Maladies évitables par la vaccination
La rougeole
Mise à jour : 14 novembre 2007
Description et symptômes
Des cas de rougeole ont été signalés au Québec ces derniers mois. Les autorités provinciales et locales de la santé publique mènent l'enquête sur l'éclosion et gèrent l'intervention, avec l'appui de l'Agence de la santé publique du Canada.
La rougeole est une maladie très contagieuse et fortement infectieuse causée par un virus. Ses symptômes comprennent la fièvre, la toux, le coryza (écoulement nasal), la conjonctivite, les taches de Koplik (taches blanches sur la muqueuse buccale) et l'éruption cutanée. La diarrhée, l'otite moyenne, la bronchopneumonie, l'encéphalite et, dans de rares cas, la panencéphalite sclérosante subaiguë (PSS) sont au nombre des complications. Le virus se propage par des gouttelettes aéroportées (la toux ou les éternuements) ou par contact direct (étroit et personnel) avec les sécrétions du nez ou de la gorge de personnes infectées. Le virus se répand aussi, mais dans une moindre mesure, par contact avec des articles souillés depuis peu par des sécrétions du nez et de la gorge.
Survenue
Au cours de la XXIVe Conférence panaméricaine sur la santé en septembre 1994, des représentants du Canada et d'autres nations de l'Organisation panaméricaine de la santé ont résolu d'éliminer la rougeole dans la région des Amériques de l'Organisation mondiale de la Santé. Peu après, en 1995, la Conférence des sous-ministres FPT de la Santé du Canada s'est fixé pour but d'éliminer la rougeole.
À l'échelle nationale, la transmission soutenue de la maladie a été éliminée par les programmes de vaccination actuels à deux doses contre la rougeole et la couverture vaccinale importante de l'ensemble de la population. Selon l'Enquête nationale sur la vaccination(ENV) de 2004, 94% des enfants de deux ans ont reçu une dose de vaccin contre la rougeole et 79% des enfants de sept ans ont reçu au moins deux doses. Des données épidémiologiques et virologiques montrent que la transmission endémique de la rougeole est presque entièrement interrompue depuis 1998; mais comme on pouvait s'y attendre, des cas importés sont toujours observés. La transmission secondaire de ces cas est en général spontanément résolutive, et elle touche les quelques Canadiens qui sont toujours vulnérables en raison de la sous-vaccination ou de l'opposition à la vaccination.
Un système de surveillance active nationale de la rougeole est en vigueur au Canada depuis 1998. Une fois par semaine, l'ensemble des provinces et des territoires signale les cas confirmés de rougeole à l'Agence de la santé publique du Canada, qui fait à son tour un rapport hebdomadaire à l'Organisation panaméricaine de la santé. À la fin de la semaine commençant le 04 novembre 2007, 101 cas de rougeole avaient été déclarés cette année au Canada : Québec (95), Alberta (3) et Colombie-Britannique (3).
Au cours des cinq dernières années, une moyenne de 10 cas de rougeole a été déclarée chaque année au Canada, (grappes d'environ quatre cas). La dernière grande épidémie est survenue en 2000. Concentrée en Alberta, elle a touché près de 200 personnes; la quasi-totalité d'entre elles n'avaient pas été immunisées. Les premiers cas ont été importés du Mexique et de la Bolivie.
Prévention
Le virus peut se propager environ quatre jours avant et jusqu'à quatre jours après l'apparition de l'éruption cutanée. Les autorités sanitaires ont lancé une campagne d'information publique visant à informer les patients, l'ensemble de la population et les dispensateurs de soins des mesures de lutte pertinentes. Les personnes qui présentent des symptômes doivent contacter leur clinique médicale avant de se rendre sur place. Cette mesure de précaution est nécessaire afin d'empêcher la propagation de cette maladie.
La rougeole est une maladie évitable par la vaccination. Nous rappelons aux Canadiens de tenir à jour leur dossier d'immunisation. Deux doses du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) sont recommandées pour les enfants, l'une au moment du premier anniversaire ou après et l'autre, après l'âge de 15 mois mais avant l'entrée à l'école. Une deuxième dose du vaccin RRO est également recommandée pour les Canadiens dont le risque d'exposition est le plus élevé, par exemple les voyageurs qui se rendent dans des régions où la rougeole est endémique, les travailleurs de la santé, les recrues militaires et les étudiants qui fréquentent des établissements postsecondaires. Informez-vous de votre état vaccinal auprès de votre dispensateur de soins.
Questions et réponses
- Quelle est la cause de la présente éclosion au Québec?
- Quelles sont les mesures mises en œuvre pour maîtriser l'éclosion de rougeole?
- Que fait le gouvernement du Canada dans cette situation?
- Pourquoi le nombre de cas affichés sur le site Web du Québec diffère-t-il du nombre de cas affichés sur celui de l'ASPC?
- Quels sont les symptômes de la rougeole?
- Comment la maladie se transmet-elle?
- Pourquoi la rougeole est-elle source de préoccupations?
- Les éclosions de rougeole sont-elles fréquentes au Canada?
- Pourquoi des éclosions surviennent-elles encore?
- Pourquoi avoir ajouté une deuxième dose de vaccin?
- Quand le vaccin est-il administré?
Q1. Quelle est la cause de la présente éclosion au Québec?
L'enquête permet de constater que les personnes atteintes n'étaient pas immunisées ou n'avaient qu'une immunisation partielle parce qu'elles n'avaient pas reçu les deux doses de vaccin antirougeoleux. Pour réduire au minimum les risques de contracter la maladie, tous les Canadiens devraient tenir leur dossier d'immunisation et ceux de leurs proches à jour.
Q2. Quelles sont les mesures mises en œuvre pour maîtriser l'éclosion de rougeole?
Les autorités de santé publique du Québec mènent l'enquête et gèrent les interventions, c'est-à-dire qu'elles s'occupent notamment de rechercher les cas de rougeole et de les prendre en charge, ainsi que de chercher les personnes qui ont été en contact avec des personnes infectées et de leur offrir, au besoin, une vaccination ou des médicaments à des fins préventives. Les autorités continuent d'informer le public à propos de toute manifestation rougeoleuse et incitent les gens à mettre leur dossier d'immunisation à jour, s'il y a lieu.
Q3. Que fait le gouvernement du Canada dans cette situation?
'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) tient à jour un système de surveillance hebdomadaire de la rougeole. Tous les gouvernements provinciaux et territoriaux ont été incités à faire preuve d'une vigilance continue relativement à la surveillance de l'activité rougeoleuse sur leur territoire et à signaler tous les cas à l'ASPC. L'ASPC avise également les autorités adéquates en ce qui a trait aux possibilités d'exposition découlant des déplacements interprovinciaux et internationaux. L'ASPC continue de travailler de concert avec les provinces et les territoires en offrant des conseils techniques et en contribuant aux examens de laboratoire.
Q4. Pourquoi le nombre de cas affichés sur le site Web du Québec diffère-t-il du nombre de cas affichés sur celui de l'ASPC?
L'ASPC ne tient compte que du nombre de cas confirmés qui correspondent à la définition nationale de cas. Les cas probables et soupçonnés doivent tout de même être cernés pour garantir une gestion médicale et de santé publique rapide et adéquate (p. ex. diagnostic, prélèvements, examens de laboratoire et soins cliniques, ainsi que déclaration aux fins de santé publique, de suivi et d'intervention). Un cas confirmé doit répondre à l'un des deux critères suivants : i) confirmation en laboratoire de l'infection rougeoleuse OU ii) compatibilité clinique avec l'infection rougeoleuse et lien épidémiologique avec un cas confirmé en laboratoire.
Q5. Quels sont les symptômes de la rougeole?
Les symptômes de la rougeole se manifestent habituellement en deux étapes. Le premier signe est l'apparition de la fièvre, suivie d'une rougeur des yeux (conjonctivite), d'un écoulement nasal, d'une toux et de taches blanches à l'intérieur de la bouche et des joues. Entre le troisième et le septième jour, le deuxième signe, des taches rouges caractéristiques, apparaît d'abord sur le visage, puis sur l'ensemble du corps. Cette éruption cutanée dure de cinq à six jours.
Q6. Comment la maladie se transmet-elle?
La rougeole est hautement contagieuse et se transmet par la toux et les éternuements des personnes infectées.
Une personne infectée est contagieuse entre le quatrième jour précédant l'apparition de l'éruption cutanée et le quatrième jour suivant cette éruption. La fièvre apparaît environ 10 jours après l'exposition, tandis que l'éruption se manifeste environ 14 jours après l'exposition.
Le virus est présent dans le mucus du nez et de la gorge des personnes infectées. Quand une personne infectée tousse ou éternue, des gouttelettes sont projetées dans l'air et atterrissent sur des surfaces. Les gouttelettes peuvent infecter d'autres personnes qui les respirent ou qui se touchent le visage après avoir été en contact avec une surface infectée. La transmission par voie aérienne est possible dans les aires fermées (comme les salles d'attente) jusqu'à deux heures après le passage d'une personne infectée. La maladie est tellement contagieuse que presque toutes les personnes exposées risquent de contracter la maladie si leur immunisation n'est pas adéquate.
Q7. Pourquoi la rougeole est-elle source de préoccupations?
La rougeole est une infection grave des voies respiratoires causée par un virus. L'infection peut entraîner des complications telles que des otites, des pneumonies, des encéphalites et des crises d'épilepsie. La maladie est généralement plus virulente chez les nourrissons et les adultes que chez les enfants. Chez la femme enceinte, la rougeole augmente le risque d'accouchement prématuré et d'insuffisance pondérale à la naissance.
Au Canada, le taux de décès est estimé à un décès par trois mille cas de rougeole. Ce taux est beaucoup plus élevé dans les pays en développement. À l'échelle mondiale, plus d'un million d'enfants décèdent de la rougeole chaque année. Les représentants du Canada et des autres pays membres de l'Organisation panaméricaine de la santé ont résolu d'éradiquer la rougeole dans l'hémisphère occidental.
Q8. Les éclosions de rougeole sont-elles fréquentes au Canada?
L'incidence de la maladie a diminué de façon marquée depuis l'introduction du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin ROR). Avant l'arrivée de ce vaccin, il y avait un nombre estimé de 300 000 à 400 000 cas de rougeole au Canada chaque année. L'arrivée du vaccin, jumelée à l'ajout par tous les gouvernements provinciaux et territoriaux d'une deuxième dose aux programmes de vaccination, a entraîné une baisse importante des cas de rougeole. Depuis les cinq dernières années, en moyenne une dizaine de cas sont signalés annuellement au Canada.
Q9. Pourquoi des éclosions surviennent-elles encore?
La rougeole demeure endémique dans plusieurs pays du monde. Il s'agit d'une maladie extrêmement contagieuse qui se transmet facilement aux personnes qui ne sont pas immunisées par la vaccination ou par des antécédents de maladie. La couverture vaccinale de deux doses est généralement très élevée chez les Canadiens et les éclosions sont rares. La dernière éclosion d'envergure, qui a eu lieu en Alberta en l'an 2000, a touché environ 200 personnes au sein d'une population en grande partie non vaccinée en raison de motifs religieux ou philosophiques.
Une enquête sur la vaccination menée en 2004 a permis d'estimer que 94 % des enfants âgés de deux ans avaient reçu une dose de vaccin antirougeoleux et que 79 % des enfants âgés de sept ans avaient reçu les deux doses de vaccin.
Une faible proportion d'adultes nés en 1970 ou après cette date peut ne pas avoir reçu la deuxième dose de vaccin quand cette dernière a été ajoutée au calendrier de vaccination au milieu des années 1990. Afin de réduire au minimum le risque d'exposition à la rougeole, l'administration d'une deuxième dose de vaccin ROR est recommandée aux adultes nés en 1970 ou après cette date qui sont le plus à risque, notamment les étudiants de niveau postsecondaire et les travailleurs de la santé.
Q10. Pourquoi avoir ajouté une deuxième dose de vaccin?
Malgré une couverture vaccinale élevée, d'importantes éclosions sont apparues entre 1989 et 1995, surtout chez des enfants qui n'avaient reçu qu'une dose de vaccin antirougeoleux. Selon des estimations, de 10 à 15 % des enfants vaccinés demeurent sans protection après avoir reçu une seule dose de vaccin à l'âge de 12 mois, ce qui constitue une proportion assez importante pour permettre la propagation du virus au Canada.
En 1996-1997, tous les gouvernements provinciaux et territoriaux ont ajouté une deuxième dose à leur calendrier de vaccination systématique et la plupart d'entre eux ont également mis en œuvre des programmes de rattrapage de la vaccination antirougeoleuse ou antirougeoleuse-antirubéoleuse chez les enfants d'âge scolaire, ce qui a permis de réduire la proportion d'enfants vulnérables au virus à un niveau assez bas pour en empêcher la transmission.
Q11. Quand le vaccin est-il administré?
Il est recommandé d'administrer aux enfants deux doses de vaccin ROR pour leur fournir une protection adéquate contre le virus. La première dose doit être administrée à l'âge de 12 mois ou plus tard, et la deuxième dose doit être administrée entre l'âge de 15 mois et l'entrée à l'école. L'administration d'une deuxième dose de vaccin ROR est également recommandée aux Canadiens les plus à risque, notamment les personnes qui voyagent dans des régions du monde où la rougeole est endémique, les travailleurs de la santé, les recrues de l'armée et les étudiants de niveau postsecondaire.
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