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IRC - Institut de recherche en construction
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INNOVATION EN CONSTRUCTION Volume 12, Numéro 3, sept. 2007

Sur la couverture

Plus de 60 ans à consolider les fondations de l'industrie de la construction

L'année 2007 marque pour le CNRC 90 années de réalisations, de collaborations et de contributions au Canada, et coïncide aussi avec le 60e anniversaire de l'IRC-CNRC.

Cet anniversaire s'accompagne d'une vision renouvelée définie dans la nouvelle stratégie du CNRC, La science à l'oeuvre pour le Canada, qui promeut une approche axée sur l'industrie pour stimuler la croissance économique et améliorer la vie des Canadiens. La construction a été identifiée comme l'un des neuf secteurs clés où le CNRC peut contribuer à la réalisation des priorités nationales, dont la santé et le mieux-être, l'énergie durable et l'environnement.

Le CNRC est actif dans le secteur de la construction depuis 1947, année où Robert F. Legget a mis sur pied la Division des recherches en bâtiment (DRB) du CNRC dans le but d'effectuer de la recherche pour répondre aux besoins de l'industrie canadienne de la construction. Premier directeur de la DRB – qui allait devenir en 1986 l'Institut de recherche en construction du CNRC (IRC-CNRC) – M. Legget a également confié à son équipe deux rôles additionnels : fournir un soutien technique à ce qu'on appelait alors la Société centrale (aujourd'hui canadienne) d'hypothèques et de logement (SCHL) et, plus important encore, coordonner les travaux d'élaboration du Code national du bâtiment (CNB), dont la première parution remonte à 1941.

Suite aux essais sur des fermes de toit grandeur réelle, les fermes sont plus robustes et comportent des éléments plus petits.
Suite aux essais sur des fermes de toit grandeur réelle, les fermes sont plus robustes et comportent des éléments plus petits.

Le boom de l'après-guerre a entraîné un fort accroissement de la construction résidentielle, ce qui obligé l'industrie de la construction à bâtir un très grand nombre de maisons de grande qualité dans un laps de temps très court. La DRB a répondu à l'appel en menant de la recherche sur les matériaux, les pratiques et les caractéristiques structurales des maisons à ossature de bois, et en procédant en particulier à des essais sur des fermes de toit grandeur réelle. Ces travaux ont conduit à une révision majeure des spécifications pour les surcharges dues au vent et à la neige, ce qui a amené les constructeurs à utiliser des fermes plus robustes et comportant des éléments plus petits. La science de la construction a aussi fait de grands progrès pour solutionner les problèmes de chaleur, de qualité de l'air et d'humidité liés au rude climat canadien, ce qui s'est traduit par l'utilisation accrue d'isolant, de pare-air et de pare-vapeur et par l'introduction des écrans pare-pluie. Les principaux résultats de cette recherche ont été intégrés au CNB, et la réglementation du bâtiment a pu ainsi être uniformisée à la grandeur du pays.

Dès sa naissance, la DRB a mis en place une expertise considérable en recherche géotechnique, élargissant son étude à un vaste éventail de problèmes liés à la nature des sols, au muskeg, à la neige, à la glace et au pergélisol. Les chercheurs de la DRB ont fourni une aide technique pour la construction de la Transcanadienne et, en particulier, pour le passage du col Rogers, en C.-B., très propice aux avalanches. Ils ont mis au point des méthodes de contrôle des avalanches qui sont encore utilisées de nos jours. Des années d'étude dans le Nord canadien ont également débouché sur de nouvelles lignes directrices pour les travaux de génie dans ces régions et sur la publication, en 1967, d'une carte de distribution du pergélisol qui a permis le développement de collectivités entières.

Pour remédier aux nombreuses pertes de vie et de biens matériels causées par les incendies de bâtiment, la DRB a aussi fait de la recherche en incendie un de ses principaux axes d'étude.

De nombreux bâtiments devant être démolis pour la construction de la voie maritime du Saint-Laurent, la DRB en a profité pour procéder à des incendies expérimentaux grandeur réelle, lesquels ont fourni de précieuses données sur la séparation spatiale des bâtiments. Les chercheurs en ont tiré des tableaux qui ont été intégrés au CNB; d'autres pays se sont par la suite inspirés de ces résultats pour élaborer leurs propres règlements et pratiques en matière de protection incendie. La décennie qui a suivi a vu la publication du premier Code national de prévention des incendies (en 1963).

Les bâtiments devant être démolis pour la construction de la voie maritime du Saint-Laurent ont constitué une occasion unique pour les chercheurs en incendie.
Les bâtiments devant être démolis pour la construction de la voie maritime du Saint-Laurent ont constitué une occasion unique pour les chercheurs en incendie.

Avec la crise pétrolière de 1973, la conservation de l'énergie est passée à l'avant-plan des préoccupations. La DRB a fait de même avec ses avancées technologiques qui ont permis de réduire la consommation d'énergie et d'améliorer l'étanchéité à l'air dans les bâtiments. Ce faisant, elle a contribué à jeter les bases du programme R-2000 de Ressources naturelles Canada (RNCan). Les chercheurs de la DRB se sont aussi penchés sur le mouvement de la fumée et le contrôle des incendies dans les immeubles de grande hauteur. La recherche en incendie a aussi fait un énorme bond en avant en 1981 avec l'inauguration du plus grand laboratoire de recherche en incendie au Canada, doté de sa propre tour pour l'étude du mouvement de la fumée.

Préparation d'ensembles mur-fenêtre en vue d'essais sur la pénétration de l'eau exécutés dans l'installation d'essais dynamiques de murs (IEDM) de l'IRC-CNRC
Préparation d'ensembles mur-fenêtre en vue d'essais sur la pénétration de l'eau exécutés dans l'installation d'essais dynamiques de murs (IEDM) de l'IRC-CNRC

Les années 80 ont aussi vu la création par la DRB d'un premier consortium de recherche, amorçant une collaboration fructueuse des secteurs privé et public pour étudier l'onéreux problème de la corrosion des armatures dans les garages de stationnement en béton. Cette première initiative a été couronnée de succès, ouvrant la voie à de nombreux autres consortiums semblables qui ont bénéficié des contributions d'innombrables partenaires de l'industrie et des gouvernements au Canada, aux États-Unis et dans d'autres pays.

En 1988, l'IRC-CNRC a créé le Centre canadien de matériaux de construction (CCMC) pour faire face à la venue sur le marché de nombreux nouveaux produits et services de construction. Au fil des ans, le CCMC a acquis une stature nationale et il travaille aujourd'hui avec l'industrie, les provinces et les territoires pour évaluer des produits novateurs et leur conformité aux exigences des codes nationaux.

L'IRC-CNRC a aussi répondu aux défis posés par le vieillissement des infrastructures en mettant sur pied un programme de recherche sur la réhabilitation des infrastructures urbaines au début des années 90. Au cours des 15 dernières années, ses chercheurs se sont penchés sur de nombreux problèmes affectant les chaussées, les services souterrains et les ponts en béton.

Mesure de la magnitude des forces sur les conduites principales
Mesure de la magnitude des forces sur les conduites principales

Dans les années 90, l'IRC-CNRC a aussi étendu sa recherche à l'environnement intérieur, concentrant ses efforts dans ce domaine sur le confort, la satisfaction et la productivité des occupants. Ces travaux de recherche ont débouché sur des progiciels permettant d'optimiser l'acoustique et l'éclairage et de réduire les émissions nocives des matériaux. La construction de nouvelles installations pour l'étude de la transmission indirecte du bruit et pour la recherche sur la croissance des moisissures, ainsi que pour l'évaluation des systèmes de chauffage et de ventilation, a aussi permis de renforcer la capacité de l'IRC-CNRC dans ce domaine.

En 1997, c'était au tour du Centre canadien de technologies résidentielles (CCTR) de voir le jour. Fruit d'un partenariat avec la SCHL et RNCan, le CCTR s'est imposé depuis comme un chef de file dans l'évaluation des technologies à haut rendement dans des maisons complètes.

Maisons de recherche jumelles au Centre canadien de technologies résidentielles
Maisons de recherche jumelles au Centre canadien de technologies résidentielles

En 2004, une autre initiative, le Centre de recherche sur les infrastructures durables (CRID), prenait naissance à Regina. Faisant équipe avec des partenaires locaux, le CRID agit comme un catalyseur pour la mise au point de technologies pour la construction et l'entretien des infrastructures civiles.

Travaillant en étroite collaboration avec les gouvernements des provinces et des territoires et avec les municipalités et les praticiens de la construction, le Centre canadien des codes de l'IRC-CNRC suit l'évolution des technologies et des techniques au sein de l'industrie. Ce travail d'équipe a conduit à la publication en 2005 des codes nationaux de construction axés sur les objectifs; ces nouveaux codes clarifient, au bénéfice de l'industrie, l'intention des dispositions contenues dans les codes, afin d'aider celle-ci à mettre au point des alternatives aux produits et aux concepts traditionnels.

Plus récemment, l'IRC-CNRC a commencé à explorer le potentiel de la nanotechnologie pour des applications en construction, y compris pour la mise au point de nouveaux matériaux pour les bâtiments, les routes et les ponts, et pour la prévention des incendies.

Fort de toutes ces réalisations remarquables durant ses premières 60 années d'existence et de l'impulsion fournie par les nouvelles initiatives récemment mises en place, l'IRC-CNRC s'engage, sous la gouverne de son directeur général Bob Bowen, dans une nouvelle ère au service de l'industrie de la construction et de l'économie canadienne. L'IRC-CNRC continuera à travailler avec d'autres instituts du CNRC pour améliorer la vie des Canadiens grâce à un secteur de la construction dynamique qui fournit un milieu bâti de qualité à un coût compétitif.


Date de publication : 2007-09-10
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