Le Canada a une responsabilité accrue en ce qui concerne la protection de cette espèce car son territoire renferme environ les deux tiers de la population mondiale d'ours polaires.
Une nouvelle menace
Bien qu'ils ne soient pas en voie de disparition, les ours polaires doivent faire face aux dangers communs à tous les grands prédateurs : l'envahissement de leur habitat par les hommes, la chasse illégale et les contaminants contenus dans leurs proies. Une nouvelle menace semble toutefois être le changement climatique, qui a des incidences sur l'habitat arctique de l'ours polaire en diminuant la couverture totale de glace et qui changent le moment de la prise de la glace et de la débâcle dans les secteurs plus méridionaux, dont la baie d'Hudson.
Les températures hivernales moyennes dans l'Arctique canadien ont augmenté de 3 à 4 degrés Celsius au cours des 50 dernières années et les récents rapports d'évaluation de l'impact du climat arctique ont démontré que des hausses plus importantes auraient lieu dans la région pendant le siècle à venir. Certains modèles climatiques prévoient la disparition complète de la couverture de glace estivale du cercle polaire arctique avant la fin de ce siècle.
Depuis 1978, la taille de la couverture de glace a diminué d'environ 14 pour cent. Au taux actuel du réchauffement de l'Arctique, la glace peut disparaître avant le milieu du 21e siècle et il est fort probable qu'il n'y ait plus de glace dans le bassin polaire d'ici 100 ans.
La couverture de glace s'avère une importante composante de l'environnement marin de l'Arctique; une réduction ou la disparition de cette couverture dans certaines régions modifiera fondamentalement l'écosystème. Les espèces qui vivent de la glace, tels que les ours polaires, seront particulièrement vulnérables dans l'éventualité d'un réchauffement climatique.
Les ours polaires de la baie d'Hudson
Les premiers signes du réchauffement climatique sur les ours polaires seront observés dans l'ouest de la baie d'Hudson où la glace fond en moyenne deux semaines et demie plus tôt qu'au milieu des années 1970.
Dans la baie d'Hudson, la glace fond complètement durant la période estivale, comparativement à la glace située au nord. Les ours polaires de la baie d'Hudson dépendent de leur habilité à chasser le phoque pendant l'hiver et le printemps et ainsi accumuler une grande quantité de graisse, jusqu'à 200 kilogrammes (440 livres), avant d'être forcés à passer entre 3 mois et demi et 4 mois sur le rivage lorsque ce dernier n'est pas recouvert de glace. Une femelle en gestation peut demeurer huit mois sur le rivage sans nourriture et elle a besoin d'accumuler suffisamment de graisse pour ses besoins et pour produire du lait en quantité suffisante pour ses oursons.
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