epuis
la publication du deuxième avis concernant l'efficacité
et l'innocuité de la forme la plus commune d'hormonothérapie
substitutive, de plus en plus de femmes songent à abandonner
l'usage d'hormones pour contrer les symptômes de la ménopause.
En mai 2003, on annonçait que la combinaison d'estrogène
et de progestine commercialisée sous le nom de PremproMC doublait
le risque de démence chez les femmes de plus de 65 ans. Cet
avis suivait d'à peine un an l'interruption de la première
recherche après la découverte que cette même formule
pouvait augmenter les risques de maladies cardiaques et de cancer
du sein. Les deux études américaines sollicitées
par la Women's
Health Initiative se penchaient sur l'usage prolongé de
l'hormonothérapie substitutive, soit sur une période
de cinq ans pour l'étude concernant la fonction mentale, et
de quatre ans pour celle concernant les effets secondaires de PremproMC
sur la santé.
Les professionnels de la santé d'un bout à l'autre
du pays et les organismes pour la santé des femmes, tel le
Réseau canadien pour la santé des femmes, ont reçu
un grand nombre de courriels et d'appels concernant l'incidence
des résultats de ces recherches. « J'essaie de décider
si je dois abandonner ou non l'hormonothérapie substitutive,
demande une femme. Pouvez-vous me renseigner sur les dernières
nouveautés concernant cette controverse? »
« Tout ce que j'entends sur l'hormonothérapie m'inquiète,
en écrit une autre. Je me demande si je dois cesser de prendre
des hormones et me tourner plutôt vers les produits naturels.
Que me suggérez-vous? »
D'autres encore se demandent si elles doivent ou non considérer
l'hormonothérapie substitutive au moment de leur ménopause.
Est-ce que l'hormonothérapie substitutive
convient à toutes les femmes?
Les femmes s'intéressent à l'hormonothérapie
pour diverses raisons. Pour prendre une décision éclairée
à ce sujet, elles doivent tenir compte de nombreux facteurs
personnels dont, entre autres, le risque probable de développer
certaines maladies par rapport aux avantages de l'hormonothérapie
pour leur bien-être et la santé. Elles doivent en outre
décider si elles peuvent ou non tolérer les effets
secondaires du traitement.
Les femmes devraient dans un premier temps discuter de leurs symptômes
avec leur médecin pour que ce dernier établisse s'ils
sont réellement provoqués par la ménopause.
Dans l'affirmative, il existe bien des façons de soulager
les symptômes et les malaises. Si vous suivez déjà
une hormonothérapie substitutive, demandez à votre
médecin s'il est préférable que vous abandonniez
ce traitement.
Qu'il s'agisse de la médecine conventionnelle ou de la médecine
complémentaire et parallèle, les mêmes règles
s'appliquent : pour votre bien-être, votre santé et
pour traiter les symptômes de la ménopause, mangez
bien, privilégiez les produits à base de soja, faites
de l'exercice et réduisez votre niveau de stress. Pour en
savoir plus sur les façons de soulager les symptômes,
consultez ce que vous pouvez faire pour soulager vos symptômes.
Lorsque ces méthodes ne fournissent pas le soulagement espéré,
beaucoup de femmes se tournent alors vers les produits naturels
comme les suppléments nutritionnels, les hormones naturelles
ou les plantes médicinales. Vous trouverez amplement d'information
à ce sujet, bien qu'elle soit souvent contradictoire, même
lorsqu'elle provient de sources très fiables.
Dois-je privilégier les produits
naturels à l'hormonothérapie substitutive?
Même avant que la Women's Health Initiative interrompe son
étude en 2002, bon nombre de femmes s'intéressaient
déjà à des options plus saines en espérant
que les résultats soient tout aussi efficaces. Malheureusement,
il n'existe aucun remède miracle, naturel ou artificiel,
pour soulager les symptômes de la ménopause.
Il importe de faire preuve d'autant de prudence à l'égard
des hormones naturelles qu'à l'égard de l'hormonothérapie
conventionnelle. Les hormones influent de façon importante
sur l'organisme et le simple fait qu'elles soient naturelles
ne signifie pas qu'elles sont inoffensives.
Pour pouvoir faire un choix éclairé, il faut faire
un peu de recherche. À l'heure actuelle, l'information sur
les hormones naturelles est beaucoup moins fiable que celle que
l'on trouve sur les produits pharmaceutiques. Les médecins,
les naturopathes et les praticiens spécialisés en
médecine chinoise se fondent surtout sur de l'information
non scientifique et sur l'usage traditionnel des hormones naturelles
plutôt que sur les essais cliniques pour en recommander l'usage
Avant de prendre des hormones naturelles pour traiter les symptômes
de la ménopause, essayez de savoir :
- s'il existe des études qui démontrent que le produit
est bel et bien efficace pour l'usage prescrit;
- si les risques sont connus;
- s'il existe des contre-indications, c'est-à-dire, si
le produit comporte des risques lorsque la personne souffre d'une
maladie quelconque ou s'il est proscrit avec certains médicaments.
Vous aurez probablement de la difficulté à trouver
réponses à vos questions étant donné
que même le nombre limité d'études se contredisent
concernant l'innocuité et l'efficacité des nombreuses
hormones naturelles proposées de nos jours. Heureusement,
la situation devrait s'améliorer au cours des prochaines
années. Des chercheurs se penchent actuellement sur l'alimentation
et étudient plusieurs plantes médicinales prometteuses
utilisées expressément pour soulager les symptômes
de la ménopause comme les bouffées de chaleur, les
troubles de mémoire et de concentration, la fonction sexuelle
et les pertes de sang irrégulières. Les plantes médicinales
à l'étude comprennent entre autres :
- l'actée à grappes noires (nom latin Cimicifuga
racemosa, ou plus récemment, actaea
racemosa)
- le gattilier (vitex
agnus-castus)
- le trèfle rouge (trifolium
praetense)
- le ginkgo (ginkgo
biloba).
Si vous décidez d'acheter des
hormones naturelles
- Achetez des produits normalisés. Cela signifie que chaque
comprimé, capsule ou cuillerée à thé
d'un liquide que vous absorbez, selon la posologie, doit comprendre
la même quantité de l'ingrédient actif ou
de la composante chimique unique à la plante qu'on appelle
indicateur.
- Recherchez un DIN (numéro d'identification du médicament)
ou un numéro PG (médicament grand public), établissant
que Santé Canada a revu et approuvé l'information
soumise par le fabricant sur le produit, l'étiquetage et
les directives d'emploi.
- Veillez à informer tous les professionnels de la santé
que vous consultez que vous prenez des plantes médicinales,
surtout si on vous a également prescrit des médicaments.
- Commencez par prendre une seule plante à la fois et observez
ses effets sur votre organisme pendant quelques semaines.
Quelques soins complémentaires ou parallèles peuvent
vous soulager, améliorer votre qualité de vie ou vous
procurer un sentiment de bien-être pendant la ménopause.
Consultez la réponse à la question À
quoi puis-je m'attendre si je visite un praticien de médecines
parallèles? Parmi les ressources disponibles dans la
section Approches complémentaires
et parallèles en santé, vous trouverez une liste
des associations ou organismes nationaux et régionaux
pouvant vous renseigner sur les soins complémentaires et
parallèles. Ces associations et organismes vous fournissent
des renseignements sur la formation, les titres de compétence
et les adresses des praticiens de votre région ainsi que
sur les traitements disponibles.
N'oubliez pas que la ménopause évolue au fil du temps.
Ainsi, le soulagement des symptômes diffère d'une femme
à une autre et ne dure jamais toute une vie. Pensez à
modifier votre stratégie en fonction des changements qui
s'opèrent dans votre corps, des résultats de la recherche
et des nouveaux traitements mis au point par les praticiens de la
médecine conventionnelle et complémentaire.
Autres ressources
Il existe plusieurs bons livres pour vous aider à faire
un choix éclairé. N'oubliez pas toutefois que l'information
contenue dans un livre publié il y a deux ans ne sera peut-être
plus à jour. Cela dit, nous ne réfutons nullement
l'ensemble des renseignements ou perspectives positives sur la ménopause
que pourrait renfermer un tel livre, mais il serait judicieux de
vérifier s'il existe de l'information plus récente
et plus fiable.
Ne vivez pas cette expérience seule. Parlez à d'autres
femmes et prenez conseils auprès d'elles. Renseignez-vous
sur les groupes d'entraide, les clubs de livres ou les autres moyens
de rencontrer des femmes de votre âge. La ménopause
est un cycle de renouvellement et de grands changements; le soutien
d'autres femmes peut s'avérer très bénéfique
pendant cette étape de votre vie.
Où puis-je trouver plus d'information?
Livre
Ménopause, nutrition et santé de Louise Lambert-Légacé,
1998
Ressources en ligne
A
quoi puis-je m'attendre si je visite un praticien de médecines
parallèles?
Santé
Canada : Direction des Produits de santé naturels
Références pour cet article
Livres et bulletins (disponibles en anglais seulement)
ALLINA, A. et FUGH-BERMAN, A. « Natural Hormones: Are
They A Safe Alternative? », A Friend Indeed for Women
in Menopause and Midlife, vol. 29, no 6 (janvier-février
2003).
BOON, H. et SMITH, M. The Botanical Pharmacy The Pharmacology
of 47 Common Herbs, Quarry Press, Kingston (Ontario),1999.
CONSENSUS OPINION. « The Role of Isoflavones in Menopausal
Health: Consensus Opinion of the North American Menopause Society »,
Menopause, vol. 7, no 4; 2000, p. 215-229.
HUDSON, T. Women's Encyclopedia of Natural Medicine alternative
therapies and integrative medicine, Keats Publishing, Los Angeles,
1999.
PIZZORNO, L., PIZZORNO, J.E. et MURRAY, M. Natural Medicine
Instructions for Patients, Churchill Livingstone, 2002.
Sites Internet (disponibles en anglais seulement)
Herbmed
Project
Aware
US
Office of Dietary Supplements, National Institutes of Health
NCCAM:
National Center for Complementary and Alternative Medicine
NCCAM:
Alternative Therapies for Managing Menopausal Symptoms, Consumer
Advisory
US National Institutes of Health Scientific workshop on menopausal
hormone therapy October 23-24, 2002
US National
Institutes of Health Menopausal Hormone Therapy Information
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