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Lorsqu'on entend le mot violence, on pense
spontanément à un acte qui entraîne des blessures corporelles. On a beaucoup moins tendance à associer ce terme à la violence psychologique. Pourtant...
Difficile à détecter
Santé Canada définit la violence
contre les femmes, à l'intérieur et à l'extérieur du foyer, comme « un acte, commis en public ou en privé, qui entraîne ou qui
risque d'entraîner un traumatisme ou une souffrance au niveau physique, sexuel ou psychologique chez une femme, y compris les menaces d'un
acte semblable, la coercition ou la privation arbitraire de liberté ».
« La violence psychologique est un abus de pouvoir et de contrôle. »
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Selon le Centre
national d'information sur la violence dans la famille, il est difficile de lutter contre la violence psychologique parce qu'on ne peut
pas la détecter facilement et qu'un grand nombre de cas ne sont jamais dénoncés. Même si on ne commence qu'à comprendre les effets de la
violence psychologique, divers sondages en ont clairement établi l'étendue. Citons en exemple les résultats du Canadian Women's Health Test
de 19951 qui indiquaient que 37 % des 1 000 répondantes avaient été victimes de violence psychologique ou verbale dans le contexte d'une
relation au cours des cinq dernières années.
En quoi consiste la violence psychologique?
Comme toute autre forme de mauvais traitements, la violence psychologique est
un abus de pouvoir et de contrôle. L'Agence
de santé publique du Canada reconnaît les comportements suivants comme étant
des formes de violence psychologique. Ils peuvent être accompagnés ou non de
violence physique ou d'abus sexuel :
- Rejeter la personne
- Refuser de reconnaître la valeur d'une personne, ignorer sa présence
- Faire comprendre à une personne qu'elle est inutile ou inférieure
- Dévaloriser ses idées et ses sentiments
- Dégrader la personne
- L'insulter, la ridiculiser, l'injurier
- La parodier ou l'infantiliser
- Se comporter d'une manière qui porte atteinte à son identité, à sa dignité et à sa confiance en elle
- Terroriser la personne
- Lui inspirer un sentiment de terreur ou de peur extrême
- La contraindre par l'intimidation
- La placer dans un milieu inapproprié ou dangereux, ou menacer de l'y placer
- La traquer
- Isoler la personne
- Limiter son espace vital
- Réduire ses contacts avec les autres
- Restreindre sa liberté de mouvement dans son propre milieu
- Corrompre ou exploiter la personne
- L'amener à accepter des idées ou des comportements proscrits par la loi
- Priver la personne de chaleur humaine
- Se montrer insensible et inattentif envers elle
- Ne s'adresser à elle qu'en cas de nécessité
- Ne pas tenir compte de ses besoins émotifs
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Les répercussions sont graves
La violence psychologique ne laisse aucune trace visible comme les autres formes de mauvais traitements, mais elle peut s'avérer très
destructive. Or, en l'absence de cicatrices apparentes, de nombreuses femmes s'imaginent que ce qu'elles endurent n'est pas de l'abus. Par
ailleurs, une personne qui subit continuellement des actes de violence peut finir par penser qu'elle n'a aucune valeur et ne même plus
envisager de demander de l'aide.
Les répercussions de la violence psychologique peuvent être très graves et permanentes. Elles comprennent, entre autres :
- un profond sentiment d'angoisse et de dépression
- une grande peur, de la confusion, de la honte, de la culpabilité et de la colère
- des maux de tête persistants, des nausées et des problèmes digestifs
- une consommation excessive d'alcool ou d'autres substances illégales.
Les femmes qui subissent de la violence psychologique peuvent également s'isoler de leurs amis et des membres de leur famille. Elles
deviennent passives et soumises. Elles peuvent songer au suicide ou en parler.
Que peut-on faire?
Si vous soupçonnez que vous êtes victime de violence psychologique, ou si vous connaissez quelqu'un qui l'est, vous pouvez obtenir de
l'aide auprès des personnes ou organismes suivants :
- Agence de services sociaux ou familiaux
- Maisons de transition et d'hébergement pour femmes violentées au Canada
- Ligne d'écoute téléphonique
- Police
- Professionnels de la santé
- Services d'aide juridique
- Service de santé publique
- Organismes religieux
- Centre d'amitié
La violence psychologique constitue un abus réel. Il faut du courage pour l'admettre et en parler, mais c'est un pas important à
franchir si l'on veut briser le cycle de la violence.
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1 Canadian Women's Health Test de 1995, Women's College Hospital, Toronto, p. 75.
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