Rapport
Février 2005
La haute direction de la fonction publique fédérale joue un rôle de
premier plan dans l'émergence d'une culture qui valorise la dualité
linguistique dans le milieu de travail. Les cadres de direction doivent
faire preuve de leadership en adoptant des comportements exemplaires propices à
l'usage effectif des deux langues officielles. Dans cette perspective, le
Conseil du Trésor a revu, le 1er avril 1998, la politique sur
les profils linguistiques des cadres de direction (EX) qui occupent des postes
bilingues dans les régions désignées bilingues
1
et ceux des sous-ministres adjoints : le profil a été fixé à CBC par la
Politique concernant les exigences linguistiques pour les membres du groupe
de la direction2
(la Politique). L'objectif visé est de faire en sorte que les
membres du groupe de la direction possèdent une connaissance de la deuxième
langue officielle qui leur permette de travailler dans les deux langues
officielles. Par conséquent, le niveau C est exigé pour la compréhension
écrite et l'interaction orale, tandis que le niveau B est exigé pour
l'expression écrite.
À la suite de l'adoption de la Politique, les cadres de direction
en poste le 1er mai 1998 disposaient de cinq ans pour satisfaire aux
nouvelles exigences linguistiques, soit jusqu'au 31 mars 2003. Tous les
cadres de direction nommés à compter de cette date et qui ne satisfont pas aux
exigences linguistiques au moment de leur nomination bénéficient d'une
période de deux ans (période d'exemption) à compter de la date de leur
nomination pour acquérir les compétences nécessaires pour satisfaire aux
nouvelles exigences linguistiques conformément au Décret d'exclusion sur
les langues officielles dans la fonction publique3.
Aux termes de l'engagement remis à la Commission de la fonction publique au
moment de leur nomination, les cadres de direction qui ne satisfont pas aux
exigences linguistiques du poste consentent à être nommés ou mutés à un
poste qui ne requiert pas le niveau de compétence CBC s'ils ne parviennent pas
à satisfaire aux exigences linguistiques de leur poste dans les délais
prescrits. Toutefois, s'ils prévoient satisfaire après l'expiration de
la période d'exemption, ou pour toute autre raison valable, une prolongation de
la période d'exemption peut être demandée à la Commission de la fonction
publique. Pendant tout le temps où les cadres remplissent leurs fonctions
et ne satisfont pas aux exigences linguistiques de leur poste, des mesures
administratives doivent être en place pour assurer la prestation des services
et la supervision des employés dans les deux langues officielles.
Premièrement, il s'agissait de vérifier si les cadres de direction
satisfaisaient ou non aux
exigences linguistiques de leur poste, au 31 mars 2004.
Deuxièmement, il s'agissait de vérifier si les institutions avaient
présenté une demande de prolongation de la période d'exemption des cadres
visés qui ne satisfaisaient pas aux exigences linguistiques de leur poste au 31
mars 2004 et qui étaient toujours en poste.
Troisièmement, il s'agissait de vérifier si les institutions avaient mis en
place des mesures administratives pour assurer la prestation des services et la
supervision dans les deux langues officielles dans le cas où les cadres visés
ne satisfaisaient pas aux exigences linguistiques de leur poste et occupaient
toujours leur poste.
La vérification portait essentiellement sur deux groupes de cadres de
direction:
Groupe 1 : les cadres de direction qui devaient satisfaire aux
exigences linguistiques (CBC) de leur poste au 31 mars 2003;
Groupe 2 : les cadres de direction nommés en poste entre le 1er
avril et le 31 décembre 2001 qui devaient satisfaire aux exigences linguistiques
(CBC) de leur poste au plus tard deux ans après la date de leur nomination,
soit entre le 1er avril et le 31 décembre 2003.
La vérification s'est déroulée entre janvier et mars 2004.
4.1 Institutions visées par la vérification
Groupe 1
Les 88 cadres du groupe 1 visés par la vérification étaient répartis dans
31 institutions distinctes. La liste de ces institutions figure dans le tableau
1 fourni en annexe.
Groupe 2
Les 112 cadres du groupe 2 visés par la vérification étaient répartis
dans 25 institutions distinctes. La liste de ces institutions figure dans
le tableau 2 fourni en annexe.
4.2 Collecte des données
Les vérificateurs ont demandé à chacune des institutions, soit 31 dans le
cas du groupe 1 et 25 dans le cas du groupe 2, de fournir une mise à jour
complète de la situation de leurs cadres de direction visés par la
vérification. Les institutions devaient répondre à la demande dans un
délai d'une semaine à dix jours en se servant d'une liste de questions
adaptées qui leur avaient été communiquées.
Lors de l'examen des données fournies par les institutions, les
vérificateurs ont constaté que la teneur des réponses variait sensiblement
d'une institution à l'autre allant de données fragmentaires à des données
exhaustives accompagnées des pièces justificatives requises. Pour cette
raison, ils ont communiqué une deuxième fois avec les institutions dont les
données n'étaient pas suffisamment étayées.
4.3 Vérification sur place
Afin de recueillir le plus de renseignements possibles et de valider
l'information fournie par les institutions, les vérificateurs ont également
effectué des vérifications sur place dans les cinq institutions comptant le
plus grand nombre de cadres de direction des deux groupes visés par la
vérification, soit Santé Canada, Pêche et Océans Canada, Industrie Canada,
Transport Canada et Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
Les cinq institutions visées par la vérification sur place comptaient 34
des 88 cadres de direction du groupe 1 et 43 des 112 cadres de direction du
groupe 2.
Lors de leur visite à chacune des institutions, les vérificateurs ont mené
une entrevue pour recueillir l'information et ils ont examiné les dossiers de
14 cadres de direction des deux groupes visés par la vérification afin de
valider l'information qu'ils détenaient.
Les vérifications sur place ont duré en moyenne une demi-journée par
institution.
Les renseignements recueillis auprès des institutions visées par la
vérification ont été regroupés en fonction des paramètres suivants :
les résultats de tests d'évaluation de la langue seconde, les mesures
administratives mises en place et le niveau de connaissance linguistique de la
personne qui assume cette responsabilité, une brève description de la
situation présente et des renseignements sur les demandes de prolongation de la
période d'exemption auprès de la Commission de la fonction publique.
Par la suite, toutes les données ont été analysées et regroupées pour en
faciliter l'interprétation.
6.1 Situation des cadres
Groupe 1
Les résultats de la vérification de l'application de la Politique
4
et du Décret5
dans le cas des 88 cadres visés par la vérification sont résumés dans le
tableau ci-après.
|
Satisfont aux exigences |
N'ont pas à satisfaire |
Ne satisfont pas
Raisons citées |
|
|
|
En formation linguistique |
En attente de formation linguistique |
Retraite prévue |
Congés - maladie, sans solde et autres |
Exigences opérationnelles |
Mauvaise interprétation de la politique |
|
|
|
27 |
5 |
8 |
3 |
3 |
0 |
Sous-total |
18 |
24 |
46 |
Total |
88 |
Des 88 cadres visés par la vérification, 18 satisfaisaient aux exigences
linguistiques de leur poste et 24 n'avaient pas à satisfaire, notamment parce
qu'ils avaient un droit de titulaire, avaient pris leur retraite ou avaient
été mutés à des postes qui n'exigent pas un niveau de compétence
linguistique CBC. Au total, 46 cadres du groupe 1 ne satisfaisaient
toujours pas aux exigences linguistiques de leur poste au 31 mars 2004.
Pour ces 46 cadres de direction, 11 demandes de prolongation de la période
d'exemption avaient été adressées à la Commission de la fonction publique
comme les règles l'exigent.
Groupe 2
Les résultats de la vérification de l'application de la Politique
6
et du Décret7
dans le cas des 112 cadres visés par la vérification sont résumés dans
le tableau ci-après.
|
Satisfont aux exigences |
N'ont pas à satisfaire |
Ne satisfont pas |
|
|
|
En formation linguistique |
En attente de formation linguistique |
Retraite prévue |
Congés - maladie, sans solde et autres |
Exigences opérationnelles |
Mauvaise interprétation de la politique |
|
|
|
36 |
6 |
5 |
1 |
1 |
3 |
Sous-total |
32 |
28 |
52 |
Total |
112 |
Des 112 cadres visés par la vérification, 32 satisfaisaient aux exigences
linguistiques de leur poste et 28 n'avaient pas à satisfaire, notamment parce
qu'ils avaient un droit de titulaire, avaient pris leur retraite ou avaient
été mutés à des postes qui n'exigent pas un niveau de compétence
linguistique CBC. Au total, 52 cadres du groupe 2 ne satisfaisaient
toujours pas aux exigences linguistiques de leur poste au 31 mars 2004.
Pour ces 52 cadres de direction, 21 demandes de prolongation de la période
d'exemption avaient été adressées à la Commission de la fonction publique
comme les règles l'exigent.
6.2 Mesures administratives en place
Dans tous les cas où un cadre de direction ne satisfait pas aux exigences
linguistiques de son poste (CBC), quelle que soit la raison, mais qu'il continue
de remplir les fonctions du poste en vertu d'une exemption approuvée par la
Commission de la fonction publique, l'institution doit mettre en place des
mesures administratives pour assurer la prestation des services et la
supervision dans les deux langues officielles.
Groupe 1
Dans le cas de 39 cadres sur 46 qui ne satisfaisaient pas aux exigences
linguistiques de leur poste, les institutions ont confirmé avoir mis en place
des mesures administratives pour assurer la prestation des services et la
supervision dans les deux langues officielles.
Groupe 2
Dans le cas de 36 cadres sur 52 qui ne satisfaisaient pas aux exigences
linguistiques de leur poste, les institutions ont confirmé avoir mis en place
des mesures administratives pour assurer la prestation des services et la
supervision dans les deux langues officielles.
Au cours de la vérification sur place dans les cinq institutions, les
vérificateurs ont examiné les dossiers de 14 cadres de direction (EX) qui ne
satisfaisaient pas aux exigences linguistiques de leur poste. Tous les
dossiers contenaient les documents requis tels que les résultats de tests
d'évaluation de la langue seconde, les plans de formation, l'historique des
heures utilisées, les contrats signés par les gestionnaires pour la formation
dans les écoles privées ainsi que les coûts encourus, les mesures
administratives, etc.
Bien qu'il y ait 98 cadres de direction qui ne satisfaisaient toujours pas
aux exigences linguistiques de leur poste, on note que la situation de 51 %
(102/200) des cadres a été redressée.
De façon générale, les institutions n'entreprennent pas les démarches
requises auprès de la Commission de la fonction publique pour régulariser la
situation des cadres qui ne respectent pas les exigences du Décret
d'exclusion sur les langues officielles dans la fonction publique.
Dans plus de 75 % (75/98) des cas où le cadre de direction ne
satisfaisait pas aux exigences de son poste et qu'il occupait le poste, les
institutions avaient confirmé avoir mis en place des mesures administratives
pour assurer la prestation des services et la supervision des employés dans les
deux langues officielles.
L'Agence et la Commission de la fonction publique suivent de près la
situation touchant le délai de deux ans prévu dans le Décret d'exclusion.
D'autre part, l'Agence suivra la mise en place de mesures administratives par
les institutions pour assurer la prestation des services et la supervision des
employés dans les deux langues officielles.
Tableau 1
Groupe 1
CODE |
INSTITUTION |
ACO
|
Agence de promotion économique du Canada atlantique
|
AGR
|
Agriculture et agroalimentaire Canada
|
ATN
|
Office des transports du Canada
|
BCO
|
Tribunal canadien du commerce extérieur
|
CDC
|
Commission canadienne du lait
|
CEO
|
Bureau du Directeur général des élections
|
CGC
|
Commission canadienne des grains
|
CSW
|
Condition féminine Canada
|
DFO
|
Pêches et Océans Canada
|
DND
|
Défense nationale
|
DOE
|
Environnement Canada
|
DUS
|
Industrie Canada
|
EXT
|
Affaires étrangères et du Commerce international
|
FIN
|
Finances Canada
|
FJA
|
Bureau du Commissaire à la magistrature fédérale
|
IAN
|
Affaires indiennes et du Nord Canada
|
IDA
|
Agence canadienne de développement international
|
IMC
|
Citoyenneté et Immigration Canada
|
IPC
|
Commissariats à l'information et à la protection de la vie privée
|
JUS
|
Justice Canada
|
MHI
|
Conseil de contrôle des renseignements relatifs aux matières
dangereuses
|
MOT
|
Transports Canada
|
NHW
|
Santé Canada
|
PEN
|
Service correctionnel du Canada
|
PPT
|
Bureau des passeports
|
PXR
|
Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés
|
RCM
|
Gendarmerie royale du Canada
|
REH
|
Développement des ressources humaines Canada
|
RPP
|
Commission des plaintes du public contre la GRC
|
SVC
|
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
|
TBD
|
Conseil du Trésor du Canada, Secrétariat
|
Total
|
31
|
Tableau 2
Groupe 2
CODE |
INSTITUTION |
AGR
|
Agriculture et agroalimentaire Canada
|
CDC
|
Commission canadienne du lait
|
DFO
|
Pêches et Océans Canada
|
DND
|
Défense nationale
|
DOE
|
Environnement Canada
|
DUS
|
Industrie Canada
|
EXT
|
Affaires étrangères et du Commerce international
|
FCT
|
Greffe de la Cour fédérale du Canada
|
FIN
|
Finances Canada
|
FRD
|
Développement économique Canada pour les régions du Québec
|
IAN
|
Affaires indiennes et du Nord Canada
|
IDA
|
Agence canadienne de développement international
|
IMC
|
Citoyenneté et Immigration Canada
|
IRB
|
Commission de l'immigration et du statut de réfugié
|
JUS
|
Justice Canada
|
MOT
|
Transports Canada
|
NHW
|
Santé Canada
|
PEN
|
Service correctionnel du Canada
|
RCM
|
Gendarmerie royale du Canada
|
REH
|
Développement des ressources humaines Canada
|
RSN
|
Ressources naturelles Canada
|
STC
|
Statistique Canada
|
SVC
|
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
|
TBD
|
Conseil du Trésor du Canada, Secrétariat
|
WCO
|
Diversification de l'économie de l'Ouest Canada
|
Total
|
25
|
1
Les régions désignées bilingues comprennent la région de la capitale
nationale, certaines parties du Nord et de l'Est de l'Ontario, la région de
Montréal, certaines parties des Cantons de l'Est, de la Gaspésie et de l'Ouest
québécois ainsi que le Nouveau-Brunswick. Dans ces régions, les deux
langues officielles sont les langues de travail dans les bureaux des
institutions fédérales.
2 La
nouvelle politique entrée en vigueur le 1er avril 2004 reprend la
substance de cette politique de 1998.
3
Décret soustrayant certaines personnes des exigences linguistiques de postes
sous le régime de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique
4 Politique
concernant les exigences linguistiques pour les membres du groupe de la
direction
5 Décret
d'exclusion sur les langues officielles dans la fonction publique
6 Politique
concernant les exigences linguistiques pour les membres du groupe de la
direction
7 Décret
d'exclusion sur les langues officielles dans la fonction publique
|