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Santé Canada

Forum stratégique sur l'assurance-maladie

Allocution de

l'honorable Tony Clement
Ministre de la Santé et ministre responsable de FedNor

Forum stratégique sur l'assurance-maladie

Le 28 septembre 2007
Alton (Ontario)

Seul le texte prononcé fait foi.

Bonjour et merci pour cette aimable présentation.

Je tiens à remercier le Northwind Professional Institute d'avoir organisé ce forum, et, surtout, Shelley Battram (présidente de l'Institut) de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui.

C'est pour moi un honneur d'être ici, et j'ai bien hâte aux discussions d'aujourd'hui sur la santé mentale en milieu de travail et dans la société.

Je suis heureux de vous parler de l'incidence des maladies mentales sur notre pays, et surtout, sur l'économie de notre pays.

Par le passé, la plupart des gens qui souffraient de maladies mentales restaient dans l'ombre, et avec raison.

Bon nombre de personnes atteintes se heurtaient à des obstacles et à des défis de taille. Ne sachant ni où, ni comment, trouver de l'aide, elles vivaient beaucoup de confusion et de frustration.

Plusieurs ont souffert du manque de compassion des professionnels de la santé et ont fait l'objet de mauvais traitements.

À cause de la stigmatisation et de la discrimination, de nombreuses personnes ont choisi de taire leurs problèmes.

Il s'agissait, tout simplement, d'une maladie dont personne ne voulait parler ni entendre parler.

Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis l'époque des diagnostics primitifs et des traitements barbares.

Le 31 août dernier, notre gouvernement a réaffirmé son engagement à améliorer la santé mentale au pays lorsque le premier ministre StephenHarper a lancé officiellement la Commission de la santé mentale du Canada.

La Commission bénéficie d'un investissement de 55 millions de dollars sur cinq ans, qui était prévu dans le budget de 2007. Son mandat et sa structure traduisent les recommandations formulées par le Comité sénatorial permanent dans son rapport sur la santé mentale, la maladie mentale et la toxicomanie au Canada publié en 2006.

La Commission fournira une perspective nationale sur les problèmes de santé mentale et aura comme principal objectif d 'élaborer une stratégie nationale de santé mentale en collaboration avec les provinces et les territoires, la population et les groupes de santé publique de partout au pays.

La santé mentale, les troubles mentaux et les maladies mentales sont partout: parmi les sans-abri, chez nos collègues de travail abattus par le stress, dans nos familles.

On estime qu'un Canadien sur cinq souffrira d'une maladie mentale au cours de sa vie, qu'il s'agisse d'anxiété, de dépression, de schizophrénie, de trouble de la personnalité ou de trouble alimentaire.

Je suis convaincu qu'un grand nombre d'entre nous connaît quelqu'un, que ce soit un membre de la famille, un ami ou un proche, qui a été touché par une maladie mentale. Certains ont peut-être eux-mêmes souffert d'une maladie mentale.

Et la maladie mentale est toute aussi présente dans les communautés des Premières nations et des Inuits. En effet, près du tiers des adultes des Premières nations se sont sentis tristes, mélancoliques ou déprimés pendant deux semaines consécutives ou plus, un des principaux signes de dépression.

De toute évidence, la maladie mentale peut avoir des effets dévastateurs sur les personnes qui en souffrent ainsi que sur leurs proches.

De nombreux Canadiens ignorent cependant que les effets de la maladie mentale ne se limitent pas aux patients et à leurs familles. Les milieux de travail et l'économie canadienne en subissent aussi les conséquences.

C'est au travail que les dimensions économiques de la santé mentale et des maladies mentales se rencontrent.

Beaucoup de Canadiens blâment le rythme trépidant de la vie moderne et le stress au travail pour leur maladie mentale.

Comme plus de 2 millions de Canadiens sont aujourd'hui aux prises avec un trouble de santé mentale grave ou persistant, il n'est pas étonnant que la productivité en milieu de travail au pays soit touchée.

En fait, selon les Instituts de recherche en santé du Canada, la perte de productivité liée à une maladie mentale coûterait 33 milliards de dollars par année aux entreprises canadiennes. Ceci représente un dollar sur cinq dollars de profit pour toutes les entreprises canadiennes. C'est presque autant que ce que dépense l'Ontario en soins de santé chaque année

À titre de catégorie de coûts d'invalidité qui augmente le plus rapidement, les maladies mentales représentent plus du tiers des réclamations et environ 70 % (23 milliards de dollars) du coût total absorbé par les entreprises canadiennes.

Et les maladies mentales, telles que la dépression, les troubles d'anxiété et la toxicomanie, frappent plus les hommes et les femmes en âge de travailler, en d'autres mots, l'essentiel de notre population active.

Les troubles mentaux minent donc la capacité d'un large segment de notre population de contribuer à l'économie.

Ils sont également la principale cause d'absentéisme au travail. Au pays, 20 % du temps de travail normal des employés souffrant de maladie mentale ou de toxicomanie n'est pas productif, car il est pris en congé. Le taux d'absentéisme chez ces personnes est quatrefois plus élevé que chez leurs collègues qui n'en souffrent pas.

Et jusqu'à 90 % des personnes vivant avec une maladie mentale grave sont sans emploi.

Bien sûr, des taux de chômage élevés parmi les personnes atteintes de maladies mentales imposent des fardeaux économiques supplémentaires partout au pays, notamment un recours accru aux programmes de sécurité du revenu pour survivre, un accroissement de la durée d'hospitalisation et une plus grande consommation de drogues et autres substances illicites. Ce sont tous des problèmes que notre pays tente de prévenir.

C'est pourquoi, afin de contrer l'augmentation des taux de maladies mentales et les coûts sociaux et économiques connexes, le nouveau gouvernement du Canada a reconnu qu'il était indispensable d'adopter une approche à plusieurs volets, qui comprendrait la promotion d'une bonne santé mentale.

Et maintenant, grâce à la Commission de la santé mentale du Canada, il y a lieu d'être optimiste.

La Commission favorisera la santé mentale, tout en s'efforçant d'éliminer les cas de maladies mentales partout au pays. Elle permettra d'alléger le fardeau accablant des maladies mentales sur l'économie canadienne.

De plus, je crois fermement que la Commission veillera à ce que les Canadiens de toutes les régions aient accès aux meilleures pratiques de promotion de la santé mentale, de prévention des maladies mentales, de diagnostic et de traitement que le Canada a à offrir.

La santé mentale est un élément tout aussi important du bien-être personnel que la santé physique... et la santé de l'économie canadienne dépend de la santé et du bien-être des Canadiens.

Merci.

Date de modification : 2007-10-03 Haut de la page