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Photo d’une adolescente appuyée contre son vestiaire L’école secondaire : à l’avant-poste de la santé mentale
 
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On considère de plus en plus que l'école secondaire est à l'avant-poste de la santé mentale. Il était grand temps, de dire les experts, étant donné que les symptômes de la plupart des maladies mentales se manifestent à l'adolescence et au début de l'âge adulte. Trouver des moyens d'identifier et d'aider les élèves qui en souffrent avant que leur vie et leur avenir ne soient totalement bouleversés, voilà le défi à relever.

Nombreux sont les adolescents qui n'osent pas demander de l'aide lorsque les premiers symptômes font leur apparition. Ils ont peur de ce qu'il leur arrive, ils ne connaissent pas beaucoup les maladies mentales, ils sont très sensibles à la discrimination et craignent d'être jugés injustement. De plus, les parents, les amis et les enseignants ne reconnaissent pas toujours les premiers signes et croient à tort qu'il ne s'agit que des comportements typiques des jeunes de cet âge.

Les adolescents doivent composer avec le stress des examens, leurs hormones en pleine effervescence et des relations interpersonnelles parfois difficiles. Selon l'Association des psychiatres du Canada, certains d'entre eux doivent également combattre des problèmes de santé mentale très graves. De la dépression aux troubles de l'alimentation en passant par la schizophrénie, de nombreux jeunes dans le monde entier ont une prédisposition aux maladies mentales.



Un grand nombre de jeunes Canadiens sont à risque

  • Selon l'Association canadienne pour la santé mentale, un jeune sur cinq souffre d'une maladie mentale grave. Statistique Canada chiffre à 3,2 millions le nombre total de jeunes Canadiens de 12 à 19 ans susceptibles de souffrir de dépression.

  • Le Rapport sur les maladies mentales au Canada de 2002, publié par la Canadian Alliance on Mental Illness and Mental Health, Santé Canada et Statistique Canada, démontre que « le taux élevé d'hospitalisation de jeunes adultes âgés entre 15 et 24 ans atteste de l'impact de la maladie mentale sur les jeunes ». Selon le rapport, plus de 10 % des hospitalisations pour cette tranche d'âge étaient reliées à un problème de santé mentale.

  • D'après l'Association canadienne des psychiatres, seulement un jeune Canadien sur six obtient de l'aide professionnelle. L'Association insiste sur le fait « qu'il est important de mieux comprendre ce qui se passe avec les jeunes, pourquoi ils sont à risque et comment nous pouvons mieux répondre aux besoins des adolescents souffrant de troubles psychiatriques. »
Les effets de la maladie mentale chez les élèves

Spécialiste en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, le Dr Stan Kutcher, professeur à l'Université de Dalhousie, a observé les effets de la maladie mentale chez les jeunes. « Très souvent, la maladie se déclare à l'école ou elle nuit carrément à la capacité de réussite de l'élève sur les plans scolaire et social », déclare-t-il.

Les problèmes de santé mentale frappent les jeunes de diverses façons. Ils peuvent se sentir épuisés ou avoir de la difficulté à se concentrer ou à interagir avec les autres. Il arrive aussi qu'ils aient des pensées bizarres et terrifiantes. Ou encore, ils peuvent avoir d'étranges réactions et des comportements imprévisibles.

Les jeunes qui prennent des médicaments pour traiter une maladie mentale peuvent subir les effets secondaires suivants : agitation, irritabilité, sécheresse de la bouche, pertes de mémoire, vision trouble, somnolence et tremblements. Parfois, ils ont l'impression que leur cerveau fonctionne au ralenti, au milieu d'un épais brouillard.

Ils doivent également relever des défis de taille. « Bien des jeunes éprouvent le besoin de rester à la maison le temps d'accepter le diagnostic et les traitements. Ils hésitent à retourner à l'école, déclare Catherine Willinsky, chargée du projet La santé mentale et l'école secondaire de l'Association canadienne pour la santé mentale (ACSM). Leur confiance est mise à l'épreuve. En les traitant et en assurant un suivi, leur vie est beaucoup moins bouleversée. »

Tragiquement, une des répercussions de ces maladies est le suicide. Il s'agit de la deuxième cause de décès chez les jeunes Canadiens de 15 à 24 ans, après les accidents de la route. Selon l'Association des psychiatres du Canada, à l'adolescence, les pensées et les comportements suicidaires vont souvent de pair avec la dépression.

À l'aide!

Ceux comme nous qui ont une maladie mentale et qui se battent avec eux-mêmes pour terminer l'école secondaire ont définitivement besoin d'aide.

La frustration exprimée par ce jeune a trouvé un écho chez bien d'autres, comme en fait foi le sondage mené par l'ACSM dans le cadre de son projet La santé mentale et l'école secondaire.

L'objectif du projet était de sortir la maladie mentale de l'ombre à l'école secondaire et de fournir des moyens pratiques d'aider les élèves. « Nous avons constaté que les jeunes ressentaient une absence complète de soutien et de ressources, et qu'il leur manquait surtout une personne à qui parler, déclare Catherine Willinsky. Ils disent n'avoir aucune aide à l'école. »

Pour remédier à la situation, l'ACSM a publié un Guide à l'intention des étudiants et a lancé un site Web. Ces deux ressources inspirées de témoignages d'élèves, de parents, d'enseignants et de conseillers visent à fournir de l'information sur les maladies et les problèmes de santé mentale et à offrir des suggestions et des conseils qui aideront les jeunes à surmonter les difficultés associées à la maladie à l'école.



Reconnaître les symptômes
Bien que les symptômes varient pour chaque problème de santé mentale et d'une personne à l'autre, si quelque chose de sérieux se déroule, vous remarquerez des changements, que vous soyez parent, frère, sœur, enseignant ou ami.

Lorsqu'une maladie mentale se manifeste, l'adolescent n'est plus en mesure de s'organiser et de faire le point sur ce qui lui arrive. Le signe le plus clair pour ceux qui l'entourent est la modification de ses comportements habituels.

Comme les symptômes de la maladie mentale peuvent être sporadiques et se confondre avec d'autres comportements (comme la colère normale d'un adolescent), un certain temps peut s'écouler avant que l'on identifie le problème réel.

Restez à l'affût des changements de comportements et notez la durée, la fréquence et la gravité de ceux-ci. S'ils s'échelonnent sur une longue période de temps, il peut s'agir d'un problème de santé mentale grave.
Concessions en faveur des élèves

On peut aider ces jeunes en leur permettant tout simplement de choisir leur siège ou d'apporter une bouteille d'eau dans la classe, de prendre des pauses au besoin ou de copier les notes d'un ami.

Le Guide à l'intention des étudiants de l'ACSM leur suggère également :

  • de demander la permission de remettre un texte par écrit si les présentations orales sont trop stressantes;
  • de négocier plus de temps pour terminer les devoirs et les examens;
  • de passer les examens en deux ou trois parties;
  • de demander d'écrire une dissertation si l'examen à choix multiples est trop stressant;
  • de passer les examens dans un endroit paisible.

Dans bien des cas, en réduisant le nombre de cours, l'élève peut arriver à finir son secondaire, même si cela prend une année ou deux de plus.

Les enseignants et les parents doivent également respecter le besoin de l'adolescent de prendre part aux discussions qui le concernent. L'élève devrait pouvoir décider de son propre gré s'il souhaite dévoiler sa maladie car, comme l'explique le Dr Kutcher, « il est effroyablement difficile pour un jeune de faire l'objet de discrimination. » À ce sujet, Catherine Willinsky ajoute : « il est clair que ce sujet n'est guère plus facile à aborder à l'école secondaire que dans le reste de la société ».

Éduquer les éducateurs

Les professionnels de la santé mentale considèrent que l'école secondaire est à l'avant-poste pour identifier les problèmes de santé mentale des jeunes. « En fait, les éducateurs sont témoins de ces problèmes tous les jours, explique le Dr Kutcher. On demande de plus en plus aux écoles de s'engager dans diverses actions sociales, l'éducation n'étant que l'une d'elles. »



Définition des problèmes de santé mentale et de la maladie mentale
L'Association canadienne pour la santé mentale définit les problèmes de santé mentale comme étant les difficultés qui touchent chacun de temps à autre. Les adolescents qui connaissent ce genre de problèmes n'ont pas nécessairement besoin de traitements médicaux, mais peuvent tout de même tirer profit d'aide et de soutien.

La maladie mentale, comme les troubles bipolaires ou le trouble obsessionnel-compulsif, est une condition pouvant être diagnostiquée.

Le Center for Health and Health Care in Schools (centre de ressources sur les politiques et programmes américains), partage cet avis et ajoute que le milieu scolaire, « conçu pour favoriser l'apprentissage et le développement, est un contexte qui se prête naturellement à la prévention et à l'intervention car il est relié aux ressources communautaires, il est accessible, il est bien connu des élèves et des parents, et il encourage la communication entre la maison et l'école. »

Des programmes et des ressources visant à renseigner les enseignants et les conseillers sur les maladies mentales et les jeunes sont en cours d'élaboration. Le Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto a publié Talking About Mental Illness, un guide destiné aux écoles secondaires dont l'objectif est d'enrayer la discrimination. Le dépliant « Ma vie - C'est pas fou d'en parler » comprend des outils qui sensibiliseront les jeunes à la santé mentale, accompagnés de liens pertinents et de jeux-questionnaires.

« On ne peut s'attendre à ce que les éducateurs donnent des conseils et diagnostiquent des maladies, ajoute le Dr Kutcher. Mais ils peuvent contribuer à identifier les cas et à aider les élèves. »

L'ampleur du problème dorénavant bien connue a suscité l'élaboration de nouveaux programmes et ressources en vue de transformer les écoles secondaires du Canada de sorte qu'elles soient aptes à identifier et à aider plus rapidement les élèves qui souffrent de maladies mentales. « Ces activités sont importantes, ajoute le Dr Kutcher, tant du point de vue de l'éducation et du traitement de la maladie que du point de vue de la santé publique. »

 
  Publié le 1er décembre 2004
  Credit Cet article a été rédigé par l’Association canadienne pour la santé mentale, l’affilié du Réseau canadien de la santé responsable du volet Santé mentale.

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