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Des Premières nations et le MPO collaborent à la recherche dans le lac
Bras d’Or
Le célèbre lac Bras d’Or de l’île du Cap Breton est à la fois majestueux et
important sur le plan commercial, et il revêt une dimension culturelle
particulière pour les cinq Premières nations avoisinantes. Compte tenu des
facteurs contemporains qui menacent cet écosystème délicat, des chercheurs
autochtones et des chercheurs du ministère des Pêches et des Océans (MPO)
analysent l’écosystème du lac et élaborent des plans pour le protéger.
Le lac de 1 100 kilomètres carrés est constitué d’eau douce et d’eau salée,
et il est situé dans un paysage marin diversifié comptant des baies, des
péninsules, des passages étroits, ainsi que de nombreux bras, anses et îles.
Son principal lien avec la mer, l’étroit chenal Great Bras d’Or, atténue les
marées et limite l’échange d’eau avec l’océan Atlantique.
« Le lac est plus chaud que l’océan à l’été, et l’amplitude de la marée y
est limitée, mentionne Gary Bugden, océanographe physicien de l’Institut
océanographique de Bedford (IOB) à Halifax (N.-É.). Il constitue un
écosystème distinct et un endroit spécial. ». M. Bugden coordonne une
coalition de chercheurs du MPO qui collabore avec d’autres organismes et des
organisations autochtones pour approfondir les connaissances sur
l’écosystème aquatique du lac Bras d’Or.
Les eaux confinées et calmes qui attirent les plaisanciers, les touristes,
les promoteurs, etc. n’ont pas la capacité de faire face à l’envasement et
aux autres menaces, comme la pollution par les eaux usées qui a entraîné la
fermeture de certains habitats de mollusques et de crustacés. Les
autochtones, qui comptent pour 30 p. cent de la population de la région, ont
attiré l’attention sur les problèmes de plus en plus importants et ils sont
responsables de la concrétisation de l’effort de protection du lac par
plusieurs organismes.
Au cours des deux dernières décennies, la Première nation Eskasoni, sur la
rive Nord de la baie East du lac Bras d’Or, a développé une capacité de
recherche. La Eskasoni Fish and Wildlife Commission (EFWC) a encouragé
l’établissement du Unama’ki Institute of Natural Resources (UINR) à Eskasoni
en 1999. L’UINR représente les cinq Premières nations de l’île du Cap Breton
(Unama’ki, dans la langue micmac), et il s’occupe d’une vaste gamme de
problèmes liés principalement aux ressources du lac et des forêts, ainsi
qu’aux autres ressources végétales et animales.
![Mise en place de casiers à crabe dans le lac Bras d’Or. (Photo gracieusement fournie par John Tremblay)](/web/20071210125149im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/greencrab.jpg)
Mise en place de casiers à crabe dans le lac Bras d’Or. (Photo gracieusement fournie par John Tremblay)
L’UINR offre une formation à ses stagiaires et un programme d’agent des
ressources naturelles. L’UINR et la EFWC se fient tant sur la science
occidentale que sur les connaissances traditionnelles en écologie. Cette
combinaison rend possible ce qu’un aîné a nommé le « double regard ».
En 1996, la EFWC, qui entretient depuis longtemps des liens avec les
scientifiques et les gestionnaires du MPO, a organisé un atelier sur la
recherche et la surveillance écologiques auquel ont participé les Premières
nations, des représentants du MPO et d’autres intervenants. Les efforts
entrepris à cette époque ont mené à la création, en 1999, du programme connu
sous le nom de SIMBOL (Science for Integrated Management of the Bras d’Or
Lakes – les sciences au service de la gestion intégrée du lac Bras d’Or) et
coordonné par M. Bugden. Des biologistes, des océanographes et des
hydrographes de l’IOB, de même que des employés de Ressources naturelles
Canada (RNCan), d’Environnement Canada et d’entreprises privées, ont alors
commencé à collaborer à divers projets avec des membres des Premières
nations.
Le MPO a mis à la disposition des responsables du projet un navire de
recherche de 65 pieds longueur, le Navicula. La recherche a débuté avec des
relevés au sonar du fond du lac et l’analyse de l’habitat et des sédiments
du fond. D’autres études ont porté sur les processus océanographiques, la
production de plancton et la chaîne écologique générale du lac.
![Homards en laboratoire : Ron Duggan (MPO), Kara Paul et Shelley Denny posent des marques sur des homards. (Photo gracieusement fournie par John Tremblay)](/web/20071210125149im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/tagginglobster.jpg)
Homards en laboratoire : Ron Duggan (MPO), Kara Paul et Shelley Denny posent des marques sur des homards. (Photo gracieusement fournie par John Tremblay)
Sur le plan de la pêche, John Tremblay (IOB) a travaillé avec les
biologistes Kara Paul et Shelley Denny et d’autres membres des Premières
nations pour étudier les homards du lac Bras d’Or, ces derniers étant moins
nombreux que les homards de la côte extérieure. Les causes possibles de
cette situation comprennent la faible salinité des eaux du lac, les
ressources alimentaires limitées et la rareté des habitats adéquats.
Dans le lac toutefois, même les habitats adéquats semblent compter moins de
homards qu’ils ne le devraient. La recherche suggère qu’une certaine
amélioration est possible, en particulier dans la baie East, par le biais de
la création d’abris pour les juvéniles. L’UINR a donc organisé la mise en
place de 324 blocs de béton sur le fond du lac et il surveillera
l’utilisation de ces blocs comme récifs artificiels.
Comme dans de nombreux autres plans d’eau au Canada, des espèces
envahissantes constituent maintenant un problème dans le lac Bras d’Or. Le
crabe vert, qui s’attaquent aux huîtres et à d’autres bivalves, a d’abord
été observé au large de la Nouvelle Écosse continentale, puis il s’est
établi dans le lac Bras d’Or au début des années 1990. M. Tremblay et des
chercheurs autochtones ont étudié la répartition et l’abondance du crabe
vert. Cette espèce pourrait peut-être faire l’objet d’une pêche, ce qui
permettrait de réduire l’effectif des populations.
Le nombre de projets conjoints axés sur les huîtres a augmenté au cours des
dernières années. Par exemple, des chercheurs de l’IOB ont collaboré avec la
EFWC et l’UINR à la cartographie du génome des huîtres du lac Bras d’Or et à
la constitution d’un stock de géniteurs résistants à la maladie MSX, une
maladie causée par une espèce parasite envahissante. De plus, René Lavoie,
chercheur émérite qui a travaillé longtemps avec des collaborateurs
autochtones, participe à un projet de l’UINR visant à restaurer l’habitat
des huîtres dans le bassin Denys.
En plus de travailler avec le MPO (ce qui permet d’appuyer l’UINR par le
biais du Programme autochtone de gestion des ressources aquatiques et
océaniques), les Premières nations de la région du lac Bras d’Or ont établi
des partenariats avec d’autres organismes et groupes, y compris le
gouvernement de la Nouvelle Écosse, l’Université du Cap Breton, des
municipalités, l’industrie et des organisations non gouvernementales.
Les projets comprennent la protection du saumon atlantique, la gestion de
l’orignal et d’autres projets de conservation et d’amélioration. Un des
projets a fait en sorte que Transports Canada a décidé d’interdire aux
propriétaires de bateaux de rejeter des eaux usées dans le lac.
Pendant ce temps, le secteur des océans et de l’habitat du MPO et d’autres
organismes collaborent à la réalisation d’une initiative conjointe de
planification environnementale (Collaborative Environmental Planning
Initiative - CEPI), lancée par les Premières nations, qui permettra
d’élaborer un plan de gestion général du milieu marin et terrestre.
Pitu’paq, le nom micmac du lac Bras d’Or, signifie « mener à l’unité », et
les efforts de collaboration inspirés par les Premières nations Unama’ki se
montrent dignes de ce nom.
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