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Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques

Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques
Cancer du col utérin

Contexte et histoire du dépistage du cancer du col utérin au Canada

Le cancer du col utérin est l'un des plus faciles à prévenir; le test de Papanicolaou (Pap) est utilisé pour le dépistage des lésions précancéreuses chez les femmes asymptomatiques depuis 50 ans. Au Canada, dès 1973, la conférence des sous-ministres de la Santé explorait le besoin de programmes de dépistage globaux du cancer du col. En 1976, le groupe de travail Walton a recommandé que les autorités en matière de santé appuient la mise en place de programmes de dépistage du cancer du col utérin et que toutes les femmes soient encouragées à y participer (Walton, 1976). En 1980, une enquête visant à évaluer l'impact qu'avait eu le groupe de travail a conclu que les recommandations n'avaient pas été largement mises en œuvre à l'échelle provinciale (Kassirer, 1980). En réaction à cette constatation et aux préoccupations soulevées par la portée des nouvelles données, les tendances sociosexuelles et les écarts importants dans la mise en œuvre des recommandations de 1976, le groupe de travail a été constitué à nouveau en 1980 (Walton, 1982). Les recommandations faites cette année-là portaient sur la fréquence des tests de dépistage, les mesures de contrôle de la qualité dans les laboratoires et les mécanismes de suivi utilisés. L'adoption de mesures pour améliorer la qualité des programmes de dépistage et la sensibilité des méthodes utilisées, le recrutement de femmes n'ayant encore jamais subi de test de dépistage et la création de registres sous le parrainage du gouvernement était vue comme essentielle à la mise en place d'un système efficace, potentiellement plus efficace que les efforts visant à augmenter la fréquence des tests de dépistage.

En 1989, un atelier national sur le dépistage du cancer du col utérin a revu les recommandations de 1982 sur le dépistage du cancer du col et reconnu que les programmes mis en œuvre au Canada n'étaient pas vraiment efficaces : toutes les femmes à risque n'étaient pas assujetties à un test de dépistage; certains médecins n'avaient pas les compétences requises pour procéder à un frottis de façon satisfaisante; certains laboratoires étaient trop petits pour permettre à leur personnel d'acquérir une expérience suffisante et pour mettre en place les mesures de contrôle de la qualité requises; et certaines femmes présentant des anomalies cytologiques faisaient l'objet d'un suivi et d'une prise en charge inadéquats (Miller, 1991). À l'inverse, certaines femmes faisaient l'objet de tests de dépistage trop fréquents, ce qui se traduisait par une mauvaise utilisation des ressources. Les recommandations alors formulées réitéraient le besoin d'une approche structurée et portaient sur les points suivants : fréquence des tests de dépistage; prise en charge des patientes présentant des anomalies; systèmes d'information; exigences en matière de formation et de contrôle de la qualité pour les laboratoires et les programmes. En novembre 1990, ces recommandations ont été entérinées par la conférence des sous-ministres de la Santé, qui a demandé qu'un rapport sur l'évolution de la situation lui soit soumis périodiquement.

La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, le regroupement des oncologues gynécologues du Canada (Gynaecologic Oncologists of Canada) et la Société des colposcopistes ont appuyé la mise en place officielle de programmes de dépistage. Les membres de ces associations étaient préoccupés par la recommandation voulant que les femmes subissent un test de dépistage aux trois ans en l'absence de systèmes d'information adéquats et de services de laboratoire de haute qualité; ils n'acceptaient pas d'emblée non plus la recommandation en faveur de tests Pap à répétition sans colposcopie dans les cas de néoplasie intraépithéliale de bas grade. Ces groupes de médecins étaient d'avis que les tests de dépistage annuels devaient continuer d'être la pratique courante dans le cas des femmes actives sexuellement, et ce jusqu'à ce que des systèmes d'information sur les patientes et des services de laboratoire de haut niveau soient en place (Stuart, 1991).

En guise de suivi à ces activités menées avec l'appui de Santé Canada et pour faire le point sur les efforts déployés dans les provinces en vue de la mise en place des programmes organisés de dépistage, un autre atelier a été tenu en 1995 (Interchange '95). Cet atelier avait pour objet, non de formuler des recommandations, mais de déterminer si celles qui avaient été formulées antérieurement étaient toujours pertinentes et, dans l'affirmative, de cerner les obstacles à leur mise en œuvre et les meilleures approches pour les surmonter. L'atelier mettait l'accent sur trois éléments spécifiques, mais interreliés, d'un programme global de dépistage du cancer du col utérin, à savoir : systèmes d'information, amélioration de la qualité et recrutement. Cette rencontre a réuni des personnes engagées dans des activités de dépistage de nature clinique ou liées à des programmes et représentant les provinces et les territoires ainsi que des décideurs des instances fédérales et provinciales et d'autres organisations nationales.

La majorité des recommandations de l'atelier de 1989 étaient toujours valables; toutefois, le fait que les recommandations concernant les programmes d'assurance de la qualité ne s'appliquaient qu'à la cytologie était jugé inquiétant. On estimait que les recommandations devaient être mises à jour, en ce qui a trait plus particulièrement à l'amélioration de la participation communautaire à l'élaboration des politiques et des programmes; à la mise en place de processus d'amélioration de la qualité qui incorporent des lignes directrices sur les frottis et les soins cliniques, et non seulement sur la cytologie. Plus précisément, il était proposé de créer un mécanisme pour assurer la qualité du travail accompli à différents niveaux, tels que prélèvement de cellules pour examen des frottis sur lame, préparation des frottis, interprétation des frottis et suivi nécessaire dans les cas de frottis normal et anormal, et détermination des facteurs indiquant que le programme dans son ensemble permettait d'assurer que toutes les femmes à risque étaient recrutées et maintenues à l'intérieur du système. On signalait que dans le passé peu d'attention avait été accordée à l'intégration d'activités d'assurance de la qualité ou d'amélioration de la qualité à l'intérieur de chaque discipline concernée. Quand des lignes directrices en matière de pratique ou des méthodes d'assurance de la qualité avaient été mises en place, les choses s'étaient déroulées en vase clos.

Les participants à Interchange '95 demandaient au gouvernent fédéral d'assurer une présence continue en encourageant et en facilitant l'échange d'information entre les provinces, en donnant une orientation et en assurant un leadership en ce qui a trait aux normes et à la qualité des soins. À cette fin, toutes les provinces et les territoires ont été invités à participer au réseau de prévention du cancer du col utérin (RPCCU), regroupement informel de représentants des gouvernements fédéral et provinciaux et des organismes cliniques concernés. Il s'agit de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, du Collège des médecins de famille du Canada, de la Société canadienne de cytologie, de l'Association des oncologues gynécologues du Canada (Gynaecologic Oncologists of Canada), de la Société des colposcopistes du Canada et de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada.

Objectif

Le Réseau de prévention du cancer du col utérin a pour objectif de réduire la morbidité et la mortalité associées au cancer cervical et à ses précurseurs au Canada, en facilitant la mise en place ou l'amélioration des programmes organisés de dépistage.

Responsibilitié

Trois groupes de travail du RDCCU ont été créés et chargés d'étudier l'un ou l'autre des trois éléments suivants d'un programme organisé de dépistage : stratégies de recrutement efficaces; systèmes d'information et ensemble intégré de lignes directrices en matière de pratique comme fondement d'un programme de gestion de la qualité à l'intérieur des programmes provinciaux de dépistage.



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Dernière mise à jour : 2003-12-29