![cccb-cbac](/web/20071116031626im_/http://cbac-cccb.ca/epic/home.nsf/images/ah_top_image.jpg/$FILE/ah_top_image.jpg)
![Naviguer](/web/20071116031626im_/http://cbac-cccb.ca/epic/home.nsf/images/ah_browse_f.jpg/$FILE/ah_browse_f.jpg)
|
![](/web/20071116031626im_/http://cbac-cccb.ca/epic/home.nsf/images/spacer.gif/$FILE/spacer.gif) |
Accueil
Publications
Rapports annuels
Raport annuel - 2001
Table des matières
Message
du président du Comité consultatif canadien de la
biotechnologie (CCCB)
Membres du Comité
consultatif canadien de la biotechnologie
Résumé
-
Introduction
-
-
-
Secteur
canadien de la biotechnologie
-
Regard sur l'avenir
-
-
Glossaire
-
Mémoire consultatif sur
les cellules souches
-
Rapports et progrès
réalisés en matière de politique
gouvernementale
Haut de la page
Message du président du Comité
consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB)
Il me fait plaisir, au nom du
Comité consultatifcanadien de la biotechnologie (CCCB), de
présenter le deuxième rapport annuel, lequel couvre la
période allant du 1er octobre 2000 au 31 décembre 2001.
Plusieurs des aspects du travail du CCCB englobent de vastes
consultations avec des experts de l'extérieur, des
spécialistes des ministères et organismes
gouvernementaux, divers groupes d'intéressés et les
Canadiens et Canadiennes en général. Au nom des membres
du CCCB, je remercie toutes les personnes qui ont pris part aux
consultations du CCCB ou qui lui ont fourni de leur plein gré
conseils et commentaires. Ces apports ont été plus
qu'appréciés. En outre, nous sommes
profondément reconnaissants du labeur et du dévouement
des employés du Secrétariat canadien de la
biotechnologie, détachés auprès du CCCB, qui ont
fait bien davantage que ce que l'on attendait d'eux pour
atteindre des objectifs extrêmement exigeants.
Le président du CCCB,
Dr. Arnold Naimark
Chair, CBAC.
Haut de la page
Membres du Comité consultatif canadien
de la biotechnologie
Président
Dr. Arnold Naimark
Director, Centre for the Advancement of
Medicine
Université du Manitoba
Winnipeg (Manitoba)
Membres
Mary Alton Mackey (PH.D)
Présidente, Alton Mackey and
Associates
Toronto (Ontario)
Lorne Babiuk (PH.D)
Directeur, Veterinary Infectious Disease
Organization
Saskatoon (Saskatchewan)
Dr. Françoise Baylis
(jusqu'au 30 juin 2001)
Professeure agrégée de médecine et de
philosophie
Département de bioéthique
Université Dalhousie
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Gloria Bishop
Vice-présidente, Affaires publiques et Communications
University Health Network
Toronto (Ontario)
Prof. Timothy Caulfield
Professeur associé et directeur de recherches, Health Law
Institute
Université de l'Alberta
Edmonton (Alberta)
Robert Church (PH.D)
Professeur émérite de biochimie médicale et de
biologie moléculaire,
Université de Calgary
Propriétaire du ranch Lochend Luing
Airdrie (Alberta)
Pierre Coulombe (PH.D)
Président et chef de la direction
Infectio Diagnostic Inc.
Ste-Foy (Québec)
Arthur Hanson (PH.D)
Membre émérite et scientifique principal
Institut international du développement durable
Winnipeg (Manitoba)
Michael Hayden (PH.D)
(jusqu'au 30 juin 2001)
Directeur, Centre de médecine moléculaire et
thérapeutique
Children's and Women's Hospital,
Université de la Colombie-Britannique
Vancouver (Colombie-Britannique)
Suzanne Hendricks
Nutritionniste
Ottawa (Ontario)
Dr. Thomas J. Hudson
(jusqu'au 30 juin 2001)
Directeur, Centre Génome de Montréal,
Université McGill
Institut de recherche de l'Hôpital général
de Montréal
Montréal (Québec)
Bartha Maria Knoppers (PH.D)
Professeure de droit et chercheuse principale
Centre de recherche en droit public
Université de Montréal
Montréal (Québec)
Murray McLaughlin (PH.D)
Président et chef de la direction
Foragen Technology Ventures Inc.
Guelph (Ontario)
Anne Mitchell
Directrice exécutive
Institut canadien du droit et de la politique de
l'environement
Toronto (Ontario)
Peter W.B. Phillips (PH.D)
Professeur d'économie agricole, Collège
d'agriculture
Université du Saskatchewan
Saskatoon (Saskatchewan)
Douglas Powell (PH.D)
Professeur adjoint en agriculture végétale
Université de Guelph
Guelph (Ontario)
René Simard (PH.D)
Ancien recteur de l'Université de Montréal
Montréal (Québec)
Jonathan Bjorn Syms
Étudiant en médecine
Université Queen's
Kingston (Ontario)
Denny Warner
Ancienne directrice, Chambre de commerce de Vanderhoof
Cranbrook (Colombie-Britannique)
Haut de la page
Résumé
Le Comité consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB) est
un organe créé en septembre 1999 et formé
d'experts de l'extérieur du gouvernement. Son
rôle est de fournir des conseils d'experts au gouvernement
fédéral sur les aspects éthique, social,
réglementaire, économique, scientifique et
environnemental de la biotechnologie, et sur ceux touchant la
santé. Le CCCB est également chargé de fournir
aux Canadiens et aux Canadiennes des renseignements faciles à
comprendre sur les questions de biotechnologie, et de donner aux
Canadiens l'occasion de faire connaître leur opinion au
sujet de questions sur lesquelles le CCCB offre des conseils au
gouvernement. Le CCCB rend compte au gouvernement par
l'intermédiaire du Comité de coordination
ministérielle de la biotechnologie.
Le CCCB mène deux types d'activités, à savoir
des activités générales (communication,
extension, liaison, surveillance des tendances et des enjeux,
administration) et des projets spéciaux portant sur des
questions de grande importance. Ce deuxième rapport annuel
décrit les activités du CCCB pendant la période
allant du 1er octobre 2000 au 31 décembre 2001
(période désignée comme l'année 2001).
Il offre aussi un bref aperçu de certains des progrès
réalisés en biotechnologie, qui forment le contexte dans
lequel se sont accomplis les travaux du CCCB.
Activités générales
En matière de communication, le CCCB a établi un plan de
dialogue avec les citoyens, incluant l'élaboration d'un
réseau de partenariat entre des organismes et des associations
intéressés par la politique gouvernementale touchant la
biotechnologie. Le réseau sert à faciliter la
communication et à encourager la participation du public aux
consultations tenues par le CCCB. Ce dernier a simplifié son
site Web et mis en oeuvre une gamme d'activités intensives
de communication pour faire connaître ses projets
spéciaux. Le président et les membres du CCCB et de son
secrétariat ont pris part à diverses conférences,
à des symposiums et à des ateliers, tant à titre
de conférenciers que dans le rôle de surveillance qui est
celui du Comité.
Le CCCB est resté en liaison avec tout un éventail
d'organes et d'agences travaillant en biotechnologie, à
l'intérieur comme à l'extérieur du
gouvernement. Il a reçu des documents d'information sur les
progrès accomplis par les ministères et les groupes de
travail interministériels, et il a transmis des renseignements
concernant l'état d'avancement de ses projets. Ses
fonctions de liaison n'ont pas servi seulement à atteindre
ses propres objectifs de communication, mais elles l'ont
également aidé à remplir son rôle de
surveillance des tendances et des enjeux. Dans le cadre de cette
fonction, le CCCB a examiné les développements en
matière de politique officielle au Canada et à
l'étranger, et il a étudié d'importants
rapports publiés par les principaux organes consultatifs de
pays étrangers. Dans le cadre de son mandat de conseiller
auprès de l'État, le CCCB a émis, en janvier
2001, un mémoire consultatif intitulé Cellules souches :
possibilités et défis.
Haut de la page
Projets spéciaux
En 2001, le CCCB a consacré une bonne part de ses
activités à ses grands projets spéciaux
concernant les aliments génétiquement modifiés
(GM) et le brevetage des formes de vie supérieures.
Après avoir examiné et analysé des études
de fond et avoir amorcé des discussions avec les
intéressés, il a élaboré des documents de
consultation sur chacun de ces sujets. Ces documents ont fait
l'objet d'une vaste diffusion à des fins de
commentaires. Ils ont aussi servi de base à un nouvelle
série de consultations auprès des
intéressés de cinq grandes villes du pays. Le CCCB a
ensuite publié des rapports provisoires, assortis de
recommandations, et invité toutes les personnes
intéressées à lui faire part de leurs
réactions à ces rapports et à formuler leurs
commentaires.
Le rapport provisoire sur les aliments GM s'accompagnait de six
recommandations principales et de 24 recommandations
supplémentaires destinées à rehausser le
système fédéral de réglementation des
aliments GM et autres aliments nouveaux. Il abordait les défis
essentiels liés à l'information du public, au choix
éclairé et à la bonne intendance de
l'environnement. Le rapport provisoire sur le brevetage des formes
de vie supérieures contenait 16 recommandations sur cette
question, y compris sur les dimensions sociales et éthiques,
l'administration du régime de brevets et les limites des
droits conférés par les brevets. Le CCCB produira des
rapports finals sur ces projets au printemps 2002.
Haut de la page
Réalisations
Le développement rapide des applications des connaissances
nouvelles au sujet de la structure et de la fonction des
génomes de végétaux, d'animaux et de
microbes, de même que les autres progrès
réalisés en biotechnologie, ont intensifié la
difficulté d'évaluer les incidences
économiques, sociales, environnementales et éthiques de
la biotechnologie. Des inquiétudes concernant la protection des
renseignements génétiques ont poussé le
Royaume-Uni à imposer un moratoire sur l'exploitation des
tests génétiques par les compagnies d'assurance. Aux
États-Unis, la Chambre des représentants a tenu des
audiences pour déterminer s'il fallait instaurer des lois
visant à empêcher la discrimination
génétique par les employeurs et les assureurs. Au
Canada, les provinces de l'Ontario et de la Saskatchewan ont
émis des rapports sur ces questions et ont
réclamé des mesures de protection
supplémentaires.
Les conséquences du brevetage du vivant sur l'accès
aux tests diagnostiques génétiques ont occupé le
devant de la scène publique canadienne en 2001, lorsque
certaines provinces se sont opposées aux demandes de Myriad
Genetics Laboratories, une entreprise américaine qui voulait
que tous les tests de dépistage du cancer du sein basés
sur les gènes BRCA 1 et 2, qu'elle avait fait breveter,
soient exécutés dans ses propres laboratoires. La
pléthore de demandes de brevets couvrant des gènes, et
la portée des brevets demandés, ont renforcé les
inquiétudes au sujet des restrictions que de tels brevets
pourraient imposer à la recherche.
Les cellules souches et le clonage sont restés à la une
des médias intéressés à la biotechnologie.
En janvier 2001, le Royaume-Uni a édicté une loi
permettant le clonage d'embryons humains comme source de cellules
souches pour la recherche. Aux États-Unis, le président
Bush a annoncé que son gouvernement ne financerait la recherche
sur les cellules souches embryonnaires humaines que si certains
critères bien précis étaient appliqués. Le
Parlement européen a gardé sa position selon laquelle il
permet le financement public de la recherche sur les embryons humains.
Au Canada, le gouvernement a présenté un projet de loi
sur les techniques génésiques, lequel contient plusieurs
éléments touchant la recherche sur les cellules souches.
Tout indique que le gouvernement du Canada déposera un projet
de loi révisé à la Chambre des communes au
printemps 2002. Dans l'intervalle, les Instituts de recherche en
santé du Canada (IRSC) ont entamé
l'élaboration de lignes directrices concernant la recherche
comprenant des cellules souches embryonnaires.
Parmi les autres événements importants qui se sont
produits, mentionnons l'annonce, par une entreprise
américaine, du premier clonage d'embryons humains
destinés à servir de source de cellules souches pour la
recherche. En outre, au Royaume-Uni, la Human Fertilisation and
Embryology Authority a approuvé l'utilisation d'un
diagnostic pré-implantatoire pour guider la sélection
d'embryons humains en vue d'une implantation visant
spécifiquement à produire des bébés aptes
à servir de donneurs de cellules souches pour leurs
frères ou soeurs ayant des défauts
génétiques.
La biotechnologie agricole revêt également une grande
importance pour les gouvernements. Au Canada, le Groupe d'experts
sur l'avenir de la biotechnologie alimentaire de la
Société royale du Canada a diffusé son rapport
sur la capacité scientifique du système de
réglementer les aliments GM. Dans sa réponse au rapport,
le gouvernement a décrit les activités en cours pour
mettre en oeuvre les recommandations, ainsi que les activités
qui en sont à l'étape de la planification, en
soulignant que l'État continuerait de se pencher sur les
recommandations du Groupe d'experts, à la lumière
d'autres travaux connexes, y compris le rapport final du CCCB sur
les aliments GM.
La question de l'étiquetage des aliments GM a
continué de faire les manchettes. Au Canada, le Comité
permanent de la santé prévoit tenir des audiences
publiques sur cette question en 2002. L'Office des normes
générales du Canada et le Conseil canadien de la
distribution alimentaire ont continué leurs travaux
d'élaboration de normes visant l'étiquetage
volontaire. Le rapport provisoire du CCCB sur la réglementation
des aliments GM et autres aliments nouveaux contient, quant à
lui, une recommandation provisoire favorisant, de prime abord,
l'adoption de l'étiquetage volontaire. Il fait aussi
remarquer que l'étiquetage est déjà
obligatoire dans le cas des aliments susceptibles de poser des risques
pour la santé.
On a pu constater un large éventail de démarches et
d'attitudes au sein de la collectivité internationale en ce
qui touche la réglementation des aliments et des cultures GM.
Toutefois, au Canada et à l'étranger, les gens
veulent de plus en plus que soit relevé le défi qui
consiste à contrôler et à évaluer les
effets des cultures et des aliments GM sur l'environnement et la
santé. Les différences de point de vue quant au
rôle de la biotechnologie dans les pays industrialisés et
les pays en développement ont continué d'être
soulevées lors de diverses tribunes internationales.
Malgré le ralentissement économique de 2001, tout permet
de penser que le secteur biotechnologique du développement
industriel poursuivra une croissance marquée au cours des
années à venir. Selon les prévisions, les revenus
du secteur canadien de la biotechnologie devraient plus que doubler
entre 1999 et 2002. Le Canada a plus d'entreprises de
biotechnologie par habitant que tout autre pays au monde et, en
chiffres absolus, il se classe au troisième rang mondial des
recettes, après les États-Unis et le Royaume-Uni, et au
premier rang pour la valeur de la recherche et développement
(R-D) par employé.
Haut de la page
Regard sur l'avenir
Au fur et à mesure que le Canada met en oeuvre son Programme
d'innovation fédéral, il est de plus en plus
évident que le développement de la biotechnologie
apportera une contribution croissante à la réalisation
des objectifs du Programme. Le CCCB est impatient de jouer son
rôle de conseiller auprès du gouvernement du Canada afin
de l'aider à formuler des politiques officielles solides
à ce chapitre. La gamme des enjeux et des objectifs
méritant l'attention du CCCB sera extrêmement vaste,
et ce dernier devra choisir des projets réalisables aptes
à optimiser les effets.
Haut de la page
-
Introduction
Voici le deuxième Rapport annuel du Comité
consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB). Le document
est de nature transitoire puisqu'il couvre une
période dépassant 12 mois (soit du 1 er octobre
2000 au 31 décembre 2001) et correspond ainsi à la
décision prise par le CCCB de baser ses rapports annuels
sur un régime d'année civile. Le
présent rapport est transitoire également en ce
qu'il marque « la fin du début » dans
l'évolution du CCCB. Depuis sa création, il y
a deux ans à peine, le Comité s'est
doté de systèmes opérationnels et a
entrepris de grands projets, mais il a aussi acquis une
expérience précieuse en matière de
planification et d'exécution de projets.
Le CCCB a achevé la deuxième année d'un
programme ambitieux après avoir accompli des
progrès considérables en vue d'atteindre ses
objectifs. Il a diffusé des rapports provisoires
découlant de ses projets spéciaux sur la
réglementation des aliments génétiquement
modifiés (GM) et le brevetage des formes de vie
supérieures, après avoir tenu des consultations
avec la population et les intéressés. Le CCCB a
poursuivi ses travaux de fond sur d'autres projets
spéciaux, ainsi que sa surveillance des
réalisations nationales et internationales en
biotechnologie, et il a accru l'envergure de ses
activités de communication et d'extension.
Même si la biotechnologie, dans son sens le plus large,
englobe un vaste éventail de techniques, l'attention
se fixe surtout sur les applications découlant des
progrès réalisés en biologie
moléculaire et en génétique.
L'établissement récent (et presque complet) de
la cartographique et de la séquence génomique des
humains et d'autres organismes a marqué une
étape de première importance en biologie.
Parallèlement à cette réussite monumentale,
le vieux concept de « un gène-une
protéine-une fonction » a laissé la place
à un tableau plus complexe du mode de fonctionnement des
gènes. Cette complexité toute nouvelle stimule la
recherche de concepts et de démarches théoriques
(tirés de la physique et des sciences informatiques) qui
permettront aux scientifiques de déceler des
configurations importantes parmi la foule d'interactions qui
se produisent entre les gènes et les protéines
qu'ils codent, et d'aller de l'avant dans une
ère nouvelle de biologie intégrative.
Bien que les progrès de la génomique et de la
protéomique soient au premier plan de la biologie
fondamentale, une grande part du débat public actuel sur
les incidences sociales et éthiques de la biotechnologie
est alimentée par la mise en application de technologies
cellulaires qui ne font pas appel à la manipulation
génétique en soi. On en voit des exemples
évidents dans les réalisations récentes
touchant l'utilisation des cellules souches embryonnaires,
du clonage et de la xénotransplantation.
Le présent rapport se compose de deux parties principales
: d'abord, une description des activités du CCCB
pendant la période couverte par le rapport; et, en second
lieu, un aperçu des progrès réalisés
au Canada et à l'étranger se rapportant au
mandat du CCCB. Les lecteurs sont invités à
consulter le site Web du CCCB, à (Comité
consultatif canadien de la biotechnologie), afin d'y
trouver des renseignements sur les activités actuelles du
Comité.
Haut de la page
-
Activités du CCCB
Le CCCB exécute deux catégories
d'activités : des activités
générales et des projets spéciaux. Les
activités générales sont de nature vaste et
permanente et comprennent, par exemple, la surveillance des
progrès de la biotechnologie, la sensibilisation du
public à la biotechnologie, le maintien d'une tribune
où les citoyens peuvent échanger leurs opinions,
et la participation à diverses activités
d'extension. Les projets spéciaux, pour leur part,
comportent des études en profondeur et des consultations
publiques sur des sujets précis, en vue de formuler des
conseils à l'intention du gouvernement. Chaque projet
spécial a un objectif bien défini et se
réalise sous la gouverne d'un comité directeur
composé de membres du CCCB.
-
2A) Activités
générales
-
Progrès
réalisés dans les domaines de la
surveillance et des rapports
Le CCCB surveille les activités et les
réalisations externes en biotechnologie, en
entretenant des liens avec des organes nationaux et
internationaux pertinents et en examinant les
rapports importants publiés au Canada et
à l'étranger, et aussi au moyen
des fonctions de liaison remplies par les membres du
CCCB et du Secrétariat canadien de la
biotechnologie.
Lorsque le CCCB en arrive à la conclusion
qu'un enjeu nouveau exige l'attention de
l'État, il émet un mémoire
consultatif sur la question, à
l'intention du Comité de coordination
ministérielle de la biotechnologie(CCMB). En
2001, le CCCB a adressé un mémoire
consultatif au gouvernement concernant les immenses
progrès réalisés en recherche
sur les cellules souches, ainsi que les incidences
politiques de ces progrès. Le mémoire
recommandait que le Canada crée un cadre
vaste et flexible de réglementation des
techniques génésiques assistées
et, à titre d'étape provisoire,
révise les directives pertinentes
déjà en place, au besoin, pour tenir
compte des réalisations récentes et
prévues ayant trait aux cellules souches
embryonnaires. Le texte complet du mémoire
consultatif figure à l'annexe B.
Haut de la page
-
Activités de
communication et d'extension
La communication efficace et les efforts pour
sensibiliser la population à la
biotechnologie sont des éléments
essentiels du rôle du CCCB. Pour bien remplir
ce rôle, le CCCB a émis plusieurs
rapports, élargi son site Web et lancé
un certain nombre d'activités
d'extension.
Activités de communication
Au début de la période couverte par le
présent rapport, le CCCB a diffusé 32
documents d'information sur des questions
clés de biotechnologie, qu'il avait
commandés en vue d'obtenir de l'aide
pour formuler ses conseils au gouvernement. De ce
nombre, 11 portaient sur des questions touchant la
réglementation des aliments GM; 16 portaient
sur les enjeux de la propriété
intellectuelle et du brevetage des formes de vie
supérieures; deux abordaient les
considérations d'ordre social et
éthique au moment d'élaborer les
politiques officielles; un s'attachait aux
interventions nouvelles basées sur la
génétique; et deux portaient sur les
enjeux juridiques et éthiques propres
à la protection des renseignements personnels
et génétiques.
Activités d'extension
En 2001, le CCCB a élaboré un plan de
participation des citoyens afin de rehausser la
sensibilisation de la population au Comité,
à son travail et à la biotechnologie
en général; d'encourager la
participation des Canadiens aux activités du
CCCB; et d'édifier un réseau de
partenaires capable de l'aider à
accroître ses activités
d'extension. Le plan s'adresse aux jeunes,
aux collectivités, aux intervenants, aux
médias et au grand public, par
l'entremise de mécanismes tels que
l'initiative de partenariat de Rescol, le
Programme d'accès communautaire et
l'initiative des intervenants primaires.
Le président et les membres du CCCB ont pris
part à toutes sortes de conférences,
de symposiums et d'ateliers parrainés par
des associations de bénévoles, des
groupes de défense de
l'intérêt public et des organes
gouvernementaux. En 2001, le président du
CCCB s'est également
présenté devant les ministres des
sciences des pays du G8 lors de leur réunion
annuelle.
Recueillir des opinions
Un autre rôle essentiel du CCCB consiste
à informer le gouvernement de ce que les
Canadiens pensent de la biotechnologie en
général et/ou de sujets particuliers
qui lui sont reliés. Le Comité se
tient au courant des points de vue de la population
grâce aux commentaires et aux demandes de
renseignements qu'il reçoit par
l'intermédiaire de sa ligne
téléphonique sans frais, du courriel,
de la poste et de son site Web, et aussi en
évaluant les sondages d'opinion publique.
Le recours à la ligne
téléphonique, au courriel et au site
Web s'est accru considérablement
après la diffusion des deux rapports
provisoires du CCCB. En outre, ce dernier surveille
les sondages d'opinion publique concernant des
sujets de biotechnologie qui intéressent la
population en général. En juin 2001,
le CCCB a commandé un examen de l'opinion
publique, couvrant plusieurs années, sur la
réglementation des aliments GM.
Haut de la page
-
2B) Projets spéciaux
Dans son premier plan de travail, le CCCB avait
cerné cinq grands thèmes qui allaient faire
l'objet d'analyses et de consultations en
profondeur. Pendant sa première année de
fonctionnement et en 2001, le CCCB a mis en oeuvre deux
projets à grande échelle portant sur deux de
ces thèmes : la réglementation des aliments
GM et le brevetage des formes de vie supérieures.
Les travaux de fond sur les trois autres thèmes se
sont poursuivis, à savoir, l'intégration
des enjeux éthiques aux politiques concernant la
biotechnologie; les incidences qu'ont, sur la
politique, les interventions nouvelles fondées sur
la génétique; et les questions touchant la
protection de la vie privée liées à
l'accessibilité croissante aux renseignements
génétiques sur les êtres humains.
Réglementation des aliments
génétiques
Ce projet spécial avait pour but
d'évaluer la structure et la fonction du
système canadien de réglementation des
aliments GM. Le CCCB a commandé la rédaction
de documents d'information, examiné les textes
pertinents et, en mars 2001, à la suite de
discussions avec un groupe de référence
composé d'intervenants, a lancé un
programme de consultations publiques basé sur un
document de travail ayant fait l'objet d'une large
diffusion. En plus de recevoir des réactions
écrites à son document, le CCCB a tenu des
tables rondes dans cinq villes du Canada,
réunissant ainsi plus de 90 participants qui
représentaient divers groupes d'intervenants.
Certaines associations d'écologistes ont
décidé de ne pas prendre part aux
débats, mais le CCCB a pu prendre connaissance de
leur opinion par d'autres moyens. En août 2001,
après avoir étudié les commentaires
reçus durant le processus de consultation, le CCCB
a publié un rapport provisoire contenant des
ébauches de recommandations et a invité les
intéressés à exprimer leurs
commentaires. La date butoir pour soumettre les
commentaires était le 31 janvier 2002. À la
fin de 2001, le rapport provisoire avait fait l'objet
de 6 543 consultations sur le site Web du CCCB.
Le rapport provisoire propose six recommandations
principales et 24 recommandations supplémentaires
visant l'amélioration du système
fédéral de réglementation des
aliments GM et autres aliments nouveaux. Il aborde
également les grands enjeux liés à
l'information du public, au choix
éclairé et à la bonne intendance de
l'environnement. Le rapport provisoire recommande la
mise en oeuvre d'une supervision mieux définie
de la réglementation des aliments GM et autres
aliments nouveaux. Il appelle aussi à une
amélioration de la recherche et de la collecte de
données afin de déceler et de
contrôler les incidences à long terme
possibles des produits GM sur la santé humaine et
l'environnement. Le rapport recommande
d'élaborer des normes d'étiquetage
des aliments GM et de les mettre en application
d'abord sur une base volontaire, afin d'en
vérifier la convenance et l'efficacité,
et de créer également, à
l'intention des consommateurs, un service
centralisé d'information sur les aliments GM et
autres aliments nouveaux. Le rapport provisoire est
affiché dans le site Web du CCCB, à (Comité
consultatif canadien de la biotechnologie)
Haut de la page
Biotechnologie et propriété intellectuelle
Le projet spécial sur le brevetage des formes de
vie supérieures et les enjeux y étant
reliés a pour but d'étudier la question
de savoir si les formes de vie supérieures
(c'est-à-dire les graines, les
végétaux et les animaux) devraient
être brevetables au Canada; d'évaluer
diverses démarches pouvant servir à aborder
les questions sociales et éthiques
inhérentes au brevetage; de déterminer si
certaines utilisations de formes de vie supérieures
brevetées devraient être exemptes de toute
action en contrefaçon de brevet; et d'examiner
d'autres enjeux propres aux brevets en biotechnologie.
Le CCCB a rassemblé et analysé des
données sur divers aspects de la question,
commandé la rédaction de documents de
recherche et de rapports techniques par des
spécialistes des domaines pertinents, et tenu des
rencontres avec des représentants
d'établissements de recherche, d'organismes
non gouvernementaux et de l'industrie. En mars 2001,
il a diffusé un document de consultation
accompagné d'un résumé des
travaux de recherche commandés. En plus de recevoir
des commentaires écrits sur ce document de
consultation, le CCCB a tenu des tables rondes dans cinq
villes du Canada en avril et en mai. Au total, 156
personnes ont pris part à ces consultations. En
novembre, après avoir étudié les
diverses contributions au débat, le CCCB a
rédigé et fait paraître un rapport
provisoire assorti de recommandations, le tout devant
rester ouvert aux commentaires des
intéressés jusqu'au 15 mars 2002.
À la fin de 2001, le rapport provisoire avait fait
l'objet de 5 336 consultations sur le site Web du
Comité.
Le rapport provisoire formule 16 recommandations
concernant une gamme d'enjeux propres au brevetage des
formes de vie supérieures; aux
préoccupations sociales et éthiques;
à l'administration du système de
brevetage; et aux limites des droits
conférés par les brevets. Parmi les
principaux enjeux examinés, il y a la question de
savoir si les formes de vie supérieures devraient
être brevetables au Canada et si certaines
utilisations de formes de vie supérieures
brevetées devraient être exemptes de toute
action en contrefaçon de brevet. Le rapport
provisoire propose aussi des améliorations à
apporter au système canadien de brevetage et
recommande la mise sur pied d'un programme
systématique de recherches au sujet, notamment, de
l'équilibre entre les droits des
détenteurs de brevets et de ceux voulant avoir
accès aux avantages à tirer des inventions
de la biotechnologie dans le domaine des soins de
santé. Le rapport provisoire est affiché
dans le site Web du CCCB, à (Comité
consultatif canadien de la biotechnologie).
Haut de la page
Intégration des considérations d'ordre
social et éthique à l'élaboration
de la politique officielle
En 2001, le CCCB a décidé de modifier son
projet sur l'intégration des
considérations d'ordre social et éthique
à l'élaboration de la politique
gouvernementale, en adoptant une démarche en deux
étapes. Dans la première étape, le
CCCB s'est servi de ses projets sur la
réglementation des aliments GM et le brevetage des
formes de vie supérieures comme « bancs
d'essai » pour évaluer les enjeux propres
au processus d'intégration. La deuxième
étape consistait à appliquer les
leçons tirées de la première
étape à la formulation d'un cadre
général en vue d'intégrer les
questions sociales et éthiques à
l'élaboration de la politique officielle.
Pour débuter, le CCCB a cerné sept principes
et valeurs (voir l'encadré ci-contre) qui
allaient orienter son travail. Ces principes et valeurs
ont été inclus dans les deux documents de
consultation, à des fins de commentaires, et ont
fait l'objet d'un examen pendant le débat
avec les intervenants. Plus précisément, le
CCCB voulait savoir si les principes convenaient ou
s'il fallait en considérer d'autres. Les
commentaires reçus ont été
présentés dans les rapports provisoires
pertinents et encore une fois, le Comité a
invité les intéressés à
s'exprimer. Le CCCB a aussi étudié les
dimensions sociales et éthiques
particulières reliées à la
réglementation des aliments GM et au brevetage des
formes de vie supérieures.
Le CCCB a remarqué, pendant les consultations, que
la recherche d'un terrain commun par les partisans et
les opposants de la biotechnologie était
entravée par le manque d'outils convenables
pouvant servir à l'étude et à
l'évaluation systématiques et
permanentes des facteurs sociaux et éthiques qui
influent sur la connaissance et l'acceptation
publiques de la biotechnologie et de ses innovations.
Durant le deuxième semestre de 2001, le CCCB a
lancé un plan dans le but de mettre à
l'essai, avec un petit nombre d'intervenants, un
outil de structuration des débats et
d'organisation des points de vue concernant les
dimensions sociales et éthiques des aliments GM.
Déclaration des principes et des valeurs
qui orientent les travaux du CCCB
-
Justice
L'engagement à assurer la répartition
équitable des avantages et des fardeaux, et
à veiller à ce que les politiques et les
pratiques mises en oeuvre ne contribuent pas à
l'oppression de groupes vulnérables.
-
Obligation de rendre compte
L'engagement à se comporter avec
transparence et un sens de la responsabilité.
-
Autonomie
L'engagement à promouvoir le choix
éclairé et à mettre en place les
conditions voulues pour que les Canadiens puissent
respecter leurs valeurs fondamentales et leurs
intérêts communs.
-
Bienfaisance
L'engagement à rechercher des avantages pour
les Canadiens et pour tous les autres êtres
humains, où qu'ils soient.
-
Respect de la diversité
L'engagement à assurer le respect des
différentes manières de vivre et des
diverses formes de vie.
-
Connaissance
L'engagement à valoriser la connaissance
traditionnelle au même titre que la connaissance
scientifique.
-
Prudence
L'engagement à agir avec précaution
lorsque les connaissances sont incomplètes.
Haut de la page
Interventions nouvelles basées sur la
génétique
L'objectif de ce projet spécial est
d'étudier les incidences de nouvelles
réalisations dans les domaines du clonage, des cellules
souches, de la thérapie génique et de la
xénotransplantation sur nos politiques en matière
sociale, éthique, juridique, économique,
réglementaire, environnementale et de santé.
Compte tenu de la rapidité des progrès accomplis
dans la recherche sur les cellules souches, le CCCB a
commandé l'élaboration d'un rapport
analysant l'évolution des politiques officielles de
diverses instances au sujet de la provenance et de
l'utilisation des cellules souches1. En janvier 2001, le CCCB a remis
un mémoire consultatif au CCMB sur les
réalisations accomplies en recherche et en politiques
relatives aux cellules souches (voir la section 2Ai).
En mai 2001, le CCCB a convoqué une réunion de
fonctionnaires des ministères et organismes
gouvernementaux chargés de responsabilités en
matière de cellules souches, afin de cerner les domaines
où il faudrait peut-être pousser les recherches et
d'éviter les redondances. À la lumière
des activités que d'autres organes mettaient en
oeuvre, le CCCB a décidé, pour l'heure, de
cesser ses travaux sur les cellules souches. Toutefois,
étant donné l'importance des cellules souches
pour la recherche sur la santé et en raison de leur
nature controversée, il poursuit ses tâches de
surveillance et pourrait décider éventuellement de
reprendre ses travaux dans ce domaine.
Haut de la page
Renseignements génétiques et protection de ces
renseignements
Ce projet a pour but d'examiner les mécanismes
actuellement en vigueur au Canada pour protéger les
renseignements génétiques. Le CCCB a
commandé la préparation de rapports de recherche
sur les tests de dépistage génétique et les
renseignements confidentiels qui y sont liés.
L'accès aux données génétiques
est une question qui prend une importance grandissante pour les
citoyens et pour les gouvernements du monde entier. Le CCCB a
continué de surveiller l'évolution de cette
situation en 2001. En outre, il a étudié les
divers aspects de ce sujet auxquels il pourrait apporter une
contribution utile.
Haut de la page
-
Réalisations récentes en
biotechnologie
La présente section a trait aux progrès
réalisés pendant la période de rapport et
qui touchent précisément les travaux du CCCB ou
sont susceptibles d'influencer ses activités futures
(
voir l'annexe C pour obtenir une liste de certains rapports
importants et d'activités touchant les politiques
gouvernementales).
-
3A) Génomique,
protéomique et progrès connexes
Les progrès réalisés en
génomique et en protéomique sont parmi ceux
qui ont probablement eu des effets majeurs sur les
politiques officielles relatives à la santé,
à l'agriculture, aux forêts, aux
pêches, à l'environnement et à
d'autres secteurs dans lesquels l'État
participe de façon importante. Les applications
technologiques industrielles rendues possibles par les
progrès dans les champs de la génomique et
de la protéomique devraient constituer un puissant
moteur économique pour les décennies
à venir. Le gouvernement du Canada doit, d'une
part, relever le défi d'investir de
façon à accroître les capacités
du pays dans ces disciplines scientifiques et, d'autre
part, élaborer des politiques gouvernementales qui
réagissent efficacement aux incidences sociales et
éthiques de ces applications.
Haut de la page
Progrès réalisés au Canada
Le Canada vise à devenir un chef de file en
génomique et à cette fin, en 2001, le
gouvernement fédéral a augmenté ses
investissements en sciences et en technologie afin de
préparer la voie pour atteindre cet objectif.
En février 2001, le gouvernement du Canada
annonçait un investissement de 136 millions de
dollars dans la société Génome
Canada, un investissement qui s'ajoutait aux 160
millions versés l'année
précédente. En avril 2001, Génome
Canada annonçait le financement de 22 projets de
recherche et de plates-formes technologiques de grande
envergure dans les secteurs de la santé, des
forêts, des pêches, de l'agriculture et de
l'environnement. Les projets, mis en oeuvre dans cinq
centres de génomique d'un bout à
l'autre du pays2,
feront appel à la participation de 2 000 chercheurs
et techniciens et offriront une occasion de formation
à plus de 700 étudiants inscrits à
des programmes réguliers et à des
études postdoctorales.
Génome Canada a créé la Division des
questions environnementales, juridiques, sociales et
génétiques, qui est chargée
d'assurer des fonctions d'orientation pour
l'analyse de ces enjeux dans le secteur de la
génomique. Cette division mène actuellement
cinq projets de recherche dans quatre centres de
génomique au Canada. Quelque 117
universités, hôpitaux, fondations sans but
lucratif et entreprises y participeront. Le gouvernement
fédéral prévoit que les
administrations provinciales et le secteur privé
injecteront une somme équivalente à son
investissement, soit 296 millions de dollars.
En mars, le gouvernement fédéral a
annoncé un investissement de 750 millions de
dollars, jusqu'en 2010, dans la Fondation canadienne
pour l'innovation, afin de rehausser la
capacité de recherche des établissements de
recherche canadiens, notamment de ceux qui oeuvrent dans
le secteur de la recherche en génomique.
En mai, le Conseil de recherches en sciences naturelles et
en génie du Canada (CRSNG) a annoncé un
investissement de 4,8 millions de dollars dans 11 projets
de recherche en génomique. Les fonds seront
affectés aux activités dans les domaines de
la génétique évolutive, de
l'expression génique, du développement
et de la croissance des végétaux, de la
physiologie du stress, de la génétique
moléculaire, de la chimie bioanalytique et de la
recherche en sciences de la vie axée sur la
santé et les maladies humaines.
La Fondation canadienne pour l'innovation, de concert
avec Génome Canada, le CRSNG, les Instituts de
recherche en santé du Canada (IRSC) et le Conseil
de recherches en sciences humaines (CRSH), a tenu une
série d'ateliers pour discuter des domaines de
recherche en génomique dans lesquels le Canada
pourrait être concurrentiel et dont les Canadiens
tireraient parti. On y a déterminé que les
domaines suivants offrent au Canada la possibilité
de s'insérer dans le peleton de tête : la
protéomique, la chimie des protéines, la
génétique de maladies particulières,
et le secteur de l'élevage, où les
données généalogiques du secteur
canadien comptent parmi les meilleures au monde.
Haut de la page
Génome humain
La publication des détails de «
l'ébauche de travail » du génome
humain a constitué le fait le plus marquant de la
génomique en 2001. Les travaux se poursuivent pour
cartographier des gènes de différents
organismes, mais les chercheurs s'emploient de plus en
plus à déterminer le complément
intégral que constituent les protéines (le
« protéome ») chez les êtres
humains et les autres organismes. Il s'agit d'une
tâche colossale à de loin plus imposante que
la cartographie du génome humain en raison du
nombre et de la variété des structures de
protéines, qui excèdent le nombre de
gènes par plusieurs ordres de grandeur. Les
gènes régissent la production des
protéines par l'intermédiaire de
l'acide ribonucléique (ARN). C'est pourquoi
le relevé des percées scientifiques de 2001
établi par la revue Science comprenaient des
découvertes liées à l'ARN.
Les réalisations suivantes donnent un aperçu
du large éventail des progrès
réalisés en 2001 :
-
Des scientifiques du National Human Genome Research
Institute des États-Unis et de
l'université Lund, en Suède, ont mis
au point une méthode permettant de
différencier plusieurs genres de cancer chez les
enfants, en combinant pour la première fois la
technologie des puces à ADN et une forme
d'intelligence artificielle appelée «
réseau de neurones artificiels »3.
-
Un consortium international a effectué le
séquençage des gènes du
poisson-globe (ou tétraodontidé), qui
possède les mêmes gènes et les
mêmes séquences régulatrices que le
génome humain, mais dans une molécule de
taille inférieure, simplifiant ainsi
l'étude des séquences qui
revêtent de l'importance pour
l'être humain.
-
Des scientifiques du National Human Genome Research
Institute et des National Institutes of Health, des
États-Unis, ont mis au point un test
appelé « établissement du profil
d'expression génétique » qui
permet, pour la première fois, de
différencier les formes
héréditaire et sporadique du cancer du
sein.
Haut de la page
-
3B) Cellules souches embryonnaires et
clonage
Tel que souligné dans le mémoire consultatif
rédigé par le CCCB à l'intention
du gouvernement, deux découvertes importantes
récentes dans le domaine des cellules souches ont
suscité de vives émotions et de nombreuses
préoccupations. Ces percées montrent que des
cellules souches « totipotentes » peuvent
être prélevées sur un tissu
embryonnaire ou foetal, puis cultivées, et que des
cellules souches d'individus adultes ù
prélevées par exemple sur de la peau ou de
la moelle osseuse ù peuvent produire des cellules
dotées d'un éventail de
caractéristiques plus large que prévu.
La plus grande partie de la controverse qui entoure la
recherche sur les cellules souches est liée
à différents points de vue éthiques
et moraux concernant l'utilisation de foetus
avortés et d'embryons comme sources de cellules
souches4. Ces pratiques
soulèvent de sérieuses questions
éthiques et morales chez certaines personnes.
À la fin de 2001, la controverse s'est
élargie lorsqu'une entreprise
américaine, Advanced Cell Technology, a
annoncé qu'elle venait de réaliser le
premier clonage d'un embryon humain en vue de
prélever des cellules souches à des fins de
recherche. On a manifesté des craintes à
l'égard du fait que cette découverte
pouvait constituer une première étape vers
le clonage d'un bébé humain5. Les commentaires d'un
médecin italien, le Dr Severino Antinori, ont
exacerbé cette crainte lorsque celui-ci a
déclaré qu'il envisageait de tenter un
recours au clonage d'êtres humains à des
fins de reproduction pour venir en aide aux couples
stériles.
En janvier 2001, le Royaume-Uni devenait la
première nation à adopter un
règlement autorisant le clonage d'embryons
humains en vue de produire des cellules souches à
des fins de recherche, tout en interdisant formellement
aux scientifiques de recourir à des techniques de
clonage à des fins de reproduction. Le nouveau
règlement apportait des modifications aux
règlements d'application de la loi sur la
fécondation d'êtres humains et
l'embryologie (Human Fertilization and Embryology
Act), adoptée en 1990, qui autorisait la
réalisation de recherches uniquement sur des
embryons qui avaient fait l'objet d'un don.
Des organismes consultatifs et des comités
législatifs à l'étranger ont
élaboré des lignes directrices ou ont
recommandé des lois sur la question du clonage en
général, ainsi que sur la production et
l'utilisation des cellules souches embryonnaires en
particulier. Un comité du Parlement australien a
recommandé l'interdiction absolue de toute
activité de clonage d'êtres humains,
ainsi que de la production d'embryons à des
fins de recherche. La Chine a annoncé qu'elle
soutenait la recherche sur des cellules souches provenant
d'embryons humains, mais à des fins
thérapeutiques et de prévention de la
maladie uniquement, s'opposant au clonage
d'êtres humains et à toute
expérience de clonage axée sur la
reproduction. Le gouvernement du Japon a adopté une
loi permettant le clonage à des fins de recherche
thérapeutique, mais il a interdit le clonage
effectué à des fins de reproduction. Les
législateurs néo-zélandais ont
adopté une loi interdisant le clonage
d'êtres humains, la recombinaison
génétique de bébés humains et
la xénotransplantation. Les membres du Conseil de
recherches de la Suède ont pressé le
gouvernement de ce pays d'apporter des modifications
législatives afin de permettre le clonage à
des fins thérapeutiques, et d'adopter une loi
pour bannir le clonage à des fins de reproduction.
En outre, le Comité juridique de
l'Assemblée générale des Nations
unies a appuyé une résolution visant
l'adoption d'un traité mondial sur
l'interdiction du clonage d'êtres humains.
Les membres de la Chambre des représentants des
États-Unis ont voté en faveur de
l'interdiction de produire des embryons par clonage et
d'implanter de tels embryons dans l'utérus
d'une femme à des fins de procréation.
Au même moment, le président Bush
annonçait que son gouvernement ne financerait que
les recherches menées sur les lignées de
cellules souches embryonnaires existantes6. En quelques semaines, les
National Institutes of Health ont répertorié
64 lignées cellulaires, à différentes
étapes de développement, qui satisfont aux
critères. On s'est vite demandé si la
qualité ces 64 lignées et leur nombre
pouvaient suffire à répondre aux besoins de
la recherche.
Par contre, le Parlement européen a maintenu sa
position consistant à permettre le financement
public de la recherche sur des embryons humains.
L'Union européenne prévoit
dépenser 2,15 milliards d'euros au cours des
quatre prochaines années pour la recherche en
génétique axée sur la santé,
dont 300 millions seront alloués à des
recherches sur des embryons avortés et des embryons
non utilisés après avoir été
produits par fécondation in vitro. La Commission
des Communautés européennes a indiqué
qu'une telle décision n'influerait
aucunement sur sa position relativement à la
recherche en génétique. Elle continuera
d'approuver le financement de la recherche sur des
cellules souches qui ne sont aucunement liées
à la production d'embryons humains et de
s'opposer au clonage d'êtres humains.
Au Canada, le projet de loi sur les techniques
génésiques (présenté au
printemps 2001) et les commentaires formulés par le
Comité permanent de la santé à
l'égard de ce projet de loi abordent plusieurs
aspects qui touchent la recherche sur les cellules
souches. Le projet de loi, qui sera déposé
devant la Chambre des communes au printemps 2002, devrait
permettre aux scientifiques de prélever des
cellules souches sur des embryons humains, en autant
qu'il s'agisse d'embryons non utilisés
dans le cadre d'un traitement de
stérilité, mais interdire la production
d'embryons destinés à être
détruits à des fins de recherches. Des
règlements viseraient toutes les recherches
utilisant des embryons humains. Seul le recours, pour les
fins de la recherche, à des embryons qui ont fait
l'objet d'un don serait autorisé. En outre,
les règlements veilleraient à ce que les
donneurs reçoivent tous les renseignements
nécessaires pour être en mesure de fournir un
consentement éclairé relativement à
leur don. Le projet de loi prévoit une interdiction
du clonage d'êtres humains, de la vente et de
l'achat d'embryons, ainsi que de la
rémunération de mères porteuses.
En mars 2001, le Réseau canadien de centres
d'excellence, programme financé par le CRSNG,
les IRSC et le CRSH, en partenariat avec Industrie Canada,
a octroyé une subvention de 21,1 millions de
dollars (répartie sur quatre ans) au Réseau
de cellules souches. Ce réseau rassemble plus de 50
scientifiques, cliniciens, ingénieurs et
éthiciens d'un bout à l'autre du
Canada, Ceux-ci étudient les possibilités
offertes par les cellules souches sur le plan
thérapeutique.
Haut de la page
Clonage d'animaux
Voici quelques-unes des autres « premières
» : le clonage d'une vache à partir de
cellules prélevées dans le liquide d'une
glande mammaire; le recours à des techniques de
clonage pour la production de poulets plus gros, dont le
poids, la saveur et la durée de la période
de maturation sont constants; et la production par clonage
de trois veaux en santé à l'aide
d'une technique fondée sur le moment propice
pour la fécondation de l'ovule. Les opposants
au clonage d'animaux font surtout valoir le fait que
très peu d'animaux produits par clonage
survivent jusqu'à maturité et qu'une
grande proportion de ces animaux comportent des
malformations ou d'autres anomalies importantes.
Haut de la page
-
3C) Renseignements
génétiques et protection de ces
renseignements
Même si le vaste nouveau secteur de la
génomique laisse entrevoir de nombreux avantages,
il soulève néanmoins des
préoccupations, tel qu'expliqué
précédemment. La divulgation ou
l'utilisation inadéquate de renseignements de
nature génétique pourrait mener à une
discrimination fondée sur des
caractéristiques génétiques en ce qui
a trait à l'emploi, au crédit, à
l'assurance ou à l'admissibilité
à un régime de retraite. La divulgation non
autorisée d'information de nature
génétique pourrait aussi embrouiller des
relations familiales. Il se pourrait qu'on ne puisse
tirer pleinement parti de toutes les possibilités
de la recherche effectuée en
génétique à des fins
d'amélioration de la santé si on
n'aborde pas de tels enjeux. Peu de pays ont
adopté des lois qui traitent
précisément des renseignements
génétiques et de la discrimination. On
constate toute-fois des changements progressifs, surtout
dans les domaines des assurances, du travail et de
l'analyse judiciaire7.
Canada
Mise à part la législation pénale qui
prévoit le recours à l'analyse des
empreintes génétiques dans le cadre
d'enquêtes criminelles, la plupart des
dispositions canadiennes qui touchent les renseignements
de nature génétique et la discrimination
sont contenues dans des lois dont la portée est
plus générale ù par exemple, dans la
Loi constitutionnelle ou la Loi canadienne sur les droits
de la personne. Ces lois ne comportent aucune disposition
propre à la génétique, mais elles
fournissent un cadre juridique à l'utilisation
de renseignements personnels de nature
génétique8.
En 2001, un rapport provincial concernant la
confidentialité des renseignements
génétiques a été
publié. Le rapport de la Saskatchewan, Preparing
for Future Possibilities in Genetic Testing, a
souligné plusieurs enjeux sur le plan
éthique et a notamment fait valoir la
nécessité d'adopter des politiques et
des lois qui assureraient la confidentialité des
renseignements génétiques recueillis au
moyen de tests et qui définiraient le
propriétaire légitime de ces
renseignements9.
Haut de la page
Royaume-Uni
En 2001, le gouvernement du Royaume-Uni a annoncé
un moratoire de cinq ans sur l'utilisation des
empreintes génétiques par les compagnies
d'assurances, sauf si la valeur de la police est
élevée. Dans de tels cas, le comité
de la génétique et de l'assurance doit
approuver les tests. La décision a
été prise suite à des rapports
présentés au préalable par des
comités consultatifs et à des consultations
menées auprès du secteur des assurances10. L'organisme
GeneWatch U.K. a critiqué la nouvelle entente,
indiquant qu'elle constituait le premier pas d'une
démarche progressive du secteur des assurances pour
élargir le recours à des tests
génétiques malgré l'opposition du
grand public.
Haut de la page
États-Unis
En décembre 2000, le gouvernement américain
a adopté des règlements visant à
protéger la confidentialité des dossiers
médicaux. La Chambre des représentants et le
Sénat ont tenu des audiences en 2001 sur les moyens
d'empêcher la discrimination fondée sur
des renseignements génétiques.
L'American Medical Association a soutenu
l'adoption de mesures législatives
fédérales visant à abolir la
discrimination fondée sur des renseignements
génétiques.
En juillet 2001, le gouvernement américain a
adopté des lignes directrices concernant le
principe de la protection des renseignements personnels
énoncé dans la Health Insurance Portability
and Accountability Act de 1996. Certaines dispositions
visent à empêcher la discrimination de nature
génétique envers différents groupes,
mais les lignes directrices ne protègent pas la
population au chapitre de leur vie personnelle, ni les
travailleurs indépendants, contre les assureurs qui
divulguent des renseignements génétiques ou
qui réclament l'accès à de telles
données. Selon ces lignes directrices, les
chercheurs qui se servent de la banque nationale de tissus
doivent obtenir le consentement de toute personne
touchée lorsqu'ils utilisent des renseignements
qui la concernent, tels les antécédents
médicaux.
Haut de la page
-
3D) Brevetage et soins de santé
Le nombre de demandes de brevet qui relèvent de la
génétique a augmenté de façon
substantielle au Canada et à l'étranger.
Cette hausse a été
accélérée en partie par la
cartographie du génome humain. Plusieurs
organismes, tels l'Association médicale
mondiale, le Parlement européen et la British
Medical Association ont fait part de leurs
préoccupations à l'égard du
brevetage du vivant. L'Ontario a joint les rangs des
contestataires en août 2001, demandant aux
politiciens au pays et à l'étranger de
travailler de concert à trouver une solution qui
assurerait un équilibre entre les besoins des
entreprises de biotechnologie et ceux de la
société.
Le brevetage du vivant comporte plusieurs enjeux
complexes, mais le grand public et le gouvernement se
préoccupent surtout des restrictions en
matière d'accès aux tests visant
à déceler des prédispositions
à l'égard de maladies graves, ainsi que
des coûts que pourraient imposer les
détenteurs de brevets aux particuliers et aux
régimes provinciaux de soins de santé11. On a exprimé
des inquiétudes particulières à
l'égard des effets sur la population des pays
en développement. En outre, de nombreuses personnes
craignent que la recherche ne soit entravée par les
brevets relevant de la génétique, bien
qu'elles reconnaissent que ces brevets puissent
être nécessaires au recouvrement des frais de
recherche et de développement encourus par les
entreprises. Ces brevets pourraient en effet nuire au
travail des chercheurs du secteur médical, qui
seraient confrontés à de multiples brevets
ou qui devraient débourser des frais
considérables pour utiliser un gène.
En janvier 2001, le Patent and Trademark Office des
États-Unis a adopté de nouvelles lignes
directrices concernant le brevetage du vivant, obligeant
les entreprises à déterminer
l'utilisation précise d'un gène
avant de déposer une demande de brevet, afin
d'éviter les revendications frivoles. Pour
obtenir un brevet, les chercheurs doivent maintenant
expliquer la fonction du gène ù
c'est-à-dire indiquer une utilité
précise et substantiellement plausible ù
ainsi que son code chimique. On se contentait
antérieurement d'une description passablement
générale de l'utilité du
gène, ce qui permettait aux détenteurs de
brevet de revendiquer des droits même dans les cas
où la relation avec un éventuel traitement
médical se révélait très
mince.
Les enjeux liés au brevetage du vivant ont fait les
manchettes au Canada, en 2001, lorsque la
société américaine Myriad Genetics
Laboratories a demandé que tous les tests de
dépistage du cancer du sein fondés sur deux
gènes qu'elle avait brevetés ù
BRCA 1 et 2 ù soient obligatoirement
effectués dans ses propres laboratoires. La
société a annoncé son intention
d'intenter des poursuites contre les provinces qui
rembourseraient le coût des tests effectués
dans leurs propres hôpitaux ou laboratoires12. La Colombie-Britannique a
par la suite cessé d'assumer les frais des
tests. L'Ontario a toute-fois refusé de se
plier à cette demande, alléguant que les
services qu'offre la province n'enfreignent aucune
des revendications exposées dans le brevet que
détient Myriad13.
L'Ontario a soulevé la question du brevetage du
vivant lors de la Conférence des premiers ministres
en août 2001. Elle a invité les autres
provinces à tenir un débat national sur
plusieurs aspects de la génétique, notamment
sur le brevetage du vivant et son inci-dence sur les soins
de santé. Cette province s'est vu confier la
tâche de préparer un rapport sur les effets
du brevetage du génome humain. Ce dernier devrait
contenir des recommandations sur un éventail de
sujets touchant le génome humain, le brevetage du
vivant et l'incidence éventuelle de ces brevets
sur les soins de santé, la protection des
renseignements personnels et la discrimination.
Le coût des médicaments et des traitements
dans les pays en développement a aussi
suscité une attention considérable en 2001.
Le Programme des Nations Unies pour le
développement a abordé la question dans le
Rapport mondial sur le développement humain, un
compte rendu annuel qu'il a publié en juillet
2001. Ce rapport indiquait que les pays à faible
revenu n'ont pas les ressources financières
pour adopter et assurer le respect des lois visant
à protéger la propriété
intellectuelle. On y faisait aussi remarquer que les
coûts élevés liés au
règlement des litiges avec les entreprises qui
dominent le marché incitaient les pays en
développement à renoncer à leurs
droits légaux. Le rapport pressait les nations
industrialisées d'aider ces pays à cet
égard, notamment en les aidant à mettre en
oeuvre des mesures connexes découlant de
l'Accord sur les aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC).
L'attentat terroriste du 11 septembre, aux
États-Unis, a aussi soulevé la controverse
en ce qui a trait à la pertinence de respecter les
brevets en cas d'urgence touchant la santé
publique en général. Le Cipro, un
antibiotique produit par Bayer pour traiter
l'infection à l'anthrax, constituait un
exemple éloquent de cet enjeu. Le gouvernement
américain a convaincu cette société
de réduire le prix du Cipro afin de lui permettre
de constituer des réserves. Lors des rencontres de
l'Organisation mondiale du commerce, tenues au Qatar
en novembre 2001, les ministres du commerce ont convenu de
trouver un mécanisme qui permettrait aux pays de
déclarer plus facilement un état
d'urgence nationale justifiant de passer outre aux
droits que confèrent les brevets.
Onze interdictions proposées dans le projet
de loi
-
Le clonage d'un être humain
-
La modification génique de cellules germinales
(modifier le code génétique de
façon à ce que les modifications soient
transmises aux générations
subséquentes)
-
Le développement d'un embryon à
l'extérieur du corps d'une femme,
au-delà de la période de 14 jours
allouée
-
La production d'embryons à des fins de
recherche uniquement
-
La production d'un embryon à partir d'un
autre embryon ou d'un foetus
-
La transplantation de matériel de reproduction
animal dans des êtres humains
-
L'utilisation de matériel de reproduction
humain préalable-ment transplanté dans
des animaux
-
La présélection du sexe (c.-à-d.,
des mesures prises en vue d'accroître la
possibilité d'avoir un bébé du
sexe voulu)
-
La vente et l'achat d'embryons humains
-
L'achat, le troc ou l'échange de
gamètes humaines (sperme or ovules)
-
Les ententes relatives aux gros-sesses contre
rémunération
Haut de la page
-
3E) Techniques
génésiques
-
Projet de loi canadien sur les
techniques génésique
En mai 2001, le ministre de la Santé du
Canada a présenté un projet de loi
portant sur les techniques génésiques.
Le projet de loi nomme des techniques
génésiques qui seraient interdites
(voir l'encadré ci-contre) et celles
qu'on autoriserait, sous réserve de la
réglementation adoptée. La loi et ses
règlements d'application
régiraient en outre différents aspects
tels le consentement éclairé,
l'orientation et la sécurité des
laboratoires.
Le projet de loi, qui résulte de
consultations menées auprès des
Canadiens et des administrations provinciales et
territoriales, a été
déposé devant le Comité
permanent de la santé pour examen, de
même que pour permettre d'approfondir les
discussions avec la population canadienne.
Le rapport du Comité permanent de la
santé propose des mesures de contrôle
encore plus strictes que celles qui étaient
prévues par le projet de loi. Par exemple,
dans le projet de loi initial, une personne
autorisée pouvait rembourser un donneur de
sperme ou d'ovules pour toutes dépenses
encourues dans le cadre du
prélèvement, mais le Comité
permanent a proposé d'interdire toute
forme de remboursement. Ce dernier propose en outre
d'obliger les chercheurs à obtenir un
permis pour toute expérience
réalisée à l'aide
d'embryons humains qui n'ont pas
été utilisés après avoir
été produits dans le cadre d'un
traitement de stérilité, et de
n'accorder de tels permis que si le chercheur
peut démontrer que ces embryons humains sont
essentiels à la conduite de ses recherches.
Le gouvernement examine actuellement les
propositions du Comité permanent. Le
dépôt du projet de loi final devant la
Chambre des communes est prévu pour le
printemps 2002.
Haut de la page
-
Diagnostic
génétique pré-implantatoire
Le diagnostic de troubles génétiques
pré-implantatoire réfère
à des tests effectués sur des embryons
produits par fécondation in vitro afin de
s'assurer, chez les femmes qui présentent
un risque élevé de transmission
à leur progéniture d'un
état génétique particulier, que
l'embryon à transplanter est exempt du
caractère génétique en
question. On a eu recours au diagnostic de troubles
génétiques pré-implantatoire
dans le cas d'un couple du Royaume-Uni qui
voulait éviter que leur bébé ne
soit porteur du gène responsable du syndrome
d'immunodéficience combinée
aiguë, dont souffre leur fille
âgée de six ans, afin que ce
bébé puisse donner de la moelle
osseuse à des fins de transplantation. Dans
un autre cas, la Human Fertilisation and Embryology
Authority a créé un
précédent en permettant à un
couple de recourir à cette technique dans le
but de sélectionner des embryons, provenant
de donneurs, qui seraient susceptibles de produire
un enfant compatible sur le plan immunologique avec
leur fils atteint d'une maladie du sang
éventuellement mortelle. Dans les deux cas,
on a eu recours à cette technique à
des fins de prévention ou de traitement
d'une maladie, mais certains craignent que la
sélection génétique des
embryons ne soit utilisée pour produire des
« bébés conçus sur mesure
», qui seraient choisis en raison de
caractéristiques qui n'ont aucun rapport
avec une maladie ou un traitement14.
Le principe global adopté au Royaume-Uni par
la Human Fertilisation and Embryology Authority
bénéficie, pour l'instant du
moins, d'un soutien général. On y
trouve notamment des centres de délivrance
des permis visant les tests d'embryons à
des fins de détection d'un nombre
restreint d'états graves et
précis. La Human Genetics Commission a
indiqué qu'elle abordera en 2002 le
domaine plus large des tests
génétiques et des enjeux liés
à la reproduction.
Haut de la page
-
Autres réalisations
dans le domaine des techniques
génésiques
-
On a annoncé, en janvier 2001, la
naissance d'un primate transgénique
(un singe rhésus porteur d'un
gène responsable de la production
d'une protéine luminescente). Il
s'agissait d'un progrès
significatif sur le plan de la diversité
des animaux transgéniques pouvant servir
à la recherche.
-
Une trentaine d'enfants sont nés
grâce à l'application d'une
méthode pour traiter la
stérilité, qu'on appelle le
« transfert ooplasmique » (dont 15
enfants dans le cadre d'un seul et même
programme expérimental mené dans un
laboratoire du New Jersey). Cette méthode
consiste à injecter, dans un ovule de
femme stérile, une partie du contenu de
l'ovule d'une donneuse fertile et le
sperme nécessaire à la
fécondation. On a constaté que
certains enfants portent des gènes
provenant des trois adultes, ayant reçu de
l'ADN mitochondrial provenant de l'ovule
de la donneuse. Ces enfants constituent les
premiers cas d'altération
génétique germinale qui se
traduisent par la fécondation
d'enfants normaux.
-
Des chercheurs australiens ont annoncé
qu'ils avaient découvert un moyen de
féconder un ovule humain à
l'aide du matériel
génétique provenant de
n'importe quelle cellule de l'organisme.
Le groupe de scientifiques a réussi
à féconder des ovules de souris
à l'aide de cellules somatiques, dans
des cultures en laboratoire. Ce
n'était pas possible auparavant car
ces cellules possèdent un double de chaque
chromosome, contrairement aux cellules
spermatiques qui n'en contiennent qu'un
seul exemplaire. L'équipe a
utilisé des techniques de chimie pour
supprimer les doubles. Les chercheurs ne sauront
si les embryons sont viables que lorsqu'ils
les auront transférés dans des
mères porteuses, où ils pourront
poursuivre leur développement.
Haut de la page
-
3F) Oncosouris de Harvard, le
brevetage de formes de vie supérieures
-
L'université Harvard a
déposé une demande de brevet au
Canada, en 1985, relativement à
l'oncosouris. L'examinateur de brevets
d'invention a accordé un brevet à
l'université pour la méthode de
modification génétique qu'elle
utilisait, mais il a refusé d'accorder un
brevet pour la souris transgénique. Le
commissaire aux brevets a confirmé cette
décision, mais Harvard a interjeté
appel auprès de la Section de première
instance de la Cour fédérale.
-
La Section de première instance a maintenu la
décision de l'examinateur de brevets
d'invention et du commissaire aux brevets. Le
juge a statué qu'il ne fallait pas
élargir l'interprétation de la
définition d'une invention de
façon à ce qu'elle puisse
s'appliquer à des formes de vie
supérieures. Le juge a par conséquent
soutenu que ni l'oncosouris de Harvard, ni un
autre mammifère non humain et
transgénique semblable ne pouvait être
breveté au Canada. La cause a alors
été portée en appel devant la
Division d'appel de la Cour
fédérale.
-
En août 2000, la Division d'appel a conclu
qu'il fallait accorder un brevet à
l'université Harvard pour la
création de l'oncosouris. Elle a
statué que le libellé actuel de la Loi
sur les brevets reconnaît la
brevetabilité de mammifères non
humains qui ont été modifiés
génétiquement pour utilisation dans le
cadre d'études sur la
cancérogénicité.
-
En septembre 2000, le CCCB a présenté
un mémoire consultatif au CCMB, dans lequel
il faisait valoir qu'il revenait au Parlement,
et non aux instances judiciaires, de
déterminer la politique du Canada en
matière de brevetage des formes de vie
supérieures15.
-
En octobre 2000, des avocats du gouvernement qui
représentent le commissaire aux brevets ont
déposé une requête en
autorisation d'appel devant la Cour
suprême du Canada. Celle-ci a accepté
d'entendre la cause au printemps 2002.
-
En Europe, où un brevet a été
accordé à Harvard pour son oncosouris,
une opposition a été
présentée à l'Office
européen des brevets16. La Division des
oppositions de l'Office européen des
brevets a confirmé la délivrance du
brevet, mais sous une forme modifiée,
statuant que le brevet se limite aux rongeurs
transgéniques porteurs d'un gène
de cancer supplémentaire.
Haut de la page
-
3G) Xénotransplantation
La recherche se poursuit dans le domaine de la
xénotransplantation, et des progrès ont
été accomplis en 200117, mais c'est sur la
scène de la politique publique qu'on a
observé la plupart des événements
dans ce domaine.
Canada
En 2001, l'Association canadienne de santé
publique a mené des consultations au Canada,
grâce à des fonds alloués par
Santé Canada. L'Association devrait
présenter un rapport au gouvernement en 2002,
lequel recommandera essentiellement que le Canada
s'abstienne de faire tout essai clinique de
xénotransplantation, car il reste des questions
cruciales à résoudre sur le plan de la
sécurité.
Royaume-Uni
La Xenotransplantation Interim Regulatory Authority du
Royaume-Uni, créée par le gouvernement pour
assurer le contrôle de la recherche dans le domaine
des transplantations qui mettent en cause des animaux et
des humains, a déposé son troisième
rapport en février 2001. Ce rapport indiquait que
la xénotransplantation n'avait pas
été à la hauteur des attentes
suscitées et qu'il pourrait n'être
jamais possible de protéger le public contre le
danger d'infection par des virus d'origine
animale. Selon les auteurs, des techniques plus
sécuritaires, comme celles qui se fondent sur la
recherche menée sur des cellules souches
prélevées sur des embryons humains,
pourraient à la longue se révéler
plus avantageuses.
États-Unis
Le gouvernement américain a adopté des
lignes directrices finales à l'intention des
chercheurs en xénotransplantation, afin de
réduire le risque que des patients soient
involontairement exposés à des maladies
animales graves. Ces lignes directrices incitent les
chercheurs à réduire le risque de maladie en
adoptant des mesures à cet égard au cours de
la période d'élevage des animaux
donneurs18. En outre,
on devrait surveiller la santé des êtres
humains qui reçoivent un xénotransplant,
pendant tout le reste de leur vie, en vue de
déceler toute maladie d'origine animale,
même dans les cas où l'organe ou le tissu
transplanté a été retiré.
Elles obligent les commanditaires des recherches à
conserver pendant au moins 50 ans les
prélèvements tissulaires des humains et des
animaux en cause, afin que les chercheurs soient en mesure
de retracer les origines des maladies animales qui
pourraient se manifester graduellement chez
l'être humain.
L'American Medical Association a aussi
recommandé qu'on assure le suivi des patients
qui reçoivent des tissus ou des organes provenant
d'animaux, pour tout le reste de leur vie, même
dans les cas où l'organe transplanté a
été retiré. Elle a en outre
recommandé d'interdire, aux enfants et aux
adultes dans l'incapacité de décider,
toute participation à des essais cliniques,
à moins qu'ils ne soient en phase terminale et
qu'il n'y ait aucune solution de remplacement.
La Food and Drug Administration a proposé une
règle visant à rendre accessible au public
les renseignements concernant chacun des nouveaux essais
cliniques ou chaque essai en cours qui sont liés
à la xénotransplantation ou à la
thérapie génique. Aux termes de cette
règle, la Food and Drug Administration rendrait
accessible l'information sur la plupart des plans
d'études, de même que les renseignements
relatifs à la sécurité qui sont en
jeu dans ce genre d'études. Elle veillerait
toutefois à ne pas divulguer de renseignements
commerciaux confidentiels, ni d'information
personnelle concernant les participants aux
études19.
Scène internationale
Des scientifiques mandatés par la
Société internationale pour la
transplantation coeurpoumon ont diffusé les
résultats de leur examen en décembre 2000.
Ceux-ci indiquaient que les essais cliniques de
xénotransplantation menés sur des
êtres humains ne seraient justifiables que dans les
cas où les risques de propagation à
l'humain d'un virus d'origine animale sont
minces. Ils soulignaient toutefois que les chercheurs
devaient d'abord trouver une méthode permettant
de régler le problème du rejet des organes
de porc par le corps humain.
Haut de la page
-
3H) Biotechnologie agricole et
environnementale
-
Biotechnologie agricole
Les agriculteurs continuent d'utiliser, dans
leur exploitation de petite ou de grande taille, des
graines qui sont génétiquement
modifiées, pendant que les opposants et les
partisans de la biotechnologie agricole poursuivent
leurs débats sur les avantages et les risques
relatifs de ces pratiques. Selon les estimations, la
superficie de terres ensemencées avec de
telles cultures devait atteindre 50 millions
d'hectares à la fin de 2001, soit une
augmentation de 10 p. 100 par rapport à 2000
et une croissance par un facteur de 30 depuis 1996,
année ou la première
variété GM a été mise en
culture20.
La modification des obtentions
végétales en vue de les rendre
davantage résistantes aux virus et aux
insectes, ou encore d'augmenter leur
tolérance à un herbicide constituait
la première étape de la biotechnologie
agricole fondée sur l'ADN
recombiné. Plusieurs progrès de ce
genre ont été rapportés en 2001
:
-
On prévoit que la cartographie du
génome du riz permettra de mettre au point
des cultivars dont le rendement par superficie
ensemencée, la résistance aux
ravageurs et la valeur nutritive seront
supérieurs.
-
On a eu recours pour la première fois au
« silençage génique »
pour développer une culture
résistante à une maladie
d'origine bactériologique (dans ce
cas-ci, on a modifié des arbres et des
vignes pour les rendre résistants à
la maladie de la galle du collet, une pathologie
qui touche de nombreux arbres fruitiers et
à noix vivaces).
-
On a créé des cultivars de
blé tolérants à
l'aluminium pour en permettre la culture dans
des sols pauvres et acides.
-
Une étude menée pendant six ans par
des scientifiques de l'université de
Georgie et par des chercheurs israéliens a
jeté les bases de variétés
de coton capables d'utiliser l'eau de
façon plus efficace, donc mieux
adaptées à la culture dans un
milieu semi aride21.
A/F Protein, une société
américaine membre du groupe Aqua Bounty Farms
du Canada Atlantique, a demandé à la
Food and Drug Administration d'approuver un
saumon transgénique dans lequel elle a
introduit un gène responsable de la
production d'une hormone de croissance.
L'approbation par l'organisme de
réglementation dépendra de la
capacité de l'entreprise de
démontrer de façon rigoureuse la
salubrité du saumon GM. L'entreprise a
déclaré que ses saumons peuvent
croître de quatre à six fois plus
rapidement que les saumons non modifiés.
C'est essentiellement la production
agroalimentaire qui a tiré parti
jusqu'à maintenant des progrès
réalisés en biotechnologie agricole,
mais les prochaines découvertes dans le
domaine des cultures GM pourraient avoir des
applications dans le domaine de la santé. Des
cultures seraient alors génétiquement
modifiées afin d'obtenir de nouvelles
caractéristiques sur le plan nutritif (p.
ex., plus de vitamines) ou d'obtenir des
cultures qui peuvent faire office de laboratoire
pour la fabrication de produits pharmaceutiques ou
servir de support pour le transport de vaccins. Par
exemple, des scientifiques d'Agriculture et
Agroalimentaire Canada ont démontré
qu'il était possible de modifier un plant
de tabac pour lui faire produire un
immunorégulateur (interleukin-10) qui fait
actuellement l'objet d'essais cliniques
visant à mesurer son efficacité contre
la maladie de Crohn.
Le Canada et d'autres pays entreprennent des
études visant à évaluer les
avantages et les risques des progrès en
biotechnologie agricole. Voici quelques-uns des
événements qui ont retenu
l'attention en 2001.
Haut de la page
Canada
Le Canada a annoncé qu'il permettait la
mise à l'essai de cultivars de blé
GM dans les champs. Il s'agit du premier pays
à autoriser de tels essais. On prévoit
obtenir des variétés de blé qui
seront plus tolérantes aux herbicides et qui
permettront aux producteurs d'accroître le
rendement à l'hectare et de
réduire les coûts lorsqu'elles
seront commercialisées. Un groupe
d'organismes s'est adressé par
écrit au premier ministre du Canada, lui
demandant de résilier l'approbation des
essais portant sur le blé GM
jusqu'à ce que les préoccupations
des agriculteurs, des consommateurs et des acheteurs
aient été abordées. Cette
demande a reçu le soutien de plus de 210
associations sectorielles, administrations locales
et groupes de citoyens d'un bout à
l'autre du pays, ainsi que de 50 experts et
chercheurs canadiens et de 60 organismes
internationaux. Les raisons invoquées pour
justifier le retrait de l'approbation variaient
toutefois de façon substantielle d'un
groupe d'intérêt à un autre.
Des études publiées par
l'université de la Saskatchewan viendront
éclairer le débat en cours sur cette
question.
La perte de marchés pour le blé non GM
constitue un enjeu important. Certains États
américains ont interdit la vente de
blé GM sur leur territoire et des recours
juridiques ont été intentés
dans d'autres États en faveur d'un
telle interdiction.
En février 2001, le Groupe d'experts sur
l'avenir de la biotechnologie alimentaire, de la
Société royale du Canada, a
publié son rapport sur la capacité
scientifique du système de
réglementation canadien des aliments GM22. Le rapport
contenait une série exhaustive de
recommandations sur les principes, de même que
sur les processus scientifiques et technologiques
qui sous-tendent la réglementation actuelle
de la biotechnologie agricole, ainsi que sur les
changements nécessaires en vue de faire face
à l'évolution future.
Le gouvernement a répondu au rapport, en
novembre 2001, en annonçant un plan
d'action dans lequel on aborde sept aspects de
la question23. Ce
plan présentait un survol des
activités réalisées par le
gouvernement pour aborder ces aspects et celles qui
en sont rendues à l'étape de la
planification. Le gouvernement a fait remarquer
qu'il intégrerait les recommandations du
Groupe d'experts et les résultats
d'autres travaux en cours, tels le rapport final
du CCCB sur les aliments GM et les travaux du
Comité sur l'étiquetage volontaire
de l'Office des normes générales
du Canada et ceux connexes du Comité
permanent de la Chambre des communes sur la
santé. Le Sierra Club a diffusé un
communiqué de presse à la suite de la
publication du plan d'action gouvernemental,
alléguant que le gouvernement n'avait pas
« bien pondéré le contenu des
recommandations ». Il demandait un moratoire
sur l'approbation de toute nouvelle culture et
de tout nouvel aliment issus du génie
génétique, ainsi qu'un examen
public des produits existants.
En mars 2001, la Cour fédérale du
Canada a statué que l'agriculteur Percy
Schmeiser, de la Saskatchewan, avait sciemment mis
en culture la variété de canola
Roundup Ready, de la société Monsanto,
sans avoir obtenu la permission de celle-ci,
reconnaissant le producteur coupable de
contrefaçon de brevet. M. Schmeiser a fait
valoir que les semences avaient été
transportées dans ses champs par le vent, des
abeilles ou des camions qui circulent sur la route
et qu'elles avaient contaminé ses propres
cultures. Monsanto a affirmé que
l'agriculteur était au courant de la
présence du canola Roundup Ready sur ses
terres et qu'il a profité des semences
pour cultiver l'oléagineux
jusqu'à maturité sans acquitter
les redevances dues à Monsanto. M. Schmeiser
a déposé un avis d'appel en juin
2001.
Haut de la page
États-Unis
La Food and Drug Administration a proposé des
règles impératives pour régir
les cultures issues du génie
génétique, mais a laissé aux
fabricants le soin de décider s'il
convenait d'indiquer ou non sur les
étiquettes qu'il s'agit
d'aliments GM. Elle a élaboré ces
règles après avoir tenu trois
audiences publiques et étudié plus de
50 000 commentaires formulés par
écrit. La proposition de la Food and Drug
Administration comporte deux volets. Le premier
demande aux entreprises de fournir à la Food
and Drug Administration des données relatives
à l'innocuité, au moins 120 jours
avant de mettre en marché un nouvel aliment
GM. Le deuxième volet concerne les lignes
directrices en matière
d'étiquetage volontaire, notamment une
liste de mots autorisés et de mots interdits
pour la description des cultures issues du
génie génétique.
La Environmental Protection Agency (EPA) a
annoncé qu'après un an
d'examen, elle avait levé
l'interdiction d'ensemencer des cultivars de
maïs Bt à des fins commer-ciales. Ce
maïs avait retenu l'attention en 1999
lorsque des tests de laboratoire avaient
démontré que les larves de monarque
étaient endommagées lorsqu'elles
ne se nour-rissaient que de feuilles
d'asclépiades imprégnées de
pollen de maïs Bt. L'EPA a toute-fois
conclu, après des études
supplémentaires, que le maïs Bt ne
représentait pas, de fait, un risque pour les
populations de monarque24.
Haut de la page
Nouvelle-Zélande
Le gouvernement néo-zélandais a
annoncé, en octobre 2001, qu'il
adopterait une loi visant à interdire pendant
deux autres années l'introduction
d'organismes GM dans l'environnement
à une échelle commerciale, mais
qu'il lèverait l'interdiction en
vigueur depuis 16 mois relativement à la mise
à l'essai des organismes dans les champs.
La levée de l'interdiction
s'accompagnerait de nouvelles règles
visant à assurer que le matériel
utilisé dans le cadre des recherches est par
la suite détruit ou placé sous bonne
garde. L'annonce du gouvernement a fait suite
à la tenue d'une commission
d'enquête sur les organismes GM, dont les
travaux se sont terminés en juin 2001.
Haut de la page
Inde
Une dépêche de Reuter a cité un
fonctionnaire indien qui a déclaré que
son pays allait permettre pour la première
fois, à compter de mars 2002, la production
commerciale d'un cultivar GM. Ce fonctionnaire a
indiqué que la première approbation
portera probablement sur une variété
de coton qui a fait l'objet de modifications
pour la rendre résistante au ver de la
capsule du coton.
Haut de la page
Programme des Nations Unies pour le
développement
Le Programme des Nations Unies pour le
développement a indiqué dans le
Rapport mondial sur le développement humain,
compte rendu annuel qu'il a publié en
juillet 2001, que la biotechnologie, de même
que les technologies de l'information et les
télécommunications, pouvaient
contribuer de façon substantielle à
réduire la pauvreté dans le monde.
Tout en reconnaissant qu'il fallait tenir compte
des risques pour l'environnement et la
santé, les auteurs du rapport font valoir que
les pays en développement pourraient tirer
des avantages majeurs des cultures, aliments et
autres organismes GM. C'est pourquoi ils
pressent les gouvernements d'investir davantage
dans la R-D en biotechnologie, afin d'aider les
pays moins nantis à répondre à
leurs besoins en matière agricole. Ils font
remarquer que les problèmes liés
à la biotechnologie et à la
salubrité des aliments résultent
souvent de politiques inefficaces, de
règlements inadéquats et du manque de
transparence ù des défis qui peuvent
se révéler particulièrement
sérieux dans des pays en développement
ù et ils incitent fortement les nations
industrialisées à aider leurs
contreparties à cet égard. Les auteurs
soulignent que les débats liés
à la biotechnologie aux États-Unis et
en Europe ne tiennent pas compte des besoins et des
préoccupations des pays en
développement. Finalement, ils demandent que
l'on approfondisse les recherches sur les effets
à long terme des organismes GM et plaident en
faveur d'un étiquetage des produits GM.
Haut de la page
-
Étiquetage
En août 2001, quelque 28 pays et l'Union
européenne, qui comprend 15 membres, avaient
adopté une politique en matière
d'étiquetage des aliments GM ou avaient
annoncé leur intention de le faire.
D'autres pays, tels la Turquie,
l'Éthiopie et Singapour, ont
manifesté de l'intérêt ou
des préoccupations à
l'égard des aliments GM, mais
n'avaient toujours pas indiqué, en
août 2001, s'ils allaient ou non imposer
des règles concernant
l'étiquetage. Quatre pays (Canada,
États-Unis, Argentine et Hong Kong) ont
adopté une stratégie fondée sur
l'étiquetage volontaire (ou envisagent de
le faire), alors que 22 pays et l'Union
européenne ont adopté un régime
d'étiquetage obligatoire (ou ont
annoncé leur intention de le faire).
Canada
Le 17 octobre 2001, le Parlement a rejeté un
projet de loi privé qui aurait rendu
obligatoire l'étiquetage des produits GM
au Canada. Les principaux ministres du Cabinet
avaient déjà demandé au
Comité permanent de la santé
d'étudier la question et de tenir des
audiences publiques à ce sujet. Le
début des audiences a été
fixé à février 2002.
L'Office des normes générales du
Canada et le Conseil canadien de la distribution
alimentaire se penchent depuis deux ans sur des
normes d'étiquetage volontaire, mais ils
n'ont pas encore formulé de
recommandation finale. Le Groupe d'experts de la
Société royale du Canada a aussi
étudié la question. Ses membres en
sont arrivés à la conclusion que les
aliments GM ne soulevaient aucun problème de
nature scientifique non couvert par les exigences
existantes en matière d'étiquetage
ù en cas de présence d'un aliment
allergène ou d'un autre risque pour la
santé, ou d'une modification
substantielle de la composition ou de la valeur
nutritive d'un aliment. Le CCCB recommande, dans
son rapport provisoire sur la réglementation
des aliments GM, un régime
d'étiquetage volontaire, faisant
remarquer que l'étiquetage est
déjà obligatoire dans le cas
d'aliments qui contiennent des
ingrédients pouvant constituer un risque pour
la santé.
Japon
Le gouvernement japonais a annoncé, en
novembre 2001, qu'il avait entrepris
d'élaborer un système pour
étiqueter de façon numérique
chaque emballage de boeuf, afin d'indiquer le
lieu de naissance de l'animal et
l'exploitation agricole où il a
été élevé.
L'adoption d'un système de
traçabilité vise à redonner
confiance au public à la suite de la
découverte, en septembre, d'un premier
cas de maladie de la vache folle. Le gouvernement
créera un groupe de travail comprenant des
universitaires et des fonctionnaires du
ministère de la Santé pour discuter
des détails.
Haut de la page
-
Biotechnologie
environnementale
On peut modifier les plantes et les animaux pour
qu'ils servent de biocapteurs, afin de
détecter ou de surveiller les produits
dangereux dans l'environnement. Ainsi, on a
modifié des bactéries pour
qu'elles soient sensibles au TNT, ce qui
pourrait les rendre utiles pour effectuer des
tâches comme la détection des mines
terrestres. À plus long terme, on envisage la
culture de plantes GM qui pourraient nettoyer des
sites contaminés et pollués comme les
mines, ce qui permettrait d'obtenir des sols, de
l'eau et de l'air plus sains. On
améliore l'aptitude naturelle qu'ont
certaines variétés de plantes à
absorber et à emmagasiner des substances
dangereuses et toxiques dans l'espoir de les
utiliser un jour pour nettoyer les marées
noires et les déversements de produits
chimiques.
Des chercheurs de l'université de Guelph
ont mis au point une lignée de porcs
transgéniques sous la marque de commerce
EnviropigMC qui utilisent de façon
plus efficace le phosphore provenant des plantes.
Grâce à cette nouvelle
caractéristique des EnviropigMC,
la réduction de la teneur en phosphore du
fumier qu'ils produisent peut atteindre 75 p.
100. Comme ce fumier contient moins de phosphate, il
convient mieux à un épandage
répétitif prolongé sur des
terres agricoles; la pollution éventuelle de
l'environnement s'en trouve donc
réduite.
Certains spécialistes soulignent que la
biotechnologie peut aider à réduire
les changements climatiques. Des participants
à un atelier organisé par le
département américain de
l'énergie, en juin 2001, ont
trouvé trois applications de la
biotechnologie qui pourraient aider à
réduire les gaz à effet de serre : la
capture du carbone en utilisant des microbes et des
plantes, l'utilisation de la biomasse pour la
production de carburant et l'utilisation de
processus biologiques pour produire des carburants
plus propres ayant un contenu
énergétique plus élevé.
Haut de la page
-
Secteur canadien de la biotechnologie25
En 1999, les recettes du secteur de la biotechnologie au Canada
ont atteint près de 2 milliards de dollars, dont 718
millions provenant des exportations. Selon les
prévisions, ces revenus devraient dépasser les 5
milliards de dollars en 2002. Chaque région du pays
participe à la croissance du secteur de la
biotechnologie, qui emploie près de 7 700 personnes,
généralement dans des postes de haut niveau.
Avec quelque 358 entreprises, la plupart étant de petite
taille, le Canada compte plus d'entreprises de
biotechnologie par habitant que tout autre pays. Il se place
également deuxième, derrière les
États-Unis, en ce qui concerne le nombre
d'entreprises; troisième pour les recettes,
derrière les États-Unis et le Royaume-Uni; et
premier en ce qui a trait au budget consacré à la
R-D par employé26.
Le domaine de la santé continue de dominer le secteur
avec 42 p. 100 des entre-prises, suivi de l'agriculture (25
p. 100), de l'environnement (10 p. 100), de la
transformation des aliments (8 p. 100), de la bio-informatique
(5 p. 100), des ressources naturelles (5 p. 100) et de
l'aquiculture (4 p. 100).
Croissance dans le secteur de la biotechnologie au
Canada, 1997-1999
|
1997
|
1999
|
Augmentation (en %)
|
Nombre d'emplois
|
9,824
|
7,695
|
-22
|
Recettes
|
813 millions $
|
1,948 millions $
|
140
|
Dépenses en R-D
|
494 millions $
|
827 millions $
|
67
|
Nombre d'entreprises
|
282
|
358
|
27
|
Exportations
|
413 millions $
|
718 millions $
|
74
|
Importations
|
S.O.
|
234 millions $
|
|
Pendant la période allant de 1997 à 2000, le
gouvernement fédéral a considérablement
accru ses dépenses de R-D, qui ont atteint 380 millions
de dollars en 1999-2000.
Les entreprises axées sur les sciences et celles qui
oeuvrent essentiellement en biotechnologie sont largement
réparties dans tout le pays. Le Québec,
l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique sont
particulièrement forts dans le secteur des soins de
santé. La Saskatchewan est un chef de file en
biotechnologie agricole. Les provinces de l'Atlantique
excellent en aquiculture, en foresterie et en matière de
biodiversité.
Haut de la page
-
Regard sur l'avenir
Le CCCB a effectué beaucoup de travail au cours de la
période couverte par le présent rapport afin de
faire avancer ses activités générales et
ses deux projets prioritaires spéciaux. Ce travail
reposait sur la base établie l'année
précédente, lorsque les membres du CCCB se sont
rencontrés pour la première fois et ont
formulé leur plan de programme.
Au cours des prochains mois, le CCCB prévoit publier ses
rapports et recommandations finaux sur la réglementation
des aliments GM et autres aliments nouveaux, et sur le brevetage
des formes de vie supérieures. Ces deux rapports seront
présentés au CCMB au printemps 2002. Comme ces
deux projets spéciaux tirent à leur fin, le CCCB
évaluera d'autres sujets qui demandent une attention
spéciale et en choisira qu'il traitera comme projets
spéciaux. Le CCCB poursuivra aussi son travail avec les
parties intéressées, afin de tester auprès
d'elles l'utilisation d'un cadre
d'acceptabilité comme moyen de faciliter des
discussions avec le public au sujet de
l'acceptabilité de divers aliments GM (et autres
nouveaux aliments).
Le CCCB continuera à surveiller les actualités de
nature scientifique, politique et autres au Canada et ailleurs,
afin de tenir le gouvernement au courant des plus récents
progrès en matière de biotechnologie et de leurs
répercussions possibles pour le Canada et les Canadiens.
Il poursuivra également ses activités de
communications et d'extension dans le but
d'élargir ses partenariats et de toucher le plus
grand nombre possible de Canadiens.
L'avancement du secteur de la biotechnologie s'est
révélé remarquable en 2001, et les pays ont
fait des progrès importants pour traiter des incidences
connexes, mais la majorité des grandes questions
continuent à évoluer. Au Canada, il s'agit
notamment de l'étiquetage des aliments GM, des
répercussions du projet de loi sur les techniques
génésiques qui sera bientôt adopté,
de l'incidence sur le système de soins de
santé des brevets qui relèvent de la
biotechnologie, des questions relatives à la protection
des renseignements personnels, de la décision prochaine
de la Cour suprême du Canada à propos du brevetage
de l'oncosouris, et une foule d'autres questions dans le
domaine de la biotechnologie agricole et de ses incidences sur
la santé des humains et des animaux, ainsi que sur
l'environnement.
La biotechnologie étant largement reconnue comme faisant
partie des principaux moteurs technologiques de l'innovation
économique et industrielle, l'évolution
continuelle du Programme d'innovation du gouvernement aura
forcément un effet direct ou contextuel sur le secteur de
la biotechnologie. Cela montre que les années à
venir seront pleines de sujets intéressants et importants
à inscrire à l'ordre du jour des travaux du
CCCB.
Haut de la page
-
Annexes
-
Glossaire
Acide ribonucléique (ARN) : Longue
chaîne d'acide nucléique qui ne comporte
habituellement qu'un seul brin. L'ARN sert
essentiellement à la synthèse des
protéines dans la cellule et, plus
généralement, au processus d'expression
et d'inhibition de l'information
héréditaire.
Aliment nouveau : Tout produit
végétal ou animal créé pour
servir d'aliment, mais qui ne présente pas
d'antécédents d'innocuité
suffisants comme aliment, ou qui a été
fabriqué, conservé ou conditionné au
moyen d'un procédé qui n'a pas
été appliqué auparavant à cet
aliment et qui modifie significativement les
propriétés de l'aliment; ou aliment
dérivé d'une plante, d'un animal ou
d'un micro-organisme qui a été
génétiquement modifié et qui
diffère sensiblement de sa forme non
modifiée.
Biotechnologie : Domaine du savoir
technique concernant les organismes vivants ou leurs
constituants. L'expression « biotechnologie
appliquée » englobe les aspects de la
biotechnologie qui touchent à la fabrication de
produits et à la réalisation de
procédés à des fins sociales,
scientifiques ou économiques. La biotechnologie
moderne s'intéresse surtout aux techniques de
manipulation des tissus, des cellules et de leurs
structures internes, ainsi que des molécules
biologiques (y compris l'ADN).
Brevet : Droit d'empêcher un
tiers de fabriquer, de construire, d'utiliser ou de
vendre une invention nouvelle, utile et non
évidente, pendant les 20 ans (au Canada) qui
suivent la date de dépôt de la demande de
brevet.
Carte génomique : Description de
l'ordre et de l'espacement des gènes
présents dans tous les chromosomes d'un
organisme.
Cellules somatiques : Cellules de
l'organisme qui composent les tissus et les organes
autres que les cellules germinales (spermatozoïdes et
ovules ou leurs précurseurs), qui servent à
la reproduction.
Cellules souches embryonnaires : Cellules
souches présentes dans l'embryon humain et dans
les cellules germinales d'un foetus.
Clone : Groupe de gènes, de
cellules ou d'organismes dérivés
d'un ancêtre commun. Comme il n'est pas issu
de la recombinaison du matériel
génétique (comme dans la reproduction
sexuée), le clone est génétiquement
identique à son parent.
Formes de vie supérieures : Tous
les organismes vivants qui sont formés de plus
d'une cellule. Ce groupe comprend les plantes, les
semences, les animaux et les êtres humains.
Gène : Segment d'une
molécule d'ADN, composé de
séquences linéaires de quatre
molécules (bases), qui transporte l'information
structurelle nécessaire à la fabrication des
protéines. Le génome humain compte plus de
trois milliards de ce type de bases.
Génie génétique :
Insertion, retrait ou modification d'un gène ou
d'une séquence d'ADN d'un animal,
d'une plante, d'une bactérie ou d'un
autre organisme dans le but de créer des organismes
qui présentent des caractères particuliers.
Génome : Ensemble des gènes
d'un organisme.
Génomique : Étude des
mécanismes de structuration, de stockage,
d'expression et de modification de l'information
génétique.
Modification génétique :
Génie génétique et autres
méthodes utilisées pour susciter des
mutations, notamment l'exposition à des
produits chimiques ou à certains rayonnements.
Oncosouris de Harvard : Animal qui a
été génétiquement
modifié afin de présenter une
vulnérabilité nettement plus
élevée à l'apparition d'un
cancer et qui est d'une grande utilité pour la
recherche sur le cancer.
Organisme transgénique : Plante,
semence ou animal dans lequel du matériel
génétique d'une plante, d'une
semence ou d'un animal non apparenté, souvent
d'une autre espèce, a été
inséré.
Projet du génome humain :
Regroupement public de chercheurs internationaux,
créé dans les années 1990, en vue de
réaliser la cartographie du génome humain.
Protéomique : Étude des
liens structuraux et fonctionnels entre les
protéines et les gènes qui sont responsables
de leur synthèse.
Thérapie génique : Forme
expérimentale de traitement qui implique la
substitution de gènes normaux aux gènes
défectueux ou manquants. L'insertion
génique s'effectue à
l'intérieur de l'organisme vivant ou dans
des cellules qui sont extraites de l'organisme et qui
y sont ensuite réinsérées.
Totipotent : Dont le potentiel sur le
plan du développement n'est pas fixé;
doté de plasticité sur le plan du
développement.
Xénotransplantation :
Transplantation de cellules, de tissus et d'organes
d'une espèce à l'autre.
Haut de la page
-
Mémoire consultatif sur les
cellules souches
15 janvier 2001
Mémoire consultatif du Comité consultatif
canadien de la biotechnologie
Cellules souches : possibilités et défis
Information générale
L'expression « cellules souches »
désigne les cellules présentes dans les
tissus animaux et humains qui sont non spécifiques
ou non différenciées, mais qui peuvent se
transformer en types de cellules «
différenciées » dotées de
caractéristiques structurelles et fonctionnelles
particulières (p. ex., les cellules osseuses, les
cellules musculaires et les cellules nerveuses). Les
cellules non différenciées de l'embryon
au stade précoce sont les exemples les mieux connus
de cellules souches. Ces cellules existent
également dans les tissus adultes et on peut faire
en sorte que certaines cellules adultes
différenciées se comportent comme des
cellules souches27.
Deux progrès récents dans la biologie des
cellules souches ont suscité à la fois de
l'enthousiasme et de l'inquiétude. Il
s'agit, d'une part, de la démonstration que
les cellules souches totipotentes peuvent être
isolées et cultivées à partir de
tissus embryonnaires ou foetaux, et, d'autre part, des
percées selon lesquelles les cellules embryonnaires
provenant de tissus adultes peuvent se transformer en
cellules possédant un éventail de
caractéristiques particulières plus
varié qu'on le croyait. Ces deux
découvertes pourraient bien donner lieu à
diverses applications cliniques, comme les
thérapies de remplacement de tissus, dans les
domaines où elles étaient inexistantes
auparavant, et des approches plus efficaces lorsque les
méthodes en place sont utilisées de
façon restreinte en raison de complications comme
le rejet de tissus.
Les répercussions de ces progrès sur la
politique gouvernementale sont plus prononcées dans
le cas des cellules embryonnaires en raison de la
provenance de ces cellules et des interdictions implicites
ou explicites de la recherche faisant appel à des
embryons humains et des tissus foetaux maintenant en place
dans de nombreux pays. Il faut donc se demander si ces
progrès devraient donner lieu à un
réexamen des interdictions en place et, en
particulier, s'il faudrait se doter de nouvelles
politiques ou directives en ce qui concerne la recherche
sur les cellules embryonnaires28. La réponse à
cette question pourrait varier d'un pays à
l'autre selon les politiques et pratiques en vigueur.
Haut de la page
Faits nouveaux en matière de politiques
À la lumière du grand potentiel de recherche
sur les cellules souches et de ses répercussions
sur le plan éthique, des groupes d'experts des
États-Unis et du Royaume-Uni ont examiné la
question et produit des rapports afin d'orienter
l'élaboration de politiques. Les deux groupes
ont recommandé que la recherche sur ces cellules ne
soit pas interdite, sous réserve de conditions qui
reflètent les différences dans les
considérations sociales et éthiques
applicables aux divers modes de dérivation des
cellules souches. Cependant, par suite de ces rapports,
les deux pays ont mis en oeuvre des initiatives
stratégiques particulières fort
différentes. Ces initiatives et celles
menées dans d'autres pays sont décrites
dans un document préparé pour le CCCB par
Mme Lori Knowles du Hastings Center et joint au
présent mémoire29.
Au Canada, les recommandations sur les techniques de
reproduction assistée formulées dans le
Rapport de la Commission royale sur les nouvelles
techniques de reproduction (1993) peuvent être
interprétées comme se rapportant à la
recherche sur les cellules souches. Cependant, ni ces
recommandations ni le moratoire volontaire sur certaines
techniques de reproduction demandé par le ministre
de la Santé en 1995 n'ont force de loi. Le
projet de loi C-47 (Loi sur les techniques de reproduction
humaine et de manipulation génétique), qui
est mort au Feuilleton en avril 1997, renfermait des
dispositions ayant trait à la recherche sur les
embryons. Cependant, ce projet de loi
précédait les découvertes
récentes ayant trait aux cellules souches, tout
comme l'Énoncé de politique des trois
Conseils : Éthique de la recherche avec des
êtres humains publié en 1998. On n'a donc
pas encore déterminé si les lignes
directrices en vigueur au Canada relativement à la
recherche sur les embryons et les foetus devraient
être révisées ou
étoffées à la lumière des
récents progrès scientifiques.
Haut de la page
Le CCCB et les cellules souches
Le programme prévu du CCCB comprend un projet
spécial sur le recours aux applications nouvelles
basées sur la génétique. Ce projet
porte sur des sujets comme le clonage humain, les cellules
souches, la xénotransplantation et la
thérapie génique. Étant donné
la rapidité des nouveaux progrès, les
éventuels bienfaits thérapeutiques qui
peuvent en découler et les problèmes
éthiques profonds que soulèvent certaines
applications de la recherche sur les cellules souches, le
CCCB est en voie de faire avancer une partie du travail
prévu dans cet important domaine. Ceci pourrait
inclure des études sur les aspects éthiques,
juridiques et développementaux de la recherche sur
les cellules souches en tenant compte de la situation
d'autres pays, l'accent étant toutefois mis
tout spécialement sur le contexte juridique,
réglementaire et politique du Canada.
Le CCCB compte des membres qui s'intéressent de
près à certains aspects importants de la
recherche sur les cellules souches et à ses
applications éventuelles et qui sont
spécialisés dans ces domaines. Ces membres
entretiennent des liens avec d'autres groupes qui
entreprennent ou envisagent des travaux dans ce domaine,
ce qui accroît les possibilités de
collaboration productive. Par ailleurs, le CCCB fera appel
à d'autres experts soit pour entreprendre des
études spécialisées ou pour les faire
siéger au Comité directeur de projet du
CCCB. Dans un premier temps, le CCCB a demandé
à Mme Lori Knowles, directrice de la recherche et
de la vulgarisation au Hastings Center, de préparer
une analyse des politiques en évolution, dans
divers pays, sur la dérivation et l'utilisation
de cellules souches30.
L'un des rôles les plus importants du CCCB
ù et un volet clé de son mandat ù
consiste à servir de tribune pour informer les
Canadiens sur les importants progrès de la
biotechnologie ù comme ceux ayant trait aux
cellules souches ù et à les inciter à
prendre part aux discussions à ce sujet. Pour
assumer ce rôle, le CCCB résumera les
résultats de ses propres études et
discussions avec ceux d'autres groupes afin de brosser
aux Canadiens un tableau détaillé du
contexte de l'élaboration de la politique
gouvernementale.
IRSC a établi un groupe de travail sur la recherche
sur les cellules souches et il se peut que d'autres
groupes se penchent également sur la question.
C'est pourquoi il est souhaitable que les parties
intéressées soient informées du
travail prévu par le CCCB dans ce domaine et que
des mécanismes de liaison et d'échange
d'information adéquats soient
élaborés afin d'éviter un
chevauchement des tâches et de promouvoir une
utilisation efficace de ressources limitées
ù dont un bassin relativement petit de
spécialistes canadiens.
Haut de la page
Recommandations
À la lumière de ce qui
précède, le CCCB recommande ce qui suit :
-
Que le CCMB se renseigne sur les récentes
découvertes ayant trait aux cellules souches et
les tendances internationales dans
l'élaboration de politiques qui en
découlent.
-
Que le Canada établisse un vaste cadre de
réglementation des techniques de reproduction
assistée, dont la recherche sur les embryons,
qui aborde les questions scientifiques, éthiques
et sociales soulevées par la recherche sur les
cellules embryonnaires et qui puisse s'adapter
facilement aux nouvelles découvertes et à
l'expérience découlant de
l'application des nouvelles technologies.
-
En tant que mesure provisoire, que les lignes
directrices en vigueur ayant trait à la
recherche sur les embryons et les foetus soient
réexaminées et révisées au
besoin afin de tenir compte des progrès
scientifiques et technologiques récents ou
prévus ayant trait aux cellules embryonnaires.
Le CCCB se réjouit de participer aux processus
inhérents à la mise en oeuvre de l'une
ou des deux dernières recommandations.
Haut de la page
-
Rapports et progrès
réalisés en matière de politique
gouvernementale
Activités à l'échelle
internationale
Janvier — Breeding Distrust: An Assessment and
Recommandations for Improving the Regulation of
Plant-Derived Genetically Modified Foods,
préparé pour le Food Policy
Institute de la Consumer Federation
of America.
Avril
UNESCO — Comité
international de bioéthique, L'utilisation des
cellules souches embryonnaires pour la recherche
thérapeutique.
UNESCO — Comité
international de bioéthique, La solidarité
et la coopération internationale entre pays
développés et pays en développement
concernant le génome humain.
Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle (OMPI)
— Besoins et attentes des dépositaires
des savoirs traditionnels en matière de
propriété intellectuelle, Rapport de
l'OMPI sur les missions d'enquête relatives
à la propriété intellectuelle et aux
savoirs traditionnels (1998-1999).
Mai
Europe — Greenpeace et Misereor (un
organisme de développement de l'église
catholique allemande) ont déposé une
objection légale auprès de l'Office
européen des brevets contre une demande faite par
du Pont pour obtenir une revendication de brevet à
portée très vaste pour du maïs
doté de propriétés précises.
Juin
États-Unis — Stem Cells: Scientific Progress and Future
Research Directions. National Institutes of Health,
Office of Science Policy.
Juillet
Nouvelle-Zélande — Report of the Royal Commission on Genetic
Modification.
Nouvelle -Zélande — Embryonic Stem Cells and Human Therapeutic
and Reproductive Cloning. Document de travail
préparé par R. Stewart Gilmour pour la Royal Society of New Zealand.
OCDE — Conférence de Bangkok
sur les biotechnologies, Biotechnologies modernes,
nouveaux aliments et nouvelles cultures : enjeux pour la
science, la sécurité et la
société.
Août
UNESCO — Comité
international de bioéthique, Projet de rapport sur
le suivi du colloque international intitulé
Éthique, propriété intellectuelle et
génomique.
OMPI — Plan d'action de
l'OMPI dans le domaine des brevets, commentaires
reçus jusqu'en janvier 2002.
Septembre
Commission des Communautés
européennes, Document de consultation,
Toward a Strategic Vision of Life
Sciences and Biotechnology.
UNESCO — Comité
international de bioéthique, Projet de rapport
sur la collecte, le traitement, le stockage et
l'utilisation des données
génétiques.
États-Unis — Protocole
d'entente entre WiCell Research
Institute, Inc. et le Public Health
Service du Department of Health and Human Services
des États-Unis sur l'accès aux cellules
souches.
États-Unis — Stem Cells and the Future of Regenerative
Medicine. National Research Council et Institute of
Medicine.
Octobre
Union européenne — La Cour
européenne de justice a rejeté la
contestation déposée par les Pays-Bas au
sujet de la Directive européenne relative à
la protection juridique des inventions biotechnologiques
(98/44/CE).
UNESCO — Bioéthique : un
enjeu international, une table ronde des ministres de la
science.
Novembre
Europe — Le brevet européen
sur l'oncosouris de Harvard, auquel Greenpeace et
d'autres organismes s'étaient
opposés, est demeuré valide.
Parlement européen —
Commission temporaire sur la génétique
humaine et les autres technologies nouvelles en
médecine moderne, Incidences éthiques,
juridiques, économiques et sociales de la
génétique humaine.
Farmers Legal Action Group, Inc.
(FLAG), GMO Liability Threats for Farmers: Legal
Issues Surrounding the Planting of Genetically Modified
Crops.
OCDE — Les organismes vivants
modifiés et l'environnement : Conférence
internationale, Raleigh-Durham, Caroline du Nord.
Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO)
— Traité international sur les ressources
phytogénétiques pour l'alimentation et
l'agriculture, approuvé à la
conférence de la FAO. Le traité a
été approuvé par 116 voix et deux
abstentions; il n'y a eu aucun vote contraire. Il a
pour objectif de conserver la diversité des
ressources pour l'alimentation et l'agriculture,
ainsi que le partage juste et équitable des
avantages qui en découlent. Il marque
l'aboutissement de sept années de
négociations en vue de réviser
l'Engagement international sur les ressources
phytogénétiques pour l'alimentation et
l'agriculture en vue de l'harmoniser à la
Convention sur la diversité biologique
Décembre
Suède — Les lignes
directrices pour un examen éthique de la recherche
sur les cellules souches humaines ont été
adoptées par le conseil de recherches
suédois.
États-Unis — La cour
suprême a décrété que la Plant Variety Protection Act de
1970 n'empêche pas des obtentions
végétales d'être brevetées
J.E.M. Ag Supply dba Farm Advantage v. Pioneer Hi-Bred International, 10
décembre.
Commission mondiale d'éthique des
connaissances scientifiques et des tech-nologies (COMEST),
deuxième session, comprenant un Forum de
jeunes sur l'éthique des sciences et des
technologies.
Activités en cours en 2001
Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle —
Comité intergouverne-mental de la
propriété intellectuelle relative aux
ressources génétiques, aux savoirs
traditionnels et au folklore. La première
séance a eu lieu au printemps et a permis
d'établir l'ordre du jour pour les travaux
du Comité. Une séance en décembre
devait étudier un document liés aux brevets,
Rapport sur l'état d'avancement des
travaux concernant la prise en considération des
savoirs traditionnels dans l'état de la
technique. Les membres du Comité ont
été invités à prendre note que
le Traité inter-national sur les ressources
phytogénétiques pour l'alimentation et
l'agriculture avait été approuvé
à la conférence de la FAO en novembre (voir
ci-dessus).
Activités à l'échelle nation
Février — Groupe
d'experts sur l'avenir de la biotechnologie
alimentaire de la Société royale du Canada,
Éléments de précaution :
recommandations pour la réglementation de la
biotechnologie alimentaire au Canada.
Mars — Instituts de recherche en
santé du Canada, Recherche sur les cellules
souches humaines : la santé dans un cadre
éthique (document de travail).
Octobre — Woodley, The Impact of Transformative Technologies on
Governance: Some Lessons from History,
document sur la portée des incidences
commandité par l'Institut sur la gouvernance/la
Commission du droit du Canada.
Octobre — Blair Consulting, Biotechnology Patents and Product Approval
Processes: Challenges and Opportunities,
présenté au ministère ontarien de
l'Énergie, des Sciences et de la Technologie.
Novembre — Rapport du comité
consultatif provincial sur les nouvelles techniques
génétiques prédictives, Genetic Services in Ontario: Mapping the
Future.
Décembre — Assistance
à la procréation : Bâtir la
famille, deuxième rapport du Comité
permanent de la santé.
Haut de la page
1 L. P. Knowles, Comparative Primordial
Stem Cell Regulation: Canadian Policy Options. Comité
consultatif canadien de la biotechnologie, Ottawa, décembre
2000.
2 Génome BC, 35 millions de dollars; Génome
Prairie, 15 millions; Institut de génomique de l'Ontario,
36 millions; Génome Québec, 40 millions; Génome
Atlantique, 10 millions.
3 Le réseau de neurones analyse automatiquement la
grande quantité de données générées
par la puce à ADN en vue de poser un diagnostic très
précis. La technologie de la puce à ADN analyse les
schèmes d'activité de milliers de gènes dans
n'importe quel genre de cellule, y compris des cellules
cancéreuses.
4 Au cours de la dernière année ou de
l'année précédente, on a
réalisé plusieurs progrès dans le
prélèvement de cellules souches d'origine non
embryonnaire ù c'est-à-dire de cellules souches
provenant d'êtres humains adultes, ou encore du cordon
ombilical ou du placenta de nouveaux-nés.
5 La controverse pourrait aussi s'étendre au
brevetage car une autre entreprise du secteur de la biotechnologie,
Infigen, qui se spécialise dans le clonage d'animaux
à des fins agricoles et médicales, a fait valoir que les
recherches menées par Advanced Cell
Technology pourraient violer les droits que lui confère
un brevet sur des techniques de clonage. Elle a en outre
déclaré qu'elle envisageait un recours légal.
6 Une clinique spécialisée dans le traitement
de stérilité, à Norfolk, en Virginie, avait
déjà annoncé qu'elle avait produit plus de
100 embryons humains afin de recueillir des cellules souches.
7 Eugene Oscapella, Genetics, Privacy and
Discrimination, Comité consultatif canadien de la
biotechnologie, Ottawa, 31 octobre 2000.
8 Ibid.
9 Le rapport mentionne une étude démontrant
que l'universalité du principe de consentement
éclairé (dans le présent cas, l'obligation de
fournir les renseignements pertinents au sujet des risques et des
avantages d'un test génétique avant d'obtenir
l'autorisation d'effectuer un tel test) n'est pas
respectée. L'étude, menée auprès de
177 personnes qui ont subi des tests génétiques, indique
que 19 p. 100 d'entre elles seulement avaient été
conseillées au préalable et que 17 p. 100 avaient
donné leur consentement par écrit. Selon les auteurs du
rapport, une politique et une loi sur la santé devraient
idéalement assurer un équilibre entre le besoin de
recueillir des renseignements personnels de nature
génétique et la nécessité de
protéger ces renseigne-ments; le fournisseur de service et la
personne qu'on veut soumettre à un test devraient aborder
de façon exhaustive la question de la confidentialité et
du consentement avant de procéder.
10 Le Comité des sciences et de la technologie a
recommandé qu'on impose un moratoire si le secteur
n'élabore pas de solution satisfaisante, de son propre
chef, dans un délai d'un an.
11 Dans le rapport provisoire sur le brevetage des formes
de vie supérieures que le CCCB a présenté au
gouvernement, le Comité a recommandé la création
d'un programme de recherche systématique visant à
déterminer l'incidence, sur les soins de santé, des
brevets liés à la biotechnologie.
12 Les tests de dépistage du cancer du sein ou des
ovaires coûtent environ 800 $ à l'Ontario,
comparativement aux 3 800 $ exigés par Myriad.
13 L'Institut Curie et d'autres organismes de
recherche ou de soins cliniques en France ont présenté
une opposition à l'Office européen des brevets,
contestant ce qu'ils considèrent être une
interprétation trop large des revendications exposées
dans le brevet concernant le BRCA 1. Selon l'Institut, la
méthode industrielle de séquençage direct des
gènes proposée par l'entreprise ne permet pas la
détection de toutes les mutations, en particulier des
altérations importantes du gène BRCA 1.
14 Le projet de loi canadien sur les techniques
génésiques interdit la sélection du sexe pour
tout motif autre que médical. Le gouvernement du Royaume-Uni a
demandé une enquête sur les techniques de
sélection du sexe en raison de la possibilité que des
vides juridiques puissent permettre à des cliniques
privées d'offrir à leurs clients la chance de
choisir le sexe de leur enfant pour des raisons sociales.
15 La majorité des membres du CCCB ont pressé
le gouvernement de demander au Parlement d'apporter des
modifications à la Loi sur les brevets, afin d'interdire
explicitement de façon intérimaire, jusqu'à
ce que le Parlement ait achevé un examen exhaustif de la Loi,
le brevetage de classes précises de formes de vie
supérieures. D'autres membres du CCCB souhaitaient
conseiller au gouvernement de porter en appel auprès de la Cour
suprême du Canada la décision de la Division d'appel
de la Cour fédérale.
16 Les États-Unis et le Japon ont aussi
accordé un brevet à Harvard pour son oncosouris.
17 Parmi les progrès scientifiques relatés au
cours de la période couverte par le présent examen,
mentionnons un « agent suppresseur d'antigènes
», grâce auquel un cardiologue britannique a fait une
transfusion de sang de porc à un patient. Quatre semaines
après l'intervention, l'état du patient
était satisfaisant. Le cardiologue croit que la même
technique pourrait servir à rendre compatible des cellules de
moelle osseuse provenant d'un donneur incompatible. Il n'a
toutefois pas fourni de précisions sur sa découverte,
car il prévoit déposer une demande de brevet. La
production de porcelets transgéniques par clonage a
constitué une autre percée, ce qui est
considéré par les entreprises comme une étape
importante dans les efforts consentis pour contourner le
problème de l'incompatibilité sur le plan
immunologique.
18 Par exemple, ils doivent provenir de troupeaux «
fermés », qui ne sont en contact avec aucun autre animal
de l'extérieur; la mise bas devrait en outre
s'effectuer par césarienne afin de réduire le risque
de transmission de maladie aux nouveaux-nés.
19 La plupart des renseignements qui seraient
divulgués font déjà l'objet de débats
publics ou sont disponibles lors de différentes réunions
tenues aux États-Unis.
20 Données provisoires fournies par C. James, International Service for the Acquisition of Agri-biotech
Applications.
21 L'étude a montré, du moins en
principe, que les chercheurs peuvent « réassembler
», dans les variétés de coton cultivées,
les séries de gènes qui permettent au coton rustique de
survivre dans un climat semi aride. On croyait qu'un bon nombre de
ces gènes s'étaient éteints lorsque la
culture du coton s'est déplacée dans des climats
humides afin d'en accroître le rendement.
22 Le Groupe d'experts sur l'avenir de la
biotechnologie alimentaire a été créé par
la Société royale du Canada à la demande de
Santé Canada, de l'Agence canadienne d'inspection des
aliments et d'Environnement Canada. Il fournit des conseils sur
l'innocuité des nouveaux produits alimentaires issus de la
biotechnologie.
23 Équivalences en substances; principe de prudence;
transparence et accroissement de la confiance du public; effets
éventuels sur la santé de l'être humain;
sécurité environnementale et végétaux GM;
animaux GM (y compris les poissons) et aliments du bétail issus
de la biotechnologie; autres recommandations.
24 Une question distincte concernant le maïs Bt
n'est pas touchée par la décision de l'EPA. Il
s'agit du maïs de la société StarLink, qui
avait été modifié génétiquement par
l'insertion d'un gène anti-ravageur. Il avait
été approuvé pour l'alimentation du
bétail, mais non pas pour la consommation humaine. Les
autorités ont retiré le produit du marché lorsque
des traces ont été trouvées dans des coquilles
à taco.
25 Sauf indication contraire, les données fournies
dans la présente section proviennent de l'Enquête sur
l'utilisation et le développement de la biotechnologie
ù 1999, Statistique Canada.
26 Les chiffres indiqués dans ce paragraphe
proviennent des publications suivantes : Statistique Canada, 1999 et
Rapport 2000 sur les sciences de la vie en Europe de Ernst & Young
.
27 Sources de cellules souches : embryons au stade
précoce créés par fécondation in vitro;
embryons au stade précoce créés par remplacement
du noyau cellulaire (insertion du noyau d'une cellule adulte dans
un oeuf dont le noyau a été enlevé); cellules
germinales ou organes d'un foetus avorté; sang du cordon
ombilical; certains tissus adultes comme la moelle
épinière ou la peau; cellules adultes matures qui ont
été programmées pour se comporter comme des
cellules souches. Adapté du rapport du médecin-chef,
Royaume-Uni, Stem Cell Research: Medical Progress with Responsibility,
juin 2000.
28 L'expression « cellule embryonnaire »
désigne les cellules souches présentes dans les embryons
humains (ES) et les cellules germinales présentes dans le
foetus (EG).
29 L.P. Knowles, Comparative Primordial Stem Cell
Regulation: Canadian Policy Options. Comité consultatif
canadien de la biotechnologie, décembre 2000.
30 Ibid.
|