Produit intérieur brut par province et territoire

L'activité économique dans les provinces les plus à l'ouest du pays a dépassé la moyenne nationale de 2,9 % pour une deuxième année d'affilée en 2005, l'Alberta, une province riche en pétrole, venant en tête.

Par ailleurs, l'est et le centre du Canada ont dû faire face aux coûts croissants du carburant et à l'augmentation de la concurrence étrangère, les prix de l'énergie ayant donné le ton à la croissance du produit intérieur brut (PIB) dans les provinces et les territoires.

Les augmentations du prix du pétrole tout au long de 2004 et de 2005 ont été profitables pour l'économie de l'Alberta, qui a progressé de 4,5 %, ce qui représente de loin la hausse la plus élevée parmi toutes les provinces.

La Colombie-Britannique et la Saskatchewan ont suivi de près, affichant respectivement des hausses de 3,5 % et de 3,2 %. Toutefois, dans les deux cas, la croissance a été inférieure à celle enregistrée en 2004. C'est le Manitoba qui est venu au dernier rang des provinces de l'Ouest, enregistrant une hausse de 2,7 %, alimentée par les exportations d'électricité.

La montée en flèche des prix de l'énergie, qui a fait suite à l'ouragan Katrina, a alimenté la croissance des bénéfices des sociétés dans le secteur pétrolier, ce qui a entraîné une hausse de l'investissement. L'essor énergétique a aussi été accompagné d'une appréciation de la devise canadienne qui, conjuguée à l'augmentation de la concurrence internationale, a eu un effet modérateur sur la production et les exportations du secteur de la fabrication.

La vigueur persistante du revenu personnel disponible et les faibles taux d'intérêt ont soutenu les activités dans le secteur de la construction résidentielle partout au pays, et les dépenses de consommation ont augmenté de 4,0 %.

Dans l'ensemble du pays, les hausses ont été attribuables à l'investissement, au commerce et aux services financiers. La production de services a dépassé la production de biens, soit l'inverse de ce qui s'est produit en 2004, alors que la production de biens dominait.

L'Ouest : Les prix du pétrole alimentent la croissance économique

La croissance économique en Alberta a été supérieure à la moyenne canadienne pour une troisième année consécutive. La montée en flèche des prix du pétrole en 2005 a entraîné des hausses considérables des bénéfices des sociétés ainsi qu'une intensification de l'investissement des entreprises et des dépenses personnelles.

Affichant un taux de chômage de 3,9 %, l'Alberta a démontré sa vigueur dans tous les secteurs de l'économie. La province a été confrontée aux demandes imposées à ses infrastructures en raison de la hausse de la migration interprovinciale.

La fabrication a progressé de 8,9 %, ayant fourni des machines, des tubes et des tuyaux en acier ainsi que des bâtiments temporaires au secteur pétrolier en effervescence dans le nord de l'Alberta. Le niveau d'emploi plus élevé a contribué au raffermissement du revenu du travail, et les dépenses de consommation ont crû. Les nouveaux propriétaires de maisons ont profité du fait que leurs portefeuilles étaient bien remplis pour acheter des meubles et des véhicules automobiles neufs.

Ironiquement, malgré la hausse des prix, la production de pétrole a décliné en 2005. L'activité dans le secteur des sables bitumineux du nord de l'Alberta a été ralentie par des difficultés de production au début de l'année. Toutefois, l'investissement s'est poursuivi, et la province n'a pas encore ressenti toutes les répercussions de l'expansion de la production de pétrole brut synthétique.

L'économie de la Saskatchewan a dépassé la moyenne canadienne pour une troisième année consécutive. Toutefois, la croissance de 3,2 % observée en 2005 a été légèrement inférieure à celle de 3,4 % enregistrée en 2004. La vigueur des prix de l'énergie a entraîné des bénéfices élevés pour les sociétés des secteurs miniers et de la fabrication. Les activités du secteur de la fabrication ont progressé de façon notable, l'essor s'étant concentré dans les produits de bois et les produits métalliques, en réponse aux besoins des domaines de la construction et de l'exploration pétrolière.

Dans le secteur minier, la production de potasse a dépassé celle de 2004, et la demande internationale a alimenté la production d'uranium. Comme en Alberta, l'extraction de pétrole brut a diminué légèrement, les producteurs d'énergie ayant accentué leurs efforts afin de trouver des nouvelles sources de pétrole.

Une troisième augmentation consécutive à deux chiffres de la production agricole n'a pas été suffisante pour rehausser le revenu des agriculteurs, alors qu'une saison de récolte pluvieuse a nuit à la qualité du blé et a entraîné une baisse des prix.

L'économie du Manitoba a connu une croissance de 2,7 %, soit une hausse légèrement supérieure à celle de 2,3 % enregistrée en 2004. Les exportations d'électricité ont fait un bond, les niveaux de l'eau dans le nord du Manitoba ayant contribué à la production hydroélectrique. Le Manitoba a enregistré le deuxième taux de chômage le plus bas au pays, ce qui, conjugué à la vigueur du revenu du travail et au maintien des faibles taux d'intérêt, a favorisé la construction résidentielle et les dépenses personnelles.

La production agricole a connu une baisse marquée, les agriculteurs ayant souffert des mauvaises conditions climatiques. Toutefois, les producteurs de bétail ont profité de la réouverture des marchés d'exportation du boeuf canadien.

En Colombie-Britannique, une diminution marquée du taux de chômage et la vigueur du revenu du travail ont stimulé la construction résidentielle. Les acheteurs de maisons ont ainsi fait l'acquisition de meubles, ce qui a rehaussé les dépenses en biens durables. L'essor de la construction résidentielle a aussi profité aux banquiers, aux avocats et aux agents immobiliers. Les dépenses des administrations publiques ont augmenté en parallèle avec les besoins d'infrastructures liés au parc de logements neufs.

La production forestière a crû de façon modérée. Toutefois, les exportations de bois d'oeuvre ont souffert de la hausse de la valeur du dollar canadien. Pour leur part, les exportations de gaz naturel et d'électricité ont augmenté considérablement. Dans l'ensemble, la production de biens a dépassé la production de services pour une troisième année consécutive.

Provinces de l'Atlantique : La croissance s'accélère à l'Île-du-Prince-Édouard

L'économie de l'Île-du-Prince-Édouard a dominé celles des provinces de l'Atlantique en 2005, affichant une croissance de 2,0 %, légèrement supérieure à celle de 1,8 % enregistrée en 2004. La vigueur du revenu du travail, les faibles taux d'intérêt et le maintien de la stabilité d'emploi ont entraîné une augmentation des dépenses personnelles en biens durables et de l'investissement des entreprises en machines et matériel. La production du secteur de la fabrication a progressé, en dépit des récoltes plus faibles de pommes de terre et d'une pêche au homard moins fructueuse.

La production économique de la Nouvelle-Écosse a augmenté de 1,1 %, ce qui représente une hausse légèrement inférieure à celle de 1,4 % observée en 2004. Les dépenses des administrations publiques ont progressé de 3,5 %, la production dans les hôpitaux et les universités ayant repris après les restrictions imposées l'année précédente. Le revenu du travail a fait un bond de 5,2 %, et le commerce de détail a profité d'une augmentation de 2,2 % des ventes de véhicules automobiles neufs. La production de biens a tiré de l'arrière par rapport à la production de services, et les exportations ont légèrement fléchi.

L'économie de Terre-Neuve-et-Labrador a repris à la suite des grèves qui ont touché le secteur public en 2004, affichant une hausse légère de 0,4 % en 2005. Les ressources naturelles ont continué de jouer un rôle important dans l'économie de la province, la mine de nickel de Voisey Bay et le champ pétrolier White Rose étant entrés en production à la fin de l'année. En raison de problèmes de matériel, la production pétrolière d'Hibernia et celle de Terra Nova ont décliné encore une fois en 2005, et les exportations globales ont baissé légèrement pour une deuxième année consécutive.

L'économie du Nouveau-Brunswick a progressé de 0,5 % en 2005, soit un rythme bien inférieur à celui enregistré en 2004. L'investissement des entreprises a progressé plus rapidement que celui des administrations publiques et a servi à répondre à la demande de logements, de bureaux et de locaux de vente au détail. L'activité du secteur de la fabrication a diminué, en raison de la réduction de la production de papier et d'aliments. Les consommateurs ont profité du maintien des faibles taux d'intérêt et de la vigueur du revenu du travail, les dépenses personnelles ayant suivi la progression économique de 2004.

Centre du Canada : La vigueur des marchés du travail est à l'origine de la performance

La production économique en Ontario a progressé de 2,8 % en 2005. Il s'agit d'un rythme légèrement plus faible que la moyenne canadienne et ce, pour une troisième année consécutive. L'appréciation de la devise canadienne et l'augmentation de la concurrence étrangère ont ralenti la croissance des exportations par rapport au rythme vertigineux atteint en 2004. Toutefois, l'important secteur de l'automobile est demeuré vigoureux, en raison d'une demande soutenue à l'exportation pour les véhicules automobiles et les camions lourds fabriqués en Ontario.

Les hausses au chapitre de l'emploi dans les industries de services ont compensé les pertes d'emploi dans certaines industries du secteur de la fabrication. Le taux de chômage a diminué pour une troisième année consécutive. La vigueur du revenu du travail et les faibles taux d'intérêt ont alimenté les dépenses personnelles.

Au Québec, la production de biens a été inférieure à la production de services. La production économique a progressé de 2,2 %, en légère baisse comparativement au taux enregistré en 2004. L'industrie aérospatiale a été le principal facteur à l'origine de l'activité du secteur de la fabrication, grâce à l'intérêt renouvelé à l'échelle mondiale pour les voyages en avion. La production d'aluminium a connu un essor, en raison de l'augmentation de la capacité. Les fabricants de matériel électronique ont aussi fait des progrès, mais la hausse de la devise canadienne et une plus forte concurrence étrangère ont entraîné des baisses dans une grande partie du secteur de la fabrication.

La construction résidentielle a diminué, mais est demeurée supérieure de 50 % à celle observée il y a cinq ans. Les dépenses personnelles sont demeurées vigoureuses, les articles coûteux, comme les véhicules automobiles et les appareils ménagers, ayant été à l'origine de la presque totalité de la hausse.

Territoires : Le Yukon mène la marche encore une fois

La production économique du Yukon a augmenté de 3,4 % l'an dernier, ce qui constitue un taux de croissance légèrement inférieur à celui de 3,5 % enregistré en 2004. Le Centre des Jeux du Canada a été à l'origine de la remontée de l'investissement des entreprises. Le marché du travail serré a contribué à la hausse du revenu personnel, qui a entraîné des augmentations des dépenses personnelles et de la demande de logement. Le tourisme a progressé, les services d'hébergement et le transport aérien en ayant tiré des bénéfices.

Dans les Territoires du Nord-Ouest, la production économique n'a augmenté que de 1,0 %, soit la hausse la plus faible depuis 1999. Les opérations minières ayant presque atteint leur pleine capacité dans les mines de diamants existantes des Territoires du Nord-Ouest, la construction d'une nouvelle mine à Snap Lake est devenue le nouveau facteur principal à l'origine de la croissance. Les camionneurs et les compagnies aériennes ont profité des activités de construction, et la croissance du revenu du travail est demeurée forte en 2005.

L'économie du Nunavut a connu une baisse légère de 0,5 % en 2005. L'activité minière et les exportations de minerais ont connu un recul, en raison de la fermeture d'une autre mine. Cependant, le développement de l'emplacement de la mine Jericho est de bon augure pour l'avenir. La fin de plusieurs projets de construction d'édifices publics a entraîné une augmentation dans les services des différents ordres de gouvernement mais aussi une certaine léthargie dans les activités de construction.

Analyse et tableaux détaillés

Pour obtenir une analyse plus détaillée de la parution d'aujourd'hui de la comptabilité nationale, y compris des graphiques et des tableaux additionnels, consultez le numéro de 2005 des estimations provisoires de La revue des comptes économiques des provinces et des territoires, vol. 2, n^o 1 (13-016-XIF, gratuit), qui est maintenant accessible en ligne. À la page Nos produits et services, sous Parcourir les publications Internet choisissez Gratuites, puis Comptes nationaux.

Produits, services et demandes de renseignements

Comptes économiques provinciaux

Données stockées dans CANSIM : tableaux 384-0001, 384-0002, 384-0004 à 384-0013 et 384-0036.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 1303, 1401, 1402 et 1902.

La publication Comptes économiques provinciaux, Tableaux et document analytique, estimations préliminaires 2005 (13-213-PPB, 54 $; 13-213-DDB, 428 $) est maintenant en vente. Les disquettes sont aussi en vente, à un coût moindre, sept jours ouvrables après la parution officielle (13-213-XDB, 86 $). Pour acheter ces produits, communiquez avec le Service à la clientèle au (613) 951-3810 (iead-info-dcrd@statcan.ca), Division des comptes des revenus et des dépenses.

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Produit intérieur brut provincial par industrie

Données stockées dans CANSIM : tableau 379-0025.

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