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Photo d’un parent séchant les larmes de son enfant Les soins complémentaires et parallèles : bons pour les enfants?
 
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Inquiets en pensant aux nombreux cas de grippe et de rhume qui ont sévi l'an dernier, les parents commencent déjà à chercher des moyens de garder leurs enfants en santé pendant la prochaine saison hivernale.

Ils sont nombreux à discuter de l'échinacée avec leur médecin de famille ou leur pédiatre. Quelle marque acheter? Quand l'utiliser? Quelle quantité administrer? « Ce sont des questions qu'on me pose souvent », déclare la Dre Sunita Vohra, pédiatre et directrice du programme de recherche et d'éducation en matière d'approches complémentaires et parallèles en santé pour les enfants (CARE) de l'Université de l'Alberta.

Les questions concernant le recours aux approches complémentaires et parallèles en santé pour les enfants ne se limitent pas au bien-être et à la prévention, ajoute-t-elle. Les parents d'enfants gravement malades et hospitalisés s'intéressent également à la médecine douce, particulièrement aux produits de santé naturels. « Ils entendent parler de ces produits par des amis ou des membres de leur famille ou ils font des recherches dans Internet, explique la Dre Vohra. Les parents finissent par être déconcertés car ils reçoivent beaucoup d'information contradictoire. Mais ils veulent absolument faire quelque chose pour améliorer l'état de santé de leur enfant. »



Point de vue de Santé Canada
Selon le M. Michael J. Smith, pharmacien, naturopathe et conseiller principal de la Direction des produits de santé naturels (DPSN), il est essentiel d'encourager une communication efficace et des recherches de qualité si l'on veut permettre à la population canadienne de faire des choix éclairés en matière de produits de santé naturels.

« La meilleure solution consiste à forger des partenariats avec les membres de la collectivité ». Dans cet esprit, la DPSN a tenu de nombreuses consultations auprès de la population canadienne lorsqu'elle a amorcé l'élaboration du nouveau Règlement sur les produits de santé naturels. « Le but du règlement et du Programme de recherche sur les produits de santé naturels de Santé Canada est d'aider les consommateurs, y compris les parents, à faire des choix responsables sur l'utilisation des produits naturels pour traiter des problèmes de santé. »

Pour connaître les questions des consommateurs, rendez-vous à http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/faq/question_consum-consom_f.html.
Ce que doivent considérer les parents

Qu'il s'agisse de soigner un rhume ou d'aider un enfant qui prend déjà beaucoup de médicaments contre le cancer à combattre une infection, l'absence d'information utile rend très difficile la prise de décision éclairée. La Dre Vohra et ses collègues affirment que la recherche sur les approches complémentaires et parallèles en santé n'en est qu'à ses premiers balbutiements et insistent sur le fait que les parents devraient communiquer ouvertement et faire preuve de prudence s'ils décident d'avoir recours à la médecine douce pour leurs enfants.

« Il n'existe aucune réponse simple », affirme-t-elle. Ces situations donnent lieu à ce qu'elle appelle une « danse » entre le médecin et les parents. Ces derniers se présentent avec une quantité effroyable de renseignements qu'ils ont téléchargés. Dans le meilleur des mondes, le médecin est en mesure de discuter des méthodes ou des produits connus, et après avoir analysé les avantages et les risques potentiels, de recommander une marche à suivre.

Un grand nombre de parents qui ont recours à des approches complémentaires et parallèles en santé pour soigner leurs enfants ne se prêtent pas volontiers à la danse décrite par la Dre Vohra. Selon les statistiques compilées à partir de nombreuses études, elle estime que jusqu'à 70 % des enfants souffrant de maladies chroniques graves ou récurrentes suivent une thérapie parallèle. Les recherches indiquent également que beaucoup de parents, environ la moitié, n'en soufflent pas un mot à leur pédiatre. Ils administrent donc le traitement conventionnel, mais y ajoutent une thérapie complémentaire en faisant eux-mêmes des recherches et en allant jusqu'à adapter leur style de vie en fonction des pratiques ou des régimes alimentaires parallèles.

Pallier le manque de communication

« Les parents ne divulguent pas tout ce qu'ils font, et ce, pour une bonne raison », déclare Gwen Burrows, directrice du programme national de subventions de la Sick Kids Foundation qui octroie des subventions dans le secteur de la santé infantile partout au Canada. La Fondation, associée à l'Hôpital pour enfants de Toronto, joue un rôle de premier plan dans la facilitation et le financement de la recherche sur les méthodes complémentaires et parallèles pour les enfants. « Il arrive souvent que les médecins et les infirmières ne savent pas quoi répondre aux parents lorsque ces derniers leur demandent de l'information sur ce genre de thérapies, surtout lorsqu'elles visent des enfants qui souffrent d'une maladie grave ou chronique », explique Mme Burrows.

Les parents hésitent à en parler car ils craignent que le médecin ne soit pas réceptif à l'idée. Mme Burrows reconnaît que parmi le personnel de l'hôpital, il y a sûrement un bon nombre de médecins qui ne croient pas aux thérapies complémentaires et parallèles, mais il y en a autant qui sont prêts à explorer leur potentiel.

Selon Mme Burrows et la Dre Vohra, ce manque de communication est troublant, car en raison des nombreux facteurs qui entrent en jeu, les enfants réagissent très différemment des adultes aux traitements, qu'ils soient conventionnels ou parallèles.

« Il est essentiel que les parents en parlent ouvertement », ajoute la Dre Vohra. Trouvez un professionnel de la santé, médecin ou pédiatre, parlez-lui de votre intérêt pour la médecine douce et demandez-lui ce qu'il en pense.

« Tenez les professionnels de la santé au courant. C'est très important car trop de choses passent inaperçues dans le système actuel », ajoute-t-elle. Il arrive, par exemple, que des enfants soient hospitalisés pour subir une chirurgie et que les parents ne jugent pas nécessaire de dire au médecin que leur enfant prend des produits de santé naturels, dont certains peuvent avoir des propriétés anticoagulantes (pour éclaircir le sang). Ce genre de situation potentiellement dangereuse peut être évitée si les parents et les médecins se parlent.

« Les gens doivent remettre une liste complète des produits qu'ils prennent à tous les professionnels de la santé qu'ils visitent, insiste la Dre Vohra. La première chose à faire, c'est de communiquer. La deuxième, c'est de se procurer de l'information de qualité. » Elle met les gens en garde contre l'information produite par les entreprises qui ne sont intéressées qu'à faire mousser leurs ventes. « Il est important que le consommateur soit sceptique et averti. »

Le nouveau Règlement sur les produits de santé naturels devrait aider les consommateurs à s'assurer de la qualité d'un produit, ajoute la Dre Vohra. Les parents qui sont intéressés à utiliser des produits naturels pour leurs enfants devraient demander l'avis des experts. Il importe également de faire preuve de la même vigilance à l'égard des approches complémentaires et parallèles, comme l'acupuncture. « N'hésitez pas à poser des questions sur les compétences et l'expérience du personnel en soins pédiatriques. »

Bon pour un adulte, mais pas nécessairement sans danger pour un enfant

Il importe que le praticien ait de l'expérience et des connaissances en soins pédiatriques car les problèmes de santé des enfants sont très différents de ceux des adultes, affirme Mme Burrows. Les parents devraient s'inquiéter des problèmes soulevés dans le cadre des recherches sur les traitements conventionnels et parallèles destinés aux enfants. « Par exemple, il a été déterminé que l'on indique rarement la posologie appropriée pour les enfants sur les produits naturels. Cela s'explique par le fait que dans bien des cas, contrairement à la population adulte, le nombre d'enfants atteints d'une maladie quelconque est généralement moins élevé. Il est donc plus difficile de mener des études sur les maladies infantiles, et les questions d'éthique entourant la recherche sur les enfants sont également plus complexes », explique-t-elle.

« L'enfant continue de grandir et de se développer, ajoute Mme Burrows. Il peut donc être plus vulnérable aux erreurs de dosage ou aux effets secondaires du mélange de médicaments et de produits naturels. » On s'inquiète également des effets potentiels à long terme d'un produit naturel ou pharmaceutique pendant la période cruciale de croissance et de développement d'un enfant.

« Si l'enfant souffre d'une maladie ou d'une incapacité, il doit recevoir des soins appropriés pour favoriser son développement, qu'ils soient de nature conventionnelle ou parallèle. Les nourrissons sont particulièrement vulnérables à certaines maladies. »

En soulignant une fois de plus l'importance de la communication, elle ajoute « les parents doivent également savoir si le praticien de médecine douce connaît véritablement les problèmes de santé relatifs aux enfants et s'il fait suffisamment preuve de discernement pour renvoyer le cas à un médecin lorsque cela s'avère nécessaire. »

L'information fiable : indispensable, mais rare

« Il est encore difficile de trouver de l'information de qualité sur les soins pédiatriques complémentaires et parallèles », admet la Dre Vohra. La Sick Kids Foundation et le programme CARE s'efforcent d'améliorer la situation. En septembre, le programme CARE a lancé PedCAM (en anglais seulement), un nouveau réseau financé par la Fondation. Conçu d'abord pour relier les chercheurs et les éducateurs qui s'intéressent aux soins pédiatriques complémentaires et parallèles, PedCAM s'adresse également aux personnes, aux organismes et aux groupes qui souhaitent se garder à l'affût des initiatives et des débouchés dans ce secteur. Le lancement de PedCAM sera célébré officiellement en décembre, lorsque la Fondation animera un forum (en anglais seulement) mettant en valeur la recherche pédiatrique sur les méthodes complémentaires et parallèles qu'elle finance depuis deux ans.

Il reste encore plus de questions que de réponses, mais la Dre Vohra affirme aux parents qui s'intéressent à la médecine douce pour leurs enfants que les progrès récents dans ce domaine, comme le programme CARE, sont encourageants.

« Les parents ont recours aux méthodes complémentaires et parallèles, et la science essaie de rattraper le temps perdu. En bout de ligne, notre objectif est le même : nous voulons tous améliorer la santé de nos enfants. »

Ressources recommandées

HolisticKids.org (en anglais seulement)
Site américain créé par l'hôpital pour enfants de Boston en collaboration avec d'autres centres de recherche sur la santé du Massachusetts à titre de matériel didactique pour les résidents en médecine pédiatrique. Le nombre de ressources de grande qualité est restreint, mais est en voie de développement.

Motherisk
Site contenant de l'information éprouvée sur l'innocuité et les dangers des médicaments, des produits chimiques et des maladies pendant la grossesse et l'allaitement. Motherisk existe grâce au programme de l'hôpital pour enfants (Sick Kids) de Toronto. Le site comprend des études et de l'information sur un grand nombre de produits naturels, notamment l'acide folique et l'échinacée.

DAVIS, M. P. et DARDEN, P. M. « Use of complementary and alternative medicine by children in the United States », Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, vol. 157, no 4, (avril 2003), p. 393-396.

ERNST, E. « Prevalence of complementary/alternative medicine for children: a systematic review », European Journal of Pediatrics, vol. 158, no 1, (janv. 1999), p. 7-11.

LANSKI, S. L., GREENWALD, M., PERKINS, A., et SIMON, H. K. « Herbal therapy use in a pediatric emergency department population: expect the unexpected », Pediatrics, no 11, (mai 2003), p. 981-5.

SANTÉ CANADA, DIRECTION DES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS, DPSN. Recherche sur les produits de santé naturels sur les enfants et les jeunes : Conférence d'établissement des priorités, 17-18 mars 2002, Toronto.


Programme CARE

La recherche sur les soins pédiatriques complémentaires et parallèles progresse

 
  Publié le 15 octobre 2004
  Credit Cet article a été rédigé par le Service d’information sur la santé à l'intention des consommateurs (Toronto Public Library) avec l'aide de l'affilié responsable du volet Enfants.

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