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SDMM : Une fenêtre mondiale sur les données océanographiques
Les eaux du monde se rencontrent sur les ordinateurs du Service des
données sur le milieu marin (SDMM) à Ottawa. Cette petite organisation au
sein du ministère des Pêches et des Océans (MPO), qui compte seulement 18
personnes, recueille, gère et diffuse une mine de renseignements
océanographiques au Canada et dans le monde.
Pendant des siècles, la carte marine constituait la principale forme de
données marines, représentant les profondeurs des fonds marins, les traits
de côtes, ainsi que les rochers et les hauts-fonds. Au cours des années
1870, le navire britannique Challenger a recueilli des données sur la
température, la salinité et les courants, de même que des données
biologiques, géologiques et autres pendant un voyage autour du monde,
établissant ainsi le fondement de l’océanographie moderne. Depuis lors,
l’information s’est accumulée à un rythme sans cesse croissant, de telle
sorte que des systèmes de gestion de données océanographiques s’avéraient
nécessaires.
En 1974, le SDMM a fusionné les activités d’acquisition de données
océanographiques exécutées antérieurement par plusieurs organismes,
notamment le Service hydrographique du Canada (SHC) qui produit des
centaines de cartes nautiques pour les eaux canadiennes. Le SDMM a pris la
responsabilité des données sur ce que les scientifiques désignent comme la «
colonne d’eau », au-dessus du fond. De nos jours, les spécialistes du
changement climatique qui cherchent des relevés remontant à plusieurs
décennies, les sociétés d’exploration pétrolière ou de construction à la
recherche de renseignements à jour sur les niveaux d’eau ou sur le
comportement des vagues, les biologistes qui étudient les facteurs
océaniques susceptibles d’avoir une influence sur le poisson, ainsi que de
nombreux autres, dépendent des experts scientifiques et des informaticiens
du SDMM.
Pourquoi les Canadiens ont-ils besoin du SDMM?
Les livres des marées du SHC sont la bible des marins qui fréquentent
certaines régions comme la baie de Fundy, où se produisent les plus hautes
marées au monde. Le SDMM appuie le SHC pour l’archivage des données sur les
marées et sur les niveaux d’eau, combinant des relevés qui remontent à plus
d’un siècle avec des observations en temps réel provenant du réseau canadien
de marégraphes.
Les données sur la hauteur et la configuration des vagues constituent une
autre banque d’information essentielle pour les scientifiques, les
concepteurs de plates-formes de forage pétrolier, les ingénieurs en sécurité
et d’autres spécialistes préoccupés par l’énergie motrice de la mer. Des
données sur les vagues sont disponibles pour plus de 400 endroits le long
des côtes du Canada et du réseau hydrographique des Grands Lacs et du fleuve
Saint-Laurent.
Qui fournit les données brutes au SDMM?
Les centres de recherche et les navires du MPO produisent une partie des
données, mais les spécialistes du SDMM puisent dans de nombreuses autres
banques de données au Canada et à l’étranger, qui proviennent d’organismes
gouvernementaux et militaires, du milieu universitaire et du secteur privé,
comme des « navires bénévoles » qui effectuent des mesures océanographiques.
![Cette carte du GeoBrowser en ligne du MPO représente les données acquises par le SDMM au cours des 30 derniers jours. Sur la carte, les points rouges représentent les données des dériveurs de surface, alors que les points violets représentent d’autres types de mesures, comme des données sur les vagues et les marées, les données Argo et celles des navires.](/web/20071210130046im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/oceandata_1.gif)
Cette carte du GeoBrowser en ligne du MPO représente les données acquises
par le SDMM au cours des 30 derniers jours. Sur la carte, les points rouges
représentent les données des dériveurs de surface, alors que les points
violets représentent d’autres types de mesures, comme des données sur les
vagues et les marées, les données Argo et celles des navires.
« Nous nous occupons également de l’archéologie des données, mettant au jour
d’anciennes sources », déclare Robert (Bob) Keeley, directeur par intérim du
SDMM. « Nous avons récemment acquis un jeu de données utiles datant des
années 1930, inscrites sur des fiches. Nos relevés les plus anciens
remontent à l’expédition du Challenger, voire même avant. Nous disposons de
relevés des niveaux d’eau dans l’Arctique qui datent des années 1840.
« Le stockage des données est passé du papier aux cartes perforées, aux
bobines de bandes magnétiques, aux disquettes et aux disques numériques
polyvalents (DVD). Nous nous maintenons à jour et nous mettons au point nos
propres logiciels afin de traiter la plupart des données. »
Outre l’organisation de cette grande quantité d’information, le personnel du
SDMM en assure la qualité. Des inexactitudes peuvent se glisser, par
exemple, lorsque des données sont traitées de façon erronée. Des programmes
d’ordinateurs spéciaux, appuyés par l’expérience et l’intuition du personnel
du SDMM, permettent de détecter les anomalies.
Le SDMM et les profils océanographiques
Le SDMM est l’entrepôt de données non seulement du Canada, mais aussi du
monde entier, pour certains jeux de données, notamment les profils
océanographiques. Par exemple, ces profils contiennent des variables sur la
température, la salinité et l’oxygène, portées sur des graphiques en rapport
avec la profondeur, la distance ou d’autres paramètres. Les profils sont
extrêmement utiles pour dénouer les secrets de la mer et de l’atmosphère, et
les chercheurs ne cessent d’y faire des ajouts. Le SDMM reçoit plus de 300
000 nouveaux profils par année.
![Profil de la présence d’oxygène dans la Bonne Baie (Terre-Neuve-et-Labrador), variant en fonction de la profondeur et de la distance de la côte. (avec la permission du SDMM)](/web/20071210130046im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/oceandata_2_e.gif)
Profil de la présence d’oxygène dans la Bonne Baie (Terre-Neuve-et-Labrador),
variant en fonction de la profondeur et de la distance de la côte. (avec la
permission du SDMM)
« Autrefois, les scientifiques travaillaient pendant des mois, voire des
années, sur leur prochain document et protégeaient leurs données jusqu’à ce
qu’ils aient terminé », dit Bob Keeley. « De nos jours, ils se rendent de
plus en plus compte de l’avantage de les partager rapidement. Ce partage
contribue à la fois à la recherche et à l’océanographie opérationnelle, qui
fournit des données récentes ou en temps réel aux gouvernements et aux
entreprises. »
Le projet international Argo constitue un exemple spectaculaire de partage
de données en temps réel, dans le cadre duquel plus de 20 pays, incluant le
Canada, déploient 3 000 bouées dans le monde entier. Ces bouées coulent,
dérivent et refont surface pour transmettre des profils de température et de
salinité par satellite. Lorsque les bouées seront entièrement déployées, le
projet Argo produira 10 000 profils par mois, qui seront disponibles en
ligne en moins de 24 heures pour les scientifiques et les citoyens de
partout.
En ce qui concerne les profils océanographiques provenant de bouées
dérivantes de surface, le SDMM représente l’entrepôt mondial de données et
renferme près de 34 millions de relevés.
« Ce n’est pas parce que nous disposions de ressources supérieures à celles
d’autres pays, déclare Bob Keeley, mais comme le Canada s’est intéressé très
tôt à la gestion internationale des données, nous avons offert notre
expertise et nous nous sommes trouvés au centre de ces activités. »
À l’intérieur du Canada, le SDMM stocke également de l’information provenant
de dizaines de milliers d’échantillons d’eau de mer et d’eau douce. Ces jeux
de données consignent la présence de contaminants tels que les BPC et les
furanes. Un programme connexe, la récente initiative BioChem, permet
d’améliorer l’accès à des relevés sur le plancton et à d’autres données
biologiques et chimiques, remontant aux années 1920.
Le SDMM a également commencé à gérer des données sur les espèces
envahissantes et sur leur propagation. D’autres collections comprennent de
l’information environnementale sur l’exploitation pétrolière et gazière au
large des côtes, des données sur l’aquaculture, des rapports quotidiens sur
l’eau de mer provenant des phares, et plus encore.
L’information est diffusée en partie lors de demandes individuelles de
chercheurs au Canada et dans le monde. « Ils pourraient demander des relevés
uniquement pour leur bassin ou pour l’ensemble du Pacifique Nord », affirme
Bob Keeley. En outre, d’énormes lots de données sont transmis régulièrement
lors de diffusions prévues sur une base hebdomadaire ou quotidienne.
Le SDMM et son réseau international
Les météorologues et les océanographes sont les principaux utilisateurs de
données du milieu marin, en vertu d’arrangements supervisés par J-COMM, une
commission conjointe de l’Organisation météorologique mondiale et de la
International Oceanographic Commission. J-COMM fait appel à des experts de
nombreux pays pour coordonner, entre autres, la gestion de milliers de
navires bénévoles, de bouées de collecte de données et d’autres sources.
Le SDMM joue un rôle actif dans le cadre du programme J-COMM et dans de
nombreux autres réseaux de données internationaux. En dépit de ressources
limitées, mais grâce à des attitudes prévoyantes, cette petite organisation
a su se tailler une place importante dans le domaine de la gestion des
données océanographiques.
(Pour plus de renseignements, veuillez consulter :
http://www.meds-sdmm.dfo-mpo.gc.ca/.)
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