DISCOURSSOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS NOTES POUR UNE ALLOCUTION DE L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW, MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL, « L'INDE ET LE CANADA : PARTENAIRES EN MATIÈRE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT AU XXIe SIÈCLE » MUMBAI, Inde Le 22 avril 2002 Introduction Je tiens d'abord à vous dire que je suis enchanté d'être ici, à Mumbai, la capitale du commerce, des finances et du divertissement en Inde, et que je suis très heureux d'être accompagné par plus de 130 délégués du Canada. Je suis ministre du Commerce international depuis presque trois ans, et cette mission est la plus imposante que j'aie eu le plaisir de diriger. Ce très vif intérêt du monde des affaires canadien témoigne des réalisations de l'Inde en vue de bâtir une économie forte au XXIe siècle. Je puis vous assurer que le monde a reconnu à quel point votre économie a progressé. Depuis six ans à peine, l'Inde est en effet passée du 16e au 12e rang des économies les plus importantes. C'est une des raisons principales pour lesquelles le commerce avec l'Inde est devenu une priorité pour le Canada. C'est le simple bon sens économique qui le dicte. Dans la plus grande démocratie du monde, où l'on retrouve l'une des classes moyennes les plus nombreuses du monde, les perspectives commerciales sont très prometteuses. Comme un bon nombre d'entre vous le savent déjà, le Canada compte une importante et dynamique communauté indo-canadienne. Cet aspect enrichissant de la société multi-ethnique du Canada favorisera certainement la poursuite des échanges et des investissements entre nos deux pays, aussi bien sur le plan culturel que commercial. La culture politique du Canada et celle de l'Inde présentent des similitudes. Nous préconisons tous deux le règlement des différends par l'entremise d'un système judiciaire indépendant. Nous sommes deux États fédéraux qui déléguons une foule de compétences et de pouvoirs de taxation aux administrations régionales et municipales. Il nous faudra conserver ces caractéristiques pour que nos milieux d'affaires respectifs puissent prospérer. Les avantages d'un accroissement du commerce entre l'Inde et le Canada dépassent largement nos frontières. Au monde des affaires de l'Inde, nous pouvons offrir une porte d'entrée vers le marché de l'Amérique du Nord, et vous pouvez ouvrir au monde des affaires canadien une fenêtre sur le Sud et le Sud-Est asiatique. La coopération économique régionale est l'une des conditions essentielles à la paix et à la prospérité futures dans le monde, et je tiens à féliciter l'Inde pour le rôle de premier plan qu'elle a joué en encourageant la coopération économique en Asie méridionale. Votre pays et la région tout entière ne peuvent que tirer profit de la négociation d'une série d'accords commerciaux bilatéraux avec vos voisins, et de vos efforts de promotion du commerce régional par l'entremise de l'ASACR [Association sud-asiatique de coopération régionale] et de divers groupes sous-régionaux. Le Canada tient à renforcer ses liens avec l'Inde La visite des vice-premiers ministres de l'Inde et du Canada, et ma propre visite ici, en trois mois, montrent clairement que le Canada est sérieux lorsqu'il parle de développer des relations bilatérales solides avec l'Inde. Je crois savoir que plusieurs de mes collègues du Cabinet ont l'intention de visiter l'Inde pour renforcer ces relations au cours des 12 ou18 prochains mois, notamment les ministres des Ressources naturelles, de l'Environnement, des Finances, de l'Industrie, de l'Agriculture et du Patrimoine canadien. Je sais que l'Inde, pour sa part, prévoit nous rendre la pareille. Au cours de la dernière année, l'Inde et le Canada ont enregistré des records de croissance dans les exportations, le total des échanges commerciaux atteignant presque les 2 milliards de dollars. La haute technologie est l'un des moteurs de cette croissance, comme vous pouvez le constater par le grand nombre de représentants de ce secteur qui m'accompagnent aujourd'hui. Et l'Inde, comme puissance émergente en haute technologie, avec un milieu des affaires jeune, dynamique et branché sur Internet, bénéficiera sans aucun doute de ce partenariat. Plus un pays fait du commerce, investit à l'étranger et cultive l'investissement étranger direct, plus il se développe sur le plan économique. À cet égard, la ronde de Doha de l'OMC [Organisation mondiale du commerce] est d'une importance capitale. Pour le Canada, en tout cas, qui est l'un des plus grands pays commerçants au monde, et dont la valeur des échanges commerciaux se chiffre à 1,85 milliard par jour -- je dis bien, par jour -- uniquement avec les États-Unis. Et cela devient tout aussi crucial pour l'Inde. Je crois que le Canada est en train de découvrir une Inde nouvelle et passionnante, et au cours de cette mission j'aimerais bien que le milieu des affaires indien oublie l'image démodée du Canada qui persiste encore dans bien des esprits, et s'intéresse lui aussi à la réalité du nouveau Canada. Le nouveau Canada Il est vrai que le Canada est toujours parsemé de montagnes, de lacs cristallins et de grands espaces. Il est vrai aussi que nous sommes toujours au premier rang des producteurs mondiaux de matières premières comme le pétrole, le gaz, les pâtes et papier, les minéraux et les céréales. Mais le Canada d'aujourd'hui est beaucoup plus que cela et, si vous le permettez, je vous parlerai de ce nouveau Canada que les gens d'affaires se doivent de connaître. Le nouveau Canada est un pays très urbanisé, à la fine pointe de la technologie et où fleurit la diversité culturelle; un pays qui s'est hissé au rang des chefs de file mondiaux en matière de technologie de l'information et des communications, avec des entreprises de renommée internationale comme Nortel, JDS-Uniphase et Research in Motion, dont le produit Blackberry est en passe de devenir un impératif d'entreprise en Amérique du Nord. Le pays où se trouvent les experts de la connectivité, le pays le plus branché au monde, qui a le site Web gouvernemental le plus en vue dans le monde. Le pays qui a une des politiques les plus ouvertes dans le monde en matière d'immigration, dont les frontières sont grandes ouvertes, et dont certaines des universités sont parmi les plus renommées dans le monde. Un pays à la fine pointe de la recherche et de l'innovation. Le pays où l'on retrouve le quatrième fabricant d'aéronefs au monde : Bombardier. Le pays qui produit 80 p. 100 des logiciels d'animation et d'effets spéciaux dans le monde, qui ont servi notamment pour les productions cinématographiques Le Seigneur des anneaux, Titanic et Le Parc jurassique. Le pays qui est le chef de file mondial dans les technologies de la sécurité comme la sécurité des communications, les procédés d'identification et les technologies de reconnaissance faciale. Entrust en est un très bon exemple. Un pays où l'on trouve des entreprises, comme Celestica, qui fournissent des produits et services électroniques très performants aux grandes sociétés internationales. Le pays du « bras canadien », qui est monté à bord de toutes les navettes spatiales, et qui fait maintenant partie des installations permanentes de la Station spatiale internationale. J'espère vous avoir convaincus que le Canada est lui aussi un éclatant succès que le monde des affaires indien aurait tout intérêt à découvrir, aussi bien comme marché d'exportation de biens et de services que comme marché d'investissement. Le Canada, un marché attrayant pour le commerce et l'investissement Certains parmi vous ne sont peut-être pas au courant du dossier impressionnant qu'affiche le Canada depuis une dizaine d'années. Nous jouissons depuis 10 ans d'un faible taux d'inflation. Nous sommes le seul pays du G7 qui a présenté un budget équilibré cette année, notre cinquième d'affilée. Nous connaissons toujours la plus longue période de croissance ininterrompue depuis 30 ans, et notre économie se renforce rapidement à mesure que nous avançons vers 2002. Le Canada a adopté un taux d'imposition des sociétés parmi les plus concurrentiels dans le monde. De fait, notre ministre des Finances a décidé de l'abaisser encore plus et de l'amener, d'ici 2005, à cinq points de pourcentage de moins que la moyenne des États-Unis. Il n'est donc pas surprenant que le fait que le nouveau Canada est devenu un marché très attrayant pour le commerce et l'investissement saute aux yeux des gens d'affaires et des analystes du monde entier. Une autre preuve en a été donnée pas plus tard que la semaine dernière, lorsque le FMI [Fonds monétaire international] a publié ses dernières Perspectives de l'économie mondiale, dans lesquelles il prévoit que le Canada aura le plus fort taux de croissance du groupe des sept pays les plus industrialisés, en 2002 et 2003. Le Canada est la huitième plus grande économie du monde et la porte d'entrée vers le plus riche marché du monde, un marché de 400 millions de consommateurs où le PNB combiné atteint près de 10 billions de dollars américains. Le Canada est donc un pays très intéressant où faire des affaires. Le Canada est aussi un pays très ouvert où il fait bon vivre. Nous avons une main-d'oeuvre hautement qualifiée, une infrastructure de classe internationale, un excellent système de santé et un faible taux de criminalité. Mais plus encore, le Canada présente des coûts très concurrentiels pour les entreprises. La société d'expertise comptable et de conseil en gestion KPMG, de renommée internationale, a publié récemment la dernière édition de son étude de comparaison des coûts intitulée Choix concurrentiels : Comparaison des coûts des entreprises en Amérique du Nord, en Europe et au Japon. Cette étude montre que le Canada tient le haut du pavé des pays industrialisés en matière de compétitivité des coûts. Après taxes, les coûts dans les villes canadiennes sont généralement de 10 à 20 p. 100 inférieurs à ceux des villes américaines. L'étude de KPMG n'est d'ailleurs pas la seule à décrire le Canada comme un endroit très intéressant pour les investissements. Selon l'Economist Intelligence Unit [EIU], le Canada se classe au second rang des meilleurs endroits où l'on pourra investir dans le monde entre 2002 et 2006. Nous avons été dépassés par les Pays-Bas, mais nous surpassons les États-Unis (3e rang), le Royaume-Uni (4e rang) et la Suisse (5e rang). Selon l'EIU, cette remontée de trois places du Canada, de la cinquième en 1997 à la deuxième en 2001, s'explique par un environnement macroéconomique fort, des débouchés intéressants, un cadre de politiques de plus en plus libéralisé et une excellente infrastructure. L'EIU souligne que les récentes baisses fiscales dont j'ai parlé plus tôt rendent le Canada encore plus attrayant. L'administration et la réglementation gouvernementales, qu'on appelle communément la bureaucratie, présentent un autre avantage étroitement relié à la fiscalité. Selon l'OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques], c'est au Canada que l'on trouve le moins d'obstacles réglementaires à l'entrepreneurship parmi tous les pays de l'OCDE, exception faite du Royaume-Uni. Au Canada, les règlements et l'administration sont clairs, les formalités administratives sont moins lourdes et les processus se déroulent ouvertement. Conclusion J'aimerais souligner qu'un bon nombre parmi vous ont déjà fait connaissance avec la « révélation commerciale » que constitue le Canada. Vos entreprises de haute technologie comme Infosys Technologies, Tata Consultancy Services, Silverline Technologies et le groupe Birla, tout comme la State Bank of India et de nombreuses autres entreprises indiennes, grandes et petites, entretiennent des relations de plus en plus fructueuses avec lui. Je vous invite tous à explorer ce que le nouveau Canada peut offrir et, par la même occasion, à tisser des liens économiques et sociaux encore plus serrés entre nos deux grands pays. Je me félicite de la voie qu'ont décidé d'emprunter l'Inde et le Canada, et je suis convaincu qu'elle nous mènera tous deux vers la prospérité. Je vous remercie. |