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Notes pour une allocution de Kevin G. Lynch, 
Greffier du Conseil privé et secrétaire du cabinet

Fondation canadienne pour l’innovation - 10ième anniversaire

Le 22 octobre 2007
Ottawa (Ontario)


Bonsoir à tous.  Je suis très heureux que les organisateurs de cette soirée m’aient invité à cette importante occasion et je les en remercie.


Je suis heureux d’être des vôtres à l’occasion de votre 10e anniversaire!


1997.  Toute une année. Hong Kong a été rétrocédée à la Chine. La brebis Dolly a été clonée.  Tony Blair a été élu premier ministre de la Grande-Bretagne. Le monde a pleuré la mort de la princesse Diana et de Mère Teresa.


Et ici, chez nous, le gouvernement a annoncé la création de la Fondation canadienne pour l’innovation, ou FCI (Canada Foundation for Innovation, ou CFI), après quoi le paysage de la recherche au pays a été transformé. 


Il était dit dans l’exposé budgétaire de cette année-là que la FCI « symbolise l’investissement dans la croissance future de notre économie, un investissement qui rapportera d’importants dividendes dans l’avenir. »


Et les dividendes ont en effet été abondants, grâce au soutien de la recherche dans un grand nombre de disciplines  – des soins de santé et de l’environnement à la science et au génie. En fait, depuis sa création, la FCI a engagé 3,74 milliards de dollars pour appuyer plus de 5 200 projets réalisés dans 129 établissements de recherche situés dans 64 municipalités un peu partout au pays.


Depuis l’année 2000 seulement, les investissements de la FCI ont contribué à créer 150 entreprises dérivées, engendré 510 nouveaux droits de propriété intellectuelle, créé ou amélioré 564 politiques et programmes publics, et aidé à lancer 748 produits, procédés et services nouveaux ou améliorés.


Fait également impressionnant, l’exode des cerveaux a été remplacé par un gain de cerveaux; la disponibilité d’installations ultramodernes ayant attiré plus de 8 000 nouveaux professeurs dans les universités canadiennes, dont 1 700 en provenance des États-Unis.


Pour moi, c’est là un bon bilan. John Evans dit qu’il s’agit d’un bon début. De quelque manière qu’on la considère, la FCI a été couronnée de succès.


Au cours de vos 10 années d’existence, vous avez eu droit à des leaders vraiment remarquables – tels David Strangway, John Evans, et maintenant Eliot Phillipson et Bill Leggett. Des visionnaires dans tous les sens du terme. Des gens qui comprennent que les conditions préalables à la réussite économique, les éléments de base de la prospérité et les mesures qui définissent les réalisations diffèrent fondamentalement de ce qu’ils étaient il y a même 15 ans. 


Nous vivons dans un monde où le moteur de la croissance est l’esprit humain, la fabrication de produits, l’offre de services et la création d’industries complètement nouvelles sur la base d’une idée. La recherche et le développement sont plus importants que jamais pour repousser les frontières du savoir. Nous devons exceller à commercialiser cette recherche, c’est-à-dire transposer nos idées abstraites en produits et services sur le marché.


Ils comprennent que la question fondamentale est non plus de savoir « ce qui a réussi par le passé et comment le reproduire? », mais « qu’est-ce qui est nécessaire pour l’avenir et comment le créer ».


La réponse à cette question a nécessité la décision gouvernementale délibérée de considérer la recherche différemment, de penser différemment à ce qu’elle exige et à la manière de la financer. Il a fallu pour cela comprendre l’importance des partenariats, favoriser les réseaux et encourager la collaboration.


D’un point de vue pratique, cela a consisté à fournir à nos chercheurs les outils nécessaires pour effectuer des recherches de niveau mondial et ce, ici même. Comme l’a fait remarquer M. Evans, une infrastructure technologique complexe est devenue un avantage capital et habilitant en recherche.  


Il a raison. Nous avions besoin de nouveaux outils pour une nouvelle époque. Et il nous fallait les mettre entre les mains des hommes et des femmes dont la capacité d’imaginer et de voir grand avait dépassé de beaucoup leur capacité de transposer ces idées dans la réalité et de les mettre à l’essai. 


C.D. Jackson a dit un jour que « les grandes idées ont besoin de train d’atterrissage aussi bien que d’ailes. » Or, telle est la raison d’être de la FCI : fournir les moyens de ramener les idées sur terre grâce aux bons outils afin qu’elles puissent démarrer.


Étant elle-même une innovation, la FCI allait être différente de tout ce qui l’avait précédée dans le domaine de la recherche scientifique, c’est-à-dire être une entreprise autonome et indépendante du gouvernement, dont les membres proviennent de la collectivité des chercheurs et du secteur privé, et dont les décisions concernant les investissements sont celles des membres, et non du gouvernement.


C’est là une approche créatrice de la politique publique. La politique publique à son meilleur, en fait. Innovatrice, imaginative, intelligente.


Au moment de souligner toutes les réalisations de la FCI, il est facile d’oublier combien de chemin nous avons parcouru. En 1997, le soutien de la recherche provenait principalement des conseils subventionnaires et des réseaux de centres d’excellence. 


Ceux-ci fournissaient très peu de fonds au titre de l’infrastructure de la recherche, soit le matériel, les laboratoires, les bâtiments et la technologie de l’information qui allaient permettre aux scientifiques d’effectuer des recherches de niveau mondial.


En conséquence, une grande partie du matériel et de l’infrastructure qui existaient remontaient aux années 1960 et 1970 et étaient désuets. Des antiquités, du point de vie scientifique et technologique.


La FCI est intervenue pour combler cette lacune en offrant une infrastructure de pointe pour soutenir des recherches de pointe, répondant ainsi à un besoin immédiat et fondant un avenir meilleur. 


En l’espace de quelques années seulement, de nouveaux laboratoires et installations ont commencé à apparaître. De nouveaux projets de recherche exaltants, qui n’auraient pas été possibles auparavant, mettaient les chercheurs canadiens en vedette et les incitaient à penser que notre mieux pouvait être ce qu’il y avait de mieux au monde, et que nous pouvions figurer parmi l’élite. 


Cela a suscité un optimisme qui avait fait défaut pendant des années et créé les conditions nécessaires pour recruter et faire revenir nos éléments les plus brillants.


Ce changement de mentalité marque un tournant crucial. Comme l’a souligné M. Strangway, il ne suffit pas de réunir du matériel pour relever le défi de créer une économie plus novatrice; il faut encore soutenir les gens. Il faut investir dans les conditions qui leur permettront de s’épanouir; encourager les plus compétents; fixer des normes élevées et des attentes élevées.


C’est exactement ce que la FCI a fait, et fait encore. Elle apporte au financement de la recherche une rigueur et une discipline inconnues auparavant et qui se faisaient attendre depuis longtemps. 


Le recours à des experts des domaines en cause pour l’exécution d’examens indépendants par des pairs a obligé les institutions à fournir des plans stratégiques avant de présenter leurs demandes de financement, chose inconnue de bon nombre d’universités à l’époque.


Ces plans comprenaient des ententes de partenariat, des plans de viabilité à long terme, des dispositions visant l’efficacité-coût et des mécanismes d’examen du rendement sérieux. Là encore, il s’agit d’attentes courantes dans le monde des affaires, mais d’idées passablement radicales dans les universités!


La FCI a également innové dans sa façon d’utiliser sa formule de financement. En exigeant un financement de contrepartie, elle s’est assuré la souplesse nécessaire pour négocier des ententes de financement pluriannuelles avec les institutions, ce qui, à son tour, a favorisé l’apport de fonds par d’autres collaborateurs. Cela a permis d’accroître le financement disponible ainsi que les possibilités de succès.


Une nouvelle époque de partenariats à trois niveaux, soit entre les chercheurs, entre les gouvernements et les organismes de financement, et entre les chercheurs et le secteur privé, a ainsi été inaugurée.


En d’autres termes, on a créé le genre de coopération qui peut mener à des innovations vraiment pionnières, et à la capacité de les commercialiser à travers les disciplines, les secteurs et d’un bout à l’autre du pays, permettant ainsi aux chercheurs de travailler en synergie, et non pas en vase clos.


Tout ce progrès, toute cette innovation, toute cette créativité ont modifié la culture de la recherche au Canada et encouragé un degré d’ambition que nous avions perdu, mais dont nous avons besoin.


Après tout, lorsqu’il s’agit d’accroître notre portée économique dans le monde, nous n’allons pas concurrencer la Chine, ni l’Inde, ni le Brésil sur le terrain des salaires. Nous allons le faire en accroissant notre productivité et en offrant des produits et services haut de gamme.


Comment allons-nous stimuler la productivité? En mettant à contribution ce que l’OCDE appelle les « moteurs de la croissance de la productivité », soit le capital humain, le capital matériel et l’innovation, c’est-à-dire les moteurs mêmes que la FCI contribue à favoriser et à encourager.


Très simplement, la FCI était l’instrument voulu pour l’époque, et elle le reste. 


Une époque qui, à mon sens, impose quatre obligations.


Premièrement, faire de l’excellence notre norme et notre objectif. Il ne suffit pas de se situer simplement dans « la bonne moyenne ». On n’accomplira certainement pas grand-chose en effectuant seulement un travail scientifique moyen. Pas lorsque les meilleurs chercheurs peuvent aller là où l’on fait les meilleurs travaux de recherche.


Deuxièmement, nous devons nous concentrer. Comme nous ne pouvons pas tout faire, nous devons faire un petit nombre de choses de façon exceptionnelle.


Troisièmement, nous devons démultiplier les ressources, c’est-à-dire répartir les risques et multiplier les résultats. Le gouvernement ne peut fournir tout le financement à lui seul; ni les universités; ni le secteur privé. Ce qu’il faut, c’est le genre de partenariats et l’effet de levier dont la FCI donne l’exemple avec tant de succès depuis 10 ans.


Quatrièmement, nous devons aborder la science et la technologie d’une manière stratégique, c’est-à-dire fixer des objectifs clairs, mobiliser les ressources et, ce qui est capital, commercialiser les idées et les mettre sur le marché.


J’estime que, si nous pouvons faire ces quatre choses, et bien les faire, l’avenir de la science et de la technologie au Canada sera brillant. Elles seront le moteur de notre économie, elles accroîtront notre productivité, et elles relèveront notre niveau de vie.


On a dit que l’on est jeune à tout âge si l’on forme des projets d’avenir. Dans cette optique, la FCI, à 10 ans, est encore très jeune, encore tournée vers l’avenir, et non seulement elle imagine celui-ci, mais encore elle le bâtit.


Je vous félicite tous et toutes qui êtes reliés à la FCI et je vous offre mes meilleurs vœux de succès pour une autre « décennie de résultats grâce à l’innovation ».


Merci.


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Mise à jour : 2007-11-05 Haut de la page Avis importants