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![]() L'IRA rajeunit le laboratoire volant Convair 580
Pour moderniser un avion qui a 40 ans, il faut une bonne dose de compétences et d'expérience, mais un peu de chance ne fait pas de mal non plus. Dans le cas de l'un des laboratoires volants de l'IRA, un bimoteur Convair 580, cette chance s'est matérialisée sous la forme de grattoirs mous. Dès son acquisition en 1972, le Conseil national de recherches du Canada affectait l'appareil au laboratoire de recherche en vol de l'IRA pour effectuer des travaux aéromagnétiques et, plus tard, sur l'atmosphère pour le compte de divers clients, et notamment, du ministère de la Défense nationale. En 1995, les responsables canadiens du transport ordonnaient, en vertu des exigences relatives aux aéronefs vieillissants, une inspection majeure de navigabilité en vue de déterminer le degré de corrosion de sa cellule. Dave Marcotte, gestionnaire du programme de recherche aérospatiale de l'Institut et responsable du Convair, précise que cette inspection devait conduire à des travaux majeurs qui allaient immobiliser l'avion pendant environ 18 mois. "Pour déceler les traces de corrosion dans les couples et les lisses, explique M. Marcotte, il nous a fallu enlever la mousse isolante qui avait été pulvérisée au moment de la construction de la machine en 1957. Cette opération a été pénible et laborieuse, et nous a obligés à engager une entreprise pour racler l'isolant à la main." L'opération présentait le gros danger que tout dommage occasionné au revêtement de l'avion ne le rende inutilisable. C'est pourquoi on a utilisé des grattoirs mous et surveillé de près les équipes de travail.
Au grand soulagement de tous, tout s'est bien passé et les dommages dus à la corrosion se révélèrent minimes. L'équipe chargée de l'entretien, de l'avionique et de l'instrumentation pouvait désormais rocéder à des modifications importantes dans la coque vide mais encore solide du Convair. M. Marcotte estime que le moment était venu de moderniser l'aéronef pour en faire une plate-forme de recherche beaucoup plus polyvalente. Arrivé au début de 1997, le Convair sortait rajeuni de l'entreprise. Parmi les nombreuses améliorations apportées figurent une nouvelle avionique, la modification du réseau de rails encastrés dans le plancher qui permet de changer plus facilement la disposition des postes de travail, un ordinateur principal reconfiguré, un intérieur entièrement redessiné et une ventilation améliorée. L'avion a en outre été allégé de plus de 450 kg (1000 lb), pour accroître son autonomie d'au moins 30 minutes. "Nous l'avons véritablement rajeuni, affirme Marcotte. Il est maintenant beaucoup mieux adapté à la recherche, compte tenu des budgets serrés dont nous disposons et de ce que nous souhaitons faire pour nos clients. Le remplacement du Convair aurait coûté de 10 à 15 fois plus cher." "Je suis fier du personnel du laboratoire de recherche en vol qui a remis l'appareil en état. Sans les talents de nos techniciens, nous n'aurions pas pu accomplir une fraction de ce que nous avons réalisé à un coût relativement peu élevé", ajoute-t-il. M. Marcotte se réjouit d'avoir un avion prêt à reprendre l'air : "Il est toujours préférable d'avoir un appareil opérationnel qu'en réparation." À peine sorti de sa cure de rajeunissement, le Convair était préparé pour une nouvelle mission de détection aéromagnétique dans le Grand Nord, dans le cadre d'un projet de recherches en collaboration avec des partenaires des secteurs public et privé du Canada et d'Allemagne. On prévoit de lui assigner beaucoup d'autres missions. Au milieu de l'été, il sera encore utilisé comme plate-forme expérimentale et banc d'essai pour les systèmes Radar à ouverture synthétique, dans le cadre du programme Aurora de patrouille côtière à long rayon d'action des Forces canadiennes. Vient ensuite un projet de recherche en collaboration avec le Service de l'environnement atmosphérique d'Environnement Canada portant sur la mise au point d'un "lidar", qui est un système de télédétection au laser. L'hiver prochain, le Convair fera la chasse à la bruine verglaçante dans la région des Grands Lacs, dans le cadre d'une série de projets de recherche visant à étudier le givrage aux faibles altitudes fréquemment utilisées par les avions de transport régional. "Le programme est très varié et je n'en vois pas la fin", conclut M. Marcotte. |
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