Enjeux additionnels Investissement
Foire aux questions
Pourquoi l'investissement
international est-il important?
On a assisté à la naissance d'une nouvelle économie
qui est davantage fondée sur la production intangible des
entreprises de services et qui dépend beaucoup plus des mouvements
internationaux de capitaux. L'une des caractéristiques
fondamentales de cette nouvelle économie est qu'elle
repose de plus en plus sur la création, l'achat et le
transfert de capitaux et de connaissances.
À l'aube d'un nouveau siècle, les entreprises
canadiennes ont compris que leur prospérité tient
à leur compétitivité dans l'économie
internationale du savoir. Les Canadiens relèvent ce défi.
Les exportations canadiennes ont monté en flèche.
Toutefois, les entreprises canadiennes ne se contentent pas d'exporter
vers d'autres pays : elles peuvent aussi grâce à
l'investissement international, être dotées d'installations
de production (ou autres) à l'étranger. De plus
en plus, les investisseurs et les fournisseurs de ces sociétés,
au Canada et à l'étranger, peuvent être
de l'étranger. L'investissement international devient
un élément encore plus important de la « trousse
à outils commerciaux » dont on a besoin pour réussir
dans l'économie d'aujourd'hui.
De fait, l'investissement est important pour l'ensemble
de l'économie canadienne et la croissance économique
nationale.
Qu'est-ce que l'investissement
direct étranger au Canada : un moteur pour l'emploi et la
croissance?
L'investissement étranger direct (IED) est formé
des capitaux qu'une société étrangère
affecte à un nouvel établissement ou à un établissement
existant en vue de toucher un bénéfice. Par exemple,
un fabricant d'automobiles étranger peut décider
de bâtir une nouvelle usine ou d'agrandir une de ses usines
au Canada. Pour ce faire, il investit dans la construction ou l'agrandissement
de l'usine. Cela crée des emplois temporaires dans le
secteur de la construction, ainsi que des emplois hautement spécialisés,
qui sont permanents. La société investit au Canada
en vue de commercialiser son produit au pays ou à l'étranger.
Son investissement génère des retombées économiques
dans la collectivité, grâce à l'accroissement
des débouchés commerciaux, à l'adoption
de nouvelles technologies, à la création d'emplois,
au paiement d'impôts et à l'achat local de
biens et services. C'est l'IED à son meilleur.
- L'investissement direct étranger (IED) est
une importante source d'emplois - surtout des emplois hautement
spécialisés.
Selon le Rapport sur l'investissement mondial 1995,
11 % des emplois au Canada en 1994 étaient directement
attribuables à l'IDE.
- L'investissement étranger est une importante
source de croissance économique.
De plus, l'étude d'Industrie Canada et d'Affaires
étrangères et Commerce international laisse croire
que si la part du capital mondial investi au Canada avait augmenté
de 1 % au cours des dix dernières années,
elle aurait entraîné une hausse de 10 à
15 % du produit intérieur brut du pays, soit la
valeur des biens et services produits dans une année.
- L'investissement étranger est aussi une
importante source de technologie.
Compte tenu du coût élevé de la recherche
et du développement, l'investissement international,
qui prend souvent la forme d'alliances internationales,
est un moyen crucial pour les entreprises canadiennes d'accéder
aux technologies de pointe.
- La contribution économique des sociétés
étrangères à l'économie canadienne
est considérable.
Les ventes des sociétés dont le siège
social est situé à l'étranger représentent
presque 30 % du chiffre d'affaires des sociétés
au Canada. Dans un grand nombre de secteurs à forte composante
technologique -- comme le secteur de l'électricité
et des produits électriques --, plus de la moitié
des ventes au Canada sont attribuables à des sociétés
multinationales.
- L'investissement étranger est une importante
source d'expertise en gestion.
Bien souvent, un investisseur étranger apportera de
nouvelles stratégies de commercialisation internationale,
de nouvelles ressources stratégiques et une nouvelle
perspective de la gestion des ressources humaines et de la technologie
qui amélioreront la capacité de l'entreprise
de faire concurrence et d'accroître la productivité
globale de l'économie.
- L'investissement étranger procure des capitaux
additionnels indispensables qu'on ne pourrait obtenir autrement.
- Les retombées positives de ces investissements
procurent souvent des avantages indirects aux entreprises nationales.
Les producteurs nationaux profitent de l'investissement
étranger, car ils offrent des biens et services au nouvel
établissement. De plus, lorsqu'un employé
connaissant les nouveaux processus et les nouvelles méthodes
de gestion change d'emploi, il conserve ses connaissances
et ses compétences, ce qui permet à son nouvel
employeur de bénéficier de son expérience.
- Enfin, l'investissement étranger est un
élément important de notre succès phénoménal
au chapitre du commerce international.
Les sociétés internationales produisent non
seulement pour le marché national, mais aussi pour leurs
filiales internationales, ce qui signifie bien souvent qu'elles
ont une longueur d'avance sur les entreprises canadiennes
au chapitre de l'exportation. Cela est particulièrement
important, car de nombreux secteurs commerciaux délaissent
la production destinée au marché national pour
se lancer sur le marché de l'exportation. L'investissement
et les liens commerciaux vont de pair. Les 50 multinationales
canadiennes aux États-Unis et filiales américaines
au Canada comptent pour 90 % de l'IED (dans les deux
sens) et pour plus de 70 % du commerce bilatéral.
Il est aussi important de souligner que les investisseurs étrangers
ne se contentent pas de gagner de l'argent et de disparaître.
En général, ils réinvestissent une part importante
des profits, environ 30 % au Canada, ce qui favorise une hausse
du taux de croissance et du niveau de vie.
Qu'est-ce que l'Investissement
direct canadien à l'étranger (IDCE) : investir
dans le monde?
L'investissement direct canadien à l'étranger
(IDCE) joue un rôle spécial pour un pays comme le Canada.
Les sociétés recourent de plus en plus à l'investissement
à l'étranger (dans le cadre de fusions, d'acquisitions,
de partenariats, de coentreprises, d'alliances stratégiques
ou de nouveaux investissements) pour renforcer leurs activités,
pénétrer de nouveaux marchés et acquérir
de nouvelles technologies, ressources et compétences. De
tels investissements à l'étranger occasionnent
des retombées concrètes pour le Canada, sous forme
d'activités de recherche et de développement (R-D)
et d'occasions de croissance et d'exportation menant à
la création d'emplois au pays.
En voici un exemple : une société canadienne
qui a su bâtir un marché d'exportation pour ses
produits au Chili pourrait envisager d'y établir une
usine de production afin d'étendre ses efforts de commercialisation
dans d'autres pays d'Amérique latine. Un tel investissement
occasionne pour l'entreprise canadienne et, partant, pour le
Canada, des retombées qui ne pourraient être obtenues
par la simple exportation de marchandises. La proximité de
son marché, la capacité de s'adapter à
l'évolution des exigences du client, et la bonne volonté
qu'on manifeste dans la localité sont essentielles à
la réussite. L'expérience montre que ce type d'investissement
occasionne non pas une « exportation des emplois »,
mais plutôt une augmentation des ventes et de la production
des usines canadiennes.
L'investissement canadien à l'étranger favorise
la création d'une économie nationale plus concurrentielle
et plus dynamique.
- La croissance, la productivité et les bénéfices
des sociétés canadiennes qui évoluent sur
les marchés mondiaux sont supérieurs au rendement
des sociétés qui s'attachent au marché
national.
Les bénéfices supérieurs des sociétés
canadiennes qui existent sur les marchés étrangers
ont été attribués à l'efficience
accrue de ces sociétés. Cela tient en partie à
leur capacité de tirer avantage des économies
d'échelle et de la diversification.
- Le rendement des investissements directs canadiens
à l'étranger s'est accru d'une façon
marquée avec l'accroissement de l'IDC à
l'étranger.
Le revenu d'investissement direct moyen est de 6 milliards
de dollars pour la période de 1990 à 1996, soit
presque 2 milliards de dollars de plus que pendant la période
1985-1989, ce qui a permis d'améliorer notre niveau
de vie.
- La croissance de l'investissement canadien à
l'étranger mène à une augmentation de
l'exportation, ce qui influe directement sur la santé
économique du Canada.
Les exportations comptent pour plus du tiers de notre produit
intérieur brut. Les exportations sont la voie de la croissance
future et de l'amélioration de la compétitivité
sur le marché mondial.
- L'investissement à l'étranger
offre un meilleur accès aux compétences et aux technologies
étrangères pour les industries de pointe canadiennes.
Il accroît aussi la recherche et le développement
au Canada, ce qui mène à l'innovation, à
la croissance du potentiel du marché et à de meilleurs
débouchés professionnels pour les travailleurs
spécialisé.
- L'effet d'entraînement peut procurer
des avantages à des sociétés qui n'investissent
pas à l'étranger.
Ces sociétés peuvent profiter, directement ou
indirectement, de l'introduction de nouvelles compétences,
de méthodes de gestion et de technologies par des sociétés
canadiennes ayant déjà fait incursion sur les
marchés étrangers.
Il est clair que l'investissement à l'étranger
est essentiel à l'avenir du Canada, car il permettra
de lier les sociétés, les consommateurs et les travailleurs
du Canada à la nouvelle économie mondiale du savoir.
Il améliore la compétitivité du Canada en revitalisant
l'industrie nationale et en faisant augmenter la circulation
de biens et services entre le Canada et ses partenaires commerciaux.
En plus de créer de l'emploi, l'investissement étranger
introduit de nouvelles technologies et de nouvelles méthodes
de gestion, et favorise l'accès à de nouveaux
marchés. Les retombées de l'investissement étranger
sont essentielles à notre réussite future.
Pourquoi avons-nous
besoin de règles internationales et d'accords sur l'investissement?
Les règles qui régissent l'investissement contribuent
dans une large mesure à protéger et à faciliter
les activités d'investissement étranger des entreprises
canadiennes. Le Canada étant une économie de taille
moyenne, sa prospérité est donc tributaire de l'ouverture
des marchés, de la stabilité de l'environnement
commercial ainsi que de l'équité et de l'impartialité
des procédures de règlement des différends.
Les règles relatives à l'investissement sécurisent
les investisseurs canadiens en leur garantissant que les politiques
nationales ne seront pas modifiées sans raison valable ni
appliquées de manière discriminatoire.
En général, les efforts en ce sens mettent l'accent
sur l'amélioration des conditions d'investissement
et se fondent sur les principes clés suivants :
- abtransparence - reddition de comptes ouverte et publication
des règles/mesures nationales d'investissement et des
changements réglementaires pertinents, de façon
à ce que les investisseurs comprennent clairement les «
règles du jeu »;
- traitement réciproque et traitement de la nation la
plus favorisée - non-discrimination à l'égard
des investisseurs étrangers et de leurs investissements
dans les pays d'accueil (avec des dispositions permettant
d'exclure des secteurs délicats);
- protection des investissements - traitement juste et équitable,
indemnisation en cas d'expropriation et transfert gratuit
des fonds afin de protéger les investissements et les investisseurs;
En outre, les entreprises canadiennes peuvent se protéger
lorsqu'elles investissent dans des régions à risque
en achetant de l'assurance-risque politique. Ce type d'assurance
peut être obtenu de compagnies d'assurances privées
ou auprès d'Exportation et développement Canada.
Il existe encore pour les entreprises canadiennes à l'étranger
des obstacles à l'investissement, y compris des prohibitions
à l'investissement, des limites imposées à
l'étendue de l'activité commerciale, des prescriptions
de résultats, des conditions d'autorisation, des prescriptions
de résidence et des restrictions à la circulation
des gens d'affaires. C'est en Afrique, en Amérique
du Sud, en Chine et en Russie que de tels problèmes semblent
se poser le plus fréquemment.
Les accords sur l'investissement ne limitent pas la capacité
d'un État à adopter des règlements dans
l'intérêt public. Les investisseurs étrangers
au Canada, comme les investisseurs canadiens à l'étranger,
doivent obéir aux lois du pays d'accueil et se conformer
aux mêmes règles que les ressortissants. Par exemple,
les investisseurs étrangers ne sont aucunement exemptés
de l'application des lois nationales sur la concurrence ni des
règlements du pays d'accueil relatifs à la santé,
au travail ou à l'environnement.
Qui profite de l'investissement
étranger?
Chaque année de la première moitié des années
90, une somme moyenne de 8,4 milliards de dollars a été
investie au Canada; environ les trois-quarts de ces fonds provenaient
des États-Unis. Une bonne partie a servi à l'achat
d'entreprises canadiennes, ce qui a relancé un vieux
débat : voulons-nous vraiment de cet argent?
Les investisseurs parcourent le monde à la recherche des
meilleures occasions pour investir, et les gouvernements de partout
dans le monde se livrent une chaude lutte pour attirer ces capitaux.
Toutefois, au Canada, des critiques estiment que l'investissement
étranger fait disparaître des emplois et se solde par
une sortie nette de capitaux. Ils protestent contre le fait que
les fonds étrangers servent à l'achat d'entreprises
canadiennes existantes plutôt qu'à en créer
de nouvelles.
Ces arguments n'ont pas beaucoup changé depuis 25 ans.
Toutefois, pendant ce temps, le Canada et l'économie
mondiale ont subi de profondes transformations. Le rôle que
joue le Canada dans la circulation internationale des investissements
a certes bien changé.
D'abord, le Canada ne constitue plus une des destinations
privilégiées pour les capitaux étrangers. De
1986 à 1995, sa part des investissements mondiaux a diminué
de moitié. Le Canada a perdu 6 % de sa part des investissements
destinés à l'Amérique du Nord, alors que
les États-Unis et le Mexique ont vu la leur augmenter.
En second lieu, les Canadiens investissent plus que jamais à
l'étranger. De 1990 à 1996, ils ont investi 9 milliards
de dollars en moyenne par année à l'étranger,
soit une augmentation de 50 % par rapport aux années
1983 à 1989. En 1997, les Canadiens ont investi 4,1 milliards
de dollars pour acquérir des entreprises étrangères.
En 1985, les investissements canadiens faits à l'extérieur
du pays n'égalaient que les deux-tiers des sommes investies
au Canada par les étrangers. En 1996, cependant, les capitaux
investis étaient presque égaux de part et d'autre.
Cette année-là, nos investissements à l'étranger
se sont chiffrés à 10,2 milliards de dollars.
Qu'arriverait-il si les Canadiens gardaient leurs fonds au
pays? Notre situation serait-elle meilleure s'ils investissaient
chez eux et cessaient d'accueillir les investissements étrangers?
À cette question, il n'y a qu'une seule réponse :
non. Un bref examen de certains avantages liés à l'investissement
de capitaux étrangers au Canada révèle que,
dans la nouvelle économie mondiale, ces fonds rendent plus
concurrentiels ceux qui les investissent, comme ceux qui les reçoivent.
Des entreprises tournées vers l'extérieur.
Les entreprises contrôlées par des intérêts
étrangers tendent à être tournées vers
l'extérieur. Elles sensibilisent donc davantage aux débouchés
internationaux les entreprises canadiennes avec lesquelles elles
font affaire.
Qu'il s'agisse de la croissance des ventes ou de l'actif,
de la productivité du capital, de l'intensité
de la recherche et du développement ou du taux moyen de rendement
de l'actif, les entreprises tournées vers l'extérieur
obtiennent de meilleurs résultats que celles qui se concentrent
uniquement sur les marchés canadiens.
Accès au marché. Dans le passé,
les étrangers investissaient au Canada pour accéder
à nos marchés, alors protégés par des
barrières tarifaires. Aujourd'hui, à l'ère
du libre-échange, les entreprises étrangères
voient le Canada comme un point d'entrée sur les marchés
nord-américains. Ces entreprises, leurs dirigeants et leurs
employés, ainsi que leurs fournisseurs peuvent se tourner
vers l'extérieur et chercher des débouchés
à l'extérieur des frontières canadiennes.
Mitsui Home Co. Ltd. a investi dans une usine de tri et de transformation
du bois d'oeuvre qui se trouve à Langley, en Colombie-Britannique,
pour répondre à la demande du marché japonais.
L'entreprise a investi 18 millions de dollars dans cette
usine afin de demeurer concurrentielle et de pénétrer
le marché nord-américain.
Accès aux capitaux. L'investissement
étranger procure des capitaux supplémentaires dont
le Canada a grandement besoin et auxquels il n'aurait pas accès
autrement.
La Société Stora Forest Industries Limited, filiale
du groupe suédois STORA, investit 650 millions de dollars
pour construire une usine de papier spécial à Point
Tupper, en Nouvelle-Écosse. L'usine permettra à
l'entreprise d'accroître sa capacité de production
et de fabriquer du papier qui n'est actuellement produit nulle
part ailleurs en Amérique du Nord. L'investissement garantira
la production de papier à Point Tupper pendant des décennies.
On prévoit que plus de 800 travailleurs de la construction
travailleront à cette nouvelle usine.
Transfert de technologie. L'investissement
étranger aide les entreprises canadiennes à accéder
à des technologies novatrices.
La famille Wang, de Hong Kong, a acheté la Standard Knitting
Ltd. de Winnipeg en 1990. Elle a investi plus de 8 millions
de dollars pour mettre à niveau les systèmes informatiques
et, en moins de cinq ans, elle a mérité un Prix d'excellence
à l'exportation canadienne et augmenté le nombre
d'emplois de 112 à 295.
À Bécancour, au Québec, la société
Petresa Canada Inc. produit des ingrédients entrant dans
la fabrication des détergents. Elle utilise une nouvelle
technologie brevetée de la société-mère,
la Petroquímica Española. La société,
qui emploie 60 personnes, prévoit continuer à pénétrer
les marchés nord-américains avant d'accroître
ses exportations dans d'autres pays.
Recherche et développement. Les investisseurs
étrangers s'intéressent souvent à la recherche
et au développement effectués au Canada en raison
des coûts peu élevés, de la solide infrastructure
pour la R-D et de la qualité de la recherche.
L'entreprise Ericsson de Suède a investi plus de 375 millions
de dollars dans sa filiale montréalaise de R-D, Ericsson
Communications Inc., au cours des cinq dernières années.
Cette dernière a obtenu trois mandats mondiaux consécutifs
de R-D. Elle emploie plus de 800 ingénieurs, recrutés
principalement dans les universités canadiennes.
Près de Montréal, à Kirkland, Merck Frosst
a dépensé plus de 70 millions de dollars pour
construire un grand centre de recherche dont le mandat mondial consiste
à concevoir des traitements pour les maladies inflammatoires
et respiratoires. En moyenne, l'entreprise a consacré
plus de 50 millions de dollars par année en R-D au Canada;
elle emploie plus de 1 100 personnes à temps plein
et 200 autres à titre temporaire. Grâce à
son programme travail-études, de 50 à 100 étudiants
travaillent en permanence dans ses laboratoires.
Stratégie d'entreprise. La stratégie
de nombreuses entreprises transnationales consiste à installer
un projet particulier dans un pays donné puis à lui
confier un mandat régional ou mondial pour la fabrication
d'un produit. Ainsi, ces entreprises se spécialisent
en fonction des débouchés qui se trouvent au Canada.
L'entreprise transnationale Pasteur-Mérieux, plus grand
fabricant de vaccins au monde et l'un des chefs de file mondiaux
de la recherche sur les vaccins, a appliqué ce processus
en faisant l'acquisition de Connaught Laboratories de Toronto.
En juin dernier, la société-mère française
a annoncé qu'elle investirait 350 millions de dollars
sur dix ans au Canada dans un nouveau projet de création
de vaccin contre le cancer. Elle confie donc à la filiale
canadienne le mandat mondial de la mise au point, de la fabrication
et de l'exportation de tous les produits issus de la recherche
sur les vaccins contre le cancer. Elle crée ainsi de 250
à 300 nouveaux emplois, principalement dans le secteur
de la R-D.
Retombées socio-économiques. Avec
son investissement, Pasteur-Mérieux place le Canada à
l'avant-garde de la recherche sur les vaccins contre le cancer.
L'entreprise renforce les capacités du Canada en R-D
et crée des débouchés partout au pays. On prévoit
qu'environ 60 organismes provenant des dix régions
du Canada finiront par participer à l'initiative, y compris
des universités, des centres de recherche, des cliniques,
des instituts et des organismes de lutte contre le cancer, des centres
de recherche provinciaux et des entreprises bio-pharmaceutiques
canadiennes.
L'arrivée de l'entreprise Gist-brocades/Bio-Intermediair
constitue un autre exemple des retombées socio-économiques
pour les entreprises canadiennes. En effet, cette dernière
a décidé de construire sa première usine nord-américaine
à Montréal en investissant 40 millions de dollars.
L'entreprise, qui emploie actuellement 55 Canadiens, prévoit
faire passer ce nombre à 80; mais, ce qui importe davantage,
c'est l'effet qu'aura l'usine sur les autres entreprises
de biotechnologie de la région. L'entreprise néerlandaise
est devenue un chef de file mondial en fabriquant des produits qui
satisfont aux conditions actuelles relatives aux pratiques de fabrication
exemplaire exigées pour les essais cliniques. L'usine
de Montréal est presque unique au monde, et les entreprises
biopharmaceutiques canadiennes n'ont plus à aller à
l'étranger pour fabriquer des produits biologiques qui
satisfont aux conditions des pratiques de fabrication exemplaires.
L'entreprise transnationale devient ainsi un incubateur d'entreprises
pour l'industrie biopharmaceutique canadienne.
Emplois. Les exemples énumérés
ci-dessus montrent clairement que l'investissement étranger
permet de créer des emplois au Canada. De plus, le dixième
de tous les emplois au Canada en dépend directement. Si l'effet
total sur l'emploi est aussi grand, c'est en raison de la
réaction en chaîne qu'a l'investissement étranger
sur la formation de capital, le flux des échanges, la concurrence
et le progrès technique.
Des investissements étrangers continus de 1 milliard
de dollars feraient croître le produit intérieur brut
du Canada d'environ 4,5 milliards de dollars et créeraient
environ 45 000 emplois sur une période de cinq ans.
L'investissement étranger est essentiel à l'avenir
du Canada. Il établit un lien entre les entreprises, les
consommateurs et les travailleurs du Canada, d'une part, et
la nouvelle économie mondiale fondée sur le savoir,
d'autre part. Il renforce la compétitivité du
pays en revitalisant l'industrie nationale et en accroissant
la circulation des biens et services entre le Canada et ses partenaires
commerciaux. L'investissement étranger ne permet pas
seulement de créer des emplois, il permet aux Canadiens de
découvrir de nouvelles technologies, de nouvelles techniques
de gestion et de nouveaux marchés.
Il ne faut pas perdre de vue que le Canada accroît lui aussi
ses investissements à l'étranger, ce qui rend
les entreprises canadiennes plus concurrentielles et permet de rapatrier
des capitaux et du savoir au Canada. Comme le Canada constitue une
économie ouverte, les règles internationales qui régissent
ces investissements favorisent ses intérêts :
en effet, elles garantissent aux entreprises canadiennes un contexte
international sûr, et les sociétés internationales
savent, en général, qu'elles trouveront, au Canada,
des lois et des règlements non discriminatoires.
Dans l'avenir, les sociétés transnationales
auront encore plus d'importance pour l'économie canadienne.
Nous voulons accroître l'investissement car il est favorable
pour le Canada et les Canadiens.
- par l'honorable John Manley,
ministre de l'Industrie
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