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Rapport de discussion sur la Stratégie d’innovation du Canada —industries de la langue au CanadaDans le cadre de La Stratégie dinnovation du Canada - 19 juillet
2002
|
Recommandations | Savoir | Compétences | Contexte | Collectivités |
---|---|---|---|---|
Formation |
Favoriser le multilinguisme
|
Mettre en priorité les industries de la langue dans la stratégie nationale de formation | ||
Relève | Créer des programmes détudes
supérieures, principalement en technologie Faciliter laccès à la formation (Internet, à distance, formation continue, etc.) Sensibiliser les jeunes et les professionnels aux professions de la langue Attirer les membres des communautés culturelles vers les professions Faciliter limmigration de professionnels, de chercheurs et de formateurs Attirer des étudiants étrangers et les inciter les diplômés à demeurer au pays |
|||
Grappe industrielle |
Développer la connaissance des industries (carte routière
technologique, étude de marché, recensement de compétences,
inventaires des ressources, profils types dentreprise, etc.)·
Intégrer les industries aux programmes existants (branding
Canada, highly qualified people, etc.)
|
|||
Financement R&D |
Établir un fonds de recherche
|
|||
Commercialisation | Mettre en actions une stratégie de branding Établir une vitrine internationale (comme lindustrie du tourisme) Intégrer les industries à la représentation canadienne à létranger (ambassades consulats, promotion internationale, missions internationales) Définir de façon commerciale les industries (comme lindustrie de lenvironnement) Établir un fonds de commercialisation |
|||
Le secteur public : client modèle et levier économique pour les industries de la langue | · Rééquilibrer loffre et la demande en utilisant plus et autrement le secteur privé· Favoriser les technologies langagières dans les politiques dachats· Promouvoir des projets denvergure nationale |
La langue est au cur de lactivité humaine. Elle demeure lexpression dune culture et dune pensée. Elle est enracinée géographiquement et historiquement. Elle constitue lun des atouts primordiaux de la communication humaine. Finalement, elle est devenue un facteur lourd de léconomie mondiale, de la communication assistée, de la production et de la commercialisation de biens et de services.
Dans un contexte de mondialisation, la langue devient essentielle à tout échange.
Les entreprises impliquées dans les industries de la langue ont grandement bénéficié des politiques fédérales et provinciales en termes de langues officielles. Mais graduellement, justement dans un contexte de mondialisation, mais également dans un contexte de multiculturalisme, les industries de la langue évoluent graduellement dun univers de bilinguisme à une scène nationale et internationale fondamentalement multilingue.
Les industries de la langue sont devenues des industries actives, importantes pour léconomie et employant plusieurs Canadiens. Elles forment comme tel un secteur dactivités économiques important. Elles sont également importantes pour le gouvernement du Canada dans latteinte de ses objectifs, entre autres de gouvernement en-ligne et de qualité des langues au niveau de lInternet.
Les industries de la langue sont également au cur des industries touristiques, de la communication, de la publicité, du secteur manufacturier (par exemple les secteurs de lautomobile, du pharmaceutique et de laéronautique vendant leurs produits sur une base mondiale) et des services (la formation à distance par exemple). Les langues permettent également aux régions de bien se positionner au niveau mondial (au récent sommet de Montréal on a émis la volonté de positionner la ville comme plaque-tournante mondiale au niveau de la traduction et des communications multilingues). Renforcer les industries de la langue, cest donc donner des moyens concurrentiels plus performants à plusieurs secteurs économiques.
Pour les fins de nos travaux, les industries de la langue englobent la rédaction, la traduction et linterprétation, la terminologie; toutes les technologies langagières (traitement de la parole, reconnaissance et synthèse de la voix); les lieux de formation et de recherche (les universités, instituts et écoles) et le traitement automatique de la langue écrite ou parlée (traduction et interprétation, localisation, archivage, gestion documentaire, systèmes dappui à lécoute ou à la parole, etc.)1 .
On pourrait schématiser la chaîne de valeur des industries de la langue de la façon suivante2 :
Dans le cadre de la Stratégie dinnovation du Canada, une série
de consultations avec les intervenants des secteurs privé, académique,
associatif et public, directement impliqués dans les industries de la
langue, a été conduite entre les mois davril et de juin
2002. Lannexe 2 présente la démarche complète de
ces consultations. Une première série de rencontres avec des représentants
de la fonction publique fédérale et une table ronde avec des entrepreneurs
des régions de Montréal et dOttawa ont permis de préparer
les outils nécessaires pour la tenue dun symposium des industries
de la langue. Ce symposium sest tenu à Montréal le 9 mai
2002 et a regroupé quatre-vingt-douze participants qui ont discuté
des grands défis qui touchent leurs industries et des moyens dactions
à mettre en place pour les relever.
Les résultats de ce symposium ont par la suite été validés
et de nouvelles opinions ont été obtenues lors de consultations
téléphoniques avec des participants à travers le pays et
lors dune rencontre à Montréal. Ceci nous a permis de prendre
en considération les préoccupations de professionnels de toutes
les régions du pays. Finalement, une table ronde élargie,
sest tenue le 14 juin 2002 avec des représentants des secteurs
privé, associatif, académique et public afin de conclure la cueillette
dinformation auprès des intervenants des industries de la langue.
Cest donc une centaine de personnes (lannexe 5 présente la
liste des personnes consultées) qui a pu participer à nos consultations.
Lobjectif ultime de ces consultations consiste à identifier les grands axes de développement pour les industries de la langue dans un contexte dinnovation. En effet, dans la Stratégie dinnovation du Canada, quatre grands défis ont été identifiés. Nous avons donc voulu savoir comment ils prenaient forme dans les industries de la langue et quels étaient les moyens que ces industries pouvaient mettre en place, avec le soutien du gouvernement, pour les relever.
Ce document présente donc les résultats de ces consultations. Sa structure respectera le plus fidèlement possible les quatre défis énoncés dans la Stratégie dinnovation du Canada.
Ce document savère létape finale de nos consultations. Mais pour les industries de la langue elles-mêmes et pour Industrie Canada, ce rapport ne peut être quune des premières étapes dans la poursuite des activités de renforcement et dexpansion des industries de la langue au Canada. Déjà dans la foulée des consultations, des rencontres sectorielles ont été tenues ou sont prévues3 pour mettre en place des structures qui pourraient favoriser lémergence de regroupement ou dassociation. Nous espérons que ces consultations et ce rapport pourront faciliter lémergence dune nouvelle dynamique sectorielle.
3 Le 15 juin le Comité sectoriel de l'industrie canadienne de la traduction s'est réuni et a décidé de former un Conseil national des ressources humaines. Ce conseil a pour but de développer une stratégie et des moyens d'action visant à résoudre les problèmes de ressources humaines identifiés au cours de nos consultations. Une demande de financement sera faite au ministère du Développement ressources humaines Canada pour appuyer le conseil et ses initiatives.
Les données de lOCDE démontrent clairement quil y a un lien entre linnovation et la richesse dune nation4 . En plus, linnovation a un impact important à tous les niveaux de notre existence. Que ce soit pour améliorer notre qualité de vie, notre niveau de vie et la position concurrentielle de nos entreprises, le Canada se doit dêtre innovateur.
4 On retrouve en Annexe 3, la présentation sur la Stratégie d'innovation du Canada que Monsieur Lucien Bradet a livrée lors du symposium du 9 mai 2002.
En ce sens, la qualité et le niveau de vie des Canadiens sont parmi les plus élevés au monde. Mais face à notre principal concurrent et partenaire, les États-Unis, il se creuse un écart au niveau des revenus par habitant et au niveau de la productivité des entreprises. Également, face aux autres pays du G7, le Canada est près de la dernière position pour la performance en matière dinnovation.
Au cours des dernières années, des améliorations majeures
à la situation économique du pays, lélan donné
à léconomie du savoir, les initiatives en formation et éducation
et les investissements en recherche et développement ont permis de combler
en partie ce retard. Mais il reste encore du chemin à parcourir. La Stratégie
dinnovation du Canada vise à poursuivre ce rattrapage.
Le savoir et les compétences sont les facteurs clés de cette stratégie. Mais le gouvernement ne peut agir seul dans la mise en application de cette stratégie. Le secteur privé en est le pilier et les pouvoirs publics et les universités devront y assumer des rôles importants. Quatre grands défis sont posés au Canada en matière dinnovation :
Selon ces quatre défis, on peut constater que linnovation est au cur de lavenir des industries de la langue au Canada. Ces industries évoluent dans un cadre concurrentiel mondial, dont la croissance est essentiellement fonction de lexpansion de la mondialisation des échanges. De plus, les industries de la langue sont fondées sur le savoir de ses professionnels et conséquemment dépendent grandement de la création et de la diffusion des connaissances. Linnovation est un facteur critique de succès dans les secteurs économiques basés sur le savoir et en forte croissance sur les marchés mondiaux, comme cest le cas des industries de la langue. Par le fait même, il devient donc essentiel de positionner les industries de la langue dans les priorités du gouvernement en matière de stratégie dinnovation.
On en arrive à la création et à lexpansion dune industrie mondiale. La demande est en forte croissance, surtout dans les domaines de la localisation traduction et des technologies langagières. La concurrence est également devenue mondiale, que lon songe à la part de marché qua pu prendre un pays comme lIrlande ou au phénomène des bureaux de traduction qui ne font que gérer des projets en distribuant les mandats à des sous-traitants répartis à travers la planète. Au Canada, on remarque que loffre de services est très fragmentée en termes dentreprises (des PME et travailleurs autonomes) et en termes de produits (produits de commodité, vendus à la pièce, sans intégration). La relève ne permet pas non plus de combler lécart grandissant entre loffre et la demande6. Conséquemment, sur une base mondiale, la position relative du Canada seffrite et requiert des actions correctrices urgentes. Plusieurs commentaires laissent constater que les industries de la langue demeurent fragiles, et que leur situation se compare beaucoup à ce que lindustrie de lenvironnement vivait au début des années 1980. Parmi les autres constats, il y a :
5 On retrouve en Annexe 4, la présentation
de Madame Thérèse Paquet-Sévigny, dans le cadre du symposium
du 9 mai 2002.
6 Selon plusieurs indicateurs, cette pénurie
de relève, en traduction principalement, semble être mondiale.
Tableau 1 : Constats généraux portant sur les industries de la langue | |
Constats | Comment cela se manifeste-t-il ? |
---|---|
Fragmentation |
Au niveau associatif : peu de permanence associative ; aucune association
des industries ; plusieurs tentatives de regroupements sectoriels. Les
industries nont donc pas la masse critique pour établir une
position politique, économique et sociale solide.
|
Faible Visibilité |
La relève : parce que peu connues et reconnues, les industries
doivent mieux se vendre auprès des jeunes pour les attirer vers
ses professions. |
Création des connaissances |
Financement inadéquat de la R&D : que ce soit sous forme de
subventions ou de crédits dimpôts, les centres de recherche,
le milieu académique et les entreprises souffrent dun manque
de support financier. Cela affecte la création et le transfert
de connaissances, la création et la commercialisation de produits
viables. Limpact de ce sous-financement se fait également
sentir au niveau de la formation et de la relève. La protection intellectuelle des connaissances : tant dans la création que dans lapplication de lois et règlements doit être renforcée pour assurer la pérennité des produits et des entreprises.
|
Formation et relève | Les programmes de formation : on ne produit
pas assez de diplômés, la formation est en fonction du bilinguisme,
très peu de formation multidisciplinaire (technologies langagières),
programmes universitaires abandonnés. On ne doit pas négliger
non plus la formation des formateurs, où les industries voient un
sérieux déficit en nombre et en qualité. Linnovation en formation : peu ou pas de formation à distance, par Internet, par des programmes de formation continue, etc. Ceci ne favorise pas la formation continue des professionnels. La structure daccueil dans les entreprises : les gradués ont difficilement accès au mentorat, au stage en entreprise et à des mesures dintégration au marché du travail. Létranger comme source de professionnels et de formateurs : les mécanismes liés à limmigration et à laccueil des étudiants étrangers devraient être revus pour faciliter lobtention de visa et pour simplifier lapport professionnel de ces nouveaux arrivants. |
Que ce soit en termes de financement, de flexibilité, de formation ou de mise en commun, le flux des activités dans les industries de la langue se retrouve souvent interrompus :
Si on examine les principaux constats, mais en fonction des quatre grands secteurs composant les industries de la langue au Canada, ceux-ci renforcent la notion de fragmentation, de besoin de préparation de la relève et de besoin de mieux mettre en marché les produits des industries.
En conclusion, le potentiel daffaires existe tant au Canada quà létranger. La compétence canadienne permet de compter sur des bases existantes, mais qui doivent être solidifiées. Les industries de la langue au Canada ont des ressources à bâtir, des ponts à établir et une structure à se donner.
Les prochaines sections nous permettront démettre des recommandations en fonction des quatre grands défis que lon retrouve dans la Stratégie dinnovation du Canada. Mais tout dabord, il y a deux conditions structurantes, qui transcendent lensemble des défis et qui sont en fait des conditions préalables, presque sine qua non à lensemble de nos recommandations.
Deux éléments apparaissent comme des conditions préalables à lexpansion des industries de la langue au Canada. Ces conditions structurantes doivent être en place avant que lon puisse relever les défis mentionnés plus loin et avant que les recommandations qui en découlent puissent avoir leur impact réel.
Tous les intervenants reconnaissent demblée que les politiques des différents gouvernements en matière de langue ont favorisé lémergence et lexpansion de certains secteurs des industries de la langue. Le bilinguisme officiel a créé des opportunités daffaires importantes directement pour les traducteurs, les interprètes et les formateurs et indirectement dans les secteurs des technologies langagières et de la gestion des documents. Ce bilinguisme explique également la concentration géographique de certains secteurs dactivités.
Avec les années, bien que le bilinguisme demeure important, la démographie canadienne (multiculturelle et multilingue), la concurrence internationale, mais surtout la demande mondiale pour les services langagiers ont grandement changé. Ce phénomène est de plus en plus évident par exemple sur la côte ouest, où les langues asiatiques doivent faire partie de lexpertise quune entreprise offre à ses clients. Au Québec, la même remarque sapplique à lespagnol, surtout dans le contexte de lALÉNA. Pour plusieurs entreprises, les deux langues officielles ne représentent pas la moitié de leurs chiffres daffaires.
On se doit donc de passer maintenant dun univers fondé essentiellement sur le bilinguisme à un environnement mondial multilingue.
Ce changement a des implications importantes et ce à plusieurs niveaux. La formation (programme, stage, professeurs - formateurs) devra sadapter à cette nouvelle réalité. La préparation de la relève devra miser sur des diplômés avec des compétences élargies, mais également sur des étudiants étrangers et des immigrants ainsi que sur les membres des communautés culturelles. Dans ce dernier cas, on devra sassurer que les programmes de formation universitaire ne cantonnent pas les étudiants dans un moule anglais français uniquement. Les outils langagiers et les technologies utilisées dans les industries de la langue devront permettre lintégration de langues autres que langlais et le français.
Parmi les moyens dactions qui pourraient être examinés, on peut émettre les points suivants :
Le multilinguisme représente un élément clé dune offre de services intégrés à valeur ajoutée, dans un cadre de guichet unique, qui permettrait aux entreprises dici de relever le défi posé par les mandats mondiaux à fort volume.
Déjà, nous avons soulevé la fragmentation des industries de la langue, leur manque de visibilité et conséquemment un faible poids politique. De façon générale, les divers intervenants rencontrés soulignent limportance de saisir loccasion quoffre la Stratégie dinnovation du Canada pour se créer une structure et une organisation sectorielle, qui permettra daugmenter la visibilité des industries de la langue auprès du gouvernement et auprès du public en général et de se donner des moyens pour mieux travailler ensemble.
Mais il nen demeure pas moins que les différents secteurs composant les industries de la langue nont pas lhabitude de travailler ensemble, de mettre en commun des initiatives et ne se donnent pas les occasions de partager leurs expériences. Cette organisation sectorielle est essentielle si les industries veulent occuper une place importante dans les politiques gouvernementales ou si elles veulent se donner une visibilité commerciale au Canada. Elle est également importante dans un cadre de concertation, où les gouvernements voulant soutenir les industries de la langue, ne peuvent pas transiger avec plusieurs entreprises ou même quelques associations sectorielles. Le partenaire des gouvernements se doit de représenter les industries de la langue; il doit être solide et assurer une certaine continuité et même permanence dans ses opérations. Tous les intervenants comprennent que la création dune telle organisation doit venir des industries elles-mêmes. Par contre, on souligne les actions suivantes qui pourraient, si mises en place par Industrie Canada, faciliter la création de lorganisation :
Le tableau suivant résume les différentes recommandations que
nous ferons dans les prochaines sections concernant les quatre défis
énoncés dans la Stratégie dinnovation du Canada.
Tableau 3: Défis et recommandations - industries de la langue | ||||
Recommandations | Savoir | Compétences | Contexte | Collectivités |
---|---|---|---|---|
Formation des ressources humaines | X | X | ||
Préparation de la relève | X | X | X | |
Le gouvernement comme client modèle | X | |||
Grappe industrielle des industries des langues | X | X | X | X |
Financement de la R&D | X | X | ||
Soutien à la commercialisation | X | X | X | X |
Lavenir et lexpansion des industries de la langue reposent prioritairement sur les ressources humaines, leur formation, leur expertise et les outils dont elles disposent. Ce défi est donc au cur des préoccupations de tous les intervenants rencontrés. Comme nous lavons dit auparavant, le contexte mondial a grandement changé et la formation doit sadapter à cette nouvelle réalité, plus technologique, concurrentielle et entrepreneuriale :
Au niveau des contenus | Au niveau des formats |
Multilinguisme Programme multidisciplinaire Technologies langagières Entrepreneurship Commercialisation Gestion de linnovation et transfert technologique Formation des formateurs |
Programmes de deuxième cycle (technologie)
|
Les trois éléments clés de ce nouveau contexte sont la multidisciplinarité (technologies langagières), le multilinguisme et la flexibilité de la formation. Plusieurs mentionnent également limportance de former des formateurs, car comme dans plusieurs secteurs, on commence déjà à vivre une pénurie de formateurs.
Au niveau de la formation, nous pouvons émettre les recommandations suivantes :
La préparation de la relève demeure le défi le plus urgent des industries. Les développements des technologies permettront en partie seulement de combler les écarts entre loffre et la demande, mais on aura toujours besoin de plus de professionnels, de chercheurs et de formateurs.
Dans un premier temps, une plus grande visibilité des industries de la langue permettra den valoriser les titres professionnels (on doit dire que plusieurs professionnels travaillant dans lindustrie nont pas nécessairement les certifications et la formation requises) mais surtout de créer un attrait pour ces professions chez les jeunes, dont plusieurs ont étudié dans les deux langues. Mais on doit également sensibiliser les professionnels déjà dans les industries à limportance du perfectionnement, surtout en technologies langagières (programme de soir, deuxième cycle, formation / stage en entreprise).
La relève passe également par laccueil dimmigrants
(multilinguisme) et détudiants étrangers. Au niveau gouvernemental,
on devra sassurer dune certaine flexibilité dans lobtention
de visas pour les candidats de qualité.
Nous pouvons donc recommander les actions suivantes :
Que ce soit sous forme de centres dexcellence, centres dinnovation, centres technologique ou instituts de la langue, il apparaît nécessaire de créer des pôles dexpertise et de ressources exclusivement dédiés aux industries de la langue. Ces pôles se devraient de couvrir les principales concentrations géographiques et sectorielles des industries de la langue. De plus, ils devraient capitaliser sur les ressources déjà en place que ce soit au niveau des centres de recherche ou des regroupements. Les représentants consultés veulent absolument éviter dautres investissements en bâtiments et structures.
Cette grappe industrielle représenterait un point de concentration de ressources humaines (on pourrait y jumeler le projet de highly qualified people que le gouvernement du Canada est à définir), dexpertise, de recherche et développement et de formation. Les clients, les partenaires et les fournisseurs pourraient sy rencontrer pour y trouver les ressources nécessaires pour améliorer la performance des industries.
Elle pourrait agir en soutien à la formation et à la préparation de la relève : programmes spécialisés, formation de haut niveau, stage, mentorat, etc. Cette grappe pourrait également représenter un centre dinformation sur et pour les industries de la langue : veille technologique, banc dessai technologique, carte routière technologique, étude de marché, catalogue / inventaire de ressources disponibles, profils de compétences.
Une grappe industrielle pourrait aussi permettre de concentrer des ressources
financières, technologiques et humaines pour travailler à des
projets mobilisateurs, denvergure nationale impliquant les industries
de la langue. On pourrait y simplifier laccès au financement (subventions,
crédits dimpôts).
Finalement, on ne peut sous-estimer le rôle dune telle concentration
au niveau de la commercialisation des industries de la langue, des entreprises
et de leurs produits. Une telle grappe pourrait faire connaître les succès
des industries; agir comme source de visibilité et de mise en marché
pour sensibiliser les jeunes aux professions et pour inciter les clients du
secteur privé à faire affaires avec les entreprises canadiennes
et représenter une vitrine internationale intéressante pour vendre
les industries de la langue à létranger.
La grappe industrielle des industries de la langue agirait comme complément
idéal à la redéfinition du rôle du gouvernement du
Canada, dans latteinte dune certaine masse critique pour les industries
de la langue et de certaines entreprises. Comme nous le verrons plus loin, des
efforts de commercialisation devront quand même jouer un rôle important
également.
Nos recommandations face à la grappe industrielle des industries de la langue sont :
Les technologies langagières sont ou devraient être omniprésentes. Elles permettent de développer de nouvelles connaissances, qui seront à la base de la formation des ressources humaines et de la préparation de la relève. Elles sont également fondamentales à la création de nouvelles applications qui supportent les professionnels de lindustrie et au développement de nouveaux produits. Mais elles prennent également leur importance dans le contexte où les outils langagiers peuvent permettent de combler en partie lécart entre loffre et la demande.
Dautres défis technologiques touchent les industries de la langue :
On doit encore souligner que les logiciels liés au traitement linguistique (ou les technologies langagières) sont la clé à lexpansion des industries de la langue que ce soit en termes de produits (traduction automatisée, localisation, gestion documentaires, etc.), de connaissances (création, diffusion), defficacité de travail ou de renforcement de loffre (combler le manque de ressources).
Les principales recommandations que nous pouvons faire à ce stade-ci :
Pour se développer, les industries de la langue doivent compter sur des entreprises solides et ayant atteint une certaine masse critique en termes de revenus. Cette masse critique permettrait par la suite dinvestir en recherche et développement, en formation et en commercialisation, ce qui bien entendu augmenterait la taille des entreprises. Il est donc clair que des efforts de commercialisation au Canada, mais également à létranger, sont requis pour atteindre cette masse critique. La recherche et développement subit également les effets dun manque de ressources et dexpertise au niveau de la commercialisation de sa production.
Les industries de la langue se mettent peu en marché elles-mêmes. On a déjà soulevé limportance de la visibilité pour attirer la relève et pour sensibiliser le secteur privé.
Souvent à létranger, lexpertise canadienne au niveau langagier nest pas reconnue. Des entreprises de technologies langagières ou de formation linguistique ont à établir la crédibilité canadienne avant même de tenter détablir la crédibilité de leur propre entreprise. Également à létranger, les industries de la langue nont pas de vitrine ou de branding, comme par exemple on en retrouve au niveau du tourisme.
Face à limportance de la commercialisation, nous recommandons,
Les industries de la langue sont grandement tributaires du contexte réglementaire et commercial et ce à plusieurs niveaux. Mais cest dans la relation entre lentreprise privée et le gouvernement du Canada que lon retrouve le plus de zone grise. En effet, le secteur public agit en soutien financier, comme facilitateur, comme client et même comme fournisseur de services.
Selon plusieurs, il devient impératif de revoir la relation entre le gouvernement du Canada, principalement dans les secteurs de la traduction et de la formation linguistique, et le secteur privé. Le gouvernement du Canada représente le plus gros client du secteur de la traduction. Mais, il est également un important fournisseur de services.
Le gouvernement du Canada pourrait par ses politiques dachat de produits et services favorisant le secteur privé et les outils langagiers, générer encore plus de volume pour les entreprises canadiennes au niveau de la traduction, mais aussi au niveau des technologies langagières et de la formation linguistique.
Ces contrats à fort volume et un nouveau type de partenariat pourraient permettre aux entreprises datteindre une certaine masse critique essentielle aux investissements en formation, en recherche et développement et en commercialisation. On ne peut pas non plus négliger leffet dentraînement que ce changement de comportement et sa mise en évidence dans le public aurait sur le secteur privé et sur les clients qui pourraient générer des contrats à fort volume au Canada même.
Les responsabilités du gouvernement du Canada comme client modèle se manifeste également au niveau de projets denvergure comme le gouvernement en direct et comme promoteur de la qualité de la langue sur Internet.
Face à cette situation, notre recommandation porte essentiellement sur
un examen de léquilibre de marché entre ce que le gouvernement
du Canada en particulier et le secteur public en général peut
assigner au secteur privé en termes de contrat à fort volume.
On devra donc ré-examiner les politiques dachat du gouvernement
en termes de services de traduction et de formation et de produits et outils
langagiers.
Les défis posés par linnovation sont au cur des préoccupations que vivent les industries de la langue. Formation, relève, recherche et développement et commercialisation sont des enjeux majeurs et urgents pour les industries et les entreprises y étant impliquées.
Les industries de la langue sont fragmentées. Les besoins en termes dorganisation et de structure sont cruciaux. Une organisation sectorielle plus solide permettra dobtenir une visibilité nécessaire pour stimuler lintérêt des jeunes pour les professions, pour sensibiliser les clients à limportance des industries de la langue et surtout pour agir comme représentant crédible auprès des gouvernements.
Les industries de la langue doivent également évoluer vers un environnement multilingue. Le bilinguisme demeure un élément clé de la demande canadienne. Mais au niveau mondial, en ce qui a trait aux mandats à fort volume, le multilinguisme est essentiel.
Lavenir des industries de la langue au Canada peut être des plus positifs. Par contre, il est urgent dagir pour redresser une situation difficile et pour profiter de la très forte croissance mondiale de la demande pour des services langagiers, il devient impératif :
Les industries de la langue doivent mieux se vendre et vendre ses entreprises et ses produits. Latteinte dune masse critique pourrait permettre également dinvestir dans leur développement à long terme. Elles devront agir rapidement pour combler les écarts entre loffre et la demande, en investissant dans leurs ressources humaines et dans la technologie.
Par contre le soutien du secteur public savèrera crucial au niveau
du financement de la recherche et développement, du soutien commercial
au Canada et à létranger et de la création dun
contexte qui favorise lémergence dune grappe industrielle
des industries de la langue.
Les industries de la langue englobent tous les éléments du traitement de l'information textuelle, soit écrite ou parlée. Les secteurs incluent :
D'autres applications pertinentes incluent l'acheminement des messages, le soutien à la rédaction de textes, l'aide aux personnes souffrant d'incapacités, etc. 7
Bien entendu, il peut exister plusieurs autres définitions. Celles qui suivent mettent lemphase sur les technologies langagières :
tous les produits techniques, activités ou services qui appellent un traitement automatique de la langue naturelle8
Le concept des industries de la langue recouvre tous les produits du traitement automatique (cest-à-dire que lon obtient avec laide de lordinateur) de la langue écrite ou parlée.9
On pourrait élaborer une définition qui tente de rassembler les éléments de toutes les définitions précédentes :
Les industries de la langue englobent la rédaction, la traduction et linterprétation, la terminologie; toutes les technologies langagières (traitement de la parole, reconnaissance et synthèse de la voix); les lieux de formation et de recherche (les universités, instituts et écoles) et le traitement automatique de la langue écrite ou parlée (traduction et interprétation, localisation, archivage, gestion documentaire, systèmes dappui à lécoute ou à la parole, etc.).10
Adaptation d'un produit [souvent des logiciels] à une langue et à une culture ciblées.11
Phase consultative
Rencontres - Fonction publique fédérale (avril - mai 2002) |
Rencontre - Secteur privé - Montréal (29 avril 2002) |
Phase de préparation
Constats sur les industries de la langue |
Guides de discussion |
Symposium des industries
de la langue (Montréal, 9 mai 2002) |
Phase de validation
Entrepreneurs (Montréal, Maritimes, Ouest, Ontario) (5-6 juin 2002) |
Comité inter-ministériel* (11 juin 2002) |
Table ronde (Privé - Public - Académique - Associatif) (14 juin 2002) |
Phase de diffusion
Rencontre sous-ministre délégué,
Industrie Canada (Ottawa, 21 juin 2002) |
Rapport final (19 juillet 2002) |
* comité de consultation inter-ministérielle sur les industries de la langue
Date de création : 2003-02-28 Modifié le : 2003-11-16 |
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Avis importants |