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GUIDE SUR LA SPIRITUALITÉ CHEZ LES AMÉRINDIENS

Portail des Autochtones au CanadaLe présent guide a pour but d'aider les policiers à mieux connaître les cérémonies et les objets sacrés des nombreux peuples autochtones au Canada.

À noter que les objets cérémoniels représentés dans ce guide ont été offerts à l'origine par un ancien à des fins éducatives. La G.R.C. est sensible au fait que de nombreux anciens s'opposent à la reproduction technique d'éléments spirituels de cette façon.

Elle remercie donc sincèrement le porteur de ces objets pour avoir rendu possible ce projet.

Les diverses croyances religieuses ainsi que les cérémonies et les objets sacrés qui sont dépeints ici peuvent varier d'une tribu à l'autre au Canada. Le lecteur est invité à s'adresser aux anciens de la communauté locale, qui pourront le renseigner sur les cérémonies traditionnelles et lui apprendre la signification des divers objets du culte.

La G.R.C. tient à remercier de leur collaboration le Service correctionnel du Canada et les anciens Art Shofley, Angus Merrick, Charlie Nelson et Velma Orvis, du Manitoba, qui ont fourni des éléments d' information importants pour la rédaction du présent guide.

Le cercle de vie

« Vous avez remarqué que l'Indien fait tout en suivant un cercle, et cela parce que les forces du monde procèdent toujours par cercles et que chaque chose tend vers la rondeur. Autrefois, quand nous étions un peuple fort et heureux, nous tirions tout notre pouvoir de I'anneau sacré, qui nous garantissait la prospérité tant qu'il restait intact. En son centre, I'arbre enfloraison se nourrissait du cercle aux quatre quadrants. L'est apportait la paix et la lumière, le sud la chaleur, I'ouest la pluie et le nord, avec le froid et les grands vents, la force et l 'endurance. Cette connaissance nous a été transmise du monde extérieur par notre religion. Les forces du monde agissent toujours en cercle. Le ciel est arrondi et j'ai entendu dire que la terre est ronde comme une boule, et les étoiles aussi. Le vent, quand il souffle avec force, tourbillonne. Les oiseaux construisent leurs nids en rond, car ils pratiquent une religion identique à la nôtre. Le soleil décrit un cercle au-dessus de nous. La lune fait de même et les deux astres sont ronds. Même les saisons forment un grand cercle en se succédant dans un ordre immuable. La vie humaine est aussi un cercle menant de l'enfance à l 'enfance, et il en est ainsi de tout ce qui est animé. Nos tipis étaient ronds comme des nids d'oiseaux et disposés en cercle, anneau de la nation, le nid des nids où, selon la volonté du Grand Esprit, nous élevions nos enfants. »

- Black Elk Speaks, pp. 198-200 Conseiller spirituel des Sioux Oglala en 1930

Traditions

Les cultures amérindiennes traditionnelles, courants authentiques et dynamiques, encouragent un épanouissement distinctif et subtil de la personne. Les Indiens puisent dans leurs grands principes spirituals un sens de l'identité, de l'honneur et de l'estime de soi. Leur vie spirituelle repose sur la croyance en l'existence de liens étroits essentials entre les choses de la nature, toutes les formes de vie de première importance se trouvant rattachées à la Terre- Mère.

La roue-médicin

Le symbole du cercle tient une place primordiale dans les croyances amérindiennes. Pour l'Indien d'Amérique du Nord, dont la culture se transmet oralement de génération en génération, plutôt que par l'écriture, I'importance du cercle s'est toujours manifestée dans l'art et les rites. Les hommes et les femmes, expressions individuelles des forces du monde, se meuvent et se nourrissent dans la vie par un mouvement circulaire ou en spirale ininterrompu. Ce cercle est souvent désigné comme la roue-médecine. Les humains vivent, respirent et se déplacent, en donnant une force impulsive au mouvement circulaire, pourvu qu'ils vivent en harmonie, selon les vibrations du cercle. Chaque personne a la chance de découvrir un jour une facon de vivre en communion avec son milieu, suivant ces préceptes.

Les quatre lignes de force

Chacune des quatre directions représente un mode de perception différent, et aucune n'est jugée supérieure ou plus significative qu'une autre. On insiste toujours sur la nécessité de rechercher et d'explorer ces quatre grandes voies, afin que l'individu comprenne bien sa nature par rapport au monde qui l'entoure.

Les quatre points cardinaux sur le cercle transcendent les simples directions données par la boussole. Ils incarnent quatre grandes forces naturelles correspondent aux saisons et à leurs divers attributs.

Au nord est associée la sagesse. Sa couleur est le blanc, son animal fétiche le bison. C'est lui qui apporte la force et l'endurance. Du sud, lieu de l'innocence et de la confiance, vient la chaleur et la croissance après l'hiver. Sa couleur est le vert (parfois aussi le rouge) et son animal fétiche la souris. L'ouest est un lieu d'introspection, I'endroit où sonder son âme. On l'associe au noir, à la pluie et à l'ours. L'est est marqué du signe de l'aigle. II a comme couleur l'or, pour les rayons du soleil, le jour naissant et l'illumination. II donne la paix et la lumière.

Pour saisir toute la signification de la roue-médecine, il faut savoir que la vie consiste à gravir quatre collines, soit celles de l'enfance, de la jeunesse, de la maturité et de la vieillesse. Ces étapes, qui sont célébrées dans les rites comme les quatre principales périodes de la vie, correspondent aux quatre directions.

La première colline est le sud, contrée de l'innocence et de la confiance où l'enfant vient à la vie. La deuxième colline, celle de l'introspection, à l'ouest, est le site de la veille solitaire et de la quête d'une vision. Cette première quête a pour but de découvrir des signes de la présence permanente du Grand Esprit.

C'est le moment où les attributs d'un animal fétiche s'introduisent dans l'esprit du jeune Indien et forment une partie de son nom (Taureau Assis, Élan Noir, Cheval Fou, etc.). L'âme rêveuse qui habite maintenant l'adolescent permet à ce dernier d'accéder à des degrés de spiritualité plus élevés et d'avoir des visions pouvant lui servir de guides dans la vie.

La colline de la maturité, qui s'élève au nord, représente la découverte de ses aptitudes et de ses ambitions. C'est le terrain de la reconnaissance, où la recherche de la sagesse sous-tend et nourrit toute action. L'union profonde avec la vie se développe dans ce quadrant.

La dernière colline, celle de la vieillesse, est située à l'est. Elle constitue une période de tranquillité, de réflexion et de méditation, où les aînés peuvent transmettre leur science aux plus jeunes, car ils ont connu la joie et la peine et les nombreuses épreuves et vicissitudes de la vie.

Les cérémonies

Les cérémonies sont le principal moyen d'expression des croyances religieuses. Un officiant ou un ancien veille à I'authenticité et à l'intégrité des observances religieuses. II n'y a pas d'écritures, car l'acte d'écriture enlèverait toute signification à la cérémonie. Les enseignements sont transmis d'ancien à ancien de façon strictement orale.

Les anciens

Les anciens peuvent être soit des hommes, soit des femmes. Ce qui les démarque le plus des autres c'est cette grande sagesse qui vient avec l'âge et l'expérience. Mais il y a des exceptions. Les anciens ne sont pas nécessairement vieux. L'esprit du Grand Créateur choisit parfois d'imprégner un jeune Autochtone. Les dons spirituels des anciens varient. Certains peuvent interpréter les rêves, d'autres sont d'adroits herboristes ou des guérisseurs pendant la cérémonie de la sudation.

Les prières

Les Amérindiens communiquent avec le Grand Créateur et les esprits auxiliaires par des prières qu'ils adressent individuellement ou en groupe.

Le calumet

Le calumet est fumé à l'occasion de cérémonies privées ou collectives, où la prière se répand avec la fumée de la plante qui se consume. Le calumet n'a pas de longueur fixe. Certains modèles ont un tuyau décoré de perles ou de cuir. D'autres sont sculptés avec art et ont un fourneau incrusté d'argent. Le fourneau peut être en bois ou en stéatite, incrusté ou sculpté en forme d'animal totémique (un aigle aux ailes déployées) ou d'un autre animal sacré.

On doit démonter le calumet pour les déplacements. Cet objet n'est pas la propriété d'un individu en particulier. II appartient à toute la communauté. Le porteur du calumet en est généralement le dépositaire. Si chaque Indien a le droit de porter le calumet, ce privilège s'acquiert en pratique par voie religieuse. Le calumet est normalement confié à un autre gardien en vertu des règles strictes du jeûne et de la purification. II y a des calumets réservés à l'usage des hommes ou à celui des femmes, et qui deviennent impure dès qu'ils sont touchés par une personne de l'autre sexe.

La cérémonie du calumet

La cérémonie du calumet est une grande réunion à laquelle président les anciens. Les participants se rassemblent en cercle. On enflanme une tresse de foin d'odeur (une des quatre plantes sacrées) et on la fait brûler comme de l'encens pour purifier les fidèles avant d'allumer le calumet. Le foin d'odeur qui brûle symbolise également l'unité, c'est-à-dire l'union des coeurs et des esprits dans un seul et même corps.

L'ancien fait craquer une allumette, la porte à l'extrémité de la tresse de foin d'odeur et attise l'herbe fumante avec une plume d'aigle pour activer la production de fumée. Puis, il va d'un participant à l'autre dans le cercle, et chacun ramène quatre fois la fumée vers sa tête et son corps à l'aide de gestes de la main. L'ancien continue pendant ce temps d'attiser le bout incandescent pour que l'herbe continue de brûler avec la même étincelle.

L'ancien bourre ensuite le calumet de tabac et l'élève aux quatre directions sacrées. Certaines tribus de l'ouest commencent par l'ouest, tandis que les tribus orientales préfèrent se concilier l'esprit de l'est, d'où monte au point du jour la lumière qui éclaire et porte conseil. L'ancien se tourne après vers le sud, où réside l'esprit tutélaire de la croissance après l'hiver. Puis il fait face à l'ouest et au monde des esprits, où habitent les âmes de ceux qui ont quitté ce monde. Enfin, il rend hommage à l'esprit du nord qui guérit et purifie le corps.

Les esprits vent invoqués dans la prière principale, dédiée à un participant à la cérémonie, un défunt ou quelqu'un qui se trouve éloigné. Circulant de l'un à l'autre dans le cercle, le calumet est fumé en l'honneur de toute la création et des esprits auxiliaires invisibles toujours présents pour guider l'humanité. Les dernières bouffées de tabac sont pour le Grand Créateur. Une autre version de la cérémonie du calumet est celle du cercle sacré, qui se déroule essentiellement comme la première, sauf qu'elle comporte des périodes pendant lesquelles les participants peuvent s'adresser à l'assemblée.

Le Jeûne

Le jeûne est un moyen consacré par l'usage de stimuler la spiritualité, auquel se livrent un nombre grandissant d'Amérindiens. Un ancien offre les conditions et le cadre nécessaires pour guider le jeûneur, qui doit renoncer entièrement à toute nourriture et à tout breuvage pendant une période bien déterminée. L'ancien responsable et un médecin évaluent l'état de santé du sujet avant que le jeûne ne commence.

La loge à sudation

Utilisée principalement pour la prière en commun, la loge à sudation peut aussi servir de cadre cérémoniel aux rites de la guérison et de la purification de l'âme, ainsi que du jeûne. La plupart des jeûnes sont précédés et suivis d'une cérémonie de sudation.

La construction de la loge varie d'une tribu à l'autre. II s'agit généralement d'une structure en forme d' igloo d'environ cinq pieds de haut, construite en une heure et demie environ à l'aide d'un treillis de branches de saule recourbées recouvert de peaux pour empêcher la lumière de pénétrer. Jusqu'à huit personnes peuvent s'y rassembler dans le noir.

Au centre de la loge se trouve un espace vierge sacré (qui n'a jamais été piétiné ni souillé par des déchets), que l'ancien bénit avec le tabac et le foin d'odeur. C'est là que vent déposées des pierres préalablement chauffées à l'extérieur et que l'on asperge d'eau. Un portier ouvre quatre fois la porte de la loge pour apporter quatre nouvelles pierres chauffées (représentant les quatre directions sacrées), ainsi qu'un calumet prêt à fumer. La loge à sudation peut être démontée après la cérémonie, mais souvent on la laisse érigée pour la prochaine cérémonie. On ne peut entrer dans une loge qu'en la présence d'un ancien.

Les festins

Certaines cérémonies comme la suerie hygiénique exigent du participant qu'il prenne un repas. Il y a des rites au cours desquels sont consommés des aliments spéciaux. La nourriture sacrée des Saulteux, par exemple, est le riz sauvage, le maïs, les fraises et la viande de cerf. Chez les Cris des prairies, le menu du festin se compose habituellement de pain de bannique, de soupe, de viandes sauvages et de fruits (surtout des amélanches ou des cerises de Virginie écrasées). Pour les Indiens de la côte ouest, les repas sacrés comprennent souvent du poisson apprêté d'une facon spéciale. Bien que les aliments varient dans chaque cas, leur importance symbolique demeure la même.

Hochets

Quand quelqu'un est malade, on agite des hochets pour invoquer l'esprit de la vie. Les anciens se servent également de ces instruments pour appeler les esprits qui gouvernent les quatre directions, afin d'aider à entreprendre une nouvelle vie les participants à une cérémonie de sudation qui recherchent la purification spirituelle et physique.

Tambours

Les tambours sont le pouls de la nation et de l'univers. On en utilise de différentes tailles, selon les usages. Comme ce sont des objets sacrés, quelqu'un veille à ce que personne ne s'en approche sous l'effet de l'alcool ou des drogues. Pendant les cérémonies, il est interdit de se percher au-dessus des tambours ou d'y déposer des objets divers.

Sifflets en os d'aigle

Quand un danseur s'approche des tambours et souffle dans un sifflet en os d'aigle, les batteurs lui répondent par un chant de circonstance. Le sifflet retentit quatre fois pour honorer les tambours, les danseurs et l'esprit de l'aigle. On chante quatre couplets, soit un toutes les fois que le sifflet se fait entendre. Des règles strictes sont établies pour limiter le nombre de répétitions de ce rituel au cours d'un powwow.

Herbes et encens

Le foin d'odeur, la sauge, le cèdre et le tabac sont les quatre plantes sacrées des Amérindiens. Les brûler est un signe de profonde spiritualité. Le cèdre et la sauge ont pour but d'éloigner les forces négatives au moment de la prière. Le foin d'odeur, synonyme de bonté, sert à appeler les bons esprits. Avant de se rendre à un powwow, il arrive que les participants maculent de ces herbes leurs atours, leurs tambours et d'autres objets.

Les quatre plantes sont utilisées tant dans les cérémonies individuelles que collectives. Chacune a été attribuée à l'origine à une tribu en particulier. On les emploie ensemble ou individuellement comme encens, que l'on allume ordinairement dans une coquille d'haliotide ou un autre genre de contenant qui se passe de mains en mains en suivant un cercle.

Les sacs-médecine

Celui qui recherche la miséricorde et la protection des esprits des quatre directions peut transporter les plantes que lui a prescrites un ancien dans un sac-médecine. II est cependant prévenu de ne pas y dissimuler d'autres substances, car ce serait se moquer des croyances que de le faire.

Le peyotl, un hallucinogène utilisé historiquement par les Amérindiens dans certaines parties des É.-U., n'est généralement pas considéré comme un élément de la culture des Autochtones du Canada. D'autres herbes et des déjections ou des organes d'animaux, par exemple de la moisissure de saule jaune et des testicules de castor et des excréments de bison séchés et mis en poudre, peuvent être brûlés dans des cérémonies.

LES RITES

Le powwow

Certains disent que ce nom vient d'un mot algonquin qui signifie « rêver ». Le powwow est une ancienne tradition chez les peuples amérindiens. II fournit l'occasion de deviser et de célébrer après les cérémonies religieuses. Dans certaines cultures, le powwow constitue en soi un événement religieux au cours duquel les familles nomment ou honorent les leurs.

Le potlatch

Quand une famille, par exemple, célèbre l'entrée officielle d'un de ses membres dans le cercle de la danse, ou lorsqu'elle veut commémorer le décès d'un être cher, elle organise un potlatch pendant le powwow. Cette tradition exalte le partage avec autrui. La remise de cadeaux tels que des couvertures, des colliers et des bracelets de perles et des pièces d'artisanat aux amis et aux visiteurs, est suivie de chants et de danses de circonstance.

Aujourd'hui

De nos jours, le powwow est plus un événement social, bien que les cérémonies honorifiques et les autres pratiques religieuses y tiennent toujours une place importante. On danse, on festoie, on s'amuse, on se rappelle le bon temps et on s'enorgueillit de l'héritage traditionnel en nouant de nouvelles amitiés et en renouvelant les anciennes. De l'avis des anciens, les rassemblements placés sous le signe de la joie sont une occasion d'unification et de guérison importante où les nations s'accordent dans la célébration de la vie.

Les chants d'éloge

Comme le nom l'indique, les chants d'éloge ont pour but d'honorer une ou plusieurs personnes. Les spectateurs doivent se lever et se découvrir quand un chant d'éloge est entonné.

Le powwow traditionnel se prête mieux aux relations sociales et il n'est pas aussi exigeant pour les participants. Les hôtes partagent la mise avec les chanteurs et les danseurs inscrits. Les powwows, qu'ils soient ordinaires ou de compétition, ont la propriété de rassembler les gens de toutes les nations pour célébrer la vie.

Le chant inaugural

Pendant le chant inaugural, la chanson au drapeau et I'invocation, les spectateurs doivent se lever et se découvrir. Un défilé haut en couleurs inaugure le powwow et marque le début de chaque session de danse subséquente. Précédés du porteur du bâton à exploits, les dignitaires invités et les diverges catégories de danseurs entrent dans la parade et dansent au son des tambours, en suivant la course du soleil dans le ciel. Les participants défilent dans l'ordre suivant: le porteur du bâton à exploits, les porte-drapeaux, les dignitaires et les princesses, les danseurs et les danseuses, les jeunes et les enfants. Tous les concurrents doivent parader, sinon ils risquent de perdre des points ou d'être éliminés.

Le bâton à exploits

Pour bon nombre de tribus nord-américaines, le bâton à exploits est un symbole important. L'aigle représente l'esprit de l'Oiseau Tonnerre, celui qui niche dans un monde surnaturel et veille sur les habitants de notre monde. L'aigle ne tue pas gratuitement, seulement pour sa nourriture et celle de sa famille. On lui attribue aussi d'autres qualités: clairvoyance, force, vitesse, beauté et bienveillance. Le bâton à exploits symbolise le respect pour le Créateur et l'ensemble de l'univers.

L'invocation

Tout événement important débute par une prière cite par un ancien respecté de tous. Traditionnellement, les Premières Nations n'ont jamais eu de « prêtres » en tant que tels, mais plutôt des chefs spirituels. Ceux-ci se voient souvent offrir du tabac quand on les sollicite pour une prière, témoignage du respect qu'on leur porte à eux, ainsi qu'aux puissances supérieures. Les chasseurs tout autant que les cueilleurs expriment fréquemment leur gratitude et leur respect pour la vie qu'ils viennent de prendre avec du tabac.

La chanson au drapeau

L'hommage rendu aux vétérans ou aux guerriers est une tradition bien ancrée dans la culture amérindienne et qui remonte aux temps où les guerriers assuraient la défense de la tribu. Dans une société fondée sur la collectivité, on honore les vétérans qui se sont sacrifiés à la cause et qui ont risqué leur vie pour les autres. Des chants spéciaux sont chantés en l'honneur de ceux qui sont allés sous les drapeaux. On honore aussi les vétérans comme portedrapeaux, en les invitant à ramasser des plumes d'aigle et en leur offrant des chants. C'est un geste grave que de laisser tomber une plume d'aigle pendant un powwow. La plume doit être ramassée au cours d'une cérémonie se déroulant sous la surveillance d'un ancien, de chefs spirituals respectés ou de guerriers (vétérans). Tous les spectateurs à cette cérémonie doivent se lever et se découvrir. II est interdit de prendre des photos.

Les danseurs traditionnels

Les danses traditionnelles ont commencé à l'époque où les guerriers revenaient à leurs villages pour raconter en dansant l'histoire de leurs combats, et où les chasseurs mimaient la poursuite du gibier après une chasse fructueuse. Les costumes des danseurs sont souvent décorés de perles ou de piquants de porc-épic et comprennent une queue décorative en plumes d'aigle. Les danseurs peuvent aussi porter des objets symbolisant leur qualité de guerriers, tels que des boucliers, des armes, des bâtons ou des roues-médecines, qui leur rappellent l'exercice de la sagesse dans les quatre directions, I'unité et le cycle des choses. Ils sont jugés à leur aptitude à suivre la mesure, à garder le rythme du tambour et à s'arrêter avec la musique, les deux pieds au sol.

La danse de l'herbe chez les hommes

Les touffes d'herbe que l'on attachait à la ceinture pour la danse de l'herbe sont remplacées dans le costume contemporain par des franges de couleur. Beaucoup de danseurs portent également une houppe, une ceinture corbeau et un sifflet en os d'aigle, emblèmes de la société des Omahas d'où vient cette danse. Bien qu'il n'y ait pas de mouvements particuliers à exécuter, les danseurs doivent suivre le rythme du tambour et s'arrêter, les deux pieds au sol, en même temps que la musique. Ils doivent aussi toujours garder la tête en mouvement pour agiter leur houppe de plumes.

La danse cérémonielle des hommes

Cette danse aurait été inventée en Oklahoma au début du siècle, lorsque des promoteurs de danses traditionnelles ont demandé aux danseurs amérindiens d'embellir leurs costumes pour impressionner les spectateurs. Utilisant le même pas de base que les danses de l'herbe traditionnelles, la danse cérémonielle s'exécute plus rapidement et comporte des sauts acrobatiques et divers mouvements du corps. Les danseurs doivent aussi savoir suivre le rythme et s'arrêter au bon moment.

La danse du traqueur

Cette danse spéciale est une imitation du guerrier qui traque sa proie ou son ennemi. Au roulement de tambour, le danseur agite ses clochettes et gesticule en se faufilant vers le centre de l'arène. II ne s'arrête qu'à la dernière mesure pour regagner le périmètre. À la quatrième répétition, il continue comme dans une danse normale.

La danse traditionnelle des femmes

On voit parader dans cette dense quelques-uns des plus beaux costumes. Les robes longues vent souvent décorées de grosses perles, de rubans et de coquillages. Les femmes portent aussi des ceintures de perles ou de conques, des pieces à cheveux, des pendants d'oreille, des écharpes et des colliers. La plupart ont un châle, un éventail en plumes d'aigle ou une simple plume. La danse consiste à fléchir les genoux au rythme des tambours, en balançant le corps du haut en bas tout en changeant subtilement de pied pour tourner.

La danse du châle d'apparat

Le costume utilisé pour la danse du châle d'apparat comprend, outre le châle, une robe de cérémonie descendant à mijambe, des mocassins ornés de perles et des mitasses assorties, ainsi que divers bijoux. La danse comporte beaucoup de déplacements, les danseuses devant exécuter de nombreux tours et des pas de fantaisie, en suivant le rythme des tambours et en s'arrêtant net à lafin, les deux pieds bien au sol.

La danse des sonnailles

Les exécutantes portent une robe à mi-jambe en tissu sur laquelle sont cousues des clochettes ou des sonnailles en rangs superposés. Les danseuses suivent les tambours et font sonner leurs clochettes en bougeant le plus doucement possible. Le son doit s'arrêter en même temps que le battement des tambours.

La danse par équipe

La danse par équipe est une activité relativement nouvelle au cours du powwow. Les danseurs doivent synchroniser leurs mouvements pour danser en harmonie. Ils sont jugés d'après leur synchronisme, leurs costumes et leur chorégraphie.

LE TRAITEMENT DES SACS-MÉDICINE PAR LES REPRÉSENTANTS DE LA LOI

Dès qu'un sac-médecine a été touché par une personne autre que son dépositaire désigné, il ne peut plus servir dans cet état impur. Le dépositaire doit reprendre les rites de purification (qui peuvent durer trois ou quatre jours et nécessiter la présence de différents aînés spirituels) afin de restaurer le caractère sacré du sac. Autrement dit, une essence spirituelle vitale se perd lorsque ces articles ne sont pas traités avec le respect qu'ils méritent.

Dans la plupart des cas, les agents de police ou de sécurité ignorent le caractère religieux du contenu du sac. Ils n'ont pas non plus été assez sensibilisés à l'importance que les anciens attachent à ces objets qui doivent être traités avec le plus grand respect.

Les objets spirituels

Un ancien du Manitoba a gracieusement offert quelques échantillons d'une collection d'objets utilisés lors de leurs cérémonies sacrées. La collection ne doit cependant pas être considérée comme typique. Le contenu des sacs-médecine peut varier considérablement étant donné la diversité culturelle des premières nations aborigènes à travers le Canada et les États-Unis. Les agents d' application de la loi sont encouragés à s'adresser aux anciens autochtones de leur région afin de connâître les objets spirituels et les pratiques courantes dans leur localité.

Description

Des ailes et les plumes d'aigle, les gourdes de cuir vert, les tambours, les coquilles d'haliotide et les tissus et imprimés à prières font partie des objets les plus utilisés en plus de la pipe. Les quatre plantes sacrées, le foin d'odeur, la sauge, le cèdre et le tabac ou le kinnie-kinnick (des copeaux de saule) sont aussi souvent portés dans un sac-médecine pendu autour du cou ou attaché aux vêtements. Les anciens peuvent aussi porter d'autres articles tels que des griffes d'ours sur une lanière ou des insignes offerts en cadeau lors des cérémonies.

Les fouilles

Les agents d' application de la loi peuvent fouiller quelqu'un qui porte ces objets sans créer d'incident en demandant au porteur d'ouvrir lui-même son sac. Si la personne est sincère, la requête sera accordée. La spiritualité du paquet n'est violée que s'il est touché ou ouvert sans la permission du porteur. II est donc important que les agents de police sachent que les articles spirituels à caractère religieux peuvent être traités avec respect et ne doivent être touchés que par le dépositaire ou un ancien.

Autant que possible, les femmes policières devraient laisser un collègue masculin exécuter les fouilles, puisqu'il existe cette croyance que les femmes, pendant leurs règles, ont une spiritualité plus grande que les hommes et que le simple fait de voir les objets enlèverait à ces derniers leur caractère sacré. II est important de savoir que les Autochtones retournent en nombre toujours croissant à leur patrimoine en exprimant leurs croyances religieuses comme le faisaient leurs aïeux. On peut voir ces objets sacrés plus fréquemment maintenant que les aînés spirituels font de longs voyages pour tenir leurs cérémonies sacrées dans les conseils des premières nations partout sur le continent américain. Tout en se souciant de la sécurité publique, le personnel de la sécurité et les autres agents d' application de la loi doivent tâcher de parfaire leurs connaissances sur ces traditions et les objets qu'elles touchent par une formation et une sensibilisation interculturelles accrues.

Pour de plus amples renseignments, s'adressez à:

La Direction générale de la GRC
La direction des services de police communautaires, contractuels et autochtones
1200, promenade Vanier
Ottawa (Ontario)
K1A 0R2