L'eau douce est vitale : elle nourrit les plantes et les animaux
de presque tous les écosystèmes, même ceux du
désert. Les écosystèmes
aquatiques illustrent peut-être le mieux l'importance
de l'eau douce : les lacs, les étangs, les cours d'eau, les
ruisseaux et les terres humides aident à la survie d'une
grande diversité d'espèces et jouent un rôle
écologique essentiel.
Pour l'être humain, l'eau douce constitue un élément
fondamental. Non seulement elle est nécessaire à l'agriculture,
aux poissons et aux forêts, ressources dont dépend
la société pour se nourrir, se vêtir et s'abriter,
mais elle sert également au transport et à la production
d'énergie, elle gouverne les types de peuplement, elle offre
de nombreuses possibilités d'activités récréatives
et inspire l'expression artistique et culturelle.
L'eau dans le monde
Figure 1 illustre bien l'infime portion que représente l'eau
douce par rapport à la quantité totale d'eau de la
planète, ainsi que la petite portion d'eau douce qui n'est
ni de la glace, ni de l'eau souterraine. (L'« eau souterraine
» se définit comme l'eau qui se trouve sous la surface
de la nappe phréatique; l'eau qui se présente sous
forme d'humidité du sol est considérée comme
de l'eau de surface).
[D] Cliquez ici pour agrandir, 16 KB Figure 1 : Les ressources en eau dans le monde
Le Canada compte parmi les nations privilégiées en
ce qui concerne les ressources en eau douce. Alors qu'il abrite
à peine 0,5 % de la population mondiale, son territoire contient
environ 9 % des ressources mondiales en eau renouvelables (c'est-à-dire
l'eau renouvelée à court terme grâce aux précipitations).
Les tableaux 1 et 2 ci dessous font état des réserves
d’eau douce et d’eau salée de la planète.
Tableau 1 : Volume d'eau salée sur la Terre
Volume d'eau salée
Océans |
1
338 000 |
96.54 |
Eau souterraine
salée/saumâtre |
12 870 |
0.93 |
Lacs
d'eau salée |
85 |
0.006 |
Volume
total d'eau salée |
1
350 955 |
97.48 |
Volume
total d'eau sur la Terre (1000 kilomètres cubes) |
1
385 984 |
100.00 |
|
Source : Adapté de Peter H. Gleik, The World's
Water 2000-2001. Washington, DC : Island Press, 2000.
Tableau 2 : Volume d'eau douce sur la Terre
Volume d'eau douce
Glaciers,
neige permanente |
24
064 |
1.74 |
68.7 |
Eau souterraine
fraîche |
10 530 |
0.76 |
30.06 |
Glace
souterraine, pergélisol |
300 |
0.022 |
0.86 |
Volume
total d'eau douce gelée et souterraine |
34
894 |
2.52
|
|
Lacs d'eau
douce |
91 |
0.007 |
0.26 |
Humidité
du sol |
16.5 |
0.001 |
0.05 |
Vapeur
d'eau atmosphérique |
12.9 |
0.001 |
0.04 |
Marais,
terres humides* |
11.5 |
0.001 |
0.03 |
Cours
d'eau |
2.12 |
0.0002 |
0.006 |
Incorporée
dans le biote |
1.12 |
0.0001 |
0.003 |
Volume
total d'eau douce non gelée et non souterraine |
135 |
0.010 |
100.00 |
Volume
total d'eau douce |
35
029 |
2.53 |
|
Volume
total d'eau sur la Terre (1000 kilomètres cubes) |
1
385 984 |
100.00 |
|
|
Source : Adapté de Peter H. Gleik, The World's
Water 2000-2001. Washington, DC : Island Press, 2000.
* Les marais, les terres humides et l'eau incorporée dans le biote
sont souvent des mélanges d'eau douce et d'eau salée.
Note : les totaux ont été arrondis.
Le cycle hydrologique
L'eau est unique parmi les substances présentes dans l'environnement,
puisqu'elle revêt les trois formes de la matière :
l'état solide, l'état liquide et l'état gazeux.
L'eau douce et l'eau salée existent toutes deux à
l'état liquide, mais à la forme solide ou gazeuse,
il n'y a que de l'eau douce. À l'état solide, on trouve
les glaciers, les champs de glace et la neige; à l'état
liquide, l'eau de surface, l'humidité du sol et l'eau souterraine
(eau située sous la surface de la nappe phréatique);
et finalement, à l'état gazeux, la vapeur d'eau. Les
précipitations tombent sous la forme de pluie, de neige et
de brume.
Chacune de ces formes d'expression de l'eau douce occupent une
place particulière dans l'écologie et dans les applications
qu'en font les humains. Cette illustration du cycle
hydrologique (Figure 2) montre les mouvements et les changements
d'état sucessifs de l'eau dans l'environnement.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 52 KB Figure 2 : Le cycle hydrologique
Le cycle hydrologique est la circulation continue
de l'eau, avec changements d'état, entre l'atmosphère
et les écosystèmes terrestres et aquatiques, mettant
en jeu des phénomènes de condensation, de précipitation,
d'évaporation et de transpiration.
- Évaporation / transpiration : Au Canada,
40 % des précipitations en moyenne retournent à
l'atmosphère par évaporation et transpiration. La
transpiration se définit comme le processus par lequel
une plante dégage de la vapeur d'eau dans l'atmosphère,
généralement par ses feuilles.
- Percolation dans le sol : L'eau descend dans
le sol par les pores et les fissures du sol et de la roche, jusqu'à
la surface de saturation. L'eau peut remonter, par l'action capillaire,
ou se déplacer verticalement ou horizontalement sous la
surface de la terre jusqu'à ce qu'elle rejoigne des eaux
de surface.
- Ruissellement : L'eau s'écoule à
la surface des terres jusqu'aux ruisseaux et aux lacs; plus la
pente est prononcée et moins le sol est poreux, plus le
volume du ruissellement sera important. L'écoulement de
surface s'appelle « ruissellement » avant qu'il ne
rejoigne un cours d'eau normal ou un chenal d'écoulement.
Le ruissellement est particulièrement visible en région
urbaine, parce qu'une grande partie de la surface est recouverte
d'asphalte et de béton. En bout de ligne, le ruissellement
rejoint les cours d'eau, puis les océans.
S'il est vrai que le cycle de l'eau crée un équilibre
entre l'évaporation et les précipitations, il n'en
demeure pas moins qu'une étape du cycle est « gelée
» au cours de l'hiver dans les régions plus froides.
Au Canada, par exemple, la plus grande partie des précipitations
est simplement emmagasinée sur le sol, sous forme de neige
ou de glace. Au printemps, au moment de la fonte des neiges, d'immenses
quantités d'eau sont libérées rapidement, provoquant
un ruissellement massif et, souvent, des inondations. Nous reviendrons
plus loin sur la question des inondations.
L'eau, les écosystèmes et le développement
durable
Dans la nature, rien n'existe en vase clos. Les organismes vivants,
y compris l'humain, sont liés les uns et autres et ont besoin
de leur environnement non biotique. On appelle ces relations complexes
des écosystèmes.
Non seulement l'eau est vitale, mais elle interagit sans cesse avec
l'air, la terre et les organismes vivants qui l'entourent. Elle
est également essentielle au bon fonctionnement de tout écosystème.
Pour atteindre un développement durable et une économie
durable, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement
des écosystèmes. Le développement
durable est un principe de gestion qui consiste à se
servir des ressources et de l'environnement pour répondre
aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à satisfaire les leurs.
Afin que le développement soit vraiment durable, il faut
y intégrer les aspects sociaux, économiques et environnementaux.
Les ressources en eau du Canada doivent être mises en valeur
en harmonie avec les écosystèmes naturels, de façon
à ne pas les épuiser ni à décimer les
populations de plantes et d'animaux qui en dépendent dans
le seul but d'obtenir des gains à court terme au détriment
des générations futures. La croissance économique
à long terme dépend d'un environnement sain. |