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Recherche sur le rétablissement des loups de mer
![Le loup tacheté possède un corps pouvant mesurer jusqu’à un mètre et demi de long, une nageoire dorsale allongée et de grandes dents, bien qu’il soit passif. Cette espèce ainsi que le loup à tête large sont tous deux protégés en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada, et désignés comme étant des espèces « menacées ». Une espèce apparentée, le loup atlantique, est désignée « préoccupante ».](/web/20071210134816im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/wolffish.jpg)
Légende de la photo
Le loup tacheté possède un corps pouvant mesurer jusqu’à un mètre et demi de
long, une nageoire dorsale allongée et de grandes dents, bien qu’il soit
passif. Cette espèce ainsi que le loup à tête large sont tous deux protégés
en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada, et désignés
comme étant des espèces « menacées ». Une espèce apparentée, le loup
atlantique, est désignée « préoccupante ».
Des chercheurs du ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) font
partie d’une équipe composée de membres du gouvernement, de l’industrie et
du milieu universitaire qui participe à une stratégie et à un plan de
rétablissement du loup tacheté et du loup à tête large.
La première étape consiste à combler l’insuffisance de connaissances sur les
espèces. Selon le président de l’équipe de rétablissement des loups de mer
et chef de l’équipe scientifique, David Kulka, qui travaille au Centre des
pêches de l’Atlantique Nord à St. John’s (Terre Neuve et Labrador), « ce
serait plus facile si nous avions des connaissances plus approfondies du
cycle biologique et de l’écologie des loups de mer. À certains égards, nous
sommes partis de zéro. »
Au tout début, les chercheurs et les pêcheurs savaient que les loups de mer
étaient largement répandus. Les trois espèces de loups de mer vivent au
large des côtes de l’Europe, du Groenland et du Canada, surtout sur la plate
forme océanique de Terre Neuve et du Labrador. Ces poissons vivent également
dans le golfe du Saint Laurent et leur habitat s’étend jusqu’au banc
Georges, au sud de la Nouvelle Écosse, mais la densité des populations y est
plus faible.
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a conclu
que, entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, l’abondance
des loups tachetés et à tête large a diminué de plus de 90 % sur les Grands
Bancs et sur la plate forme du Nord Est de Terre Neuve et du Labrador. Par
contre, les populations de la plate forme néo écossaise et du golfe du Saint
Laurent ne montrent aucun signe de déclin de ce genre. Depuis le début des
années 1990, l’abondance des loups à tête large sur les Grands Bancs de la
plate forme du Labrador est restée stable, alors que celle des loups
tachetés a augmenté.
Le plan de rétablissement porte sur la recherche, sur le cycle biologique,
la répartition géographique et l’habitat des espèces, sur la détermination
des habitats essentiels ainsi que sur l’état et la structure des
populations. Il est également axé sur l’éducation et l’intendance, notamment
pour assurer la participation de l’industrie de la pêche aux efforts de
rétablissement. Le plan vise à éviter le déclin des populations, à maintenir
et à accroître l’effectif des populations, à mesurer les dangers et à
énoncer des mesures qui assureront le rétablissement, et aussi à mettre en
œuvre des mesures de gestion telle la remise à l’eau des loups de mer
capturés.
Les espèces de loups de mer vivent dans un grand nombre d’habitats. Une
mâchoire puissante et de longues dents qui ressemblent à des crocs
permettent aux loups atlantiques et aux loups tachetés de broyer leurs
aliments. Ces deux espèces se tiennent habituellement près du fond
océanique, où ils se nourrissent des animaux qui y vivent, c’est-à-dire des
oursins, des étoiles de mer, des crabes, des vers et parfois des poissons.
Cependant, les loups à tête large passent plus de temps dans la colonne
d’eau, se nourrissant de poissons pélagiques. L’étude des taux de croissance
des loups de mer montre que ces espèces atteignent la maturité relativement
lentement. Avant de constater un déclin, nous avions très peu d’informations
sur les populations de loups de mer, leur croissance et leur maturité. Ce
manque de connaissance était en partie dû au fait que les pêcheurs canadiens
ne ciblent pas ce type de poisson, mais le capturent comme une prise
accessoire dans la plupart des pêches menées dans l’Atlantique. Ils vendent
parfois leurs prises accessoires de loups tachetés et atlantiques. Le plus
important débarquement de loups de mer pêchés sur les Grands Bancs et la
plate forme du Labrador s’est produit en 1987 et s’élevait à 1 500 tonnes.
Ce tonnage est très faible comparativement aux principales pêches, mais il
équivaut à quelque 125 000 poissons.
Ces faits nous permettent-ils de conclure que la pêche a épuisé les
populations de loups de mer? Les pêches au chalut, au filet maillant et à la
palangre dans les zones où vit ces espèces ont pris de l’expansion dans les
années 1970 et 1980, soit au moment du déclin des espèces. Mais après le
ralentissement de la pêche dans les années 90, dû au déclin de la morue et
d’autres poissons de fond, l’effectif des populations de loups de mer a
semblé augmenter quelque peu.
Cette coïncidence ne prouvait toutefois pas l’existence d’une relation de
cause à effet. Pour des réponses plus concluantes, les chercheurs ont
analysé à nouveau les données sur les loups de mer obtenues lors de relevés
effectués par des bateaux de la Région de Terre Neuve et du Labrador,
cherché méticuleusement d’autres renseignements, y compris auprès des
pêcheurs, et entrepris de nouvelles recherches pour combler les lacunes. La
pêche commerciale a évidemment contribué au déclin, mais le nombre de
poissons a également diminué dans les zones où aucune pêche commerciale
n’était pratiquée. De plus, des signes de rétablissement ont été observés
même aux endroits où la pêche commerciale s’est poursuivie. Ainsi, aucune
indication claire ne montre que ce type de pêche est la principale cause du
déclin, ou la « cause proximale ».
Les loups de mer ont ils perdu une partie de leur habitat en raison de
facteurs humains comme le chalutage ou la pollution? M. Kulka et ses
collègues ont découvert que ces poissons vivent dans de nombreux autres
habitats, donc les modifications de l’habitat dues à l’homme ne semblent pas
avoir de relation de cause à effet avec le déclin des populations.
Les chercheurs ont également découvert que les loups de mer sont des
organismes sténothermes, c.-à d. qui favorisent une plage étroite de
températures (entre 1,5 et 4,5 oC). Même de subtils changements de
température pourraient avoir eu une incidence sur la répartition des loups
de mer, qui sont maintenant concentrés dans des secteurs sur le rebord de la
plate-forme continentale. De telles variations pourraient être liées au
changement climatique à l’échelle du globe. Ces variations pourraient être
liées au changement du climat mondial : un lien à étudier plus en détail.
Les chercheurs approfondissent les connaissances sur le cycle biologique et
le comportement des loups de mer, mais non pu identifier sans équivoque le
principal facteur responsable du déclin. Par conséquent, comment cette
lacune influe t elle sur la planification du rétablissement? « Nous ne
détenons pas encore tous les renseignements dont nous avons besoin, signale
M. Kulka, mais nous en avons assez pour pouvoir travailler. Et nous avons
une chance d’améliorer la situation. »
Les prises accessoires sont le facteur le plus évident qui a un effet
néfaste sur les loups de mer. Des chercheurs du Marine Institute de Terre
Neuve, en collaboration avec Fisheries Products International et par
l’intermédiaire d’expériences sur les Grands Bancs, ont montré que si les
pêcheurs remettaient rapidement les loups de mer capturés à l’eau, ces
poissons auraient une excellente chance de survivre.
La stratégie de rétablissement des loups de mer comprendra l’analyse de
toutes les options pratiques de conservation et la recommandation des
meilleures approches. Par exemple, les mesures de réglementation de la pêche
aux crevettes imposent déjà l’installation d’une grille dans l’ouverture de
tous les chaluts à crevettes afin d’éviter la capture de gros poissons non
désirés, comme les loups de mer. D’autres modifications d’engins pourraient
également être utiles dans d’autres cas.
« Dans le cas des loups de mer, nous avons décelé le déclin suffisamment tôt
et nous devrions être capables de promouvoir le rétablissement de ces
espèces, mentionne M. Kulka. Nous espérons pouvoir faire en sorte que les
loups de mer retrouveront la place qui leur est propre au sein de
l’écosystème. »
Que pouvez vous faire?
L’exécution du plan de rétablissement des loups de mer nécessite la
participation d’intervenants et du public en ce qui touche l’intendance de
l’habitat et la tenue d’activités éducatives. Les populations de loups de
mer pourraient se rétablir si la stratégie et les mesures de rétablissement
portent leurs fruits. Approfondissez vos connaissances sur les loups de mer,
prenez des mesures actives pour protéger leur habitat et participez au
Programme d’intendance de l’habitat (PIH) pour les espèces en péril, ou
encore, adhérez à un autre organisme de conservation. Voici des sites Web
qui traitent des loups de mer :
http://www.speciesatrisk.gc.ca/publications/renew/2001-02/fish_f.cfm
http://www.speciesatrisk.gc.ca/search/speciesDetails_f.cfm?SpeciesID=667
http://www.dfo-mpo.gc.ca/csas/Csas/etat/2004/SSR2004_031_f.pdf
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