u'il s'agisse d'un petit chat cajoleur ou d'un chien affectueux, certaines personnes
sont à ce point attachées à leur animal que l'on croirait
qu'il fait partie de la famille. Mais c'est bien le cas, vous diront les propriétaires
d'animaux! S'il est vrai que les relations de famille peuvent être une
véritable source de stress, les animaux de compagnie en revanche peuvent
favoriser la santé et réduire les risques de maladies. « Les avantages sont réels, tant du point de vue physique, que mental et
psychologique », confirme le Dr Daniel Joffe, vétérinaire
à Calgary qui se spécialise dans les petits animaux domestiques.
Le Dr Joffe fait remarquer que des douzaines d'études
ont prouvé que la
zoothérapie aide à combattre la solitude et améliore la
santé de patients présentant diverses affections.
Les avantages de la zoothérapie
La recherche a démontré que le jumelage animal-patient améliore
l'état de santé. Après avoir fait l'analyse de recherches
médicales publiées dans diverses revues, dont le Journal of
Gerontology Medical Sciences, Nursing Clinics of North America, le Journal
of Experimental Social Psychology, le Journal of Preventive and Social
Medicine, Holistic Nursing Practice, et l'American Journal of Alzheimer's
Disease & Other Dementias, le Dr Joffe a conclu que la zoothérapie
comportait les avantages suivants :
- Elle peut favoriser l'interaction sociale des patients qui vivent dans des
établissements de soins psychiatriques de longue durée.
- Dans les centres d'hébergement et de soins, il a été
démontré que les patients habituellement repliés sur
eux-mêmes s'animaient à la vue d'un animal et éprouvaient
du plaisir à le caresser, à lui parler et même à
le promener. Non seulement nos petits amis à quatre pattes encouragent
ces personnes à sortir et à rencontrer des gens, ils leur font
également faire de l'exercice tout en les divertissant.
- Les animaux sont d'excellents compagnons pour les patients qui ont perdu
leur mobilité à cause d'une fracture ou d'une blessure au dos.
- La zoothérapie encourage l'interaction sociale et calme les patients
qui souffrent de démence.
- La zoothérapie aide les patients atteints du sida ou du VIH à
combattre la solitude et la dépression en leur procurant une source
de joie. Un chat peut servir de complément à l'appui que ces
personnes reçoivent de leur famille et de leurs amis.
Votre animal pourrait-il jouer ce rôle?
Êtes-vous l'heureux propriétaire d'un petit chaton ou d'un chiot
adorable? Vous pensez qu'il serait un candidat idéal pour la zoothérapie?
Il ne vous reste plus qu'à chercher l'adresse d'un établissement
de soins de santé proche de chez-vous et le tour est joué, croyez-vous.
Et bien non!
Vous devez d'abord vous inscrire à un programme formel, comme celui
qu'offre l'Ambulance Saint-Jean partout au pays. Le Programme
d'utilisation des chiens à des fins thérapeutiques de l'Ambulance
Saint-Jean jumelle plus de 2 500 bénévoles et leurs chiens
à 30 000 personnes isolées de la collectivité.
Si votre chien a un tempérament doux, il y a de fortes chances qu'il
puisse servir à la zoothérapie, surtout s'il démontre les
aptitudes suivantes :
- il accepte volontiers la présence d'un étranger amical
- il se laisse caresser
- il suit aisément sans qu'on n'ait à tirer sur la laisse
- il se promène sans problème dans la foule (même
lorsqu'il y a des fauteuils roulants)
- il s'assoit et reste immobile dès qu'on le lui ordonne
- il réagit bien à la vue d'un autre chien ou à diverses
distractions, comme par exemple le bruit ou le passage d'un coureur.
« Un programme de zoothérapie bien conçu comprend le choix
d'animaux, la validation de leur certificat sanitaire et le contrôle des
risques sur une base continue », fait remarquer le Dr Joffe, qui est membre
de la Pet Access League Society (PALS). Cet organisme situé à
Calgary offre également des services de sélection et d'entraînement
des animaux voués à la zoothérapie. Si la sélection
et l'entraînement ne sont pas rigoureux, on risque d'utiliser des animaux
malades qui pourraient être une source de « zoonose », une maladie
infectieuse qui se transmet de l'animal à l'homme. Bien que ce problème
se manifeste rarement chez les animaux qui font partie d'un programme formel,
on peut minimiser le risque en adoptant de bonnes pratiques et en faisant preuve
de bon sens.
« On ne peut tout simplement décider un jour d'amener le chien
de tante Annette à l'hôpital. Quelques problèmes suffiront
pour mettre un voile sur nos bonnes intentions », explique le Dr Joffe.
Il s'empresse toutefois d'ajouter que les avantages de la zoothérapie
dépassent largement les risques.
Quelques conseils
Le Dr Joffe recommande de suivre les conseils suivants avant de s'inscrire
à un programme de zoothérapie :
- Il importe de ne choisir que des chatons et des chiots qui ont eu tous leurs
vaccins et reçu l'entraînement nécessaire pour évoluer
dans un établissement de soins de santé.
- Il ne faut jamais amener d'animaux à qui l'on donne des aliments
crus (viande et œufs crus ou produits laitiers non pasteurisés).
Ils peuvent être porteurs de la salmonelle, cette bactérie que
l'on trouve dans la viande crue et les aliments non transformés. Les
patients dont le système immunitaire est déficient, c'est-à-dire
ceux qui souffrent du cancer, du sida ou du VIH ainsi que les personnes âgées,
risquent de développer des infections.
- Un animal à tempérament inégal n'a pas sa place
dans un établissement de soins de santé. Il pourrait mordre
ou griffer quelqu'un.
- Ne laissez jamais un animal se promener seul à l'extérieur;
il pourrait chasser ou encore manger des ordures ou des matières fécales.
- Il ne faut jamais oublier de laisser de l'eau fraîche pour éviter
que l'animal ne boive directement de la cuvette.
- Il importe de toujours lui donner de la nourriture commerciale de bonne
qualité.
- Un examen périodique chez le vétérinaire est primordial
pour mettre les vaccins à jour et s'assurer que l'animal n'a ni vers
ni parasites.
Lorsque vous ne pouvez pas prendre soin d'un animal...
Les personnes âgées qui vivent seules ou dans un établissement
de soins de longue durée ont tendance à souffrir de solitude et
de dépression. Un petit animal peut changer leur vie. Dans certains cas
cependant, comme celui des personnes qui souffrent d'Alzheimer, iI peut s'avérer
inutile, voire même dangereux, de leur offrir un animal.
Il semblerait toutefois que les chercheurs du Center for the Human-Animal Bond
de l'Université School of Veterinary Medicine à West Lafayette
en Indiana aient trouvé une solution.
Vous vous rappelez des Tamagochi et des Furby, ces petits animaux à piles qui
réagissaient aux soins qu'on leur donnait?
Et bien, aujourd'hui des chercheurs s'efforcent de mettre au point un chien
robot qu'ils ont nommé AIBO en espérant qu'il pourra procurer les mêmes bienfaits
cognitifs, physiologiques et affectifs qu'apporte un animal vivant. On se propose
de jumeler AIBO à une personne âgée qui vit seule et à qui on demandera de noter
dans un journal ses commentaires sur sa vie sociale et ses activités quotidiennes
avec son chien-robot en laisse.
Sera-t-il aussi loyal et affectueux qu'un véritable chien? Aurait-il
les mêmes vertus apaisantes et réconfortantes? On l'espère.
Mais une chose est certaine, il n'aura jamais été aussi facile
de nettoyer les petits cadeaux laissés par son chien!
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