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Santé Canada

Conférence sur la sécurité des patients Halifax 7

Allocution de

l'honorable Tony Clement
Ministre de la Santé et ministre responsable de FedNor

Conférence sur la sécurité des patients Halifax 7

Le 12 octobre 2007
Ottawa (Ontario)

Seul le texte prononcé fait foi.


Bonjour et merci pour cette aimable présentation.

Je suis très heureux d'avoir le privilège d'être parmi vous aujourd'hui.

Je crois savoir que le thème de la conférence, cette année, porte sur les controverses en soins de santé, mais on peut affirmer sans craindre de se tromper que le courage demeure le thème implicite de chacune de ces conférences depuis sept ans.

Quand on pratique une profession guidée par le serment d'Hippocrate, dont le premier principe fondamental est « de ne pas faire de mal », il faut vraiment du courage pour relever le défi de la sécurité et de l'erreur humaine.

Comme ministre de la Santé, je sais que si nous refusons d'aborder avec un esprit ouvert les aspects problématiques, les problèmes ne se résoudront pas de façon aussi rapide et complète, ce qui pourrait compromettre inutilement la santé et la vie des patients.

Donc, je félicite toutes les personnes ici présentes aujourd'hui, les organisateurs de la conférence, les présentateurs et ceux d'entre vous qui participeront aux séances pour votre recherche de la vérité et votre volonté de surmonter la controverse afin de bâtir un meilleur système de santé pour les Canadiens.

Vous abordez de front des idées qui effraieraient la plupart des gens. Dénoncer des réalités déplaisantes ne rend personne populaire. Parlez-en à n'importe quel politicien!

Mais cela confirme votre engagement à protéger les Canadiens et à bâtir un meilleur système de santé, plus sécuritaire et plus efficace.

La conférence d'Halifax a largement évoluée en sept ans, depuis la rencontre d'une centaine de personnes qu'avait organisée le Dr Pat Crosskerry pour y discuter de l'erreur humaine jusqu'au rassemblement de cette semaine qui regroupe quelque 600 des meilleurs professionnels du Canada pour discuter de sécurité dans les soins de santé.

Il s'agit d'une évolution logique et positive à mon avis, qui nous fait passer de l'erreur à la planification de la sécurité. J'espère par contre que vous ne perdrez jamais le courage de la controverse, lorsque la controverse est de mise.

Comme vous le savez sans doute, j'étais ministre de la Santé de l'Ontario au moment où le SRAS nous a clairement démontré à quel point les établissements de santé étaient vulnérables aux maladies infectieuses. Bien que le Canada en ait tiré des leçons, il y a eu, depuis, beaucoup d'autres flambées moins mystérieuses, mais toutes aussi troublantes.

En mars de cette année, l'unité des soins intensifs néonataux du Sunnybrook Health Sciences Centre a cessé d'accepter le transfert des cas de grossesse à haut risque après une flambée de SARM.

En avril, le St. Joseph's General Hospital de Vegreville, en Alberta, a interdit les nouvelles admissions à cause du SARM, et a fermé sa salle de stérilisation lorsqu'on s'est rendu compte que les instruments chirurgicaux n'étaient pas nettoyés adéquatement.

Au Québec, la bactérie C. difficile de souche Nap 1 a causé plus de 2000 décès depuis 2003.

Chacun de ces incidents incite tous les professionnels de la santé à améliorer la sécurité.

Avons-nous besoin, comme l'indique le thème de l'une de vos séances, d'une catastrophe pour amorcer un virage en matière de sécurité?

Ma réponse est non.

Et elle s'appuie sur le fait que 600 experts sont réunis ici derrière une cause commune, pour partager leurs connaissances et leurs expériences.

Nous pouvons tirer profit de vos expériences pour collaborer avec les provinces et les territoires afin de prévenir les catastrophes.

Nous pouvons apprendre comment promouvoir la sécurité dans les soins de santé et améliorer notre savoir-faire en l'occurrence.

C'est dans cette optique que j'ai demandé à mes représentants d'étudier diverses options pour réduire les infections évitables dans les soins de santé.

À l'heure actuelle, nous cherchons les meilleurs moyens d'aider :

  • à renforcer la surveillance et les efforts de recherche;
  • à traduire les résultats de recherche en pratiques plus efficaces;
  • à inciter les travailleurs de la santé à utiliser ces pratiques exemplaires.

Lorsqu'il s'agit de déterminer si nos processus fonctionnent aussi bien qu'ils le devraient, je n'hésite pas à faire preuve d'ouverture d'esprit afin d'améliorer mon propre portefeuille.

Par exemple, au cours des derniers mois, les Canadiens ont souvent été exposés à des produits qui étaient, au mieux, non conformes aux normes et, au pire, dangereux.

Je crois qu'on peut attribuer cela à un ensemble de facteurs, y compris le fait que les programmes de réglementation et d'inspection n'ont pas évolué au rythme de la mondialisation.

Cet été, j'ai demandé à mon personnel de procéder à un examen des pouvoirs dont nous disposons afin que nous puissions combler les lacunes s'il y a lieu.

J'ai demandé que cet examen soit terminé, non pas dans les mois, mais bien dans les semaines qui viennent, afin que nous puissions prendre les mesures qui s'imposent pendant la session législative d'automne.

Le nouveau gouvernement du Canada a à coeur de protéger la sécurité des Canadiens, à tous les niveaux, qu'il s'agisse de produits importés de l'étranger ou de nos établissements de santé, ici même au Canada.

Bien sûr, l'hygiène qui entoure la prestation de soins est un élément important de la sécurité des patients, mais il s'agit d'un morceau du casse-tête.

Les nouvelles technologies de l'information, nous en sommes tous conscients, permettent d'accroître la sécurité des patients.

C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons prévu au budget 2007 un investissement supplémentaire de 400 millions de dollars dans Inforoute Santé du Canada.

L'innovation en TI porte fruits comme le démontre Action Cancer Ontario et son système informatisé d'entrée des ordonnances en oncologie.

Il permet aux médecins de prescrire directement par ordinateur des médicaments complexes de chimiothérapie.

Ce système permet de réduire les erreurs médicales graves résultant de la difficulté à lire l'écriture du médecin qui a rédigé la prescription ou encore les erreurs de calcul de la posologie.

En effet, des systèmes voués exclusivement au cancer comme celui-ci ont permis de détecter 48% des erreurs d'ordonnances et 23 % des erreurs de transcription.

J'ai le plaisir de souligner qu'Inforoute investit 3 millions de dollars pour faciliter la mise en place de ce système dans cinq autres centres de cancérologie.

Même avec des résultats prometteurs comme ceux-ci, il n'y a pas de formule magique.

Tous les acteurs du système de santé ont un rôle à jouer dans la prestation de soins sécuritaires. Nous avons besoin de tribunes comme cette conférence pour faciliter le partage d'approches exemplaires et nous avons besoin de collaboration continue entre les partenaires.

Voilà pourquoi notre gouvernement aide l'Institut canadien pour la sécurité des patients à assurer un leadership et à servir de centre névralgique national pour créer une culture de la sécurité du patient et de la qualité. Il rapproche les partenaires et travaille à sensibiliser le public.

Lorsque je vois certaines des approches adoptées pour sensibiliser, stimuler les processus et améliorer les résultats pour les patients, mon obsession de la sécurité des patients se teinte d'optimisme.

Prenons comme exemple la Semaine nationale de la sécurité des patients.

Lorsque mon gouvernement pense aux soins de santé, il pense d'abord et avant tout au patient et aux moyens de collaborer avec les provinces, les territoires et les travailleurs de la santé pour mieux répondre à ses besoins.

C'est pourquoi le thème qu'on a retenu cette année pour la Semaine nationale de la sécurité des patients m'emballe à ce point.

La sécurité des patients nous concerne tous. Questionnez. Parlez-en. Écoutez.

Ce thème confirme que les patients et leurs familles ont un important rôle à jouer dans la prestation des soins de santé.

Je crois que nous savons tous à quel point il est difficile pour le patient de dire ce qu'il pense. Être malade est déjà difficile. Ça l'est encore plus d'oser poser des questions aux experts qui le soignent.

Grâce à des activités comme la Semaine nationale de la sécurité des patients, à des initiatives comme la campagne manitobaine Vous avez le droit de poser des questions, je crois que les patients et leur entourage seront de plus en plus nombreux à devenir des acteurs de la sécurité dans les soins de santé.

La campagne Soins de santé plus sécuritaires maintenant! a pris son élan et entre dans sa deuxième phase. Plus de 700 équipes de soins de santé du pays y participent et mettent en place des procédures qui ont fait leurs preuves pour améliorer la qualité des soins.

Pour terminer, bien que j'aie amorcé mon intervention par des statistiques inquiétantes, je crois important d'examiner la situation dans son ensemble.

Le Canada dispose d'un système de santé public de calibre mondial.

Le dévouement et l'engagement de nos médecins, de nos infirmières et de nos équipes de professionnels sont sans pareils.

Compte tenu des connaissances et des innovations que vous partagez et que vous développez ensemble, j'ai bon espoir que nous obtiendrons des résultats positifs.

Sur ce, je vous remercie tous énormément de m'avoir donné la chance de vous parler aujourd'hui et je vous souhaite une conférence des plus productives.

Ensemble, gouvernements, professionnels, patients et parents, faisons en sorte que le Canada demeure un chef de file mondial en ce qui a trait à la qualité des soins de santé et à la sécurité des patients.

Merci.

Date de modification : 2007-10-12 Haut de la page