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Ce premier bilan sur la vallée du Saint-Laurent révèle des habitats naturel en danger : les terres humides en particulier qui, bien que propices à l'avifaune, sont les moins représentés au
sein du territoire. De plus, pour s'inscrire dans une optique durable, la gestion du territoire doit prendre son sens à des échelles différentes, des plus locales aux plus globales. Il convient donc au gestionnaire
qui s'attache à des préoccupations de conservation sur le territoire, de tenir compte d'un grand nombre de considérations et d'agir avant que la disparition de certains habitats ne soit irréversible.
C'est pourquoi, un des objectifs de ce
travail était de fournir aux intervenants un outil de gestion de leur territoire tout en les sensibilisant à la portée de leurs actions au niveau local par rapport à la conservation des habitats à l'échelle
régionale. Ainsi, une présentation détaillée des données était nécessaire afin de guider les gestionnaires locaux dans l'identification des besoins et priorités de conservation sur leur territoire.
Pour y arriver, un degré de priorité de conservation a été accordé à certains habitats naturels particulièrement importants pour l'avifaune, soit les habitats
forestiers (ou milieu forestier incluant les classes résineux, feuillus, mixtes, brûlis et coupes récentes), les marais (incluant la catégorie eau libre), les
tourbières (excluant les tourbières exploitées), les friches et les forêts en régénération (incluant les classes résineux et feuillus). Malheureusement, il
existe peu de données ou d'études sur la proportion de chacun de ces types d'habitats nécessaires, sur un territoire donné, pour y supporter la plus grande biodiversité possible.
Pour définir un seuil critique permettant de déterminer l'importance de la conservation de certains habitats de chaque MRC et de chaque bassin
versant de la vallée du Saint-Laurent, un intérêt de conservation élevé a été considéré partout où le pourcentage de recouvrement d'un des habitats
retenus (à l'échelle locale) était inférieur au pourcentage moyen de recouvrement dans l'ensemble des MRC (ou des bassins versants).
Ce choix du "
seuil critique " est tout à fait arbitraire, c'est pourquoi il est important de noter que le traitement de l'information relatif à l'occupation du territoire n'est fait ici qu'à titre indicatif :
les résultats sont présentés succinctement et illustrés par des cartes de façon à faire ressortir les points saillants, laissant au lecteur le
soin d'en faire une analyse plus détaillée selon ses propres besoins. De plus, compte tenu de la forte pression exercée sur les milieux naturels dans le sud
du Québec par le développement agricole, urbain ou industriel et la fragmentation des habitats qui en découlent, la conservation des milieux
naturels tels que les terres humides, les forêts, etc., devrait être considérée comme prioritaire dans l'ensemble des MRC et des bassins versants de la vallée du Saint-Laurent.
Malgré tout, cette distinction souligne le fait que la conservation de certains habitats l'est encore davantage à certains endroits qu'à d'autres. Il ressort
également que pour la majorité des MRC, la conservation de trois types d'habitats est jugée prioritaire. Aucune MRC ne présente un indice de
précarité nul alors que huit d'entre elles possèdent un indice de précarité très élevé, c'est à dire touchant l'ensemble des habitats naturels considérés. En
ce qui concerne les bassins versants, chacun d'entre eux possèdent deux ou trois habitats naturels jugés prioritaires en terme de conservation (indice faible
à moyen). Comme précédemment, aucun bassin versant ne présente d'indice de précarité nul, par contre, quatre présentent un indice élevé et un seul
montre un indice de précarité très élevé. Deux cartes de synthèse illustrent le degré de précarité des habitats naturels (échelle de 0 [nul] à 5 [très élevé]
selon le nombre de types d'habitats présentant une priorité de conservation) pour les diverses MRC et bassins versants (voir le répertoire des images).
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