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Programme d’étude du saumon en haute mer
Il est facile de s’imaginer un saumon majestueux se frayant un passage à
contre-courant dans les eaux vives. En effet, le saumon est probablement le
symbole le plus frappant et le plus vivant de l’arrière pays canadien dans
notre imagination collective. Mais ce voyage de la mer aux frayères, autant
qu’il nous étonne, ne constitue qu’un stade du cycle vital du saumon du
Pacifique sauvage. Le saumon passe la plus grande partie de sa vie dans les
profondeurs de l’océan, loin des côtes. Ce que le saumon fait, où il va et
ce qui lui arrive lorsqu’il est en mer sont des choses qui ne sont pas
complètement comprises ou connues.
Selon l’espèce, les saumons du Pacifique sauvages passent de quelques jours
jusqu’à trois ans à leur lieu de naissance en eau douce avant de migrer vers
la mer. La descente vers la mer est pleine de dangers, notamment des
prédateurs, la pollution et d’autres éléments. Selon l’espèce, les saumons
passent de un à quatre ans dans le Pacifique Nord, où ils se transforment en
adulte et entreprennent des migrations, dans le cas de certains, de milliers
de kilomètres. Puis ils retournent à leur ruisseau natal pour frayer et
mourir. La dure réalité est que sur chaque mille oeufs pondus, seuls
quelques adultes survivront et perpétueront l’espèce. Il reste que depuis
des milliers d’années, le saumon du Pacifique sert à combler les besoins
alimentaires, sociaux et cérémoniels de nos peuples autochtones de la
Colombie-Britannique et du Yukon.
À partir des années 1990, les prises de saumons du Pacifique sauvages ont
chuté, bien qu’elles contribuent encore à l’économie de la
Colombie-Britannique et du Yukon et aux besoins culturels et alimentaires
des Premières nations. Pêches et Océans Canada (MPO) est responsable de la
protection et de l’utilisation durable des ressources halieutiques du Canada
et de leur habitat, et le Ministère exécute une pleine gamme de travaux
scientifiques dans le but d’acquérir les connaissances et la compréhension
requises des diverses espèces de poissons et de leur habitat pour remplir ce
mandat. Une de ces initiatives, le Programme d’étude du saumon en haute mer,
réalisé par des chercheurs de la Station biologique du Pacifique (SBP) à
Nanaimo, permet d’éclaircir les mystères du séjour du saumon en mer en
répondant aux questions à savoir ce qui arrive aux juvéniles après qu’ils
quittent leur ruisseau natal et comment les conditions océaniques variables
affectent leurs chances de croissance et de survie.
![Tyler Zubkowski et John Morris, des chercheurs du Programme d’étude du saumon en haute mer, examinent un échantillon de saumon juvénile en mer. Une fois identifié au niveau de l’espèce, les saumons sont pesés et mesurés, puis congelés jusqu’à ce qu’ils puissent être analysés en plus grands détails à la Station biologique du Pacifique. (Photo de J.M.R. Curtis, SBP, MPO)](/web/20071210125101im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/salmon_researcher.jpg)
Tyler Zubkowski et John Morris, des chercheurs du Programme d’étude du saumon en haute mer, examinent un échantillon de saumon juvénile en mer. Une fois identifié au niveau de l’espèce, les saumons sont pesés et mesurés, puis congelés jusqu’à ce qu’ils puissent être analysés en plus grands détails à la Station biologique du Pacifique. (Photo de J.M.R. Curtis, SBP, MPO)
Le programme a été lancé au début des années 1990 par David Welch comme
rejeton de ses travaux d’évaluation des stocks de saumons. Ce chercheur a
réalisé que, à cause d’un manque de données, la plupart des modèles de
survie du saumon en usage à cette époque traitaient la composante survie en
mer comme une variable invariable mais aléatoire – chose particulièrement
peu utile si quelqu’un essaie d’établir une vue d’ensemble de tous les
facteurs agissant sur la survie des stocks de saumons. David Welch s’est dit
qu’il devait exister un truc pour combler cette lacune potentiellement
importante dans les connaissances, et a entrepris de trouver un moyen
d’obtenir de meilleures estimations de l’impact des conditions océaniques
sur le saumon.
Le Programme d’étude du saumon en haute mer est maintenant exécuté par une
équipe de cinq employés à temps plein et d’un technicien de haute mer, sous
la direction du chercheur Marc Trudel. Chaque année, ils passent jusqu’à
onze semaines en mer pour y prélever des spécimens de saumon et d’autres
espèces de poissons associées, ainsi que des échantillons d’eau et de
plancton. Les spécimens et échantillons sont traités et analysés au
laboratoire de la SBP, et les données sont versées dans une base de données
centrale. Les travaux étant cumulatifs, de nouvelles données viennent
s’ajouter chaque année à celles recueillies les années précédentes de sorte
à créer une base de données de plus en plus vaste. L’équipe tente
actuellement de mettre au point de nouveaux outils de prévision pour le
saumon reposant sur les paramètres océaniques qu’elle a contrôlés au cours
des douze dernières années.
Pour le Programme d’étude du saumon en haute mer, le résultat essentiel est
d’acquérir une meilleure compréhension de l’effet des conditions océaniques
sur la migration et la survie du saumon durant son séjour en mer. Les
recherches passées ont montré que les efforts d’atténuation de cet effet
déployés dans les eaux littorales et les eaux douces, comme la restauration
de l’habitat, bien qu’ils soient importants, ne suffisent pas en soi à
bonifier ou à reconstituer les populations de saumons à la baisse. Il est
absolument essentiel d’inclure l’impact des conditions océaniques sur le
saumon dans toute discussion portant sur leur gestion ou leur conservation.
Le défi de recherche est immense, étant donné l’ampleur et la complexité du
milieu océanique, sans compter les coûts et la logistique de la recherche en
mer.
L’équipe a réalisé des relevés des juvéniles à l’aide d’un chalut de surface
à partir de la côte ouest de Vancouver jusqu’au sud est de l’Alaska depuis
1998 dans le but de déterminer leur vitesse et leurs voies de migration le
long du plateau continental. De plus, elle étudie la composition des stocks
au niveau régional et le taux de croissance, évalue les effets des
conditions océaniques et du changement climatique sur ce grand migrateur et
examine la capacité globale de l’océan Pacifique de soutenir les stocks de
saumon en regard des changements climatiques. Le lien entre la croissance du
saumon et la qualité de ses proies est l’une des découvertes les plus
étonnantes de l’équipe. Des changements même petits dans la qualité des
proies ont un effet marqué sur la trajectoire de croissance des jeunes
cohos.
![Un chercheur du Programme d’étude du saumon en haute mer et un membre d’équipage prélèvent un échantillon de plancton dans le filet Bongo (ainsi appelé du fait de sa ressemblance à des bongos, paire de petits tambours fixés sur pied). Les changements dans la communauté planctonique affectent la qualité du régime alimentaire du saumon et d’autres espèces océaniques des niveaux supérieurs de la chaîne alimentaire, ce qui peut avoir un effet néfaste sur les taux de croissance et de survie du saumon.](/web/20071210125101im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/Story/story_images/plankton_sample.jpg)
Un chercheur du Programme d’étude du saumon en haute mer et un membre d’équipage prélèvent un échantillon de plancton dans le filet Bongo (ainsi appelé du fait de sa ressemblance à des bongos, paire de petits tambours fixés sur pied). Les changements dans la communauté planctonique affectent la qualité du régime alimentaire du saumon et d’autres espèces océaniques des niveaux supérieurs de la chaîne alimentaire, ce qui peut avoir un effet néfaste sur les taux de croissance et de survie du saumon.
Le Programme d’étude du saumon en haute mer comporte également des liens
étroits au niveau international. Le saumon et les systèmes océaniques ne
respectent pas les frontières géopolitiques, de sorte que toutes les parties
intéressés et concernées doivent participer à la recherche et de fait à
toute mesure de gestion des pêches et à toute initiative de conservation.
L’équipe du Programme d’étude du saumon en haute mer collabore avec les
équipes menant des programmes de recherche semblables aux États Unis dans le
but d’établir une vue d’ensemble du comportement du saumon et des conditions
qui agissent sur sa survie. Leurs recherches sont également utiles à la
Commission des poissons anadromes du Pacifique Nord, qui réunit des
scientifiques du Japon, de la Russie, des États-Unis, de la Corée et du
Canada dans le but de partager les ressources et les résultats relatifs à la
recherche sur les pêches.
Le Programme d’étude du saumon en haute mer bonifie notre compréhension du
cycle vital du saumon et jette la lumière sur les mécanismes par lesquels
les conditions océaniques régulent la productivité du saumon. Grâce à cette
information, le MPO sera peut-être en mesure d’améliorer les politiques de
récolte (au Canada et à l’étranger) et la gestion des ressources en saumon
du Pacifique devant les changements attendus dans le climat et la
productivité de l’océan.
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