Cabinet du Premier ministre / Office of the Prime Minister
English Premier ministre Stephen Harper
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Le Premier ministre Stephen Harper demande un consensus international sur le changement climatique

4 juin 2007
BERLIN, ALLEMAGNE

LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI

Bon après-midi Mesdames et Messieurs.

Merci Monsieur l’Ambassadeur Paul Dubois pour cette généreuse présentation.

C’est ma première visite à Berlin depuis que je suis Premier ministre.

Être ici à Berlin – à quelques pas de la porte de Brandebourg – c’est être au cœur même de l’Europe.

C’est aussi être au cœur de l’Allemagne elle-même – un pays qui symbolise la renaissance et un leadership renouvelé dans le monde. 

Tout comme l’Allemagne, le Canada se renouvelle aussi – au pays et à l’étranger – grâce à son nouveau leadership.

Nos deux pays ont cela en commun, mais beaucoup d’autres choses les unissent : notre alliance militaire de 52 ans, nos relations commerciales mutuellement bénéfiques et, comme l’a dit l’Ambassadeur Dubois, l’histoire de près de trois millions de Canadiens d’origine allemande.

Je ne crois pas que les Canadiens ou les Allemands sont conscients des liens qui nous unissent.

Par exemple, la région de Kitchener-Waterloo, en Ontario, et la région de Steinbach, au Manitoba, ont été largement peuplées par des Mennonites allemands.

Et ces communautés ont toujours un caractère très allemand aujourd'hui.

L’un des hommes politiques qui m’ont le plus inspiré est le Premier ministre John Diefenbaker, né dans le village ontarien de Neustadt et dont les ancêtres venaient de Neidenstein.

Et les Allemands représentent le deuxième groupe ethnique de ma province natale.  En fait, au moins deux premiers ministres de l’Alberta ont des ancêtres en Allemagne.

Au-delà de nos liens généalogiques – et peut-être grâce à eux – les Canadiens et les Allemands partagent de nombreuses valeurs.

Je crois que nos deux pays aspirent à être les auteurs d’un changement positif dans le monde.

Nous adhérons aux principes communs à tous les peuples civilisés : la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit.

C’est ce qui nous unit dans la lutte contre l’extrémisme politique et son terrible cousin, le terrorisme.

Nos militaires sont coude à coude avec leurs alliés d’alors, les Nations Unies, et aujourd'hui l’OTAN en Afghanistan.

Ensemble, nous libérons le peuple afghan, qui souffre depuis trop longtemps de l’oppression et de la brutalité des Talibans,

Et nous rebâtissons l’infrastructure physique et politique de ce pays ravagé par la guerre.

Plus précisément, les Allemands et les Canadiens collaborent pour aider à mettre en place les forces de police afghanes, à élaborer de nouvelles lois, à établir un système correctionnel moderne et humain, et à former des juges, des procureurs et des défendeurs publics.

On n’insistera jamais assez sur l’importance de cette tâche.  Nous jetons les fondations de la société civile afghane et d’une nation autonome.

J’y étais il y a deux semaines à peine – mon deuxième voyage en treize mois – et j’ai vu de véritables progrès.

Des garçons et des filles de retour à l’école.

Des villages repeuplés.

Une économie revitalisée.

Et, au-delà de la ligne de front, une sécurité et une stabilité qui n’existaient pas il y a à peine six mois.

Nous devrions être très fiers de ce que nos militaires, diplomates et travailleurs de soutien font en Afghanistan.

Leur courage et leurs sacrifices sont l’expression tangible de la volonté des Allemands et des Canadiens de faire de notre monde un endroit meilleur et plus sécuritaire.

Mais l’intervention militaire et humanitaire n’est pas la seule façon dont nous collaborons pour vivre dans un monde meilleur.

Nos deux pays sont aussi à l’avant-garde du progrès économique international.
 
L’année dernière, votre PIB a affiché sa croissance la plus rapide en six ans.

Je note que vos exportations ont augmenté de près de 13 % l’année dernière et, ce qui est peut-être moins connu, c’est que l’Allemagne, et non pas les États-Unis ou la Chine, est le principal exportateur mondial de marchandises.

Au Canada, nous vivons la deuxième plus longue période d’expansion économique de notre histoire.

Et, sur le plan fiscal, le Canada est mieux placé que tout autre pays du G7.

Notre taux de chômage est de 6,1 %, son taux le plus bas en trente ans, alors que l’inflation de base demeure dans la marge de 1 à 3 pour cent.

En fait, nous sommes le seul pays du G7 qui affiche un surplus budgétaire continu et un fardeau de la dette toujours moins lourd.

Notre dette extérieure est passée de 44 % à seulement 7 % du PIB.

Et notre système de pensions national est beaucoup plus solide financièrement pour les 70 prochaines années.

L’économie canadienne repose avant tout sur la force de son industrie des ressources primaires, mais elle est beaucoup plus diversifiée que ce que pensent de nombreux observateurs.

Plus particulièrement, les services financiers sont l’un des principaux points forts du Canada.

Et les Canadiens, qui sont parmi les utilisateurs les plus enthousiastes de l’informatique et d’Internet dans le monde, ne cessent de se mettre en valeur dans les secteurs des technologies de l’information et des communications.

L’omniprésent Blackberry, par exemple, est un phénomène canadien.

Notre économie est ancrée dans le marché nord-américain par notre accord de libre échange avec les États-Unis et le Mexique.

Cela donne aux Canadiens – et aux investisseurs dans l’économie canadienne – un accès sûr à l’immense marché américain.

Mais je le répète, nos relations commerciales ne sont pas aussi unidimensionnelles que ce que les gens ont tendance à croire.

Nos liens avec la région de l’Asie-Pacifique ne cessent de croître, et nous améliorons l’infrastructure des autoroutes et des ports de la Côte Ouest pour en faire la principale porte d’entrée commerciale sur l’Asie-Pacifique en Amérique du Nord.

Dans le cadre de nos échanges commerciaux totaux, nos échanges avec les États-Unis ont diminué de près de 10 % depuis le tournant du siècle.

Au cours de la même période, nos échanges avec d’autres parties du monde, y compris les États-Unis, ont augmenté.

Cependant, malgré la diversité croissante de notre économie, il reste vrai que les ressources naturelles et le marché américain demeurent nos principaux atouts économiques.

Il n’est pas exagéré de qualifier le Canada de « superpuissance énergétique naissante » et de « géant minier mondial ».

Nous sommes le cinquième plus gros producteur énergétique du monde.  Le troisième producteur mondial de gaz naturel.  Le huitième producteur mondial de pétrole.  Et le deuxième producteur d’énergie hydroélectrique. 

Sur le plan minier, nous sommes le principal fournisseur mondial d’uranium.  Le troisième producteur de diamants.  Et nous bénéficions d’abondantes ressources de nickel, d’or, de cuivre, de zinc, de plomb, de potasse et de charbon.

De plus – et cela est peut-être notre meilleur atout – dans un monde où la majeure partie des ressources se trouve à l’intérieur des frontières de pays dirigés par la tyrannie et l’instabilité, le Canada est reconnu comme une démocratie stable, un marché libre et ouvert, et une présence sociale fiable et responsable.

En d’autres termes, un endroit sûr où investir et faire des affaires ; un bastion de la sécurité énergétique et une force positive dans un monde troublé.

Nous avons travaillé très fort pour établir cette réputation.

Et nous en sommes fiers.

Et nous voulons la maintenir.

Voilà pourquoi nous partageons l’enthousiasme de l’Allemagne pour des thèmes majeurs du G8 comme la protection de l’environnement et la responsabilité sociale.

Je crois qu’à titre de présidente de l’Union européenne et du G8, la chancelière Merkel a fait preuve d’un immense leadership et d’un grand courage en mettant le changement climatique et l’éthique sociale en tête de l’ordre du jour politique mondial.

Notre gouvernement veut collaborer avec elle sur ces deux questions de premier plan au Sommet de Heiligendamm cette semaine.

Permettez-moi d’axer mes propos cet après-midi sur la lutte contre le changement climatique, qui est peut-être la plus grande menace pour l’avenir de l’humanité.

Peut-être que le Canada contribue peu au réchauffement de la planète – nos émissions de gaz à effet de serre ne représentent que 2 % du total mondial – mais, pour les générations futures, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour régler ce problème mondial.

Et c’est pourquoi les Canadiens devraient jouer un rôle de premier plan pour relever ce défi.

À ce Sommet, pour la toute première fois, le Canada aura un plan d’action réaliste face au changement climatique.

Normalement, le Canada se targue de respecter ses obligations et ses engagements internationaux.

Mais franchement, jusqu’à présent, notre pays a surtout prononcé de belles paroles sur les gaz à effet de serre, sans toutefois agir.

Il y a dix ans, nos prédécesseurs au gouvernement ont engagé notre pays envers le Protocole de Kyoto.

Ils ont dit que le Canada réduirait ses émissions de 6 % par rapport à 1990 à compter de 2008.

Et ensuite, ils n’ont pratiquement rien fait pour atteindre cet objectif. Au contraire, ils ont maintenu des politiques qui au lieu favorisaient la croissance des émissions.

En fait, quand nous avons pris le pouvoir l’année dernière, les émissions au Canada étaient de 33 % supérieures à l’objectif visé, et elles augmentaient.

Ce qui signifie que quelques mois seulement avant l’échéance, il était impossible de respecter les engagements de Kyoto sans miner notre économie.

Nous nous sommes donc engagés à élaborer un vrai plan – avec de vraies réductions absolues obligatoires des émissions de gaz à effet de serre.

Un plan pratique et réaliste.

Un plan équilibré et axé sur le marché.

Un plan tenant compte de notre économie et de notre population croissantes.

Mais aussi un plan prévoyant de vraies réductions absolues obligatoires des émissions de gaz à effet de serre, et qui ferait du Canada un chef de file de la lutte au changement climatique.

Certains éléments de notre plan sont valables non seulement pour le Canada, mais pour de nombreux autres pays – notamment certains des principaux émetteurs qui rejettent les objectifs du Protocole de Kyoto.

Après tout, les pays qui ont accepté les objectifs de Kyoto représentent moins de 30 % des émissions mondiales. 

Les exclus sont entre autres de gros émetteurs en pleine croissance comme la Chine, l’Inde et les États-Unis.

Bien entendu, si nous voulons vraiment contrer le changement climatique, tous les gros émetteurs doivent mettre le pied à l’étrier et accepter de véritables objectifs.

Nous devons absolument agir dès maintenant –  et le Sommet de cette semaine est l’occasion rêvée – afin d’établir un nouveau consensus universel sur la façon de contrer le réchauffement climatique à compter de 2012.

Notre plan d’action national prévoit des objectifs de réduction des gaz à effet de serre obligatoires pour les gros émetteurs.

Chaque année, les gros émetteurs doivent devenir plus efficaces sur le plan énergétique et émettre moins de carbone par unité de production – une amélioration de l’intensité de 18 % d’ici 2010, et de 2 % par année par la suite.

Et permettez-moi d’insister sur le fait que ce plan fera en sorte que les émissions ne vont pas continuer à augmenter indéfiniment.

Une amélioration de l’intensité des émissions de cette ampleur signifie que nous assisterons à une véritable réduction absolue des émissions au plus tard en 2012, voire en 2010.

Cela nous permettra d’afficher une réduction absolue des gaz à effet de serre de 20 % d’ici 2020.

Et permettez-moi d’être clair, l’objectif à long terme du Canada de réduire les émissions de 2006 de 60 à 70 % d’ici 2050 est conforme à celui de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de moitié par rapport à 1990, objectif visé par l’Union européenne.

L’approche que nous avons choisie, celle de fonder la réduction des émissions sur les unités de production à court terme, permet aux pays en voie de développement de s’engager à réduire les gaz à effet de serre de façon considérable sans courir de risque immédiat.

Et à long terme, je crois que la chancelière Merkel et moi sommes sur la même longueur d’ondes, du moins sur ce point : tous les pays doivent s’engager à atteindre des objectifs absolus et ambitieux de réduction à long terme, de façon à respecter l’objectif du Panel international sur le changement climatique de réduire les émissions de moitié d’ici 2050.

Bien entendu, il peut ne pas être possible pour tous les pays, ou pour l’ensemble des industries et des sociétés de tous les pays, de réduire les émissions dans la même mesure, dans les mêmes périodes de temps.

Voilà pourquoi d’autres mesures, comme l’échange de crédits d’émissions de carbone, sont aussi nécessaires.

Ces mesures font partie du plan du Canada et, comme elles sont belles et bien réelles, elles doivent faire partie d’un régime international, universel.

Mesdames et Messieurs, il est temps que tous les pays – en particulier les gros émetteurs représentés cette semaine aux rencontres du G8 et les cinq principaux pays en voie de développement – se rassemblent et coopèrent alors que nous approchons du régime post 2012.

Nous ne pouvons nous permettre que le monde soit divisé sur ce point, la droite contre la gauche, l’Europe contre l’Amérique, ou les pays industrialisés contre le monde en voie de développement.

Il nous faut un plan qui non seulement tient compte des différents points de départs et des circonstances propres à chaque pays, mais qui nous mène tous vers une destination commune.

Il y aura de longues discussions, au cours des semaines et des mois à venir, sur les meilleures mesures à prendre dans le monde quand le Protocole de Kyoto arrivera à échéance en 2012.

Entre-temps, nous pouvons faire beaucoup.

Nous participons à divers partenariats internationaux visant à concevoir de nouvelles technologies – de la séquestration du carbone aux carburants renouvelables, en passant par le charbon propre – qui permettront de réduire considérablement les émissions.

En fait, l’accord signé aujourd'hui entre le Conseil national de recherche du Canada et la Helmholtz Association d’Allemagne permettra de rassembler certains des meilleurs chercheurs du monde dans les domaines des énergies de remplacement, des biocarburants et d’autres sources d’énergie favorables à l’environnement.

La technologie est la clé. Tout comme l’Âge de pierre ne s’est pas terminé parce qu’il n’y avait plus de pierres,

L’Âge du carbone ne finira pas parce que le monde n’aura plus de combustibles fossiles.

Au lieu de cela, l’ingéniosité humaine trouvera d’autres formes d’énergie et des façons plus propres, plus écologiques, d’utiliser le carbone.

Et le Canada sera un chef de file en tant que superpuissance de l’énergie verte.

J’ai commencé en parlant des valeurs partagées par les Canadiens et les Allemands quant à notre volonté mutuelle de faire de notre monde un endroit plus sûr, meilleur pour nous tous.

Nous sommes unis dans la lutte contre le terrorisme.

Alliés dans la mission de sauver et de rebâtir l’Afghanistan.

Partenaires dans le développement du commerce international et du progrès économique mondial.

Résolus à promouvoir la responsabilité sociale collective, chez nous et à l’étranger.

Et déterminés à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et à stopper le réchauffement climatique.

Ce sont des défis de taille, nobles, que nous nous sommes engagés à relever.

Mais nous sommes fort d’une longue amitié entre l’Allemagne et le Canada, de liens familiaux, et de coopération commerciale et intergouvernementale.

Je suis dans l’impatience de bâtir sur ces solides fondations pour consolider nos relations au cours des années à venir.

Merci beaucoup.

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