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Innovations constantes en aquaculture à la Station biologique de
St-Andrews
La plus vieille station de recherche halieutique du Canada atlantique
aide à créer une nouvelle industrie. Située au Nouveau Brunswick, dans la
baie Passamaquoddy, qui débouche dans la baie de Fundy, la Station
biologique de St-Andrews a commencé à réaliser des travaux novateurs sur la
salmoniculture dans les années 1970. Depuis, les chercheurs de la station
ont notamment mis au point de nouvelles méthodes d’élevage de poissons de
fond comme l’aiglefin et le flétan. Des chercheurs travaillent maintenant
sur la polyculture, qui consiste à combiner différents types d’aquaculture
qui se renforcent les uns les autres.
Salmoniculture – Les scientifiques norvégiens qui ont été les
premiers à élever du saumon atlantique se sont inspirés des recherches sur
la physiologie du saumon effectuées à la station de St. Andrews. En retour,
des scientifiques de la station ont tiré profit de l’expérience norvégienne
pour lancer la salmoniculture dans la baie Passamaquoddy.
Après avoir mis au point les premières méthodes en collaboration avec des
partenaires du secteur privé et du gouvernement provincial, des chercheurs
de la station, notamment Arnold Sutterlin, Richard Saunders et Dick Peterson,
ont continué d’améliorer les techniques. Par exemple, leurs recherches ont
montré qu’en modifiant l’exposition quotidienne des alevins de saumon à la
lumière dans les écloseries, on peut accélérer leur développement jusqu’au
stade de smolt, qui peut vivre en eau salée. Des scientifiques de la station
ont étudié la nutrition des saumons et d’autres facteurs et ont établi des
meilleures pratiques pour la nouvelle industrie en expansion rapide.
Plus récemment, Paul Harmon et Brian Glebe ont aidé des aquaculteurs à
manipuler l’exposition de cages d’élevage à la lumière pour influer sur la
croissance et la maturation du poisson. Le personnel de la station a aussi
aidé à tester des vaccins pour le saumon, notamment contre l’anémie
infectieuse du saumon (AIS).
Des sc
ientifiques de la station ont collaboré avec des chercheurs universitaires à
des analyses d’empreintes génétiques qui leur ont permis d’identifier des
marqueurs génétiques associés à différents caractères du saumon. Pour des
raisons écologiques, la salmoniculture dans le sud du Nouveau Brunswick ne
dépend que de géniteurs provenant de la rivière Saint-Jean. La compréhension
des marqueurs génétiques aidera l’industrie à croiser des individus
supérieurs pour améliorer la croissance et la résistance aux maladies des
nouvelles générations de saumons.
La station continue de soutenir l’industrie salmonicole qui fournit un
emploi sur quatre dans la région de la baie Passamaquoddy et qui a produit
pour environ 180 millions de dollars de saumon (avant transformation ou
autre valeur ajoutée) en 2003.
![Cages à saumons dans la baie Passamaquoddy. (Photo gracieusement fournie par Shawn Robinson)](/web/20071210125031im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/sabs_illustration1_bi.jpg)
Cages à saumons dans la baie Passamaquoddy. (Photo gracieusement fournie
par Shawn Robinson)
Une bonne partie des recherches sur le saumon et d’autres espèces ont été
réalisées en collaboration avec des partenaires du secteur privé,
d’universités, du gouvernement provincial et d’autres organismes, notamment
le Conseil national de recherches du Canada (CNRC).
Élevage de poissons de fond – Pendant que l’industrie
salmonicole se développait, des scientifiques de la station ont élargi leurs
recherches à d’autres poissons marins. Des espèces de poisson de fond à
chair blanche comme le flétan, la morue et l’aiglefin sont des aliments
prisés dans de nombreux pays. Des chercheurs de la station ont établi des
stocks de géniteurs d’aiglefin et de flétan dont dépendent des écloseries
commerciales depuis dix ans.
Au début, peu de flétans géniteurs étaient disponibles. Les effectifs des
stocks sauvages étaient faibles, et il fallait beaucoup d’espace pour garder
en captivité des flétans de l’Atlantique, qui pèsent de 15 à 20 kg et
mesurent plus d’un mètre à maturité. Le petit nombre de géniteurs
accroissait le risque de consanguinité. Debbie Martin-Robichaud,
scientifique à la station biologique, et des collègues de l’Institut des
biosciences marines du CNRC, situé à Halifax (Nouvelle-Écosse), se sont donc
mis à utiliser des marqueurs génétiques pour identifier les flétans
apparentés et éviter de croiser des frères et soeurs.
Les mêmes techniques d’analyse d’ADN leur permettent de détecter des
caractéristiques de gènes et de chromosomes associées à des caractères
désirables comme une plus grande taille. Ainsi, l’analyse de petits
échantillons de tissu peut montrer quel flétan devrait être accouplé pour
obtenir les meilleurs résultats.
Des chercheurs travaillent aussi à améliorer la croissance du flétan
d’élevage en produisant davantage de femelles, qui grandissent plus vite que
les mâles. En exposant de jeunes flétans à certaines substances naturelles,
ils créent des « néomâles » dont la laitance, ou sperme, ne donne qu’une
progéniture femelle.
![Extraction de la laitance d’un flétan. (Photo gracieusement fournie par Debbie Martin-Robichaud)](/web/20071210125031im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/sabs_illustration2_bi.jpg)
Extraction de la laitance d’un flétan. (Photo gracieusement fournie par
Debbie Martin-Robichaud)
La station et ses partenaires de recherche ont mis au point une gamme
d’outils et de techniques d’élevage du flétan sans pareil dans le monde. Les
travaux sur l’aiglefin et la morue se poursuivent également. Si le marché et
d’autres facteurs permettent le développement de l’aquaculture de poissons
de fond, la station biologique aura aidé à en établir le fondement.
Aquaculture intégrée - En 2002, le scientifique Shawn
Robinson, ainsi que que Thierry Chopin, de l’Université du Nouveau
Brunswick, et une équipe d’autres scientifiques et de partenaires de
l’industrie ont commencé à travailler sur la polyculture. Les moules et les
algues qui croissent sur les cages à saumons constituent une nuisance, mais
les chercheurs ont trouvé des façons d’en tirer profit.
Les restants de nourriture et les déchets naturels dans les cages à saumons
produisent une pluie sous-marine de substances nutritives organiques et
inorganiques. Les chercheurs ont installé des radeaux près de cages à
saumons et ont suspendu des filières portant des moules juvéniles, ou
naissain, et de minuscules algues.
Ils ont observé que dans ces conditions les moules et les algues croissaient
presque 50 p. 100 plus rapidement que dans des conditions ordinaires. De
plus, les eaux baignant les cages restaient plus propres, car les moules,
qui se nourrissent par filtration, consomment des matières organiques, et
les algues absorbent des éléments nutritifs inorganiques comme l’azote et le
phosphore.
Selon Shawn Robinson, il s’agit d’une forme de recyclage qui offre des
avantages commerciaux. Les moules élevées près des cages peuvent atteindre
leur taille commerciale minimale au bout de huit à dix mois, soit beaucoup
plus rapidement que des moules élevées de façon ordinaire. Si les moules
satisfont aux normes de salubrité des aliments, elles peuvent être vendues à
des restaurants et à des commerces de détail. Les algues ont des débouchés
sur les marchés des produits alimentaires et des nutraceutiques, entre
autres.
En aquaculture, cela peut prendre des années pour passer du concept à la
production commerciale à l’échelle industrielle. Pour remplir ses promesses,
la polyculture nécessite davantage de données scientifiques et des solutions
à des problèmes opérationnels, comme l’accumulation dans les moules de
toxines algales qui sont présentes de façon saisonnière.
![Mouillage d’une filière d’algues. (Photo gracieusement fournie par Jeff Piercey)](/web/20071210125031im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/sabs_illustration3_bi.jpg)
Mouillage d’une filière d’algues. (Photo gracieusement fournie par Jeff
Piercey)
Mais la polyculture permet déjà d’envisager l’accroissement de la valeur
d’un site aquacole et une façon plus réfléchie et axée sur l’écologie de
pratiquer l’aquaculture.
Entre-temps, les scientifiques de la station réalisent une vaste gammes
d’autres projets, par exemple sur l’élevage du pétoncle, de la mye et de
l’oursin. La Station biologique de St-Andrews continue d’innover.
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