 68 p. 100.

De concert avec la température et le débit d’air, l’humidité relative influe sur le confort: une humidité relative de 20 à 60 p. 100 à des températures variant de 20 à 25°C est généralement jugée confortable. De longues périodes à un taux d’humidité relative faible assèchent la peau et les muqueuses, ce qui peut entraîner des gerçures et de l’irritation. Une forte humidité à des températures élevées entraîne une augmentation de la transpiration et une perte des électrolytes du sang; des expositions prolongées peuvent entraîner un coup de chaleur ou une insolation. Les groupes pour lesquels une humidité élevée représente un certain risque sont ceux qui souffrent de maladies cardio-vasculaires, les enfants nés deux ou trois semaines avant terme et les personnes âgées. On a remarqué que ceux qui souffrent d’arthrite présentent un plus grand nombre de symptômes lorsqu’une augmentation de l’humidité accompagne une baisse de la pression atmosphérique. Après l’exercice, les asthmatiques développent plus rapidement des symptômes de broncho-constriction lorsqu’ils respirent de l’air àfaible teneur en humidité.

Plusieurs espèces de bactéries et de virus survivent mieux àdes taux d’humidité faibles ou élevés plutôt qu’à des taux inter-médiaires. Des taux d’humidité supérieurs à 50 p. 100 sont censés augmenter les populations de moisissures, de champignons et d’acariens qui sont responsables d’allergies. Tout porte à croire que la teneur en humidité devrait être maintenue entre 40 et 50 p. 100 pour réduire l’incidence des infections des voies respiratoires supérieures et minimiser les effets néfastes sur les personnes qui souffrent d’asthme ou d’allergies. Une telle plage est cependant difficile àmaintenir et l’exposition à des teneurs supérieures ou inférieures n’influe vraisemblablement pas sur la santé de la plupart des personnes.

Date de modification : 2004-10-01 Haut de la page