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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Points saillants de l'atelier de consultation tenu à Vancouver sur la propriété intellectuelle en biotechnologie et la brevetabilité des formes de vie supérieuresConsultations du CCCB sur la propriété intellectuelle en biotechnologie et le Brevetage des formes de vie supérieuresAtelier de Saskatoon
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Intervenants | |
Abraham, Sam | BC Cancer Agency |
Bannister, Kelly | Faculty of Law/School of Environmental Studies – Eco Research Chair – Environmental Law and Policy |
Bruce, Caroline | University of British Columbia, – Industry Liaison Office |
Draper, Dale | BC Ministry of Forests |
Hamilton, Tatyanna | Royal Roads University |
Holland, Wil | BC Old Age Pensioners Organization |
Howard, Pat | BC Biotechnology Circle |
Kadonaga, Lisa | University of Victoria, Dept. of Geography |
Kingwell, Brian | Smart Biggar Fetherstonhaugh & Co. |
Lauzon, Patrick | Merck Frost |
Litman, Moe | University of Alberta – Health Law Institute |
Losken, Karl | Earth Save Canada |
Mably, Paul | BC Ministry of Employment and Investment, International Branch |
Mah, Bernadette | Science Council of BC |
Mazo-Gray, Victoria | Research Scientist |
McKellin, William | University of British Columbia, Dept. of Anthropology & Sociology |
Moore, Stephen | University of Alberta - Dept. of Agricultural, Food & Nutritional Science |
Mykle, Anre | BC Chamber of Commerce |
Nield, Jeff | Farm Folk City Folk |
Osinchuk, Myka | Alberta Biotechnology Association |
Phillips, Lesley | Cubist Pharmaceuticals |
Reid, Ron | University of British Columbia, Faculty Of Pharmaceutical Sciences |
Rendina, Charles F. | Lightyear Technologies |
Reynolds, Paul | Simon Fraser University |
Rocheleau, Catherine | Catherine Rocheleau & Associates Inc. |
Sersli, Stephanie | Simon Fraser Public Interest Research Group (SF PIRG) |
Stinson, Paul | BC Biotechnology Alliance |
Sullivan, Bill | Guild, Yule and Company Barristers and Solicitors |
Tees, Susan | Patent Agent |
Ressources techniques
Dominique Hussey
Richard Gold
Sanjay Venugoopac – Industry Canada
Gary Hewston – Agricultural and Agri-food Canada
Conseil consultatif canadien de la biotechnologie
Mary Alton Mackey
Denny Warner
Secrétariat canadien de la biotechnologie
Norma Burlington
Kelly-Anne Smith
Relations media
Karl Martin
Équipe d'animation
Christina Burns
Peter Homenuck
Jim Micak
Anna Olsson
Francis Rolleston
Raymond Vles
Christel von Engelbrechten
Dans le cadre de son processus national de consultation, le Comité consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB) a tenu une table ronde à Vancouver, C.-B., le 2 mai 2001 pour examiner des enjeux touchant à la propriété intellectuelle en biotechnologie et à la brevetabilité des formes de vie supérieures.
Intéresser les intervenants à dialoguer pour présenter leurs points de vue au CCCB sur des initiatives possibles touchant à la propriété intellectuelle en biotechnologie et à la brevetabilité des formes de vie supérieures (PI et BFVS).
La table ronde s'est penchée sur trois questions: l'identification des enjeux et des principes directeurs; les types de formes de vie supérieures, s'il en est, qui devraient bénéficier de la protection qu'un brevet accorde; et la détermination du rôle international du Canada.
La discussion sur les enjeux qu'il faut comprendre et évaluer s'est traduite par une longue liste de défis qu'il faudra relever pour bien asseoir l'élaboration d'une politique
Les participants ont fait état de préoccupations d'ordre général sur une brochette d'enjeux: sur quelles assises morales et éthiques devrait-on baser nos choix; à qui reviendront les décisions; en savons-nous assez sur les impacts (santé, environnement, économie et culture) pour prendre des décisions avec confiance; quels sont les coûts et bienfaits qu'entraîne le brevetage des formes de vie supérieures; comment s'y prendra-t-one pour contrôler et gérer la biotechnologie et le brevetage des formes de vie supérieures dans le contexte réglementaire actuel?
Un examen plus approfondi de ces préoccupations suit.
Certains participants ont placé l'accent sur les bienfaits du brevetage, y compris l'accès à l'information sur laquelle s'appuient de nouvelles inventions (l'envers de la médaille étant le secret) et les incitatifs commerciaux à la recherche. De plus, un régime de brevetage différent trop de ceux de nos partenaires commerciaux pourrait entraver la compétitivité du Canada.
Mais, on a également souligné que le brevet peut parfois ralentir le processus de l'innovation en restreignant l'accès à une invention pour fin de perfectionnement par des tiers. Existe-t-il des solutions de rechange au brevet qui pourraient mener aux mêmes bienfaits sans l'imposition de cette restriction?
On a également soulevé les points suivants:
Certaines des questions soulevées ont porté sur de ce qui devrait être brevetable:
Les participants ont convenu que la biotechnologie soulève de nombreux enjeux éthiques et moraux.. Certains d'entre eux ont estimé que ces enjeux devraient être débattus ailleurs que dans le cadre de la loi sur les Brevets afin que cette loi maintienne son cap sur la protection de la propriété intellectuelle. Ils ont fait valoir que la loi sur les Brevets et le processus de brevetage n'avaient pas été conçus poir composer avec des enjeux éthiques et moraux, et qu'ils ne le devraient pas. D'autres participants n'étaient pas convaincus que cette distinction pouvait être faite si catégoriquement.
Les processus décisionnels touchant à la biotechnologie en général et au brevetage des formes de vie supérieures en particulier ont fait l'objet de nombreuses discussions. Qui devrait prendre des décisions en biotechnologie: le Parlement ou les tribunaux? Les décisions des tribunaux peuvent-elles être modifiées par la législation? Comment peut-on s'assurer qu'il y a transparence et consultation adéquate? Quel est le rôle d'un examen éthique et moral en matière de brevetage? Comment peut-on injecter des enjeux éthiques dans un processus réglementaire où règne la science? Peut-on faire confiance au gouvernement de prendre des décisions éclairées sur ces enjeux? Quelle est la perception du risque qui compte le plus, celle du public ou celle des experts?
D'aucuns ont estimé qu'il fallait en arriver à un juste équilibre entre les risques et les bienfaits, entre les considérations éthiques et environnementales, d'une part, et les bienfaits découlant du progrès technologique, d'autre part.
On a suggéré que le Canada pourrait tirer parti de l'expérience d'autres pays, par exemple la Nouvelle-Zélande qui a institué une Commission royale sur la biotechnologie.
Quelques participants croyaient que le brevetage pourrait avoir des impacts environnementaux et culturels. Si un brevet est accordé sur une séquence génique provenant d'un plante sauvage, la valeur de cette dernière augmentera. Il y aura donc intérêt à la récolter, d'où une possibilité d'épuisement et éventuellement l'inscription de cette plante comme espèce en péril. Si des communautés autochtones en font usage, sa rareté pourrait jouer contre leur culture car elle ne pourrait plus servir à des fins traditionnelles.
On a remarqué que l'appel a des connaissances traditionnelles, par exemple l'utilisation de plantes médicinales, facilite l'élaboration de nouvelles substances. D'aucuns ont estimé que les gens possédant de telles connaissances traditionnelles devraient recevoir un dédommagement quand elles servent à des recherches en biotechnologie.
Si les peuples autochtones ne font pas de recherches au sens moderne et empirique du mot, ils ont acquis des connaissances traditionnelles par un processus à tâtonnements.
Ceux qui se servent de telles connaissances pour élaborer de nouveaux produits dont ils tirent des profits devraient remettre une partie de ces profits à ceux qui leur ont fourni ces connaissances traditionnelles. Les revenus ainsi obtenus permettraient de préserver des communautés autochtones et leur culture traditionnelle.
On a noté par contre que si le dédommagement pour s'être servi de connaissances traditionnelles était trop lourd, les chercheurs se serviraient d'autres méthodes pour atteindre leurs buts.
Un participant a remarqué que tant le droit coutumier anglais que les cultures autochtones privilégient le partage et la communication d'information et de connaissances sans frais. Comment, dans un tel cas, déterminer la valeur des connaissances traditionnelles? Les peuples autochtones qui contribuent à une invention devraient-ils en être des bénéficiaires directs, ou indirects, en leur qualité de membre du grand public qui tirent parti de l'invention?
On a suggéré que ceux qui désirent s'inspirer de connaissances traditionnelles épousent les coutumes et traditions autochtones en matière de partage des connaissances. Par exemple, on a demandé à Parcs Canada de devenir un clan Haida officiel afin que la création d'un parc national dans les îles Queen Charlotte soit une réussite. À cette fin, Parcs Canada a participé à des cérémonies autochtones traditionnelles. Ce geste a grandement facilité l'acceptation du parc et la création de bonnes relations avec ce peuple autochtone.
D'autres ont souligné que l'absence de représentants autochtones ne facilitait pas la discussion sur ces enjeux. On a donc suggéré qu'il importait que des autochtones participent aux prochaines consultations.
Certains participants ont fait état de préoccupations au sujet de la biotechnologie en général:
Les participants ont convenu que les principes énumérés dans le Document de consultation (page 3) étaient sains. Personne ne s'est inscrit en faux. Les principes sont présentés en termes généraux, mais de par leur nature ils devraient être partagés par tous. Le problème relève de leur mise en application. Par exemple, on a souligné qu'il pourrait y avoir conflit entre ces principes et les retombées économiques de la biotechnologie. Comment devrait-on faire la part des choses?
On a remarqué que dans la discussion présentée dans le reste du document de consultation on ne faisait pas explicitement référence aux principes. C'était malheureux, parce qu'ils devraient servir de pierre de touche lors des discussions sur les enjeux du brevetage.
On a suggéré d'ajouter deux principes tirés de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique: la répartition éthique des bienfaits et le contrôle des nations sur leurs ressources biologiques. Le Canada ayant paraphé cette convention, les principes devraient en tenir compte.
De nombreuses questions ont surgi quant à l'utilisation des mots dans ce principe. Que veut-on dire par "équitable"? Répartition par qui? Quels sont les groupes vulnérables? Comment ces déterminations seraient-elles faites, et par qui?
Certaines préoccupations ont porté sur le fait que ce principe pourrait donner lieu à des attentes irréalistes ou mener à un excès de législation qui pourrait décourager l'innovation.
Il a été suggéré que ce principe soit scindé en deux: être informé et agir indépendamment. Le concept de la non coercition devrait être inclus: avoir de l'autonomie ne rime pas nécessairement avec exercice du libre choix.
Certains participants se sont demandés si la responsabilité, au sens de l'imputabilité, différait de la responsabilité de prévenir des conséquences néfastes? On a suggéré d'étendre la portée de ce principe pour décrire comment on devrait répondre de ses actes et à qui.
D'aucuns ont remarqué que la biotechnologie exige énormément de prudence parce que même les experts ne saisissent pas clairement les risques possibles. Il est difficile de déterminer où s'arrêter, car il y a toujours un risque.
Le principe de la précaution, sur lequel se fonde celui de la prudence, porte à controverse et fait l'objet de diverses interprétations. Le CCCB veut-il dire "si vous ne le savez pas, abstenez-vous" ou "anticipez, procédez lentement et veillez à avoir une stratégie de renversement de vapeur"?
Le concept d'équivalence convainquante servant à élaborer des règlements s'accorde-t-il avec ce principe?
On a demandé aux participants de se pencher sur l'à-propos de la brevetabilité des plantes et des animaux et, si oui, à quelles conditions. Les discussions ont couvert beaucoup de terrain et débouché sur des perspectives fort diverses. De plus, les discussions ont permis d'identifier plusieurs préoccupations qu'il faudra régler avant de décider des contrôles nécessaires pour tenir compte des questions sociales et éthiques qui émergeront si l'on permet le brevetage de plantes et d'animaux.
De nombreux participants ont convenu que, selon les paramètres juridiques actuels, l'acte lui-même de brevetage peut ne pas poser problème. Cependant, le brevetage soulève des enjeux et préoccupations sociétaux importants quant à l'utilisation et aux effets de la biotechnologie.
Nombreux également étaient ceux qui ont trouvé qu'une discussion exhaustive du brevetage des formes de vie supérieures doit être précédée par un processus public ouvert et transparent pour en arriver à une opinion générale du public qui servira de base à la politique officielle au Canada. Les participants ont également fortement souligné qu'il faut établir un système réglementaire amélioré pour surveiller tout développement et utilisation de formes de vie supérieures brevetées. Si certains participants estimaient que le Canada dispose d'un bon système réglementaire, plusieurs ont noté qu'il n'était pas en mesure de composer avec la biotechnolgie. D'autres freins et contrepoids doivent être mis en place avant ou en parallèle avec le processus de brevetage.
D'autres ont souligné que le processus de brevetage actuel avait été conçu pour l'ère industrielle, pas celle de la biotechnologie. Une approche distincte et différente au brevetage s'impose. D'autres encore ont estimé que le brevetage de plantes et animaux n'était recevable en aucun cas.
Si aucune position dominante ne s'est manifestée quant au brevetage des formes de vie supérieures, le brevetage de plantes a reçu plus d'appuis que celui des animaux.
Ces discussions sont présentées plus amplement ci-dessous.
Les discussions ont fair ressortir quatre grandes questions:
Les bienfaits du brevetage ont été décrits comme la promotion de la recherche et de la créativité, ainsi qu'un encouragement aux incitatifs menant au développement d'innovations pouvant avoir des retombées économiques. Parmi les bienfaits sociaux au sens large figurent des récoltes de meilleure quantité et qualité en parallèle avec une utilisation moindre d'herbicides. Le brevetage a également été perçu comme un encouragement à la divulgation d'information et à la diminution de l'attrait du secret.
Parmi les désavantages figuraient les restrictions sur l'utilisation d'inventions, les conséquences possibles sur la biodiversité, des pressions pour changer des pratiques agricoles, et une industrie agricole qui pourrait disposer de moins de fournisseurs de matériel agricole.
Les participants n'ont pu s'entendre sur le fait que les relations entre les universités et les corporations soient avantageuses ou non. D'aucuns ont prétendu que l'implication de l'industrie et le financement des recherches permettent à des universités d'entreprendre des recherches, partiellement grâce à la commercialisation de produits par le biais de brevets, ce qui génère du financement. Cet aspect est positif.
Si d'autres gens ont convenu que le brevetage de plantes pouvait encourager l'innovation, ils se disaient réoccupés du fait que le financement privé pourrait orienter la recherche vers certains secteurs au détriment d'autres en fonction de ce qui est commercialisable. Voulons-nous financer ce type de recherches? L'une des conséquences de la coopération entre les universités et l'industrie est la dépendance de ces institutions sur le financement industriel et la commercialisation. Il en résulte que la recherche fondamentale pourrait souffrir et qu'il pourrait y avoir un manque de recherches dans les secteurs qui ne sont pas financés par le commerce.
Les points suivants ont été notés et des questions ont été posées:
Quelques participants ont dit que le brevetage n'est pas la seule façon de protéger la propriété intellectuelle. Ils estimaient que la loi sur la Protection des obtentions végétales pouvait s'y substituer et contourner certains désavantages possibles.
Dans ce contexte, d'autres participants ont trouvé que l'élevage et la sélection traditionnels pouvaient être plus dangereux que la modification génétique, en ce que cette dernière est d'envergure plus restreinte et mieux contrôlée. D'autres encore ont soutenu l'inverse, parce que la modification génétique accélère les processus naturels de l'évolution. De plus, la précision en situation de laboratoire est douteuse. Les résultats ne peuvent être évalués que lors de l'utilisation finale du produit, après les travaux en laboratoire.
Certains ont souligné que l'innovation peut être protégée par le secret commercial, mais il y aurait le désavantage que l'information n'est pas disséminée, alors qu'elle l'est dans le cas du brevet.
La préoccupation générale que soulevait le brevetage de plantes portait surtout sur la question de concentration de pouvoir et le contrôle. Cependant, plusieurs ont estimé que le brevetage s'avèrerait un mécanisme raisonnable en autant que des procédures réglementaires permettent de composer avec les enjeux touchant à la santé et à l'environnement.
Les commentaires suivants ont également été faits:
On a soulevé la question des monopoles et de la concentration du contrôle. Certains participants ont trouvé que si l'on permettait le brevetage de plantes, certains types de privilèges du fermier devraient être intégrés à la loi sur les Brevets.
On a également mentionné que des entreprises pourraient favoriser des pratiques agricoles de monoculture afin de maximiser leurs profits. On y a vu une réduction de l'accès à diverses méthodes agricoles, ce qui ultimement jouerait sur la répartition des profits.
D'autres se sont dits préoccupés par le partenariat croissant de recherche entre les corporations et les universités, par la perception que l'indépendance des universités était compromise et que l'orientation des recherches était de plus en plus dictée par les besoins des corporations.
D'autres encore ont suggéré que des exemptions pour fins de recherches aideraient les universités et autres centres de recherches à innover, ce qui aiderait à prévenir les monopoles. On a également remarqué que même si la durée d'un brevet est de 20 ans, sa vie économique utile est bien moins longue à cause des percées fréquentes et accélérées de la recherche en biotechnologie.
Les point suivants ont également été faits:
La discussion a surtout porté sur le système règlementaire qui gouverne l'utilisation faite de la biotechnologie après l'émission du brevet. Il a été question de risques à la santé humaine, des effets sur la biodiversité découlant de la "dérive génétique" et de la perte possible d'espèces indigènes.
La plupart des participants ont trouvé que le système actuel de brevetage n'est pas suffisamment structuré pour tenir compte d'enjeux relevant de la biotechnologie et qu'il doit être modifié en profondeur. Plusieurs d'entre eux ont cité des exemples de garanties de sécurité inefficaces. D'autres ont souligné des cas d'incohérence, le fait que certaines préoccupations peuvent ne pas avoir été étudiées à fond et qu'on n'ait pas mis en place de mécanismes ou procédures pour en tenir compte.
Ils ont généralement convenu qu'il est essentiel d'élaborer et de mettre en application un système réglementaire robuste.
Quant au processus de brevetage, d'aucuns ont suggéré que la loi sur les Brevets devrait comprendre une disposition d'ordre public. On a également suggéré qu'il fallait des mécanismes pour tester les impacts sur l'environnement et la santé. De plus, on s'est demandé si le système actuel place le fardeau de la preuve de sécurité sur le détenteur du brevet ou sur le demandeur. Si ce n'est pas le cas, il faudrait y voir.
Les commentaires suivants ont été faits:
La discussion sur le brevetage d'animaux a soulevé des points de vue fort divergents. À une extrémité du spectre se trouvaient ceux qui voyaient le brevetage d'une forme de vie supérieure comme un geste immoral et contraire à l'éthique, à l'autre ceux qui ne voyaient pas de différence entre le brevetage d'animaux, de plantes ou d'objets inanimés. D'autres encore ont soulevé le besoin de garanties et de la mise en place de certaines conditions avant d'émettre un brevet.
La plupart des participants on fait état de deux préoccupations complexes:
Suit un sommaire des nombreuses positions et des points principaux qui ont été soulevés:
Ceux qui préconisaient cette opinion ont fait état de nombreuses craintes. Ils se basent sur le principe qu'il est contraire à l'éthique de posséder et contrôler d'autres êtres vivants. Parmi les commentaires à l'appui de cette opinion figuraient:
Quoique les participants ayant ce point de vue s'opposent généralement au brevetage d'animaux, ils convenaient que sous certaines conditions un brevetage de portée limitée pourrait être acceptable. Les humains et les autres primates devraient être exclus du brevetage. De plus, les participants ont soulevé les points suivants:
Les partisans de ce point de vue étaient généralement favorables au brevetage d'animaux, mais dans un contexte de paramètres et de contraintes clairs. En particulier, on a soulevé le besoin de traiter les animaux de façon éthique et de disposer d'un processus décisionnel ouvert et transparent, ainsi que de surveillance et de réglementation efficaces quant à l'utilisation faite d'animaux brevetés. Les points suivants ont été soulevés:
Les participants qui avaient ce point de vue ne voyaient pas de distinction entre les plantes, les animaux et objets divers en ce qui a trait au brevetage. Ils prétendaient que le brevetage d'animaux pourrait contribuer à l'amélioration du bien social et que l'on peut tenir compte des craintes soulevées par les autres participants par d'autres mécanismes. Les points suivants ont été soulevés:
Pendant la troisième discussion en groupes, on a demandé aux participants de prodiguer leurs conseils quant au rôle international du Canada en matière de propriété intellectuelle et de brevetage des formes de vie supérieures.
La discussion a porté sur deux questions:
Quelles mesures le Canada devrait-il prendre vis-à-vis ses obligations
actuelles?
Plusieurs mesures spécifiques ont été proposées par les trois groupes de discussion.
On a remarqué que quoique les obligations commerciales actuelles, découlant principalement de l'ALÉNA et de l'ADPIC, imposent au Canada des exigences spécifiques, le Canada dispose quand même de suffisamment de latitude pour développer une stratégie et des politiques. On a proposé que le Canada tire parti des exclusions que permettent ces arguments et élabore des positions canadiennes robustes. Afin de déterminer comment le Canada devrait aborder ces dispositions d'exclusion, une discussion de politique officielle élargie, inclusive et transparente devrait être entreprise par le CCCB. Cette consultation devrait viser des sujets de politique officielle, tout particulièrement en identifiant des valeurs canadiennes communes qui aideraient à donner forme à une clause d'ordre public ou de moralié. Cette consultation sur une politique officielle devrait être ouverte à tous et devrait se produire avant que le Canada adopte d'autres positions quant à la propriété intellectuelle en biotechnologie et au brevetage des formes de vie supérieures.
Les trois groupes de discussion ont examiné l'enjeu de l'harmonisation des politiques canadiennes sur le brevetage des formes de vie supérieures avec d'autres nations. Aucune préférence nette n'est ressorie de cette discussions. D'aucuns ont suggéré qu'il n'était que logique que le Canada adopte l'approche que pratiquent les États-Unis. Les É.-U. sont notre plus important partenaire commercial et nos économies ont atteint un très haut degré d'intégration. Si l'industrie canadienne de la biotechnologie tient à demeurer compétitive, il y aurait avantage à adopter des politiques sur le brevetage des formes de vie supérieures qui s'apparentent avec celles des É.-U.
D'autres participants ont dit avoir un faible pour l'approche de l'Union européenne en matière de brevetage, car les considérations sociétales y jouent un rôle significatif. Certains ont trouvé que le point de vue canadien sur les enjeux sociétaux et éthiques se rapprochait davantage de celui de l'Europe.
De nombreux autres trouvaient au contraire que le Canada n'avait pas besoin d'harmoniser sa politique sur les brevets avec celle d'un pays en particulier. Nous devrions plutôt décider de ce qui convient au Canada. Il nous faut élaborer un ensemble de politiques qui reflèteraient les valeurs et besoins canadiens. La consultation sur la politique officielle aiderait à définir ces valeurs et besoins.
Outre la discussion sur la politique officielle, on a suggéré que le Canada devrait entreprendre une évaluation exhaustive et factuelle en ce qui concerne les conséquences de la conformité par le Canada aux obligations actuelles découlant de traités. Cette évaluation devrait couvrir une vaste gamme de considérations éthiques, sociales, économiques, environnementales et de droits humains, et décrire clairement les avantages et désavantages de ces engagements. L'évaluation devrait être présentée d'une façon qui informe mieux les Canadiens sur les obligations qu'imposent les traités en matière de propriété intellectuelle. Cette information permettrait aux Canadiens de participer plus efficacement aux discussions sur la politique officielle.
Outre ses engagement internationaux, le gouvernement du Canada a également des obligations envers les Canadiens. En tout premier lieu, le gouvernement doit s'assurer que les processus réglementaires et/ou d'examen éthique permettent d'évaluer à fond les produits issus de la biotechnologie pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et de notre environnement. Certains participants ont suggéré que les Canadiens n'ont pas vraiment confiance que le gouvernement protégera leurs intérêts et qu'il lui faudrait démontrer par le biais de politiques et de pratiques qu'il est digne de confiance.
On a également suggéré qu'un autre rôle revenait au gouvernement du Canada, celui d'accroître l'affectation de deniers publics à la promotion de la recherche en biotechnologie et de l'industrie émergente de la biotechnologie au Canada. De plus, il est nécessaire d'expliquer aux Canadiens les bienfaits de l'investissement de deniers publics en recherche et développement d'inventions biotechnologiques.
Finalement, de nombreux participants ont exprimé l'avis que le Canada, malgré ses ententes internationales, n'a jamais dilué sa souveraineté ou son aptitude à décider de questions qui intéressent les Canadiens. Le Canada ne devrait pas craindre de prendre des positions qui pourraient aller à contre-courant d'engagements en vigueur. Ce qui importe au plus haut point c'est de développer des positions qui reflètent des valeurs et intérêts canadiens. S'il le faut, le Canada devrait être prêt à se soustraire à des ententes qui ne sont pas dans le meilleur intérêt du pays.
Certains participants ont trouvé que le canada devrait jouer un rôle de leader lors de discussions internationales. Ce rôle devrait cibler la promotion de l'application constante de considérations éthiques dans tout traité ou entente de demain. D'autres rôles envisageables pourraient être:
À noter que d'autres rapports semblables à celui émanant de chacune des 5 tables rondes de consultation (23 avril au 4 mai 2001) du CCCB sur la Propriété intellectuelle et le brevetage des formes de vie supérieures seront affichés sur le site Web du CCCB. De plus, les résultats des 5 tables rondes seront compilés en un seul rapport général qui sera également affiché sur ce site Web à la fin mai 2001.
Nous vous prions de vous rendre au site Web du CCCB à www.cbac-cccb.ca ou de communiquer sans frais avec le CCCB en composant le 1-866-748-2222 pour obtenir d'autres renseignements ou documents touchant aux projets du CCCB.
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http://cccb-cbac.ca | ![]() |
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Création: 2005-07-13 Révision: 2006-06-30 ![]() |
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Avis importants![]() |