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Par Monique Keiran
Les prix élevés de l’énergie, les engagements internationaux relatifs à la réduction des gaz à effet de serre et le désir des gouvernements de réduire leur dépendance aux combustibles fossiles crée une demande d’énergie renouvelable, dont le combustible ligneux.
Plus de 8,7 millions d’hectares de forêt étant affectés par l’épidémie du dendroctone du pin, une immense quantité de bois meurt en raison des insectes en Colombie-Britannique. Ce bois pourrait servir à la biomasse énergétique. Même avec une production accrue des usines de transformation et de traitement, la quantité de bois est trop grande pour l’industrie forestière. En effet, cette industrie a des difficultés à transformer tout son bois en produits traditionnels ou de l’exporter sans affecter nos marchés d’exportation traditionnels. La création d’une centrale de transformation de produits énergétiques voués à la gestion du surplus pourrait résoudre nombre de difficultés causées par les épidémies d’insectes, et constituer de nouvelles possibilités d’activité économique pour la population de cette province.
Cependant, les économistes du Service canadien des forêts émettent une mise en garde. La faisabilité de cette solution axée sur l’énergie du bois doit être abandonnée dans certains cas, en raison de certains aspects. « Par exemple », affirme Brad Stennes, économiste pour le secteur forestier, qui a récemment terminé une étude sur l’économie des options de la bioénergie axée sur le bois, « le surplus actuel est le résultat de l’épidémie d’insectes. Toutefois, la quantité de bois utilisable baissera à mesure que le volume commercialisable de la coupe baissera. Ainsi, il n’est pas souhaitable de construire une installation importante qui dépende de ce surplus comme matière première et dont la rentabilité exige de 20 à 30 années d’exploitation.»
La Colombie-Britannique produit déjà la moitié de l’énergie tirée du bois au Canada, grâce essentiellement à la production autonome dans l’industrie forestière : principalement dans les usines de pâte et papier et, à plus petite échelle, dans les scieries utilisant les déchets ligneux qui résultent des activités régulières du traitement. Cette énergie assure à la fois l’alimentation en chaleur et en électricité, libérant une énergie qui autrement serait fournie par B.C. Hydro ou Terasen, les principaux fournisseurs d’énergie de la province. Étant donné l’augmentation du prix des différentes sources d’énergie, de nombreuses entreprises forestières désirent accroître leur capacité à produire leur énergie à partir de déchets ligneux.
Puisque leur combustible se trouve déjà sur place, le coût de production est bas, avantage qu’on ne dispose pas si l’on doit récolter le bois pour produire l’énergie. « Les arbres peuvent être morts », indique Stennes, « mais il faut quand même les couper, les ramasser, les transporter, les entreposer, les tailler. Dans le climat économique actuel, il est impossible de réduire les prix pour entrer en concurrence avec les sources d’énergie traditionnelle. » Si le prix des sources d’énergie continue de croître, toutefois, la récolte directe des arbres pour la production d’énergie pourrait devenir viable.»
Des centrales d’énergie au bois de chauffage à petite échelle, bien situées, peuvent être plus rentables, non seulement à alimenter, puisque les sources locales de matières premières ligneuses se trouveraient à proximité, mais aussi à construire. Sans compter que cela créerait de l’emploi dans les petites collectivités. Une usine de ce type est en exploitation à Williams Lake. Elle récupère les déchets ligneux d’un certain nombre de scieries de la région, les brûle et vend l’électricité produite à B.C. Hydro. Malgré son succès, cette entreprise est toujours la seule usine autonome de ce type dans la province.
Stennes et son collègue de recherche, Alec McBeath, ont aussi examiné la possibilité de produire des produits à valeur ajoutée comme des pastilles de combustible pour le bois de chauffage. Plus facile à transporter que le bois à l’état brut, ces pastilles pourraient aider à répondre à la demande en sources d’énergie renouvelables de l’Europe, où leur usage est hautement subventionné. Plusieurs usines de Colombie-Britannique produisent des pastilles de combustibles de bois de chauffage pour exportation, mais, une fois de plus, la viabilité de leur exploitation est basée sur la capacité à obtenir des déchets ligneux à faible prix des usines à proximité.
« Il y a certainement un marché pour une plus grande production de l’énergie verte en Colombie Britannique », affirme Stennes. « En effet, notre étude avait pour but de déterminer et d’examiner quelles étaient les meilleures options à prendre en considération pour la disponibilité et les coûts à long terme, et aussi pour servir les intérêts des collectivités.»
Conclusion de Stennes et de McBeath :