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Numéro 57
15 septembre 2005


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Le passage du Nord-Ouest toujours fermé

Le vraquier brise-glace NM Arctic dans les eaux glaciales de l'Arctique canadien. Photo : Fednav
Le vraquier brise-glace NM Arctic dans les eaux glaciales de l'Arctique canadien. Photo : Fednav. Cliquez pour agrandir.

Depuis 50 ans, les températures dans l'Arctique ont augmenté de 3 à 4 °C, et les quantités de glace de mer estivale dans les dernières années ont été les plus faibles jamais enregistrées. Beaucoup de scientifiques prévoient maintenant un allongement progressif de la saison pendant laquelle la couverture glacielle est réduite, phénomène qui améliorera l'accès des navires au passage du Nord Ouest.

Toutefois, malgré ces prévisions, les experts du Service canadien des glaces d'Environnement Canada croient que le passage du Nord-Ouest devrait être la dernière route de l'Arctique à devenir praticable sur une base régulière pour le transport maritime est-ouest.


Le passage du Nord-Ouest

Du Groenland à l'est jusqu'à l'Alaska à l'ouest, se trouve l'Archipel arctique canadien, un groupe constitué de centaines d'îles comprenant la chaîne insulaire Reine-Élisabeth ainsi que les îles de Baffin, Melville, Devon et Banks. Dans ce climat arctique, des espèces telles que l'ours polaire et la sterne arctique peuvent parcourir le territoire sur terre et sur mer durant la majeure partie de l'année.

Le NGCC Terry Fox dans le passage du Nord-Ouest à l'été 2002. Photo : Dan Crosbie, Environnement Canada
Le NGCC Terry Fox dans le passage du Nord-Ouest à l'été 2002. Photo : Dan Crosbie, Environnement Canada. Cliquez pour agrandir.

Le passage du Nord-Ouest est un réseau de voies d'eau situé parmi ces îles recouvertes de glace. Le passage, qui gèle sur une profondeur de deux mètres en hiver, devient plus ou moins accessible aux navires durant l'été. Le vieux rêve d'une route directe entre l'Europe et l'Asie explique l'attrait exercé par ce passage nordique, qui mesure 9 000 km de moins que celui du canal de Panama, et 17 000 km de moins que celui du cap Horn.

L'espoir d'une route septentrionale vers l'Orient a attiré les premiers explorateurs de l'Arctique en grand nombre à compter du 16e siècle. Plusieurs tentatives infructueuses ont eu lieu, dont la célèbre expédition Franklin de 1845. L'existence de ce passage a finalement été prouvée par un explorateur norvégien, Roald Amundsen, au début du 20e siècle. Le St. Roch, qui patrouillait et assurait un approvisionnement dans l'Arctique canadien pour la Gendarmerie royale du Canada, a été le premier navire à le franchir au début des années 1940.

Le premier navire commercial à emprunter le passage du Nord-Ouest d'un bout à l'autre a été le Manhattan, en 1969, après la découverte de pétrole dans le Nord de l'Alaska. Toutefois, le transport maritime régulier sur cette route n'a jamais été viable sur le plan commercial.

Au cours des trente dernières années, la moyenne annuelle de l'étendue de la glace de mer dans l'Arctique a diminué de 3 à 4 p. cent par décennie. De plus, la glace s'est amincie de façon considérable (jusqu'à 40 p. cent pour la glace la plus épaisse). Ce second phénomène est toutefois plus difficile à évaluer. Les modèles climatiques prévoient une accélération de la fonte au cours du prochain siècle, ainsi qu'une diminution de la glace de mer arctique pouvant aller jusqu'à 80 p. cent pendant l'été d'ici 2100 en raison des changements climatiques. Ces tendances ont renouvelé l'intérêt pour les recherches visant à déterminer la possibilité d'augmenter le transport maritime dans le passage du Nord-Ouest.


Faits éclairs :

Depuis 50 ans, les températures dans l'Arctique ont augmenté de 3 à 4 °C.

Les quantités de glace de mer estivale ces dernières années ont été les plus basses jamais enregistrées dans l'Arctique.

Certaines des glaces les plus vieilles et les plus épaisses dans l'Arctique dépassent dix mètres d'épaisseur en moyenne.

Le passage du Nord-Ouest se trouve au centre de l'Archipel arctique canadien.

Le passage du Nord-Ouest devrait être la dernière région de l'Arctique à être sécuritaire pour la navigation.

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Glace vieille et fondante

La fonte des glaces consécutive aux changements climatiques n'est peut-être pas le signal qu'attendaient les partisans du transport maritime dans le Nord Ouest. En effet, les scientifiques d'Environnement Canada croient que le passage accusera presque certainement un retard sur les autres parties en fonte de l'océan Arctique, et ce, en raison de la complexité des courants océaniques, de la présence de grandes zones de banquise côtière et de l'importante variation annuelle des conditions glacielles dans l'archipel canadien.

C'est sur la lisière nord-ouest de l'archipel, où elle est poussée contre les îles par la circulation de l'océan Arctique, qu'on trouve la glace la plus épaisse – plus de dix mètres dans certains cas – et la plus vieille de Arctique. La présence de banquises côtières entre les îles empêche la majeure partie de cette vieille glace d'être entraînée dans les chenaux par les courants aériens et océaniques.

Selon Environnement Canada, le réchauffement de l'Arctique fera fondre une partie de ces banquises côtières, réduisant ainsi l'obstacle naturel qu'elles forment. S'ensuivra alors une intensification du mouvement de la vieille glace entre les îles dans le passage du Nord-Ouest.

Cette vieille glace épaisse s'écoulant dans les chenaux entre les îles posera de graves dangers pour la navigation jusqu'à la fin du siècle, et ce, même lorsque l'océan Arctique près du pôle Nord et vers la Russie sera presque libre de glace. Ainsi, le passage du Nord-Ouest sera probablement la dernière région de l'Arctique à être sécuritaire pour la navigation.

D'autre part, la glace dans l'Arctique canadien est extrêmement variable - la couverture pouvant varier du simple au triple d'une année à l'autre. Cette variation devrait se maintenir tout au long du présent siècle en dépit de la baisse de la moyenne des quantités de glace à long terme. Ce caractère imprévisible rendra le passage du Nord-Ouest moins attirant comme route de transport est ouest, la fiabilité étant en effet un élément essentiel pour l'industrie du transport maritime.

La réduction de la glace de mer dans l'archipel devrait cependant permettre d'intensifier l'extraction de pétrole et de gaz, et rendre la région plus propice au tourisme. Ce plus grand accès à l'Arctique canadien devrait faire apparaître, dans les prochaines décennies, de nouveaux enjeux de souveraineté et de sécurité ainsi que de nouvelles préoccupations sociales, culturelles et environnementales.

Environnement Canada continue d'étudier la fonte de la glace de mer dans l'Archipel arctique canadien, le potentiel de transport maritime dans le passage du Nord-Ouest, et les conséquences que cette activité pourrait avoir sur l'Arctique canadien.

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