Le Quotidien
Le jeudi 7 juin 2007

Étude : L'industrie canadienne du bois d'oeuvre : tendances récentes

1995 à 2006

Malgré l'effet des multiples pressions économiques et commerciales qu'elle a subi au cours des dernières années, l'industrie canadienne du bois d'oeuvre s'est restructurée en profondeur et est demeurée rentable, selon une nouvelle étude.

L'étude, publiée aujourd'hui dans la série Analyse en bref, révèle que depuis le début de l'an 2000, l'industrie a perdu des milliers d'emplois. Elle a cependant intensifié sa restructuration, ce qui s'est traduit par des accroissements importants en ce qui concerne la productivité du travail.

Ces hausses, combinées à une poussée éphémère mais importante des prix du bois d'oeuvre et des revenus d'exploitation en 2004, ont contribué au maintien par l'industrie de marges bénéficiaires positives comparables, en moyenne, à celles enregistrées dans le secteur de la fabrication de 1999 à 2005.

Parmi les défis auxquels l'industrie a dû faire face au cours de cette période, on retrouve l'Accord canado-américain sur le bois d'oeuvre (1996 à 2001), l'imposition de droits antidumping et compensateurs par les États-Unis de 2002 à 2006, la hausse des prix de l'énergie et de la matière première, la chute des prix du bois d'oeuvre ainsi que la hausse du taux de change du dollar canadien.

Pendant presque toute la période de cinq ans au cours de laquelle l'Accord canado-américain sur le bois d'oeuvre était en vigueur, la production et les emplois se sont accrus de façon plus ou moins régulière. Cependant, le nombre total d'heures travaillées dans l'industrie a diminué en raison de la baisse du nombre et de la durée des quarts de travail. Par conséquent, le rythme de croissance de la productivité du travail a représenté le double de celui enregistré en moyenne par le secteur de la fabrication de 1997 à 2001.

L'industrie du bois d'oeuvre joue un rôle important dans l'économie canadienne. En 2006, elle a contribué au produit intérieur brut (PIB) du Canada pour 7,6 milliards de dollars. Cela représente 4,4 % du secteur de la fabrication et 0,7 % de l'ensemble du PIB du Canada. Cette industrie est également très présente sur les marchés d'exportation puisqu'elle occupe plus de 4 % du total des exportations canadiennes de marchandises.

Tournant pour l'industrie en 2002

La fin de l'Accord canado-américain sur le bois d'oeuvre en 2001 a été suivie de l'imposition par les États-Unis de droits antidumping et compensateurs à l'industrie canadienne du bois d'oeuvre à partir de 2002. Cela a marqué un tournant pour cette industrie en ce qui concerne les livraisons, les emplois, la productivité du travail et les exportations.


Note aux lecteurs

Dans cette étude, l'industrie du bois d'oeuvre (Système de classification des industries de l'Amérique du Nord — SCIAN 321111) est définie comme comprenant tous les établissements dont l'activité principale consiste à fabriquer des planches, du bois d'échantillon, du bois d'oeuvre, des poteaux et des traverses ainsi que des bardages à partir de billes et de billons.

Pour certaines variables comme l'emploi, l'innovation, la productivité et les finances, les données se rapportent à l'industrie des scieries et de la préservation du bois (SCIAN 3211), dont 89 % des livraisons proviennent de l'industrie du bois d'oeuvre.

À moins d'indication contraire, les données portent sur la période allant de 1995 à 2006, à l'exception des données sur la productivité et les finances pour lesquelles les données les plus récentes remontent à 2005.

Par ailleurs, les données sur la marge bénéficiaire et le rendement sur l'avoir sont compilées sur la base du concept des entreprises. D'autres renseignements sur la méthodologie et les sources de données sont fournis dans l'étude complète.


Alors que le volume de production s'accroissait de façon plus ou moins régulière jusqu'en 2004, l'emploi a commencé à diminuer en 2001. En fait, l'emploi dans l'industrie du bois d'oeuvre est tombé d'un sommet inégalé, passant de 74 145 en 2000 à 54 454 en 2006, soit une baisse de 27 %.

Pour la seule année 2006, les pertes d'emploi de l'industrie ont été particulièrement importantes en Ontario (-8,9 %), au Québec (-7,5 %) et en Colombie-Britannique (-5,3 %).

L'étude montre que la productivité du travail de l'industrie, mesurée en fonction de la production économique par heure travaillée, s'est intensifiée après 2001. De 2001 à 2005, soit l'année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles, la productivité du travail a grimpé de 5,8 % par année en moyenne. Il s'agit d'un rythme de croissance de près de cinq fois supérieur à l'accroissement de 1,2 % enregistré par l'ensemble du secteur de la fabrication.

Ces hausses de productivité ont été réalisées en partie par la fermeture d'usines moins performantes. C'est ce qui se passe normalement lors d'une importante restructuration industrielle. Les investissements dans les nouvelles machines et outillage ont également joué un rôle après la brève résurgence en 2004.

Les livraisons atteignent leur niveau le plus bas en 14 ans

En 2006, les livraisons de bois d'oeuvre se sont élevées à 11,9 milliards de dollars, en baisse de 17,5 % par rapport à 2005. Il s'agissait du niveau le plus bas observé en 14 ans, soit bien en deçà du niveau de 17 milliards de dollars atteint en 2004 lors de la brève résurgence dans l'industrie. En 2005, les livraisons ont décliné de 14,9 %.

Le volume de production de l'industrie du bois d'oeuvre s'est accru de façon plus ou moins régulière jusqu'en 2004, grâce en partie à une forte demande du secteur de l'habitation au Canada et aux États-Unis. La production a ensuite chuté pendant deux années consécutives, soit en 2005 et en 2006.

L'importante baisse de la valeur des livraisons est donc attribuable en grande partie à la chute des prix, lesquels sont tombés à leur niveau le plus bas depuis 1992.

Les exportations vers les États-Unis sont à la baisse

Les baisses enregistrées dans la valeur des livraisons de bois d'oeuvre sont attribuables en grande partie au recul marqué de la valeur des exportations vers les États-Unis au cours des dernières années.

L'industrie canadienne du bois d'oeuvre est largement tributaire de ses exportations vers les marchés extérieurs, lesquels représentent environ 80 % de sa production. En 2006, la valeur des exportations nationales de bois d'oeuvre se chiffrait à 9,6 milliards de dollars, dont 80 % était expédié vers les États-Unis, qui constituent de loin le principal marché étranger de l'industrie canadienne du bois d'oeuvre.

De 2000 à 2006, la valeur des exportations nationales de bois d'oeuvre a baissé en moyenne de 4,9 % par année, et ce, malgré le regain observé en 2004. Cette baisse est attribuable en grande partie à la chute des prix du bois d'oeuvre. Le marché américain de la construction d'habitations, qui constitue un important consommateur de bois d'oeuvre, a également connu un ralentissement marqué en 2006.

La rentabilité est comparable aux autres industries manufacturières

Bien qu'elle ait fait face à de multiples pressions économiques et commerciales au cours des dernières années, en outre à des prix du bois d'oeuvre généralement bas, l'industrie canadienne du bois d'oeuvre s'est restructurée et elle est demeurée rentable de 1999 à 2005.

Lorsque mesurée sur la base de la marge bénéficiaire et du rendement sur l'avoir, la rentabilité de l'industrie du bois d'oeuvre se situait au niveau, ou légèrement au-dessous, de la rentabilité moyenne des autres industries manufacturières. La marge bénéficiaire est calculée en divisant les bénéfices d'exploitation par les revenus d'exploitation. Le rendement sur l'avoir permet de mesurer le rendement obtenu par les investisseurs et constitue un autre indicateur de rentabilité.

De 1999 à 2005, l'industrie a affiché une marge bénéficiaire moyenne de 6,0 % comparativement à 6,4 % pour l'ensemble des industries manufacturières. Cette rentabilité soutenue de l'industrie a été rendue possible grâce, entre autres, aux accroissements substantiels de productivité et aussi au fait que l'industrie a su tirer profit de la poussée éphémère mais importante de la production et des prix en 2004, soit l'année où la marge bénéficiaire a atteint un sommet de 10,3 %.

De plus, de 1999 à 2005, le rendement sur l'avoir de l'industrie s'est établi à 8,9 % en moyenne, taux pratiquement comparable à celui de 8,8 % enregistré dans le secteur de la fabrication.

Les marges bénéficiaires et le rendement de l'avoir dégagés par une industrie dépendent en grande partie des profits qu'elle génère sur la vente de ses produits. L'industrie du bois d'oeuvre a réalisé des bénéfices d'exploitation record de 2,8 milliards de dollars en 2004, mais ceux-ci ont par la suite chuté de 70,5 % pour se situer à 833 millions de dollars en 2005.

Les bénéfices nets ont également chuté pour passer de 2,1 milliards de dollars en 2004 à 409 millions de dollars en 2005. Cette chute de 80,7 % des bénéfices peut être associée à la vigueur du dollar canadien, à la hausse des coûts de l'énergie et des intrants de production ainsi qu'à la baisse du prix du bois d'oeuvre.

En 2006, un nouvel accord avec les États-Unis sur les exportations de bois d'oeuvre résineux a été conclu. Cet accord est accompagné d'une entente de remboursement de la plupart des droits perçus depuis 2002 et il fixe un nouveau prix au-dessus duquel les exportateurs canadiens n'auront pas à payer des droits. L'avenir dira comment cet accord et d'autres facteurs influenceront la situation financière de l'industrie canadienne du bois d'oeuvre en 2006 et au cours des prochaines années.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 2101, 2103, 2134, 2318, 2501, 2510, 2612, 4218 et 5103.

L'article analytique intitulé «L'industrie canadienne du bois d'oeuvre : tendances récentes», qui fait partie de la série Analyse en bref (11-621-MWF2007055, gratuite), est maintenant offert à partir du module Publications de notre site Web.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Daniel Dufour au 613-951-5370, Division des petites entreprises et des enquêtes spéciales.


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