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Publication hors série nº 108

Les pesées et les turluttes de plomb au Canada : Examen de leur utilisation et de leurs effets toxiques sur les espèces sauvages


Les pesées et les turluttes de plomb au Canada : Examen de leur utilisation et de leurs effets toxiques sur les espèces sauvages - Couverture  

Scheuhammer A.M., S.L. Money, D.A. Kirk et G. Donaldson, Les pesées et les turluttes de plomb au Canada : Examen de leur utilisation et de leurs effets toxiques sur les espèces sauvages, 2003
ISBN : 0-662-88260-1
Nº de catalogue : CW69-1/108F

Résumé

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Résumé

Les plus de 5 millions de Canadiennes et de Canadiens qui s'adonnent à la pêche récréative à la ligne consacrent chaque année au-delà de 50 millions de jours à la pêche en eaux libres. Ces pêcheurs sportifs rejettent du plomb dans l'environnement lorsqu'ils perdent des pesées et des turluttes faites de ce métal. On estime que les pesées et les turluttes perdues ou jetées représentent 500 tonnes de plomb, soit 14 p. 100 de tout le plomb non récupérable rejeté dans le milieu naturel canadien chaque année. Les espèces sauvages, surtout les oiseaux ichtyophages et d'autres oiseaux aquatiques, avalent des pesées et des turluttes, soit qu'ils les prennent pour des aliments ou du gravier, soit qu'ils consomment des poissons-appâts perdus et la ligne et les poids qui y sont encore fixés. En général, les espèces sauvages avalent des pesées de plomb de moins de 50 g et de moins de 2 cm de longueur ou de diamètre. L'ingestion d'une seule pesée de plomb ou d'une seule turlutte à tête plombée, qui peut représenter plusieurs grammes de plomb, suffit à exposer un plongeon ou un autre oiseau à une dose fatale de ce métal. Des données ont été recueillies au Canada sur la présence de pesées et de turluttes en plomb dans l'organisme d'individus appartenant à 10 espèces sauvages. Aux États-Unis, il en existe sur l'ingestion de pesées et de turluttes en plomb par 23 espèces sauvages : plongeons, cygnes, autres espèces de sauvagine, grues, pélicans et cormorans. Les observations recueillies jusqu'à maintenant indiquent que l'ingestion de pesées et de turluttes en plomb est la seule grande source d'exposition élevée au plomb et d'intoxication par le plomb chez le Plongeon huard Gavia immer ainsi que la cause la plus importante des décès signalés pour le Plongeon huard adulte dans l'Est du Canada et des États-Unis, et qu'elle entraîne plus souvent la mort que la capture dans les engins de pêche, les traumas, la maladie et les autres causes de mortalité.

Selon les données en notre possession, les populations de Plongeons huards sont, sauf dans quelques cas locaux ou régionaux, stables ou à la hausse dans la plus grande partie de l'aire de répartition de cette espèce au Canada. Nous ne disposons pas en ce moment assez d'information pour déterminer si la mortalité des plongeons par intoxication au plomb consécutive à l'ingestion de pesées a des effets à l'échelle des populations en un endroit quelconque au Canada, ni pour estimer avec certitude la fréquence minimale d'intoxication qui, associée aux effets d'autres agresseurs environnementaux, est nécessaire pour que les empoisonnements influencent de façon significative la dynamique des populations. Pour estimer les effets démographiques de l'empoisonnement des plongeons par ingestion de pesées, il faudrait, outre les connaissances actuelles, posséder des données précises sur le cycle vital, obtenues par le marquage d'oiseaux, afin de dériver des paramètres démographiques importants pour les populations locales ou régionales de plongeons au Canada, procéder à des analyses d'ADN afin de mieux définir les « populations », mieux comprendre les interactions des multiples agresseurs environnementaux pouvant influencer la dynamique des populations et intégrer ces nombreux agresseurs à une analyse spatiale à grande échelle effectuée à l'aide de systèmes d'information géographique. Cette recherche serait coûteuse et longue, puisqu'il faudrait surveiller à long terme un nombre considérable d'individus bagués appartenant à plusieurs populations sélectionnées.

Il est possible de fabriquer des pesées et des turluttes à l'aide d'un grand nombre de matières qui ne nuisent pas à l'environnement, dont l'étain, l'acier, le bismuth, le tungstène, le caoutchouc, la céramique et l'argile. Les produits de rechange les plus couramment vendus au Canada sont les pesées d'étain, d'acier et de bismuth, et les turluttes de bismuth. Bon nombre des produits de remplacement sont à l'heure actuelle plus coûteux que le plomb, mais on prévoit que leur utilisation fera augmenter les dépenses totales annuelles du pêcheur à la ligne moyen de moins de 1 p. 100 (~2,00 $). Néanmoins, du fait que les pêcheurs peuvent se procurer des produits de plomb (moins chers), il est difficile pour la fabrication et la vente de produits de rechange non toxiques de devenir commercialement viables.

Les gouvernements ont pris certaines mesures réglementaires d'une portée limitée pour réduire l'utilisation des pesées et des turluttes en plomb, non seulement au Canada mais aussi ailleurs. En 1987, la Grande-Bretagne a interdit l'utilisation des pesées de plomb de moins de 28,35 g. Les États-Unis ont interdit l'utilisation des pesées et des turluttes en plomb dans trois refuges nationaux de la faune et dans le parc national Yellowstone, et étudient en ce moment la possibilité de prendre d'autres mesures. Le New Hampshire, le Maine et l'État de New York ont ratifié des règlements interdisant l'utilisation de pesées de plomb, applicables sur tout le territoire de ces États, à partir, respectivement, de 2000, de 2002 et de 2004. Environnement Canada et l'Agence Parcs Canada ont interdit en 1997 aux personnes qui pêchent dans les réserves nationales de faune et les parcs nationaux de posséder des pesées et des turluttes de plomb de moins de 50 g, en vertu, respectivement, de la Loi sur les espèces sauvages au Canada et de la Loi sur les parcs nationaux. Ces deux règlements ont toutefois une portée géographique limitée, puisqu'ils concernent moins de 3 p. 100 des terres émergées du Canada; ils ne touchent, de plus, qu'environ 50 000 des quelque 5,5 millions de pêcheurs sportifs à la ligne que compte le Canada, soit moins de 1 p. 100. À l'heure actuelle, la plupart des pêcheurs sportifs à la ligne continuent d'utiliser des pesées et des turluttes en plomb. 

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