En septembre 2003, le Amundsen a quitté à destination de l'Arctique et y est demeuré pendant une année complète. Gelés dans la glace au cours des mois d'hiver, les scientifiques ont eu l'occasion d'étudier cet écosystème unique qui annonce souvent des changements dans la température et le climat mondial et de recueillir de grandes quantités de donnés à des fins d'analyses. La majorité de ces données ont été recueillies pendant les six mois que le navire a passé gelé dans la baie Franklin, Territoires du Nord-Ouest et où les scientifiques ont recueillis des données sur l'atmosphère, la glace de mer ainsi que les systèmes océaniques et biologiques du plateau continental de Mackenzie. La compréhension du fonctionnement de ce système physique complexe constitue la première étape avant l'identification et la compréhension des changements climatiques à venir dans l'Arctique.
Le rôle d'Environnement Canada
Cette première expédition faisait partie du Canadian Arctic Shelf Exchanges Study (CASES) un réseau dirigé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et composé de scientifiques s'intéressant à l'Arctique provenant des universités canadiennes et des ministères fédéraux, ainsi que de spécialistes provenant de neuf autres pays. Des spécialistes de la météorologie et des glaces d'Environnement Canada ont aussi fourni un soutien opérationnel et scientifique.
Les scientifiques et les spécialistes des services relatifs aux glaces d'Environnement Canada ont participé au CASES à l'étape de la planification, où ils avaient fourni des données climatologiques sur la glace de mer dans la région étudiée. Il était essentiel de connaître le moment où l'eau gèle et où la glace se brise afin de pouvoir choisir un endroit sécuritaire pour laisser le navire durant les mois d'hiver. Environnement Canada a aussi fourni des données climatologiques et météorologiques, des images satellites quotidiennes et des renseignements météorologiques concernant la région étudiée dans le but de déterminer les meilleures périodes d'observation.
Un spécialiste d'Environnement Canada a été présent sur l'Amundsen lors des deux premiers mois du voyage afin de garantir un voyage sécuritaire vers la région étudiée et d'aider à « geler » le navire à cet endroit. Pendant que le brise-glace était en mission, le ministère fournissait des images satellites en temps réel, des analyses d'images ainsi que des cartes des glaces quotidiennes et régionales qui aidaient à la navigation et aux opérations pratiques. Ils ont même utilisé des données de RADARSAT et un logiciel interne spécial pour créer des cartes du déplacement des glaces à l'intention des chercheurs.
Environnement Canada a aussi fourni au CASES des équipements et une formation aux étudiants de l'Université du Manitoba et de l'Université de l'Alberta à propos des observations en surface et en altitude. Ces chercheurs étudiants étaient présents sur l'Amundsen afin d'étudier les conditions atmosphériques de la couche limite, les tempêtes de neige, les blizzards et les autres tempêtes synoptiques violentes - ces derniers s'avèrent très difficiles à prédire et menacent la sécurité des Inuits, qui passent de longues périodes dans la région.
L'analyse des données recueillies dans le cadre de la mission ne sera pas complétée avant un certain temps, mais les scientifiques d'Environnement Canada croient que certains résultats seront disponibles au printemps. L'océan Arctique agit en tant que puits pour les émissions de gaz carbonique sans cesse grandissantes, par conséquent, nous espérons que cette étude nous donnera un aperçu des répercussions possibles du réchauffement climatique dans les régions nordiques et le monde.
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