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temp2.gif Le Pygargues à tête blanche
un indicateur de viabilité écologique de la faune en Colombie-Britannique
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Que se passe-t-il?

Le nombre de pygargues à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) qui nichent et hivernent en Colombie-Britannique augmente de façon substantielle depuis les années 1960. On observe aujourd'hui dix fois plus de pygargues à tête blanche hivernant dans la province qu'au cours des années 1960 (augmentation annuelle de 7,98 %) tandis que la population de pygargues à tête blanche nichant en Colombie-Britannique a augmenté à un taux annuel moyen de 6,02 % au cours de la même période. Ces augmentations sont illustrées par les données recueillies lors des recensements des oiseaux de Noël et des relevés des oiseaux nicheurs (effectués au printemps) sur les sites de surveillance à long terme du Service canadien de la faune (Environnement Canada). Les données recueillies sur ces sites sont représentatifs d'un échantillon de la population et reflètent l'augmentation globale du nombre de pygargues à tête blanche.

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Source : Les données pour l'indice annuel issues du relevé des oiseaux nicheurs ont été compilées par B. Collins, 1999, Environnement Canada, Service canadien de la faune, Ottawa (Ontario). L'indice annuel est le nombre moyen estimé de pygargues à tête blanche qui seraient vus au cours d'une année à l'intérieur d'une route quelconque du relevé des oiseaux nicheurs si toutes les routes à l'intérieur du secteur étudié étaient analysées au cours de l'année en question. Les analyses standard des relevés des oiseaux nicheurs nécessitent un minimum de 15 routes. Dans le cas présenté, 32 routes étaient disponibles. La tendance est le changement moyen (en pour cent) entre 1969 et 1998. Les données d'hivernage proviennent des recensements des oiseaux de Noël effectués par la National Audubon Society et peuvent être consultées sur le site Web de la National Audubon Society et du Cornell Laboratory of Ornithology. Les chiffres pour l'hivernage proviennent d'un nombre de sites pouvant aller jusqu'à 10 dans la région côtière de la Colombie-Britannique et correspondent aux nombres de pygargues par site. Les données d'hivernage sont reportées sur l'année qui s'achevait ou qui venait de s'achever lors du relevé puisqu'elles sont une mesure de la productivité atteinte cette année-là. Par exemple, les données portées pour 1997 correspondent aux relevés effectués au cours de l'hiver 1997-98.

DONNÉES DU GRAPHIQUE

Le Nord-Ouest du Pacifique a la plus grande abondance relative de pygargues à tête blanche en Amérique du Nord et la Colombie-Britannique a la plus grande abondance relative d'hivernage. Un inventaire de 1994 a permis d'estimer que 15 000 pygargues (9 000 sur la côte et 6 000 dans l'Intérieur) nichaient en Colombie-Britannique et que 30 000 hivernaient, principalement dans le bassin de Géorgie (Blood et Anweiler, 1994). Au cours des mois d'hiver, il n'est pas rare d'apercevoir dans le bassin de Géorgie des pygargues à tête blanche se rassembler le long de cours d'eau salmonicoles pour former des groupes allant de quelques individus à plus de 3 000 oiseaux.

Le taux d'augmentation de la population nichant en Colombie-Britannique est légèrement supérieur à la moyenne observée pour le Canada mais reste inférieur à la moyenne américaine. Le taux d'augmentation de la population hivernante est bien supérieur au taux observé pour l'ensemble de l'Amérique du Nord (dont la population hivernante reste stable), ce qui suggère que des pygargues originaires d'autres régions viennent hiverner en Colombie-Britannique. Les pygargues à tête blanche qui hivernent le long du littoral de la Colombie-Britannique proviennent de tout l'Ouest de l'Amérique du Nord (du Yukon au Colorado).

Pourquoi en est-il ainsi?

Depuis des temps immémoriaux, les populations de pygargues à tête blanche de l'Ouest de l'Amérique du Nord dépendent pour leur survie hivernale des saumons qui viennent de frayer. Les activités minières, la surpêche et les barrages ont cependant détruit de nombreux stocks de saumons. Dans le bassin du fleuve Columbia, 99 % des stocks sont menacés, principalement à cause des projets hydroélectriques (Nehlsen et al. 1991). Les cours d'eau d'Alaska et de la Colombie-Britannique, tels que ceux du bassin du Fraser, ont subi des déclins moins spectaculaires. L'augmentation importante des pygargues hivernant dans la région côtière de la Colombie-Britannique pourrait dénoter une redistribution des sources alimentaires utilisées par ces oiseaux dans l'Ouest de l'Amérique du Nord au cours des dernières années (Blood et Anweiler 1994).

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Les pygargues à tête blanche qui nichent dans le bassin de Géorgie sont actuellement plus féconds que les individus qui nichent dans d'autres régions du littoral Pacifique. Ces rapaces sont attirés par les centres urbains et les décharges où ils peuvent trouver une nourriture facile. Les stocks de saumons déclinant, les pygargues ont peut-être changé leurs habitudes alimentaires et se nourrissent d'un plus grand nombre de goélands et d'autres oiseaux aquatiques, espèces dont les effectifs augmentent.

Fécondité des pygargues à tête blanche nichant le long du littoral de
la Colombie-Britannique, 1990-1996

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Source : Elliott et Norstrom 1998.

Lorsque l'abondance des proies et les conditions météorologiques varient fortement avec les saisons, comme dans la baie Clayoquot, dans le bassin de Barkley ou dans le détroit de Johnstone, la productivité des pygargues est bien moindre et la natalité est inférieure à la mortalité. Une portion du surplus des aiglons nés dans le bassin de Géorgie se disperse néanmoins peut-être vers ces secteurs côtiers, contribuant ainsi à la stabilité ou à l'augmentation de leurs populations.

De nombreux facteurs, notamment l'abondance des proies, les conditions météorologiques, la présence de contaminants toxiques et l'empoisonnement par des pesticides peuvent influer sur les chances de survie et le succès reproducteur des pygargues à tête blanche de la Colombie-Britannique.

L'augmentation régionale des populations de pygargues à tête blanche reflète un rétablissement de l'espèce dans toute l'Amérique du Nord après plusieurs années caractérisées par un déclin substantiel. Au cours du 19e siècle, les pionniers n'hésitaient pas à tirer et à piéger les pygargues à tête blanche ainsi qu'à détruire leur habitat. La mise en danger du symbole national des États-Unis a cependant conduit les américains à instituer le Bald Eagle Act en 1940. Le Canada a de même pris diverses mesures de protection fédérales et provinciales, notamment la Loi sur les espèces sauvages au Canada. Les populations de pygargues à tête blanche continuèrent cependant à décliner malgré la nouvelle réglementation visant à les protéger et les mesures de conservation de l'habitat et de sensibilisation du public. Le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), un pesticide agricole utilisé pour la première fois au début des années 1950, a causé des défaillances reproductrices chez les oiseaux prédateurs, y compris les pygargues. En concentrations élevées, le DDT et ses produits de dégradation (le DDE, dichlorodiphényldichloroéthylène et le DDD, dichlorodiphényldichloroéthane) sont toxiques pour les embryons et peuvent perturber l'absorption du calcium, nuisant ainsi à la qualité de la coquille des œufs. À partir de l'interdiction du DDT en 1970, la fécondité des pygargues a entamé un lent retour vers la normale. Le DDT subsiste néanmoins longtemps dans l'environnement et 31 % des pygargues à tête blanche récemment capturés (entre 1990 et 1992) dans la vallée inférieure du Fraser présentaient toujours des niveaux pouvant nuire à la reproduction (Elliott et al. 1996a).

D'autres types de produits chimiques organochlorés comme les BPC (biphényles polychlorés), les dioxines (polychlorodibenzoparadioxines – PCDD–) et les furanes (polychlorodibenzofuranes – PCDF –) sont également trouvés dans les œufs des pygargues nichant sur la côte de la Colombie-Britannique. C'est dans le bassin de Géorgie que les œufs contiennent les plus hautes concentrations en BPC, fait normal puisque ces produits chimiques sont associés aux sources industrielles. Les dioxines et les furanes proviennent essentiellement des processus de blanchiment utilisés dans les usines de pâte à papier Kraft. Près de ces installations, les œufs de pygargues contiennent cinq fois plus de contaminants que les œufs prélevés dans les régions moins industrialisées du littoral de la Colombie-Britannique (Elliott et al. 1996b). En 1990, la concentration des produits chimiques organochlorés présents dans les œufs des pygargues à tête blanche était deux fois plus élevée que le seuil à partir duquel des effets négatifs sur le développement du fœtus deviennent observables. La teneur de ces produits n'a cependant cessé de diminuer depuis cette date (Elliott et al. 1996b). Ce déclin est le résultat d'une loi, adoptée en 1977, qui interdit l'utilisation des BPC au Canada, et de règlements mis en place en 1989 qui régissent les procédés utilisés dans les usines de pâte à papier et qui ont contribué à réduire la production de dioxines et de furanes. Pour de plus amples renseignements sur la présence de ces produits en Colombie-Britannique, consultez les indicateurs régionaux sur les niveaux de dioxine/furane, de toxines dans les œufs de grands hérons et de BPC dans les œufs de cormorans.

mort_f.gif, 10KBAu cours des années 1980, un autre facteur est venu s'ajouter aux menaces pesant sur la survie du Pygargue à tête blanche: la grenaille des fusils de chasse. Les habitudes prédatrices de cet oiseau, qui comprennent la sélection de proies malades ou blessées (et souvent contaminées), peuvent exposer celui-ci à des produits chimiques toxiques tels que le plomb. Les pygargues à tête blanche peuvent accumuler de grandes quantités de plomb en se nourrissant de sauvagine car les tissus de ces oiseaux contiennent fréquemment des plombs de chasse hérités d'un coup de fusil ou de l'ingestion d'aliments contaminés. On estime qu'avant l'interdiction de l'utilisation de la grenaille de plomb sur l'ensemble du territoire américain (1991), 2,4 millions d'oiseaux aquatiques mouraient chaque année aux États-Unis à la suite d'un empoisonnement dû au plomb (USFWS 1986). Entre 1988 et 1991, la grenaille de plomb était responsable de 10 à 15 % de la mortalité des pygargues à tête blanche juvéniles (Elliott et al. 1992). Depuis l'interdiction partielle de la grenaille de plomb décrétée en Colombie-Britannique en 1991, ce chiffre est descendu aux environs de 5 % (L. Wilson, SCF, communication personnelle, août 1999).

Pourquoi est-ce important?

Le rétablissement des populations de pygargues à tête blanche est important du point de vue écologique puisque ces rapaces sont des prédateurs clés qui aident à réguler la population d'autres oiseaux. Les jeunes pygargues, en particulier, s'attaquent aux colonies de nidification des cormorans ou des goélands en effrayant suffisamment les adultes pour que ces derniers quittent leur nid, permettant ainsi aux pygargues de saisir les oisillons. Les corbeaux et les goélands (dans le cas d'une colonie de cormorans) ont alors également la voie libre pour dévorer les oisillons ou les œufs. Il se peut que les pygargues à tête blanche aient aussi une action régulatrice sur les populations de grands hérons de la Colombie-Britannique en attaquant les jeunes hérons qui se trouvent encore dans leur nid.

eagle5a.jpg, 9KBLes pygargues à tête blanche sont un atout pour l'industrie de l'écotourisme. Une enquête effectuée en 1998-1999 sous les auspices de la Squamish Estuary Conservation Society et portant sur le Festival d'hiver des pygargues à tête blanche de Brackendale, a montré que 4400 visiteurs se rendent dans la région principalement pour voir des pygargues, ce qui se traduit par des retombées économiques estimées à 85 534 $ pour la communauté de Squamish (Eagle Watch Interpreter Program, Visitor Survey, janvier 1999). On compte deux autres festivals mettant en vedette le Pygargue à tête blanche : le Goldstream Eagle Extravaganza, près de Victoria, et le Harrison-Chehalis Eagle Festival dans la vallée du Fraser.

Que fait-on?

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada continue à surveiller les contaminants toxiques dans les populations de pygargues à tête blanche, y compris les hydrocarbures chlorés, le plomb et les produits chimiques nouveaux. Environnement Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (un organisme fédéral), collaborent pour bannir des marchés locaux les produits chimiques ayant un impact négatif sur les pygargues à tête blanche et pour amender la loi de façon à réduire les rejets de ces produits chimiques dans l'environnement.

D'autres causes de mortalité, telles que l'électrocution, sont également à l'étude. BC Hydro essaie de réduire les incidences d'électrocution en expérimentant divers types de changements structuraux pour les poteaux et les lignes électriques. Une interdiction nationale de l'utilisation du plomb dans la grenaille utilisée pour la chasse de la plupart des oiseaux migrateurs est entrée en vigueur en septembre 1999.

Un certain nombre d'organismes – le Service canadien de la faune, le ministère de l'Environnement, des Terres et des Parcs de la Colombie-Britannique et les compagnies forestières Scott Paper Ltd. et MacMillan Bloedel Ltd. – effectuent depuis dix ans des relevés réguliers des sites de nidification des pygargues à tête blanche. L'objectif de ces relevés est de faire un recensement des sites de nidification et de protéger l'habitat des sites les plus importants. La réglementation provinciale interdit de couper les arbres portant un nid de pygargue et suggère d'épargner une zone tampon de 150 m autour de tels arbres. La directive concernant la zone tampon de 150 m ne peut cependant s'appliquer sur les terres privées et la destruction des forêts de vieux Douglas taxifoliés (un arbre prisé par les pygargues à tête blanche pour la construction de leur nid) pourrait avoir une incidence sur les populations de pygargues. Le gouvernement provincial a également protégé d'important habitats pour l'hivernage des pygargues à tête blanche en faisant de la portion de la rivière Squamish où les pygargues se réunissent habituellement une aire de gestion de la faune.

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Pour obtenir plus de renseignements, communiquez avec : John.Elliott@ec.gc.ca ou  Laurie.Wilson@ec.gc.ca

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