L’échelle des temps géologiques divise l’histoire
de la Terre, longue de 4,6 milliards d’années, en plusieurs
unités. Chaque unité de temps englobe un stade particulier
du développement du climat, des formes de vie et des paysages
recouvrant la planète. En étudiant la succession des
couches de roches, étendues les unes sur les autres, dans
différentes parties du globe, on a pu diviser les temps géologiques
en périodes définies de très longue durée.
Chacune des couches rocheuses correspond à un temps précis
dans l’histoire de la formation de la Terre.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 99 KB Couches de roches superposées, sur l'île Victoria, aux Territoires du Nord-Ouest
Les plus grandes unités de temps sont les éons. On
en compte trois. Ce sont l’éon Archéen, l’éon
Protérozoïque et l’éon Phanérozoïque.
Les deux premiers éons représentent le Précambrien.
C’est la période la plus ancienne. Elle représente
plus des cinq sixièmes de la durée des âges
géologiques. Elle débuta avec la formation de la Terre
et prit fin il y a environ 570 000 000 d’années. Cette
époque correspond aussi au temps d’avant l’apparition
de formes de vie complexes. C’est pour cette raison que les
fossiles sont rares dans les roches précambriennes. De plus,
ces roches sont très déformées et il est difficile
de les suivre d’une région à une autre. C’est
ce qui empêche de subdiviser le Précambrien avec autant
de précision que les ères plus récentes. Au
Canada, le Précambrien se subdivise en deux : le Précambrien
inférieur, ou Archéen, et le Précambrien supérieur,
ou Protérozoïque.
Les roches formées durant les périodes et les ères
les plus récentes sont mieux conservées que celles
datant du Précambrien. Il est donc plus facile de les distinguer
les unes des autres. Ce fait a permis de diviser davantage et plus
précisément les unités de temps plus récentes
qui, par conséquent, deviennent progressivement plus courtes.
Suivant le Précambrien, le Phanérozoïque se
divise en trois ères : l’ère Paléozoïque,
l’ère Mésozoïque et l’ère
Cénozoïque. Chacune de ces ères se divise en
périodes; les périodes en époques et les époques,
en âges.
- Le début du Paléozoïque remonte à
570 000 000 années. Il se divise en six périodes
qui sont de la plus ancienne à la plus récente :
le Cambrien, l’Ordovicien, le Silurien, le Dévonien,
le Carbonifère et le Permien.
- Puis le Mésozoïque, prit la place il y a 225 000
000. Il se divise en trois périodes, de la plus ancienne
à la plus récente : le Triassique, le Jurassique
et le Crétacé.
- Enfin, l’ère la plus récente, soit le Cénozoïque,
date des dernières 65 000 000 d’années. Il
se subdivise en plusieurs périodes relativement courtes.
Les plus anciennes (le Paléocène, l’Écocène,
l’Oligocène, le Miocène et le Pliocène)
forment ce qu’on appelle le Tertiaire, c’est-à-dire
la troisième des importantes subdivisions chronologiques
après le Précambrien supérieur. Suivant le
Tertiaire, le Quaternaire est formé du Pléistocène,
qui est une période de refroidissement du climat de l’hémisphère
Nord, et de l’Holocène, qui date de la fin de la
dernière glaciation, soit environ 10 000 ans jusqu’à
nos jours.
On a pu établir que le Pléistocène a débuté
il y a environ 1 500 000 ans. Au cours de celui-ci, l’alternance
de périodes froides et de périodes chaudes a engendré
quatre époques glaciaires successives, dont les calottes
de glace ont recouvert de vastes étendues de l’Amérique
du Nord, de l’Europe et de l’Asie. Chacune de ces glaciations
aurait durée 100 000 ans. Les périodes interglaciaires
ont probablement été plus longues que les époques
glaciaires. Durant les interglaciaires, différentes études
ont révélé que le climat était parfois
plus chaud qu’il ne l’est présentement.
Comment détermine-t-on les différentes divisions des temps géologiques?
Partout sur la Terre, des sédiments se déposent continuellement
sur le sol et, au fil des temps, se transforment en roche. Les couches
de roche se superposent à mesure qu’elles se forment.
Les plus anciennes se retrouvent au-dessous. Chacune de ces couches
renferment des restes d’animaux ou de plantes qui vivaient
durant la période de dépôt des sédiments.
Ces animaux et ces plantes, une fois ensevelis, se sont préservés
et sont devenus des fossiles après la transformation des
sédiments en roches. L’apparition et la disparition
de certaines formes de vie, fournissent les indices permettant à
la reconstitution du temps. De plus, certaines sortes de fossiles
correspondent à une époque précise.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 45 KB Trilobites du Cambrien de Terre-Neuve
[D] Cliquez ici pour agrandir, 29 KB Fossile d'ammonite crétacée
Les différentes sortes de fossiles déposées
au cours d’une période donnée sont similaires
à celles trouvées dans les autres parties du continent.
Cela permet de faire la corrélation entre différents
endroits et de contourner les difficultés présentées
par une région où certaines couches de roche sont
manquantes, ou ont été déplacées dans
la séquence, dû à la violence des plissements
subits.
En plus des résultats des études paléontologiques,
c’est-à-dire des fossiles, on a recourt aux techniques
de datation isotopique. En effet, en déterminant la proportion
d’isotopes du potassium et de l’argon, il est possible
de claculer la durée des différentes périodes.
Un isotope est un élément (comme le potassium, le
carbone, l’argon, etc) qui a perdu un ou plusieurs neutrons.
Ces méthodes de datation partent du principe que des éléments
se désintègrent lentement en perdant des neutrons,
pour devenir des isotopes, selon un rythme connu. Donc, plus la
quantité d’un élément qui s’est
désintégré en isotope est grande, plus de temps
s’est écoulé, et plus la roche qui contient
cet élément est vieille.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 28 KB Les pollens fossilisés constituent des indicateurs de milieux passés. Échantillons microscopiques de pollens anciens.
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