Pêches et Océans Canada / Fisheries and Oceans Canada - Gouvernement du Canada / Government of Canada
 
Fiche d'information

Version imprimable - Nouvelle fenêtre

MYTHES & RÉALITÉS – ÉLEVAGE DU SAUMON - mise à jour

juin 2005



Mythe no 1 : Il est dangereux pour la santé de manger du saumon d’élevage.

Réalité : La consommation de saumon d’élevage ne pose aucun risque pour la santé humaine. Les affirmations à l’effet que la consommation de saumon d’élevage peut causer des problèmes de santé, comme le cancer, peuvent effrayer inutilement les gens et les empêcher de se prévaloir des avantages que leur apporte la consommation de poisson. Les produits de la mer constituent un élément important d’un régime alimentaire sain et équilibré.

Les résultats d’études scientifiques montrent que les teneurs de BPC (diphényles polychlorés) décelées à l’état de traces dans le saumon d’élevage et le saumon sauvage, se situent bien au-dessous des niveaux acceptables et se comparent aux niveaux présents dans toutes les denrées alimentaires d’origine animale, que ce soit du bœuf, du poulet, du porc ou des produits laitiers. Les BPC et d’autres contaminants sont un héritage de pratiques industrielles; ils se glissent dans la chaîne alimentaire et se retrouvent dans presque tous les aliments.

Santé Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) travaillent ensemble pour assurer la salubrité de toutes les denrées alimentaires. Par exemple, l’ACIA effectue des inspections rigoureuses dans les établissements de traitement du poisson à l’échelon du Canada; en outre, elle analyse des échantillons d’aliments afin d’établir s’ils contiennent des impuretés, des résidus de médicaments ou des agents pathogènes. Santé Canada fixe des normes et établit des politiques régissant la salubrité des aliments et des drogues vétérinaires vendus au Canada.

Valeur nutritiveMythe no 2 : Le saumon d’élevage n’est pas aussi nutritif que le saumon sauvage.

Réalité : Le saumon d’élevage a tout autant de valeur nutritive que son homologue sauvage. Chaque espèce de saumon est unique sur le plan génétique. La texture ou la couleur de la chair préférée du saumon, qu’il soit sauvage ou d’élevage, est une question de goût personnel.

Le saumon d’élevage et le saumon sauvage, lorsque inclus dans un régime alimentaire équilibré, comportent les mêmes avantages pour la santé. Par exemple, tous les saumons sont riches en acide gras oméga-3 – un « bon gras » qui nous protège contre les maladies cardiovasculaires.

Mythe no 3 : Personne ne supervise les fermes d’élevage du saumon.

 

Réalité : Le MPO, d’autres ministères fédéraux et les gouvernements provinciaux contrôlent les établissements de pisciculture. Tout aménagement du littoral – y compris les établissements de salmoniculture - est l’objet d’une très longue évaluation environnementale obligatoire et des mesures de conservation appropriées doivent être adoptées avant que les demandes soient approuvées. Des agents de l’habitat inspectent régulièrement les sites afin de prévenir la détérioration, la destruction ou la perturbation de l'habitat en mer et en eau douce. De fait, la Loi sur les pêches est l’une des lois canadiennes sur l’environnement les plus énergiques.

Les gouvernements provinciaux sont aussi responsables de la surveillance des sites de salmoniculture et de l’application des règlements connexes. Par exemple, en Colombie-Britannique, province qui se situe au premier rang de la production salmonicole au Canada, le gouvernement effectue des inspections annuelles et des contrôles ponctuels de toutes les fermes salmonicoles actives afin d’assurer que les règlements sont appliqués. Cliquer sur le lien pour voir les rapports de conformité et d’application des règlements préparés par le gouvernement de cette province, à BC Compliance and Enforcement.

Mythe no 4 : Les fermes salmonicoles sont mauvaises pour l’environnement.

Réalité : Aujourd’hui, l’industrie de la salmoniculture doit satisfaire à des normes environnementales fédérales, provinciales et internationales rigoureuses, et ses pratiques d’élevage sont scrutées de près par des organismes gouvernementaux, des détaillants en alimentation, des groupes environnementalistes et des consommateurs.

Le MPO et les gouvernements provinciaux évaluent régulièrement les risques pour l’environnement liés aux pratiques actuelles d’élevage du saumon. Cette analyse est étayée par le Projet sur l’état des connaissances du MPO. Le Canada a en outre un système de freins et de contrepoids essentiels à la gestion de l’industrie de la salmoniculture : l’évaluation environnementale; le Programme national sur la santé des animaux aquatiques; le Code national sur l’introduction et le transfert d’organismes aquatiques; et la surveillance des sites d’aquaculture en C.-B.

Mythe no 5 : Les restes de nourriture et les excréments provenant de fermes d’élevage du saumon polluent l’océan.

Réalité : Tous les poissons, qu’ils soient sauvages ou d’élevage, produisent des excréments. La différence est que l’« empreinte » environnementale d’une salmoniculture se limite à une petite superficie. Au cours des 15 dernières années, les techniques aquacoles ont été perfectionnées et les progrès technologiques mis en pratique. De meilleures Iignes directrices sur la localisation (où installer une ferme salmonicole), ainsi que les évaluations environnementales obligatoires, permettent de réduire considérablement le volume de déchets qui se déposent sur le plancher océanique. Les provinces appliquent aussi des normes rigoureuses afin de réduire au minimum le volume de déchets.

Le saumon d’élevage convertit très bien sa nourriture en énergie, et les granulés à poisson fabriqués aujourd’hui sont plus faciles à digérer. L’alimentation des saumons est surveillée par le truchement de caméras vidéos sous-marines afin de réduire au minimum la quantité de nourriture non mangée se déposant sous les cages en filet. La mer possède aussi une grande capacité d’absorption des matières organiques, en particulier aux endroits où les courants océaniques sont forts. L’emplacement stratégique, combiné à des périodes de mise en jachère, permet d’éliminer l’« empreinte » écologique temporaire sur le plancher océanique.

Mythe no 6 : Le saumon d’élevage est gorgé d’hormones et d’antibiotiques.

Réalité : Le saumon d’élevage n’est pas nourri ou injecté d’hormones de croissance. Les vétérinaires prescrivent des antibiotiques lorsque requis. Santé Canada a des règles claires en ce qui a trait à l’utilisation de médicaments pour la salmoniculture. La limite maximale des résidus de chaque médicament est fixe, et les salmoniculteurs doivent respecter une période d’attente appropriée après le traitement avant de pouvoir récolter le saumon. L’ACIA surveille les poissons aux établissements de traitement fédéraux afin de veiller à ce que les limites maximales des résidus fixées par Santé Canada soient respectées.

Santé Canada a des règles claires prescrivant aux salmoniculteurs une période d’attente fixe avant qu’ils puissent récolter les saumons afin d’assurer qu’il n’y reste aucun résidu. Ces règles sont appliquées par l’ACIA.

En comparaison de l’élevage d’animaux à terre, l’élevage du saumon requiert la plus faible quantité d’antibiotiques. Au cours des dernières années, les progrès réalisés dans le développement de vaccins, qui sont aussi utilisés dans l’élevage du bétail, ont mené à une importante réduction de l’utilisation d’antibiotiques.

Mythe no 7 : Le saumon d’élevage est bourré d’additifs pour qu’il ressemble à du saumon sauvage.

Réalité : Le saumon d’élevage n’est pas injecté de colorants alimentaires. La couleur rougeâtre caractéristique de la chair du saumon, qu’il soit sauvage ou d’élevage, est due à des pigments présents dans leur alimentation. Ces pigments donnent de nombreuses teintes naturelles de rouge, d’orange et de jaune aux produits alimentaires, par exemple la bêta-carotène présente dans les carottes. Tout comme les humains, les saumons ont besoin de ces pigments pour croître en santé. Ils doivent obtenir ces nutriments dans leur alimentation.

Le saumon sauvage chasse et mange de petits crustacés, comme des crevettes, qui contiennent beaucoup de pigments naturels. La nutrition adéquate et la couleur de la chair du saumon d’élevage sont assurées par l’apport de compléments alimentaires, dont deux pigments naturels (astaxanthine et canthaxanthine). Au Canada, l’utilisation de ces deux pigments est approuvée par l’ACIA depuis 15 ans.

Mythe no 8 : Les saumons d’élevage qui s’évadent tuent des saumons sauvages.

Réalité : Des règlements plus musclés et les améliorations apportées aux cages en filet ont permis de nettement réduire le nombre de saumons sauvages qui s’évadent. Par exemple, en 2003, l’évasion de seulement 40 saumons a été signalée en Colombie-Britannique. Les craintes voulant que les saumons atlantiques qui s’évadent de fermes en C.-B. s’établiront dans le milieu sauvage et nuiront aux stocks de saumon sauvage ne se sont jamais matérialisées.

Mythe no 9 : Les saumons atlantiques évadés se croisent avec des saumons sauvages du Pacifique.

Réalité : Le saumon atlantique (sauvage ou d’élevage) est incapable de se croiser avec le saumon du Pacifique sauvage.

Le Programme de surveillance du saumon atlantique du MPO a permis d’établir que des saumons atlantiques qui s’étaient évadés de fermes en C.-B. ont survécu et se sont croisés avec d’autres évadés en eau douce. Mais aucune population établie de saumon atlantique n’a été trouvée jusqu’à maintenant. Des études ont révélé que le saumon d’élevage connaît un faible taux de survie dans la nature parce qu’il est habitué à être nourri. Au cours du XXe siècle, des millions de saumons atlantiques ont été déversés un peu partout le long de la côte ouest des États-Unis et du Canada en vue d’établir des pêches récréatives et commerciales, mais ces tentatives ont été un échec.

Mythe no 10 : Le saumon d’élevage transmet des maladies au saumon sauvage.

Réalité : Le saumon sauvage a une tolérance naturelle aux maladies et aux parasites, acquise au fil de siècles de coexistence dans le milieu aquatique. Le Programme national sur la santé des animaux aquatiques, qui a été doté de fonds additionnels de 59 millions de dollars dans le budget de 2005, aide à protéger les animaux aquatiques, qu’ils soient sauvages ou d’élevage, contre les maladies et leurs effets néfastes. D’autres programmes et règlements fédéraux et provinciaux visent à assurer que le saumon d’élevage est en santé avant d’être récolté.

Le saumon d’élevage ne possède pas toujours la même tolérance. Les salmoniculteurs prennent diverses mesures en vue d’assurer que leurs poissons sont en santé : ils gèrent leur nutrition et leur régime alimentaire selon des principes scientifiques, ils stabilisent le nombre d’individus élevés en cage afin de prévenir le stress qui résulte de l’entassement; et ils exécutent des programmes de vaccination. Lorsqu’une maladie est décelée, ils peuvent administrer des traitements respectueux de l’environnement. Les vétérinaires qui traitent le poisson d’élevage se conforment aux règlements qui régissent l’utilisation de tous les médicaments propres à l’industrie.

Mythe no 11 : Le pou du poisson provenant des fermes d’élevage du saumon détruit les stocks de saumon rose en C.-B.

Réalité : Rien ne prouve que cela est le cas. Le pou du poisson est une espèce d’origine naturelle. Il parasite le saumon sauvage, l’épinoche et le hareng. Les saumons du Pacifique et le pou du poisson coexistent depuis des siècles, ce qui leur a permis à ces poissons de développer une tolérance naturelle à ce parasite.

De nombreux facteurs agissent sur l’abondance du pou du poisson, comme une température élevée de l’eau et une forte teneur en sel. La relation entre les infestations par le pou du poisson chez le saumon d’élevage et le saumon sauvage doit être davantage étudiée; cette situation soulevant des préoccupations, le MPO a entrepris divers projets de recherche (en anglais seulement) dans la région.

Mythe no 12 : Le saumon sauvage perd ses proies au profit du saumon d’élevage.

Réalité : Tous les saumons sont carnivores. Dans la nature, leur régime alimentaire se compose de poissons et d’autres organismes aquatiques. Il est donc normal de nourrir le saumon d’élevage d’aliments qui contiennent de la farine de poisson. Il ne faut que quelque 3 kg de poisson sauvage pour produire 1 kg de saumon d’élevage alors qu’il faut de 10 à 15 kg de poisson sauvage pour produire 1 kg de saumon sauvage.

En outre, les pisciculteurs aident à assurer que la pêche demeure durable et les prises abondantes en réduisant le volume de poissons sauvages qu’ils utilisent; ainsi, au cours des cinq dernières années, ils l’ont réduit de presque 40 pour 100 en incluant davantage de protéines végétales dans le régime alimentaire du saumon. De fait, l’industrie de la salmoniculture n’utilise qu’environ un tiers de la farine et de l’huile de poisson fabriquées; le reste sert à la fabrication d’aliments pour animaux, d’aliments pour animaux d'agrément et d’engrais.

Mythe no 13 : Les recherches scientifiques en aquaculture semblent prêter à confusion.

Réalité : Les résultats de nos recherches scientifiques sont rigoureusement évalués par des pairs et diffusés ouvertement car nous les affichons sur nos sites Web. Depuis les années 1980, nos recherches ont eu une incidence positive pour ce qui est de moderniser l’industrie de l’aquaculture. Depuis 2000, la plus grande partie de nos recherches ont été coordonnées par le biais du Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture. Au titre de ce programme, le MPO s’est allié des universités et des collèges, d’autres ministères fédéraux et provinciaux, ainsi que l’industrie pour travailler à divers projets en aquaculture, y compris le développement de technologies « vertes » et de pratiques d’élevage à l’intention de l’industrie de l’aquaculture.

Mythe no 14 : Le MPO appuie le développement de poissons «Frankenstein».

Réalité : Aucun poisson génétiquement modifié n’a été approuvé aux fins d’utilisation commerciale ou de mise en liberté au Canada et aucun ministère fédéral n’a reçu une demande d’importation de poissons GM ou d’autorisation d’en élever. L’importation et la fabrication d’animaux aquatiques génétiquement modifiés sont réglementées en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. Le MPO mène des recherches en vue d’évaluer les risques dans des installations terrestres sécurisées pour aider Environnement Canada et Santé Canada à établir si le poisson génétiquement modifié ne pose aucun danger avant qu’une autorisation d’élevage soit accordée.

Mythe no 15 : L’élevage du saumon devrait seulement être fait dans des systèmes fermés ou des systèmes à terre.

Réalité : À ce moment-ci, un système fermé (constitué de grands bassins) n’est pas une solution de rechange pratique aux cages en filet actuellement utilisées car aucun n’a encore été conçu qui permet l’élevage commercial rentable. Pour élever du saumon à terre, d’immenses volumes d’eau de mer doivent être pompés dans les bassins. En raison de l’absence d’énergie hydroélectrique aux endroits isolés, cela nécessiterait l’utilisation de groupes électrogènes à moteur Diesel, qui requièrent de grandes quantités de combustible fossile. Il y a aussi le problème de la disposition des déchets issus d’un système fermé construit à un endroit isolé.

Le MPO a fait des études sur des systèmes fermés et encourage la recherche de techniques innovatrices qui pourraient être utiles à l’industrie de la salmoniculture. Quelques entreprises canadiennes ont mis à l’essai différents types de systèmes de confinement basés sur le concept des systèmes ouverts actuellement utilisés. Une entreprise de la C.-B. a mis au point un système d’enveloppes, mais ce n’est pas un vrai système fermé. Il est ouvert au fond et se prête mieux à l’élevage à des sites protégés.

Mythe no 16 : L’élevage du saumon est une expérience à petite échelle et ne pourra jamais constituer une source mondiale de protéines ou d’emplois locaux.

Réalité : L’aquaculture, y compris la salmoniculture, s’est démarquée au cours des 15 dernières années comme une source de plus en plus importante de poissons et de fruits de mer. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l’accroissement de la population mondiale et de sa richesse mènera à une forte augmentation de la demande de poissons et de fruits de mer d’ici 2030. À l’échelon mondial, l’industrie de l’aquaculture pèse pour 29 pour 100 du volume et 38 pour 100 de la valeur totale des débarquements de poisson. Le Canada se situe au 22e rang parmi les pays qui pratiquent l’aquaculture et pèse pour moins d’un tiers de 1 pour 100 de la production aquacole mondiale en poisson et en fruits de mer.

La valeur de la production aquacole canadienne de poissons et de fruits de mer se chiffrait à 586 millions de dollars en 2003, ce qui représente environ un cinquième de la production totale canadienne en produits de la mer. L’industrie emploie quelque 6 000 personnes à l’heure actuelle. On prévoit que le secteur canadien de l’aquaculture, qui connaît un taux de croissance de 10 à 15 pour 100 par an, pourrait générer d’ici 15 ans des recettes annuelles de plus de 2,8 milliards de dollars et fournir de l’emploi à l’année aux habitants de collectivités côtières, rurales et autochtones. Dans le domaine de l’aquaculture, le Canada a le potentiel de devenir l’un des trois grands pays producteurs.

 

Haut de la page

    Dernière mise à jour : 2007-07-19

  Avis importants