Résumé
Il est essentiel pour la prospérité économique et la santé écologique du pays de protéger l'intégrité écologique des eaux et des paysages canadiens. Environ 8 p. 100 de la superficie du Canada a été réservée à des fins de conservation de l'environnement, ces objectifs étant maintenus, dans près de la moitié des cas, à l'aide d'initiatives fédérales qui complètent les programmes provinciaux, territoriaux et non gouvernementaux. Bon nombre de gens sont surpris d'apprendre que, contrairement à la perception courante selon laquelle « aire protégée » signifie « parc », près de 45 p. 100 de cette superficie est gérée en fonction de la conservation d'espèces sauvages.
Le Service canadien de la faune (SCF) d'Environnement Canada est l'un des plus grands organismes de conservation du pays, le deuxième, en fait, après l'Agence Parcs Canada. Le SCF gère, directement ou en collaboration avec des gouvernements provinciaux ou territoriaux, 51 réserves nationales de faune (RNF) et 92 refuges d'oiseaux migrateurs (ROM) répartis dans tout le pays, ou en est propriétaire. Ce solide réseau fédéral d'aires protégées d'espèces sauvages, mises de côté aux termes de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs et de la Loi sur les espèces sauvages du Canada, et qui s'étendent sur 11,5 millions d'hectares à peu près, s'est agrandi depuis la création du premier ROM du Canada en 1919 et de la première RNF en 1966.
Le réseau de RNF et de ROM du Canada complète un large éventail d'initiatives provinciales, territoriales, environnementales non gouvernementales et autochtones pour la protection de l'habitat des espèces sauvages. Il complète aussi les programmes axés sur la conservation de l'habitat qu'offre Environnement Canada, tels le Programme d'intendance de l'habitat, le Programme des dons écologiques et le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, ainsi que l'Initiative de conservation des oiseaux de l'Amérique du Nord. Le Programme de conservation de l'habitat du SCF, mis en oeuvre dans ces aires protégées et supporté par des programmes complémentaires, vise à conserver, à protéger et à améliorer l'habitat essentiel à la protection et au maintien des populations d'espèces sauvages de même qu'au rétablissement des espèces en péril.
De nos jours, toutefois, le réseau de RNF et de ROM n'est plus que l'ombre de ce qu'on aurait voulu qu'il soit. Ces aires sont en mode de survie, un mode caractérisé par le déclin de l'intégrité écologique, l'insuffisance des ressources, qui ne permettent pas d'assurer une gestion efficace, la méconnaissance par le public et la faiblesse des liens opérationnels avec d'autres programmes actuels de conservation. Le programme des RNF et des ROM connaît un déclin depuis 1977, le nombre d'employés étant passé de 27 à 12, les ressources pécuniaires soutenant le réseau ayant diminué de 90 p. 100 et les budgets d'exploitation n'ayant à toutes fins utiles pas augmenté en 25 ans.
C'est dans ces circonstances qu'il faut procéder à un examen et préparer un plan de réinvestissement pour le réseau d'aires protégées, y compris les RNF, les ROM et les futures réserves marines de faune (RMF) d'Environnement Canada, afin de recentrer les responsabilités du Ministère en matière de conservation de l'habitat et de leur insuffler de l'énergie. Bien qu'au cours des dernières années le Ministère ait réussi à obtenir de nouveaux fonds pour divers programmes, nouveaux et existants, se rapportant à l'habitat, y compris le Programme d'intendance de l'habitat, le Programme des dons écologiques et les nouvelles installations de l'Institut national de recherche sur la faune, ses aires protégées hautement visibles, représentées par les sites des RNF et des ROM, sont mal financées.
Le présent rapport retrace l'évolution historique du réseau des RNF et des ROM, donne un aperçu des critères utilisés pour le choix des sites et décrit la nature actuelle de leur gestion. En annexe, se trouvent des renseignements sur la relation entre le réseau d'Environnement Canada et la protection de l'habitat dans son ensemble au Canada.
Ce rapport propose d'investir dans l'avenir du programme des RNF, des ROM et des RMF, dans le contexte d'une vision plus large des aires protégées et de la conservation de l'habitat. Il faut apporter un appui substantiel aux fonctions essentielles du réseau des RNF et des ROM et renforcer les capacités afin que le réseau des RNF, des ROM et des RMF devienne un mécanisme clé de la protection de la diversité biologique vulnérable et des espèces en péril au Canada. Cette proposition tient compte du fait qu'il faut assurer l'intégrité du programme et accroître la visibilité du réseau et sa valeur pour le pays. Un engagement annuel et permanent de ressources supplémentaires pour le fonctionnement du programme (les salaires d'employés additionnels) et de nouvelles dépenses en capital est proposé.
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