Le Quotidien
Le mercredi 23 août 2006

Étude : Le temps perdu en raison d'arrêts de travail

2005

Selon une nouvelle étude des tendances des arrêts de travail, les entreprises et les administrations publiques canadiennes ont enregistré en 2005 le nombre le plus élevé de jours de travail perdus à la suite de grèves et de lock-out en 15 ans.

Selon cette étude, qui a été publiée dans l'édition en ligne d'août 2006 de L'emploi et le revenu en perspective, les relations de travail se sont détériorées dans plusieurs grandes entreprises, entraînant une augmentation importante du temps perdu en raison d'arrêts de travail.

À partir des données tirées de l'Enquête sur la population active et de renseignements recueillis par Ressources humaines et Développement social Canada, cette étude examine les tendances des arrêts de travail au cours des 25 dernières années.

Le nombre de conflits de travail qui ont commencé l'an dernier est resté inchangé par rapport à 2004 et n'est que légèrement plus élevé que ceux enregistrés en 2002 et en 2003. Par contre, l'effectif des travailleurs concernés par ces conflits, le nombre total de jours de travail perdus et le ratio de temps perdu ont tous fortement augmenté.

En 2005, on a estimé à 4,1 millions le nombre de jours perdus en raison de conflits de travail, soit près de deux fois et demie le chiffre enregistré en 2003 et le plus haut niveau observé depuis 1990, l'année où près de 5,1 millions de jours de travail ont été perdus.

On estime à 429 000 l'effectif des travailleurs qui ont été touchés par les 261 arrêts de travail déclenchés l'an dernier, ce qui représente cinq fois plus que l'effectif de 81 000 enregistré en 2003 et le plus haut niveau observé depuis 1989.

Le ratio de temps perdu, c'est-à-dire le nombre de jours de travail perdus pour 1 000 employés, permet d'effectuer des comparaisons plus judicieuses des statistiques annuelles sur les arrêts de travail. En 2005, les entreprises canadiennes ont perdu 301 jours de travail pour 1 000 employés, soit plus que le double du niveau enregistré en 2003 et le plus haut niveau connu depuis 1997.

Toutefois, le ratio de temps perdu, qui neutralise l'effet de l'augmentation du nombre d'employés, révèle une tendance globale à la baisse : d'une moyenne annuelle de 541 jours de travail perdus pour 1 000 employés dans les années 1980 à 233 dans les années 1990, puis à 203 dans les années 2000.

La hausse du nombre de jours de travail perdus au cours des deux dernières années peut s'expliquer en partie par l'augmentation du nombre de travailleurs touchés (puisque les conflits récents ont mis en cause des syndicats relativement grands) ainsi que par certains arrêts de travail de longue durée. Citons, à titre d'exemple, les arrêts de travail prolongés survenus l'an dernier et qui ont touché quelques grands syndicats.

Entre 2003 et 2005, les syndicats ont été à l'origine d'environ 84 % des 743 arrêts de travail déclenchés et de 87 % des 9,1 millions de jours de travail perdus, le reste ayant été attribuable aux employeurs.

Le Québec, qui est la province affichant la syndicalisation la plus élevée, a enregistré la plus forte proportion de grèves et de lock-out (45 % ou 336), suivi de l'Ontario (31 % ou 230).

Près de 3 grèves et lock-out sur 10 (29 %) sont survenus dans le secteur de la fabrication, suivi du secteur de l'éducation, de la santé et des services sociaux (21 %).

Les industries de l'information et de la culture n'ont enregistré que 2 % des grèves et des lock-out, mais près du quart des jours de travail perdus. Une longue grève mettant en cause quelques grands syndicats a entraîné un nombre élevé de jours de travail perdus dans ce secteur.

Des proportions relativement élevées de jours de travail perdus ont aussi été enregistrées dans le secteur de la fabrication (17 %), dans celui de l'éducation, de la santé et des services sociaux (16 %) et dans l'administration publique (17 %).

Les salaires ont constitué la principale cause d'environ la moitié des arrêts de travail déclenchés entre 2003 et 2005. Le manque de confiance dans la volonté de négociation de la partie adverse a été évoqué dans environ un tiers des arrêts de travail.

Les trois quarts des arrêts de travail ont été réglés à la suite d'une entente entre les parties adverses, avec ou sans l'aide d'une tierce partie. Seulement quelques arrêts de travail ont fait l'objet d'une loi spéciale ou d'une injonction d'un tribunal, ou se sont soldés par la fermeture de l'usine.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3701.

L'article intitulé «Des arrêts de travail accrus» figure dans le numéro en ligne d'août 2006 de L'emploi et le revenu en perspective, vol. 7, no 8 (75-001-XIF, gratuit), qui est disponible à partir du module Publications de notre site Web.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Lahouaria Yssaad au 613-951-0627 (lahouaria.yssaad@statcan.ca), Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail.


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