Portraits de donateurs et de donatrices
LA SUCCESSION DE WILLIAM OLIVER
Don écologique dans les Laurentides : un legs à la
nature
![Barbara and William Oliver at their Sainte-Agathe property in 1996.](/web/20071124013050im_/http://www.qc.ec.gc.ca/faune/pde-egp/portraits/images/oliver_1.jpg)
Barbara et William Oliver dans leur propriété de Sainte-Agathe
en 1996
Photo: © Mary Gibson
En 1892, le « petit train du nord » s'est arrêté
pour la première fois à la nouvelle gare de Sainte-Agathe-des-Monts,
un village des Laurentides, au nord de Montréal. Cette région
jusque-là plutôt forestière et agricole devenait alors
plus facilement accessible aux villégiateurs. C'est à bord
de ce train que James R. Walker, un Montréalais à la recherche
d'un site de pêche, est arrivé à Sainte-Agathe cinq
ans plus tard. Il y a acheté une terre au bord du lac Brûlé
où il a construit une maison de campagne. Chaque été,
il y venait en compagnie de son épouse et de ses enfants, qui ont
un jour eux aussi acquis des terres autour du lac.
![Barbara Walker Oliver on the plateau overlooking Lac Brûlé.](/web/20071124013050im_/http://www.qc.ec.gc.ca/faune/pde-egp/portraits/images/oliver_2.jpg)
Barbara Walker Oliver sur le plateau surplombant
le lac Brûlé
Photo : © Christiane Foley
Barbara Walker Oliver, la petite-fille de James R. Walker, a ainsi grandi
entre le quartier Westmount, à Montréal, et le lac Brûlé.
Cette fille de nature aimait la forêt et prenait beaucoup de plaisir
à accompagner son grand-père qui y ouvrait sans cesse de
nouveaux sentiers. La Deuxième Guerre mondiale est venue briser
ce rythme de vie plutôt paisible. Devenue adulte, elle a épousé
un militaire qui est décédé en mission en Italie
quelques mois après leur mariage. À la suite de ce drame,
la jeune femme s'est jointe à la Croix-Rouge et a travaillé
en Europe pour cet organisme jusqu'à la fin du conflit. Elle a
travaillé peu après pour la Croix-Rouge canadienne à
Calgary. À son retour au Québec, recherchant la quiétude,
elle a acheté une terre boisée sur un plateau rocheux surplombant
le lac Brûlé. L'endroit offrait une vue apaisante sur le
relief vallonné des Laurentides et sur le mont Tremblant, au loin.
William Oliver, qu'elle a épousé dix ans plus tard, en 1955,
préférait lui aussi la tranquillité de la montagne
à l'activité plus intense du lac. Les nouveaux mariés
ont construit sans tarder leur résidence sur le plateau et ont
ensuite acquis une partie de la terre familiale et une terre voisine.
Leur propriété englobait désormais un côté
de la montagne et descendait à flanc de colline jusqu'à
la vallée de la rivière Noire au sud.
![La rivière Noire et sa vallée, l'endroit préféré de Mme Oliver.](/web/20071124013050im_/http://www.qc.ec.gc.ca/faune/pde-egp/portraits/images/oliver_3.jpg)
La rivière Noire et sa vallée,
l'endroit préféré de Mme Oliver
Photo : © Service canadien de la faune
Cinquante ans plus tard, la propriété des Oliver est un
espace naturel formé de forêts et de friches agricoles.
Mais tout autour, le développement du territoire n'a pas cessé.
Les routes, les maisons et les zones récréotouristiques
ont de plus en plus empiété sur la forêt. Âgés
de plus de 80 ans, sans enfants et préoccupés par le sort
de cette terre qu'ils chérissaient, les Oliver souhaitaient la
protéger à tout jamais. À la suggestion d'une personne
de leur entourage, ils ont fait part de leur idée à Conservation
de la Nature Canada (CNC)1,
un organisme privé à but non lucratif voué à la
préservation des habitats naturels qui, après avoir visité leur
propriété, les a aidés dans leur démarche.
Les Oliver ont alors découvert que leur coin de nature avait une
valeur écologique encore plus grande qu'ils ne le croyaient.
Cette vaste propriété comprend quatre milieux distincts.
Elle est en partie couverte d'une forêt d'Érable à
sucre et de Hêtre à grandes feuilles et d'une forêt
de Sapin baumier et de Bouleau blanc. Ces milieux forestiers représentent
des habitats potentiels pour le Lynx roux, le Lynx du Canada et le
Loup de l'Est, trois espèces dont le statut est précaire
au Canada ou au Québec. La propriété comprend également
des friches agricoles utilisées comme aire d'alimentation par
des oiseaux de proie. Dans la vallée, la rivière Noire,
méandreuse
et bordée de Mélèze laricin, d'épinettes
et d'aulnes, offre une halte migratoire à la sauvagine. Ces deux
derniers milieux sont aussi fréquentés par divers animaux,
tels le castor, le vison, le lièvre, l'Ours noir et l'Orignal.
Pour assurer leur survie, certaines de ces espèces ont besoin
de grands territoires boisés, et de tels espaces sont de plus
en plus rares ou isolés
dans ce secteur des Laurentides.
![La rivière Noire et sa vallée, l'endroit préféré de Mme Oliver.](/web/20071124013050im_/http://www.qc.ec.gc.ca/faune/pde-egp/portraits/images/oliver_4.jpg)
Le don écologique des Oliver garantit
la protection de forêts qui sont des habitats potentiels pour des espèces
telles que le Lynx du Canada (photo), le Lynx roux et le Loup de l'Est.
Photo : © Luc Farrell
Conforté dans sa décision, le couple a alors convenu de léguer
la majeure partie de sa propriété à Conservation de la
Nature Canada. M. Oliver est décédé en 2002, peu de temps
après avoir rédigé son testament, et le don écologique
de leur propriété a été fait selon ses volontés
dans le cadre du Programme des dons écologiques d'Environnement Canada.
Leur terre est désormais un milieu protégé où
l'accès au public est limité. Bien que les avantages fiscaux
particuliers offerts par le Programme aient certainement encouragé
les Oliver à poser ce geste important, celui-ci a surtout été
motivé par leur désir de rendre à la nature cette terre
qui a été leur havre de paix pendant tant d'années. Par
leur généreuse donation, ils lèguent aux espèces
sauvages des Laurentides des milieux naturels dont elles ont grandement besoin.
1 www.conservationdelanature.ca
Pour obtenir d'autres renseignements sur les
dons écologiques