Nota: Bien que le site ait été conçu pour offrir un visionnement optimal aux navigateurs conformes aux normes Web, le contenu du site est toujours accessible à tous les navigateurs. Veuillez consulter nos conseils de navigation.

Le Théâtre Teesri Duniya  : place à la diversité

Le Théâtre Teesri Duniya
Micheline Dahlander, Shomee Chakrabartty et Millie Tresierra, dans Bhopal, production de Teesri Duniya Theatre (photo : Tommy Asselin) Référence: Bulletin Pour les Arts, numéro 13, hiver 2003

Histoires d'artistes

Établi en 1981 pour répondre aux besoins artistiques des acteurs de descendance sud-asiatique vivant au Canada, la compagnie théâtrale montréalaise Teesri Duniya est aujourd’hui renommée pour son travail de mise en valeur de la richesse des différentes communautés qui composent le pays.

Depuis la création de la compagnie théâtrale Teesri Duniya (qui signifie « tiers monde » en hindoustani), des artistes de cultures, d’ethnies, de langues et de patrimoines d’une grande diversité s’y sont réunis pour collaborer à la création, au développement et à la production de plus de 25 pièces à caractère social.

Grâce aux conseils, à l’imagination et souvent à la plume de Rahul Varma, cofondateur et directeur artistique d’origine indienne du Théâtre Teesri Duniya, la compagnie a élaboré une approche innovatrice et diversifiée du théâtre canadien. Cette approche, influencée par les racines culturelles et nationales des artistes, reflète des expériences culturelles de la vie au Canada et s’inspire de ces expériences.

En 1990, la production Land Where the Trees Talk de Rahul Varma a permis au public montréalais de voir, pour une première fois, une pièce sur les Premières nations, écrite par un dramaturge d’origine indienne et jouée par 13 comédiens issus de différentes ethnies, qui ont travaillé selon un style influencé par la tradition théâtrale « nautanki » de l’Inde.

Des œuvres subséquentes ont continué d’ériger des ponts entre cultures et langues. À la suite du succès populaire et critique qu’a connu la pièce Counter Offence vers le milieu des années 90 — pièce dans laquelle Varma examinait la violence conjugale à l’endroit des femmes chez de nouveaux Canadiens et de nouveaux Québécois —cette dernière a été adaptée en français (L’Affaire Farhadi, 1999). Le Théâtre Teesri Duniya est alors devenu la première compagnie artistique interculturelle du Canada à lancer une production en français.

La compagnie a aussi présenté des pièces portant sur les horreurs de la guerre (Noah’s Ark 747 de Silvija Jestrovic), sur l’agitation politique (Reading Hebron de Jason Sherman) et sur la tragédie humaine (Bhopal de Varma).

Ayant pour thème « l’accident industriel » de 1984 à l’usine de pesticides Union Carbide de Bhopal, en Inde, événement tragique qui a fait des dizaines de milliers de morts, la pièce Bhopal a été traduite en hindoustani (Zahreeli Hawa, qui signifie « gaz empoisonné ») et jouée en Inde. Le Théâtre Teesri Duniya prévoit présenter à Montréal et à Québec une version française de cette pièce qui a connu un énorme succès.

Le Théâtre Teesri Duniya participe aussi à la mise en scène d’une série de lectures, intitulée Fireworks. Cette série présente les œuvres de dramaturges qui en sont à leur première production, de nouveaux dramaturges ainsi que de dramaturges établis provenant de groupes autochtones, ethniques ou majoritaires. Teesri publie aussi le bulletin trimestriel sur le théâtre alt.theatre: cultural diversity and the stage et, depuis peu, agit aussi à titre de compagnie présentatrice.

En mars, le théâtre s’est joint à la Galerie Montréal, Arts Interculturels pour porter à la scène la production The Adventures of Ali & Ali and the Axes of Evil (« une attaque de front non inspectée du tout dernier nouvel ordre international »), coproduction itinérante du théâtre Cahoots de Toronto et du théâtre NeWorld de Vancouver.