PRÉSENTATION
Dans le but de mieux connaître les stratégies d'implantation des programmes d'éthique au sein de la fonction
publique et d'aider les ministères et les agences qui aimeraient démarrer la mise en place des programmes, le
bureau des valeurs et d'éthique de la fonction publique du
Secrétariat du Conseil du trésor, a entrepris, au cours de la période de décembre 2001 à février 2002, des contacts avec les ministères qui étaient assez avancés
dans le domaine.
Afin de pouvoir recueillir l'information
nécessaire sur les stratégies de mise en place des programmes d'éthique, un
questionnaire a été administré auprès d'une agence et six ministères[1].
Les données sur ces organisations ont été recueillies soit au cours d'une
séance de travail entre l'agent du Bureau des valeurs et de l'éthique et le
gestionnaire de l'organisation, soit consignées par celui-ci dans un document
en réponse aux onze questions du questionnaire.
Les réponses recueillies ont été
condensées dans un tableau synthétique, tandis que les documents narratifs,
eux, donnent des détails utiles et riches en renseignements.
En comparant les différentes données des
sept organisations, il se dégage certaines constances. Il y a d'abord, à
l'origine des programmes ministériels d'éthique, l'impact du Rapport du groupe
de travail sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique[2].
En dehors de la Défense nationale et de la Gendarmerie Royale du Canada, dont
le souci d'un programme d'éthique remonte respectivement à 1994 et 1995, le Rapport
Tait a servi de leitmotiv à des initiatives ministérielles en matière
d'éthique. On sait que certains ministères n'ont pas entrepris le dialogue
recommandé par ce Rapport. Et parmi ceux qui ont entrepris des consultations,
on constate chez certains une interruption alors que le dialogue devait
constituer une étape initiale d'un processus continu de mise en place et de gestion
des programmes d'éthique.
On constate aussi que là où elle a
réussi, la mise en place d'un programme d'éthique a bénéficié de l'appui et de
l'engagement total de la haute direction ; tout comme on s'aperçoit que là où
il existe une dynamique, il a été mis sur pied un bureau permanent chargé
d'éthique, doté de ressources matérielles, financières et humaines adéquates.
L'expérience de Travaux publics et services gouvernementaux avec un Conseiller
principal du Ministère en matière d'éthique relevant directement du
sous-ministre, et de Citoyenneté et Immigration Canada avec le Bureau de
gestion moderne dont le directeur siège au Comité de gestion du ministère, sont
des exemples encourageants qui témoignent de l'importance de l'éthique au sein
de l'organisation. Une telle structure permet non seulement de prendre en
compte la dimension éthique des décisions et de différentes initiatives ministérielles,
mais encore de mieux faire passer, à travers l'ensemble des directions générales,
les messages relatifs aux activités en matière d'éthique.
QUESTIONNAIRE
Le questionnaire suivant nous permettra de prendre
connaissance des stratégies d'implantation et d'administration du programme
d'éthique et, partant, aider tous ceux qui aimeraient établir un programme au
sein de leurs ministères/agences.
- D'où est partie l'idée d'implanter le programme d'éthique dans le ministère ?
- Une fois l'idée conçue, comment a-t-on approché la haute direction pour la
convaincre de la pertinence d'un programme d'éthique au sein du ministère ?
- Comment avez-vous procédé réellement pour mettre en place le programme d'éthique ?
Quelles sont les étapes suivies ?
- Quels sont les obstacles auxquels vous avez fait face dans l'implantation du programme ? Comment les avez-vous dépassés ?
- Quelles sont les stratégies utilisées pour la formation, la sensibilisation des agents
sur les questions de valeurs et d'éthique ?
- Quels sont les matériels de formation et de sensibilisation produits ou utilisés ?
- Les valeurs et l'éthique font-elles partie intégrante du programme général de
formation ou de perfectionnement du personnel de votre ministère/agence ? Comment et de quelle façon ?
- Peut-on mesurer l'impact du programme de formation et de sensibilisation sur vos agents
? Y aurait-il des grilles ou des méthodes d'évaluation ?
- La mise en uvre d'un programme de valeurs et d'éthique a-t-elle introduit des changements
au sein de votre ministère/agence ? Si oui lesquels ? Comment le savez-vous ?
- Quelles sont les difficultés les plus courantes que vous rencontrez dans la sensibilisation
des agents aux questions de valeurs ?
- De par l'expérience de votre ministère, auriez-vous quelques suggestions/propositions
à faire à l'intention d'un ministère ou agence qui aimerait démarrer un
programme d'éthique ?
Catégories |
Citoyenneté et immigration Canada |
Origine de l'idée |
À partir du rapport fait sur les valeurs et l'éthique publié en 1996. |
Contact avec la direction |
Implication et engagement de la part de la sous-ministre dès le départ ; le ministère ayant disposé d'un membre au sein du
groupe de travail Tait sur les valeurs et l'éthique. |
Processus d'implantation |
- Suite au rapport Tait, discussion à la conférence des cadres en mai 1997
pour déterminer les objectifs de l'initiative et la démarche à suivre
- Nomination d'un champion de valeurs et éthique
- Démarrage de l'initiative en 1997
- Publication de Cap sur l'éthique en 1998
- Création d'un poste d'Ombudsman en 1999
- Création du Bureau de gestion moderne en l'an 2000, dont l'un des mandats est de soutenir le champion V&E.;
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Obstacles et remèdes |
Le programme de valeurs et éthique est soutenu par une personne du Bureau de gestion moderne et le projet se termine le 31 mars 2003.
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Formation et sensibilisation : stratégies |
- Retraites du groupe de soutien au champion : 1-2 par année, couvrant différents aspects
- Publication électronique régulière du champion comprenant, entre autres, les activités en matière d'éthique réalisées par les directions générales et régions
- Sessions de sensibilisation
- Page Web valeurs et éthique (intranet);
- Projet du bureau des conférenciers.
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Matériels de formation et de sensibilisation |
- Bulletin électronique du champion sur une base régulière
- Centre de ressources et outils (ex:Vidéos et disques compacts) sur intranet et en format papier.
- Page web de valeurs et éthique (intranet)
- Documents écrits (en particulier Cap sur l'éthique)
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Valeurs dans la formation ou perfectionnement |
Éthique partiellement intégrée dans l'orientation des nouveaux employés et programme de leadership ; mais doit être intégrée à la stratégie de perfectionnement. |
Difficultés courantes dans la sensibilisation |
- Hétérogénéité des participants à des programmes de formation, et donc attentes différentes
- Difficulté à établir l'énoncé de valeurs;
- Manque d'intérêt chez certains.
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Impact, grilles et/ou méthodes d'évaluation |
- Grille d'évaluation en cours de discussion, partie intégrante de la modernisation du contrôleur ;
- Difficulté à mesurer l'impact réel du programme d'éthique;
- Rétroaction très positive ;
- Prise de conscience aiguë des questions d'éthique au niveau des employés et de l'organisation.
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Suggestions et propositions |
- Obtenir dès le départ l'engagement de la haute direction ;
- Définir un cadre ;
- Encadrer ceux qui démarrent les programmes d'éthique par une formation en éthique, définir un curriculum de formation ;
- Rendre permanents les bureaux des valeurs et de l'éthique
- Consulter les ministères ayant un programme d'éthique
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Catégories |
Défense nationale |
Origine de l'idée |
À partir de l'idée d'améliorer l'obligation de rendre compte en 1991, le ministère évolua vers un programme à base des valeurs en 1994. |
Contact avec la direction |
1992, contact avec la haute direction en vue de développer un programme de protection de ressources et d'éthique (PPRE) ; l'engagement réel en 1994 avec l'approbation en principe de développer un programme à base des valeurs. |
Processus d'implantation |
- Concept - Structure de mise en uvre d'un concept de protection de ressources et d'éthique (le PPRE)
- Sensibilisation de la haute direction au concept
- Tentative d'adaptation du Defence Ethics and Fraud Awareness Campaign (DEFAC) du Ministère de la Défense de l'Australie
- Concept - mise en uvre d'une structure à base de valeurs éthiques pour institutionnaliser l'éthique
- Programme à base des valeurs : élaboration du programme et mesure, formation et sensibilisation, application de l'éthique (sensibilisation, gestion des risques et dialogue)
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Obstacles et remèdes |
- Hétérogénéité et dispersion du personnel suivant la Courbe de changement Remède Un programme à deux niveaux : le niveau ministériel responsable de la gestion des éléments nationaux du programme et le niveau des sous-ministres adjoints (SMA) et des chefs d'état-major d'environnement (CÉ), les autorités de mise en uvre du Programme d'éthique de la Défense (PED) qui l'adaptent à leurs sous-cultures organisationnelles.
- Résistance (individus/organisation) Remède : Engagement de la haute direction et davantage de sensibilisation.
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Formation et sensibilisation : stratégies |
- Conférences (1996, 1997, 1998, 1999)
- Sessions de sensibilisation
- Utilisation des vidéos
- Diffusion des documents écrits (affiches, actes des conférences, énoncé de l'éthique et divers autres documents)
- Site internet de Défense nationale
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Matériels de formation et de sensibilisation |
- Vidéos (2)
- Site internet
- Documents écrits : les Normes de formation en éthique de la Défense, Introduction à l'éthique de la Défense, Les fondements de l'éthique de la Défense au Canada,Les multiples faces - Éthiques de la Défense, L'Éthique dans la pratique, Donner une voix à l'éthique, L'Éthique dans les opérations, Évaluation de base des valeurs éthiques au MD, Programme d'éthique de la défense, des dépliants, etc.
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Valeurs dans la formation ou perfectionnement |
Les valeurs éthiques intégrées dans la formation et perfectionnement ; obligatoires pour les militaires (officiers et membres du rang), volontaires pour les employés civils. |
Difficultés courantes dans la sensibilisation |
- Difficulté d'atteindre tout le monde à cause de la dispersion par rapport au centre
- Changement culturel d'accorder priorité aux valeurs éthiques
- Recoupement des valeurs dans les engagements de la vie privée et le rôle publique
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Impact, grilles et/ou méthodes d'évaluation |
- Valeurs éthiques intégrées dans le rapport de rendement du personnel militaire à tous les niveaux
- Système de récompense incluant la composante éthique
- Avec l'avènement du programme d'éthique, des postes et ressources pour institutionnaliser l'éthique
- Les plans de mise en uvre du PED des SMAs et des CÉs exigeant des sessions de développement professionnel et la gestion des risques éthiques à l'unité
- Élaboration d'un outil d'évaluation des valeurs éthiques au Ministère de la Défense nationale et exécution périodique de l'évaluation. Premier sondage en 1999, rapport de recherche en 2000.
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Suggestions et propositions |
- Avoir au départ un champion de l'idée qui s'assure d'obtenir l'engagement (graduel) de la haute direction
- L'élaboration d'un concept axé sur les valeurs éthiques qui tient compte de la dimension de l'individu (dans ses rôles publics) et de l'institution (les structures et les politiques)
- Définir les composantes d'une culture éthique et des plans de mise en uvre pour institutionnaliser chaque composante.
- S'assurer de mettre en place une politique de prise de décision qui donne priorité à l'éthique.
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Catégories |
Développement des ressources humaines Canada |
Origine de l'idée |
À partir du rapport du groupe de travail sur les valeurs et l'éthique (Tait), des discussions et des consultations au sein de DRHC. |
Contact avec la direction |
Implication de la haute direction dès le départ dans les discussions du projet d'énoncé des valeurs fondamentales au Conseil de direction. |
Processus d'implantation |
- Nominations de 2 sous-ministres adjoints comme champions des valeurs et de l'éthique.
- Formation d'un Groupe national de travail pour conseiller et orienter le ministère.
- Mise sur pied d'une équipe pour gestion et coordination
- Plan de communication et de mise en uvre
- Consultation des employés
- Diffusion de la Brochure sur les valeurs et l'éthique à DRHC
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Obstacles et remèdes |
Étendue du ministère : le ministère ayant 25,000 employés, pas facile de mener une consultation nationale, ni d'organiser des séances de formation pour tous, ou encore de choisir un échantillonnage pour mener une étude.
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Formation et sensibilisation : stratégies |
- Consultation nationale auprès des employés
- Sessions de sensibilisation
- Diffusion de la brochure
- Site intranet et internet
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Matériels de formation et de sensibilisation |
- Brochure sur les valeurs et l'éthique à DRHC
- Guide de discussion pour la haute gestion
- Affiche sur les valeurs
- Site intranet sur les valeurs et l'éthique à DRHC, incluant la brochure, paramètres législatifs, processus décisionnel face à un dilemme et études de cas
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Valeurs dans la formation ou perfectionnement |
- Utilisation des programmes existants afin de s'assurer de l'intégration des valeurs et de l'éthique dans les plans de gestion
- Un cours modulaire sur valeurs et éthique de la dotation
- Les ateliers sur la Fonction de contrôleur moderne à DRHC incluant un module sur les valeurs et l'éthique
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Difficultés courantes dans la sensibilisation |
Il n'existe pas de bureau de l'élaboration de l'éthique à DRHC : deux personnes de l'équipe nationale de coordination de l'initiative sur les valeurs et l'éthique assurent le suivi. |
Impact, grilles et/ou méthodes d'évaluation |
- Étude en 1997 par le Bureau de vérification interne (BVI) afin d'évaluer le climat à DRHC relatif à l'éthique ; en perspective une évaluation de l'environnement en matière d'éthique
- L'évaluation des valeurs et de l'éthique intégrée dans la grille d'évaluation de la modernisation de la fonction de contrôleur
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Suggestions et propositions |
- Engagement de la haute direction dès le départ
- Consulter les employés afin d'obtenir leur appui et qu'ils s'impliquent dans le processus
- Consulter les ministères ayant déjà démarré un programme d'éthique
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Catégories |
Environnement Canada |
Origine de l'idée |
À partir du conseil de gestion du ministère en février 2000, en complément aux initiatives précédentes, dans le but de concevoir et mettre en application les actions pratiques favorisant le dialogue. |
Contact avec la direction |
Engagement du Comité de gestion |
Processus d'implantation |
- Nomination du champion de valeurs et éthique.
- Approbation et appui du Conseil de gestion
- Création d'un rapport sur l'évolution du projet (V&É)
- Nomination d'une gestionnaire de projet
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Obstacles et remèdes |
- Problème de financement : le financement de l'initiative, en terme de salaire et fonctionnement, toujours un obstacle à surmonter.
- Difficulté de reconnaître que l'éthique est une assise pour les autres initiatives ministérielles. Pas facile de convaincre des avantages à long terme d'un tel investissement ?
- Difficulté d'un concept concret pour une vraie discussion qui facilite une adhésion à l'idée même.
- Le temps : comment convaincre les gestionnaires d'ajouter cette initiative à leur liste de priorités déjà longue ? Problème de disponibilité aussi pour une large participation.
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Formation et sensibilisation : stratégies |
- Élaboration d'un plan d'apprentissage continu
- Utilisation des collectivités fonctionnelles comme forum pour mener le dialogue
- Six séances de dialogues pilotes
- Session de sensibilisation, ateliers, jeux de rôle;
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Matériels de formation et de sensibilisation |
- Site Web Intranet contenant un
- Recueil de dilemmes ( ± 180 dilemmes) et des liens à d'autres sites de
valeurs et éthique
- Documents écrits suivants : Dialogue sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique (carte plastifiée), Dialogue sur les valeurs et l'éthique d'Environnement Canada (carte plastifiée), Dialogue sur les valeurs et l'éthique : un guide pratique (brochure),
Objectifs, Règles de base et résultats attendus (une page), Formulaire d'évaluation Valeurs et éthique à Environnement Canada, documents du Conseil du Trésor, etc
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Valeurs dans la formation ou perfectionnement |
Travail en cours pour l'intégration des valeurs et éthique au cours d'orientation destiné aux employés, à l'examen du rendement, au cours d'orientation pour les nouveaux
cadres supérieurs et aux activités de certaines collectivités (p. ex. sciences et technologie, finances et administration) et de certains programmes (p. ex. Application de la loi). |
Difficultés courantes dans la sensibilisation |
- D'abord la nécessité de présenter une acception concrète d'un concept pour une discussion stimulante sur les valeurs et l'éthique de manière à l'intégrer aux activités quotidiennes de la collectivité.
- Difficulté d'un temps favorable à tous pour des discussions, les horaires habituels étant déjà surchargés
- Nécessité de sensibiliser aux valeurs à l'embauche
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Impact, grilles et/ou méthodes d'évaluation |
- Un rapport d'évaluation : « La science pour le bien commun : Valeurs et éthique de la gestion, de l'utilisation et de la réalisation des sciences à Environnement Canada »
- Grâce aux séances pilotes, les employés davantage informés sur la résolution des dilemmes.
- Extension de la sensibilisation à d'autres secteurs et collectivités avec des initiatives régionales encourageantes.
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Suggestions et propositions |
- Avant d'entreprendre tout travail important dans ce domaine, bénéficier au préalable du soutien de la haute direction, puis de l'adhésion des cadres intermédiaires.
- Il faut comprendre les collectivités, leur culture, leur histoire au sein du ministère/agence et y adapter les méthodes d'approche et outils.
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Catégories |
Gendarmerie Royale du Canada |
Origine de l'idée |
Né de la haute direction l'automne 1995, le processus de leadership partagé a tracé la voie à la définition de la mission, vision et valeurs et à la création du poste de conseiller en éthique l'automne 1996. |
Contact avec la direction |
La haute direction a été un ardent champion du processus de leadership partagé et de la création du poste de conseiller en éthique de la GRC. |
Processus d'implantation |
- Processus de leadership, fin 1995
- Constitution des équipes de divisions (provinciales) et réunion en juin 1996 (Déclaration de la mission, vision, valeurs et engagements)
- Nomination du Conseiller en éthique en septembre 1996
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Obstacles et remèdes |
Scepticisme sur la nécessité d'un conseiller en éthique, absence d'un mandat précis pour le Bureau du conseiller en éthique (et donc difficulté d'étoffer les rôles du Bureau).
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Formation et sensibilisation : stratégies |
- Diffusion de la déclaration de la mission, de la vision et des valeurs à tous les employés (20 000 exemplaires)
- Publication d'articles
- Discussions/exposés au cours de divers ateliers à l'échelle nationale
- Site internet sur les l'éthique
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Matériels de formation et de sensibilisation |
- Documents écrits suivants : Repositionnement pour l'avenir : Étude de cas sur l'expérience du changement à la Gendarmerie (1989-2000), Qu'est-ce que le leadership ? S'agit-il d'une simple activité ? L'éthique et le leadership, Vision partagée en matière de leadership
- Brochures, dépliants, pamphlets
- Site internet
- En préparation, un programme d'exercice sur le raisonnement moral et une trousse de formation du formateur en éthique
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Valeurs dans la formation ou perfectionnement |
Les valeurs et l'éthique partie intégrante de l'instruction des cadets à l'Académie de Regina
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Difficultés courantes dans la sensibilisation |
Résistance à la prise de conscience de l'importance de décision éthique pour chacun des employés dans l'exercice quotidien de ses fonctions |
Impact, grilles et/ou méthodes d'évaluation |
Matériel d'évaluation en cours de préparation
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Suggestions et propositions |
- Appui, engagement et implication de la haute direction,
- Communication à la base et articulation de la relation entre valeurs/éthique et culture organisationnelle,
- Faire relever le conseiller en éthique directement du chef de l'organisation, avec
fonction de conseiller.
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Catégories |
Santé Canada |
Origine de l'idée |
Rapport Tait en 1996 et recommandation de mener un dialogue sur les valeurs et l'éthique au sein de la Fonction publique ; préoccupation du sous-ministre et de la sous-ministre déléguée au sujet des enjeux éthiques des décisions dans le domaine scientifique, puis extension de la question éthique au milieu de travail de façon générale. |
Contact avec la direction |
L'initiative est venue de la haute direction |
Processus d'implantation |
À partir du rapport Tait et de l'initiative de la haute direction,
- Création en novembre 2000 du Bureau de la vérification et de la responsabilisation
- Recherche sur la mise en uvre de programmes d'éthique organisationnels / analyse de rentabilisation;
- Obtention de l'appui de la haute direction ;
- Élaboration d'une stratégie d'ensemble énonçant le but / objectifs et processus du dialogue;
- Consultations à l'échelle nationale;
- Élaboration d'un plan de communication ;
- Mise en uvre du dialogue et Évaluation très prochainement
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Obstacles et remèdes |
- Changement des sou-ministre et sous-ministre déléguée; solution : explication auprès des nouveaux et invitation à participer aux activités ;
- Scepticisme au sujet d'une nouvelle initiative de changement et compétition avec les multiples priorités du Ministère ; solution : Explication ciblée notamment sur les hauts cadres et les cadres intermédiaires, sur la base des études crédibles ;
- Dispersion du personnel par rapport au centre
- Hétérogénéité du personnel, complexité des questions éthiques liées à la science, mainmise de la culture de l'urgence.
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Formation et sensibilisation : stratégies |
- Consultation individuelle auprès des membres du Comité Exécutif
du Ministère (CEM).
- Trousse d'information
- Vidéocassette (Message du Sous-ministre et ministre délégué)
- Sessions de dialogues
- Ateliers sur les valeurs et l'éthique
- Publication des articles dans le journal du Ministère
- Le bouche-à-oreille
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Matériels de formation et de sensibilisation |
- Contenu d'une journée de dialogue sur valeurs et éthique
- Trousse d'information pour la haute direction
- Vidéocassette
- Des articles dans le journal du Ministère
- En perspective, projet d'intranet et autres matériels
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Valeurs dans la formation ou perfectionnement |
Une étude est en cours, devant aboutir à l'intégration de l'éthique dans les programmes de formation et perfectionnement
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Difficultés courantes dans la sensibilisation |
- Manque de temps, surcharge de travail, scepticisme, manque d'appui de certains gestionnaires, manque de compréhension quant à la pertinence et à l'utilité de l'éthique, manque de formation pour exercer confortablement un leadership à ce niveau.
- On s'interroge si l'éthique sera tolérée advenant qu'elle soit perçue comme trop critique à l'égard de l'organisation.
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Impact, grilles et/ou méthodes d'évaluation |
- Encore tôt de mesurer l'impact des activités de sensibilisation sur les employés; toutefois l'évaluation fait partie des projets à venir.
- Forte prise de conscience chez les participants de l'importance des valeurs et de l'éthique dans leur vie et au sein de l'organisation.
- Intérêt de certains ministères aux stratégies de dialogue de Santé Canada.
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Suggestions et propositions |
- S'assurer d'avoir l'appui de la gestion supérieure
- Aller chercher l'expertise nécessaire pour assurer une crédibilité au programme (formation pour soi-même et embauche d'experts)
- Nécessité de renseignements sur les autres organisations et bâtir un réseautage
- Établir des liens avec d'autres parties de l'organisation pour assurer le relais des activités
- Impliquer les employés autant dans la définition des valeurs que dans le processus même de mise en uvre
- Un bureau ou un centre d'éthique au sein de l'organisation.
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Catégories |
Travaux publics et services gouvernementaux Canada |
Origine de l'idée |
À partir des meilleures pratiques des organismes des secteurs public et privé et l'expérience même de TPSGC. |
Contact avec la direction |
1996, suite au rapport Tait, discussion des cadres à la conférence annuelle de TPSGC, création d'une équipe de leadership en matière d'éthique, rapport sur les valeurs morales de PWGSC, 1999 nomination du conseiller ministériel en éthique. |
Processus d'implantation |
- Conférence annuelle de TPSGC
- Juin à décembre 1999 : - Mise en uvre du programme réalisé sur l'initiative de l'ELE - Création du Bureau de l'élaboration de l'éthique (BEE) - Élaboration des stratégies d'implantation du programme d'éthique et du plan de communication.
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Obstacles et remèdes |
Hétérogénéité du personnel, scepticisme, voire cynisme chez certains, divergences d'opinion quant aux valeurs prioritaires et aux perceptions de risque, manque de mesures incitatives, communication involontaire de messages contradictoires par les cadres, pression de la charge de travail, ressources limitées, rotation du personnel, perte d'une partie de la mémoire institutionnelle et crainte de perdre des clients.
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Formation et sensibilisation : stratégies |
- Sessions d'information, par exemple à l'occasion des sessions d'orientation aux nouveaux employés et des cours d'orientation de gestion
- Participations aux activités de la branche RH
- Articles, bulletins départementaux et communiqués du sous-ministre
- Intranet
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Matériels de formation et de sensibilisation |
- Cours d'éthique « Former le formateur »
- Des études de cas pour accroître les capacités de raisonnement moral
- En perspective un cours sur le processus de prise des décisions à l'intention des cadres supérieurs
- En perspective, intégration harmonieuse des valeurs et de l'éthique dans tout le programme de formation et de perfectionnement.
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Valeurs dans la formation ou perfectionnement |
- Des modules de sensibilisation obligatoires, en particulier pour de nouveaux employés et nouveaux gestionnaires,
- Effort d'intégration des valeurs et de l'éthique dans toutes les activités d'apprentissage.
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Difficultés courantes dans la sensibilisation |
Nature complexe du travail du gouvernement, conflit des valeurs, inadéquation des méthodes axées sur la conformité et quelques problèmes de mise uvre.
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Impact, grilles et/ou méthodes d'évaluation |
- En cours, processus d'intégration des valeurs et l'éthique dans des stratégies d'organisation et procédures de gestion.
- En perspective, revue des processus, pratiques et politiques au regard de l'énoncé des valeurs et de l'éthique
- En perspective, intégration du processus de prise de décisions éthiques au processus de gestion des risques.
- Au regard de la nouvelle politique sur la divulgation, évaluation des meilleures pratiques en cours afin de définir des nouveaux mécanismes d'enregistrement sûrs.
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Suggestions et propositions |
- Engagement de la haute direction requis
- Stimuler la participation au programme par le dialogue et la sensibilisation
- Respecter la diversité du lieu de travail
- Participation des cadres hiérarchiques reflétée dans leurs activités et messages.
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CITOYENNETÉ ET IMMIGRATION CANADA
Origine de l'idée et Contact avec la haute direction
C'est à partir du rapport Tait que l'idée d'implanter un programme d'éthique à Citoyenneté
et Immigration Canada a pris de l'envol, un sous-ministre adjoint du ministère
ayant été membre du Groupe de travail sur les valeurs et l'éthique dans la
fonction publique.
L'engagement de la haute direction a été obtenu dès le départ avec la participation d'un
sous-ministre adjoint comme membre du groupe de travail sur les valeurs et
l'éthique dans la fonction publique canadienne. Notre sous-ministre du moment
(Janice Cochrane) étant aussi co-championne de l'initiative pour l'ensemble de
la fonction publique fédérale. Actuellement, le directeur du Bureau de gestion
moderne dont les valeurs et l'éthique constitue une composante importante de
son mandat - siège au Comité de gestion présidé par le sous-ministre.
- À la suite du Rapport Tait, la Sous-ministre a désigné un champion pour lancer et soutenir
l'initiative de valeurs et éthique au sein du ministère. La démarche et les objectifs de l'initiative avaient été
définis à la conférence des cadres intermédiaires de mai 1997. Il a été décidé que cet exercice serait " ascendant " et centré sur le dialogue. Le
lancement officiel de l'exercice fut fait par la présentation d'une vidéo. L'objectif était d'obtenir des employés, autant individuellement que par
groupe, des exemples de situations présentant des dilemmes éthiques. Le résultat de ce processus fut la publication de Cap sur l'éthique en 1998.
- Nomination d'un ombudsman en 1999.
- Mise en place du Bureau de gestion moderne l'été 2000 : dont une partie du mandat est de
soutenir le champion. Le champion a formé un groupe de soutien. Le Bureau de gestion moderne a coordonné l'élaboration d'un cadre d'éthique et un programme
d'éthique à CIC.
Le principal obstacle :
Le programme de valeurs et éthique est soutenu par une personne du Bureau de gestion
moderne et le projet prend fin en mars 2003.
Formation et sensibilisation
Les stratégies suivantes sont utilisées :
- Comité de soutien au champion : comprend un représentant de chaque
direction générale et région, l'ombudsman, les représentants syndicaux, des
représentants du Bureau de gestion moderne et du réseau des jeunes et de la
diversité. Il sert de plate forme pour des discussions, de relais dans la
diffusion des idées et initiatives, et de conseiller au champion.
- Retraites du groupe de soutien au champion : Une à
deux retraites sont organisées chaque année, sur différents aspects de
l'éthique.
- Publication électronique du champion : Une publication électronique
régulière incluant, entre autres, les activités en matière d'éthique réalisées
par les directions générales et régions, permet de faire connaître aux employés
du ministère les activités et initiatives réalisées au sein de l'organisation
au cours de cette période.
- PageWeb (intranet).
- En perspective, un Bureau des conférenciers.
Les matériels ci-après sont utilisés :
- Bulletin électronique du champion.
- Centre de ressources et d'outils (ex: vidéos et CD-Rom).
- Page Web valeurs et éthique (intranet).
- Documents écrits (Cap sur l'éthique, Cadre d'éthique à CIC, Programme d'éthique à
CIC, model de prise de décision et test d'éthique).
L'éthique dans le programme ministériel de formation :
L'éthique est partiellement intégrée dans la formation du personnel, notamment avec le programme
d'orientation de nouveaux employés et dans le programme de leadership. Elle
figure également dans le plan d'action de la modernisation de la fonction de
contrôleur. Le travail devra se poursuivre pour intégrer les valeurs et
l'éthique dans la stratégie de formation, tout en tenant compte à la fois de la
culture de chaque secteur.
Impact et difficultés courantes
Un outil d'évaluation est en cours de discussion. L'éthique constitue un des
paliers de la modernisation de la fonction de contrôleur. Il est difficile de
mesurer l'impact réel du programme d'éthique. Jusqu'à présent nous avons obtenu
une rétroaction positive. Les employés de CIC ont une prise de conscience aiguë
du sujet selon notre évaluation de la capacité de la fonction de contrôleur de
notre ministère.
Il est trop tôt pour identifier des changements, mais la rétroaction concernant
les activités réalisées est très positive. On note une prise de conscience
aiguë des questions d'éthique.
Parmi les difficultés courantes dans la sensibilisation, figurent les suivantes :
- Hétérogénéité des attentes des participants à des programmes de formation à cause de parcours
différents.
- Difficulté à établir un énoncé de valeurs.
- Manque d'engagement chez certains.
Suggestions
Pour les ministères désireux de démarrer leurs programmes :
- Il est nécessaire d'obtenir l'engagement et l'implication de la haute direction.
- Définir le cadre d'éthique pour mieux encadrer la discussion et le dialogue.
- Encadrer et appuyer ceux qui démarrent des programmes d'éthique; ce qui suppose un curriculum de formation.
- Un service ou bureau de l'éthique permanent et un financement adéquat.
- Consulter les autres ministères qui ont déjà démarré une initiative
de valeurs et éthique.
DÉFENSE NATIONALE
Origine de l'idée et Contact avec la haute direction
L'éthique fait partie de la culture de Défense nationale. On pourrait remonter à très loin pour expliquer l'origine de
l'idée d'un programme d'éthique dans le secteur publique: certains facteurs,
comme l'affaire Watergate en 1972, la Foreign Corruption Practices Act (1977, É.U.), l'Ethics in Government Act (1978, É.U.), l'Acte de la constitution de 1982 (Canada), ont créé un climat
propice à l'implantation d'un programme d'éthique à Défense nationale. C'est en
1991 avec le projet de définir une structure d'amélioration de l'obligation de
rendre compte que les hauts fonctionnaires du ministère seront approchés. Cette
étape sera suivie d'une collaboration avec le ministère de la défense de l'Australie
qui avait mis sur pied la même année un programme d'éthique axé sur la
prévention de la fraude. Cependant, c'est un programme d'éthique à base des
valeurs qui obtiendra en 1994 l'engagement total de la haute direction et
marquera un tournant décisif dans l'implantation du programme de l'éthique.
Si le projet de mettre en place une structure d'amélioration de l'obligation de rendre compte a permis de prendre
contact avec les hauts fonctionnaires et de bénéficier de l'expérience de l'Australie avec l'envoi à Ottawa de deux de leurs agents, ce qui a aidé à
sensibiliser le personnel de la Défense et d'initier le dialogue, c'est le programme à base des valeurs qui a facilité l'adhésion complète au programme de
l'éthique du ministère ; ce concept ayant été considéré par les cadres supérieurs comme plus conséquent de la culture démocratique canadienne.
Processus d'implantation et obstacles
On peut distinguer deux étapes : l'imputabilité et le programme à base des valeurs. Dans le premier cas, un
membre des cadres supérieurs du ministère a approché ses collègues en 1991 pour défendre la nécessité de
développer une structure de mise en uvre d'un concept de protection de
ressources et d'éthique (le PPRE). Dans la réalisation de cette initiative, des
contacts ont été pris avec le ministère de la défense de l'Australie, qui
enverra un agent travailler au Quartier général à Ottawa pendant une période de
dix-huit mois (puis remplacé par un second) pour aider à développer une structure
d'implantation d'un programme d'éthique. On s'était donné comme objectif
d'essayer d'adapter la Defence Ethics and Fraud Awareness Campaign (DEFAC) du
Ministère de la Défense de l'Australie au besoin du Ministère de la Défense au
Canada. Axé sur la prévention de la fraude, ce modèle a néanmoins permis, entre
autres, d'initier le dialogue au sein du ministère et des forces canadiennes et
de sensibiliser le personnel sur l'importance de l'éthique en milieu de travail.
La seconde étape, une structure à base des valeurs, a été plus engageante :
« En réponse à un besoin croissant de revaloriser la prise de décision éthique
et l'intégrité au gouvernement dans son ensemble, la haute direction de la
Défense a donné son accord de principe, en février 1994, à un programme
d'éthique ». Il s'agissait d'un modèle fondé sur les valeurs qui, plutôt que de
préciser en détail les comportements éthiques ou non éthiques, énonce en termes
généraux ce qui est désirable. Il fut créé une cellule de l'éthique ainsi qu'un
poste permanent de directeur. Dans un premier temps, l'Énoncé d'éthique de la Défense
fut élaboré à partir de la littérature spécialisée et suivant la vision des
cadres supérieurs, et promulgué officiellement en 1997. Dans un deuxième temps,
l'Énoncé d'éthique de la Défense fut modifié officiellement après une période
deux ans, en 1999, en fonction de la critique constructive reçue du personnel
du Ministère de la Défense nationale (MDN) et des Forces canadiennes (FC). Depuis le début du programme en 1994 et en parallèle avec ces
efforts, plusieurs initiatives de sensibilisation à l'éthique ont été régulièrement
réalisées ; et différents outils ont été produits.
Parmi les obstacles auxquels le programme d'éthique s'est heurté, figurent deux principaux. La première
difficulté est le résultat de la nature de l'organisation. Il y a d'abord l'hétérogénéité et la
dispersion du personnel. En plus, le personnel se situe à différents points par rapport à un tel changement culturel; d'où l'engagement de certains au programme d'éthique et le refus ou la tiédeur chez d'autres; là encore selon des degrés différents. L'élaboration d'un programme à deux
niveaux permit de résoudre cette difficulté : le niveau ministériel responsable de la gestion des éléments
nationaux du programme et le niveau des sous-ministres adjoints(SMA) et des
chefs d'état-major d'environnement(CÉs), les autorités de mise en uvre du
Programme d'éthique de la Défense (PED) qui l'adaptent à leurs sous-cultures organisationnelles.
La première difficulté est liée à la
deuxième et relève de l'attitude du personnel face à l'éthique dans le milieu
du travail. Certains agents considèrent que l'éthique est une question
personnelle ou que la question éthique est réglée à l'enfance. Et pourtant, non
seulement l'éthique à l'enfance ne nous outille pas à régler les questions
professionnelles; mais encore l'employeur a le droit de laisser savoir les
obligations professionnelles à son personnel. La résistance des individus prend
surtout de l'importance lorsque les individus concernés détiennent du pouvoir.
Cette résistance des individus est rendue plus facile par les rigidités
structurelles qui existent dans toute organisation, surtout lorsqu'il s'agit de
changement de culture qui demande du temps. Mais on réussit à dépasser ces
difficultés grâce à l'engagement de la haute direction et à davantage de
sensibilisation.
Formation et de sensibilisation
- Utilisation des deux vidéos, produites par le ministère.
- Diffusion des documents écrits : livres, rapports, affiches, feuillets, dépliants,
signets, etc.
- Conférence annuelle ( 24 et 25 octobre 1996, 30 et 31 octobre 1997, 1998, 1999).
- Tables rondes et séances de réflexion.
- Le site web du programme d'éthique de la Défense.
Les matériels de formation ci-après sont utilisés :
- Deux vidéos produites par le ministère : L'éthique en milieu de travail (initiation aux concepts d'éthique)
et Viser haut : Terre / Mer / Air (des cas illustrant les principes de conflit d'intérêts).
- Citons indistinctement quelques documents écrits suivants : Les multiples faces - Éthiques de la Défense
(1996), L'Éthique dans la pratique (1997), Donner une voix à l'éthique (1998), L'Éthique dans les opérations (1999) ; Évaluation de base des valeurs éthiques au
MDN (2000) ; Programme d'éthique de la défense ; Introduction à l'éthique de la défense. Manuel de cours ;
Énoncé d'éthique de la Défense ; General Officers Ethics Focus Session Program : Compendium of Session Reports ; Introduction au programme
d'éthique de la défense ; Une introduction au Programme d'éthique de la défense; Des relations fondées sur l'éthique.
- Le site web du programme d'éthique de la Défense permet de
faire connaître les activités aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de
l'organisation.
L'éthique dans programme général de formation :
Les valeurs éthiques sont explicitement intégrées dans la formation et le
perfectionnement ; obligatoires pour les militaires (officiers et membres du
rang), exigence de gestion pour les employés civils.
Impact et difficultés courantes
Il est certes difficile de mesurer l'impact du programme sur les employés ; néanmoins il a été développé un outil
d'évaluation en 1999 et au cours de la même année un sondage fut réalisé à
travers le ministère et les forces canadiennes. Le sondage sera répété en l'an 2003.
Quelques changements réels, tant au niveau des individus que de l'organisation ont été réalisés :
- Les valeurs et l'éthique sont désormais intégrées dans le rapport de rendement du personnel
militaire à tous les niveaux.
- Le système de récompense inclut la composante éthique.
- Avec l'avènement du programme d'éthique, des postes sont créés et des ressources allouées
afin d'institutionnaliser l'éthique.
- Les plans de mise en uvre du PED des SMAs et des CEs exigeant des sessions de développement professionnel et la gestion des risques
éthiques à l'unité.
- L'élaboration d'un outil d'évaluation des valeurs éthiques au Ministère de la
Défense nationale et l'exécution périodique de l'évaluation. Premiers sondage
en 1999. Les résultats de l'étude font le constat suivant : « […] le
Programme d'éthique de la Défense a bien commencé à inculquer des valeurs
positives et des qualités au personnel du MDN/FC. La meilleure preuve en est
les grandes attentes du personnel en ce qui concerne les niveaux que ces valeurs
devraient avoir dans l'ensemble du MDN/FC. »
Parmi les difficultés, mentionnons celles-ci :
- Difficulté d'atteindre tout le monde à cause de la grande
dispersion du personnel dans les FC et le MDN.
- Changement culturel d'accorder priorité aux valeurs éthiques.
- Recoupement des valeurs dans les engagements de la vie privée et le rôle
publique.
Suggestions
À l'attention des
ministères désireux de démarrer leurs programmes d'éthique :
- Avoir au départ un champion de l'idée qui s'assure d'obtenir
l'engagement (graduel) de la haute direction.
- L'élaboration d'un concept axé sur les valeurs
éthiques qui tient compte de la dimension de l'individu (dans ses rôles
publics) et de l'institution (les structures et les politiques).
- Définir les composantes d'une culture éthique
et des plans de mise en uvre pour institutionnaliser chaque composante.
- S'assurer de mettre en place une politique de prise de
décision qui donne priorité à l'éthique.
DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES CANADA
Origine de l'idée et contact avec la direction
En 1997, DRHC a mis en branle son initiative sur les valeurs et l'éthique qui
figure au nombre des cinq initiatives réunies sous la bannière « Regards
sur l'avenir« en publiant un énoncé des valeurs fondamentales du
Ministère propres à la poursuite de sa mission. Ces valeurs proviennent des
quatre grandes catégories de valeurs du Rapport Tait.
La haute direction était déjà sensibilisée à la pertinence d'un programme d'éthique, car
l'énoncé des valeurs fondamentales du Ministère publié au printemps de 1997
avait fait l'objet de maintes discussions au cours des réunions du Conseil de
direction.
En juin 1998, le Conseil de direction a décidé qu'il serait opportun de doter DRHC d'un Code de
valeurs et d'éthique. Il s'agirait d'un document hybride combinant les grands
éléments d'un code axé à la fois sur les valeurs et sur les règles. Un tel code
serait clair sans être normatif et permettrait aux employés de fonder leurs
décisions sur des valeurs.
Processus d'implantation et obstacles
- Nominations de deux sous-ministres adjoints comme Champions de l'initiative sur
les valeurs et l'éthique.
- Formation d'un Groupe national de travail avec des représentants de chaque
région, des groupes fonctionnels à l'administration centrale et des syndicats
pour conseiller et orienter le ministère.
- Mise sur pied d'une équipe de projet au sein de la Direction générale des ressources
humaines, qui a pour mandat d'aider à la gestion du projet et coordonner l'initiative.
- Développement d'un plan de communication et de mise en uvre de l'initiative.
- Consultation menée par les gestionnaires auprès des employés pour s'assurer
que le produit final reflète exactement les valeurs et l'éthique que les employés de DRHC appliquent dans leurs activités de tous les jours.
- Brochure distribuée à tous les employés.
- Mise à jour de façon continue du site sur les valeurs et l'éthique.
Obstacles :
- Le ministère semblait de plus en plus engagé à renouveler ses efforts au chapitre des
valeurs et l'éthique. Par contre, on devait avoir des « ressources » pour le
faire.
- La grosseur de notre ministère a été un gros défi pour élaborer des documents sur les valeurs
et l'éthique en collaboration avec le personnel. Comment consulter les 23,000
employés à tous les échelons du Ministère pour s'assurer qu'ils peuvent
appuyer les valeurs et l'éthique de DRHC, se sentir concernés par ce que l'on
exige d'eux et être à l'aise par rapport à ces exigences?
Formation et de sensibilisation
Le Conseil national de direction a
demandé aux gestionnaires de discuter avec les employés des valeurs
fondamentales du Ministère, du rôle de ces valeurs et des comportements
professionnels qui en découlent dans le déroulement de leurs activités quotidiennes,
et des outils dont le personnel a besoin pour continuer à faire de DRHC un lieu
de travail de choix. Pour ce faire, nous avions préparé un guide de discussion
pour les gestionnaires. Des discussions ont eu lieu entre juillet et novembre
1999 sur l'ébauche d'un code sur les valeurs et l'éthique et on a demandé aux
gestionnaires d'exprimer leurs réactions à l'Équipe du Projet national sur les
valeurs et l'éthique. C'est à partir de cette rétroaction que la version finale
du cadre sur les valeurs et l'éthique a été élaborée.
Il n'y a aucun programme spécifique de
formation. Par contre, les gestionnaires sont invités à faire en sorte que les
valeurs et l'éthique soient abordées dans toutes les séances de sensibilisation
et de formation pertinentes.
Matériels de formation :
Le Ministère a préparé une brochure sur les valeurs et l'éthique et des documents
d'accompagnement (Questions et réponses, paramètres législatifs, processus décisionnel,
études de cas et définitions communes), à l'intention du personnel. Ils sont disponibles
sur l'intranet du ministère. Nous avons aussi une affiche de nos valeurs.
Nos principaux partenaires et le public peuvent se renseigner sur les valeurs et l'éthique du
Ministère en consultant son site Internet.
DHRC fait mention des valeurs et de l'éthique à DRHC dans le cadre d'allocutions externes,
lorsque l'occasion se présente.
L'éthique dans le programme ministériel de formation :
Pour que les valeurs et l'éthique soient intégrées aux documents de formation, DRHC utilise ses
programmes existants auprès des divers secteurs de programme du ministère. Ceci
afin de s'assurer de l'intégration des valeurs et de l'éthique dans les plans
de gestion et pour positionner l'organisation du mieux possible en faveur d'un
processus décisionnel fondé sur les valeurs ( la modernisation de la fonction
de contrôleur, les programmes d'orientation des nouveaux employés, de
leadership, services aux étudiants ). Les ateliers sur la Fonction de
contrôleur moderne à DRHC mis à la disposition de tous les gestionnaires et des
spécialistes comprennent un module sur les valeurs et l'éthique. La direction
générale des ressources humaines donne le cours modulaire sur les valeurs et
l'éthique de la dotation, élaboré par la Commission de la Fonction Publique
(CFP).
Impact et difficultés courantes
Nous travaillons présentement sur une méthode d'évaluation. DRHC songe à faire une
évaluation sous forme de sondage auprès de tous les employés concernant le
dossier des valeurs et de l'éthique. Nous prévoyons environ 15 questions avec 5
échelles de valeur. Nous aimerions que les employés aient la chance pour la
majorité des questions de nous donner via l'intranet du ministère leurs
commentaires personnels. Nous explorons présentement la
faisabilité du sondage, les coûts, la logistique, les aspects techniques, la
compilation électronique des réponses et l'échéancier.
L'implantation de l'initiative sur les valeurs et l'éthique a certainement apporté un changement
positif au sein de l'organisation. Nous le croyons par le taux de réponses (environ
7,800 employés), les commentaires reçus lors de la consultation nationale et
les diverses rencontres de sensibilisation. De plus, depuis la création du site
des valeurs et l'éthique en juin 2000, il y a eu plus de 50,000 visites au
site.
Comme difficulté principale, disons qu'il n'existe pas de bureau de l'élaboration de l'éthique à DRHC. Après la consultation nationale et
le développement des outils mentionnés ci-dessus, DHRC n'a pas jugé bon d'avoir
un bureau sur les valeurs et l'éthique à DRHC. Ce sont les deux personnes de
l'équipe nationale de coordination de l'initiative sur les valeurs et l'éthique
qui assurent un suivi.
Suggestions
Pour les ministères qui aimeraient démarrer leurs programmes d'éthique :
Obtenir l'engagement de la haute direction dès le départ.
Consulter les employés pour s'assurer qu'ils peuvent appuyer les valeurs et l'éthique du ministère,
se sentir concernés par ce que l'on n'exige d'eux et être à l'aise par rapport
à ces exigences.
Rencontrer les ministères ayant déjà démarré un programme d'éthique pour avoir une meilleure
vue d'ensemble.
ENVIRONNEMENT CANADA
Origine de l'idée et contact avec la haute direction
Avant l'an 2000, une série d'évènements a donné naissance à l'idée d'établir un programme
d'éthique, dont les suivants :
- Une étude de certains de nos ministères fédéraux à vocation scientifique et des préoccupations
des travailleurs scientifiques (approbation de médicaments par Santé Canada, quota de pêche par le MPO, pour n'en nommer
que quelques-uns).
- En 1997, les cinq ministères œuvrant dans le domaine des ressources naturelles ont
donné une série d'ateliers (menés par Santé Canada) afin de cerner certains
principes clés d'éthique reliés aux sciences et à la technologie au
gouvernement fédéral.
- En 1998, le Conseil d'experts en sciences et en technologie a présenté un rapport
(Le conseil scientifique dans la prise de décision gouvernementale).
- Nous avons également été guidés par le rapport de mai 1999 intitulé Avis scientifiques
pour l'efficacité gouvernementale (ASEG).
En résumé, l'initiative a été lancée en février 2000 par le Conseil de gestion du Ministère de
l'environnement. Un champion ministériel et une gestionnaire de projet ont dirigé
cette initiative, qui comprenait l'élaboration et la mise en uvre de mesures
concrètes visant à promouvoir le dialogue. L'initiative s'ajoutait aux efforts
déjà déployés en ce sens, leur donnant ainsi plus de visibilité au Ministère.
Six séances de dialogue pilotes ont été organisées
pour mettre à l'essai cette méthode, qui a connu du succès et a permis de
recueillir de précieux commentaires, faisant participer les employés « de
première ligne » au dialogue et donnant une impulsion au processus. Les
collectivités fonctionnelles se sont avérées le forum idéal où organiser le
dialogue. Ces collectivités occupent une place unique qui leur permet de
constater les dilemmes moraux auxquels sont le plus souvent confrontés les
employés du Ministère et d'en discuter. Un exercice de schématisation des
collectivités a été entrepris afin de déterminer quelles collectivités
fonctionnelles sont les mieux placées pour promouvoir le dialogue sur les
valeurs et l'éthique. Des champions seront désignés pour les différentes
collectivités et seront chargés de diriger le processus de mise en uvre.
Processus d'implantation et obstacles
Étapes:
- Nomination d'un champion ministériel.
- Approbation/appui du Conseil de gestion d'Environnemental (CGE).
- Création d'un rapport sur l'évolution du projet.
- Nomination d'une gestionnaire de projet première affectation (coûts salariaux pris en charge
par l'organisation d'attache)
Obstacles principaux :
Le temps : comment convaincre les gestionnaires d'ajouter cette initiative à
leur liste de priorités déjà longue ?
Comment les convaincre qu'un investissement immédiat en temps portera
des fruits à long terme en améliorant les relations avec les employés et en
donnant une plus grande ouverture aux communications/dialogues ?
POINT D'INTÉRÊT/RESSOURCES MINISTÉRIELLES SUR LES VALEURS ET L'ÉTHIQUE - Sans
un financement permanent et réservé uniquement à une personne-ressource en valeurs
et en éthique, tout ce qu'un ministère peut espérer du SMA du programme est
qu'il contribue (salaire/fonctionnement et entretien) au maintien en fonction de cette personne. Puisque personne à
ce ministère ne possède de l'expérience en valeurs et en éthique, tout nouveau
venu dans ce rôle devra commencer par apprendre avant d'être productif à
100 %. Bien que ce poste n'offre pas de possibilité de promotion (du moins
directement), il représente par contre souvent pour les stagiaires en gestion
un tremplin vers d'autres postes plus lucratifs. Cette situation rend, à son
tour, la prise au sérieux d'une telle initiative par les employés plus ambiguë.
ÉTABLIR LES VALEURS ET L'ÉTHIQUE COMME PRIORITÉS MINISTÉRIELLES - En lisant le
rapport « Des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes« il
semble clair que les valeurs et l'éthique doivent être les pierres angulaires
sur lesquelles repose l'exécution, et elles devraient servir de boussole pour
guider cette exécution. Une amélioration continue ne peut se faire que si les
différentes activités sont solidement ancrées, à tous les niveaux, sur une base
de valeurs solides et substantielles. L'emploi de valeurs solides est essentiel
pour atteindre le but. Toutefois, en pratique et tenant compte de ce qui est observé
auprès des différents organismes centraux, les valeurs sont toujours vues comme
faisant partie de la touche finale apportée à une initiative (presque comme
après coup). À ce titre, il est difficile de donner de l'importance ou de la
crédibilité à cette initiative alors que toutes les autres initiatives sont
vues comme étant de la plus haute importance.
Formation et sensibilisation
Il a été créé un plan d'apprentissage continu (voir le document « Les
valeurs et l'éthique à Environnement Canada ») prévoyant l'utilisation de
techniques d'apprentissage en vue d'une amélioration continue et d'une
réflexion active sur la mise en uvre des leçons. Cela nous a permis d'apporter
les changements et les réponses nécessaires au fur et à mesure que nous
prenions connaissance de nouveaux renseignements et de nouvelles idées. Nous
nous sommes aussi concentrés sur l'utilisation des collectivités fonctionnelles
comme forum où organiser le dialogue.
Nous avons recours aux matériels de sensibilisation suivants :
- Site intranet ministériel contenant environ 180 dilemmes, guide en direct relatif à
l'organisation de discussions sur les dilemmes et liens avec d'autres sites
concernant les valeurs et l'éthique.
- Séance de sensibilisation, ateliers et jeux de rôle.
Les documents imprimés suivants ont été produits ou sont utilisés:
- Dialogue sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique (carte plastifiée)
- Dialogue sur les valeurs et l'éthique (carte plastifiée)
- Dialogue sur les valeurs et l'éthique : un guide pratique (brochure)
- Objectifs, Règles de base, et Résultats attendus (une page)
- Formulaire d'Évaluation - Dialogue sur les Valeurs et l'Éthique à Environnement Canada
(une page)
- Documents du Conseil du Trésor, du Centre Canadien de Gestion (CCG) et de la fonction publique
On travaille actuellement à l'intégration des discussions sur
les valeurs et l'éthique au cours d'orientation destiné aux employés, à
l'examen du rendement, au cours d'orientation pour les nouveaux cadres
supérieurs et aux
activités de certaines collectivités (p. ex. sciences et technologie,
finances et administration) et de certains programmes (p. ex. Application de la
loi).
Impact et difficultés courantes
Le rapport intitulé « La science pour le bien commun : Valeurs et éthique de
la gestion, de l'utilisation et de la réalisation des sciences à Environnement
Canada« est peut‑être la meilleure évaluation publiée à ce jour
(voir copie électronique ci‑jointe).
Grâce aux séances pilotes, les employés étaient beaucoup plus au courant des outils
qui pouvaient les aider à sortir de dilemmes et dont ils ne connaissaient pas
l'existence auparavant.
Les six premières séances pilotes visaient divers domaines du Ministère (Sciences et
technologie, Finances, Politiques et communications, Prévention de la pollution
par les toxiques, Région du Québec, etc.)
L'initiative a pris encore plus d'ampleur et s'est appliquée à la collectivité des sciences
et de la technologie (voir rapport final « La science pour le bien
commun »). Dans certains cercles, le dialogue a évolué de telle sorte que
les employés et les gestionnaires parlent maintenant « de sciences et de
politiques », dilemme revêtant de l'importance pour eux, et ne parlent
plus aussi officiellement de dilemmes concernant les valeurs et l'éthique. Cela
constitue une évolution à mon avis.
En outre, l'équipe de gestion de la Région du Québec consacre 30 minutes de
sa réunion mensuelle à un différent dilemme. L'équipe vient aussi d'organiser
une séance pilote de sensibilisation aux valeurs et à l'éthique portant sur des
questions de gestion.
Difficultés courantes dans la sensibilisation : Le plus important est de présenter d'abord aux employés le
concept d'une discussion sur les valeurs et l'éthique comme un élément réel et
non seulement comme une notion vague et abstraite. Il faut que cette discussion
soit intégrée de façon concrète aux activités quotidiennes de la collectivité,
et il doit y avoir un véritable engagement.
Parmi les autres difficultés, mentionnons celle à trouver un moment où les employés
de tous les niveaux peuvent se réunir et faire reconnaître l'importance de ce
dialogue malgré le fait que la population est déjà surchargée de travail.
Il est important de cibler les employés dès qu'ils entrent dans la fonction
publique/au Ministère, sans quoi il sera plus difficile de combler l'écart qui
pourrait se creuser entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font.
Suggestions
Pour les ministères désireux de
démarrer leurs programmes, quelques idées :
Avant d'entreprendre tout travail important dans ce domaine, il faut bénéficier du soutien
de la haute direction, puis de l'adhésion des cadres intermédiaires. Une fois
ce soutien et cette adhésion obtenus, les employés commenceront à croire que
l'initiative est crédible et que cela vaut la peine d'y participer (et qu'il ne
s'agit pas que d'une nouvelle mode). Il faut également très bien comprendre les
collectivités, leur culture, leur histoire au sein du Ministère ainsi que les
approches/outils/éléments facilitateurs qui fonctionneront pour chacune d'entre
elles.
GENDARMERIE ROYALE DU CANADA
Origine de l'idée et contact avec la haute direction
Le processus de leadership partagé est né de la haute direction à
l'automne 1995 et a tracé la voie à l'établissement de notre mission, vision et
de nos valeurs et à la création du poste du conseiller en éthique à l'automne
1996.
La haute direction et, en particulier, le commissaire à ce moment-là,
Philip Murray, ont été un ardent champion du processus de leadership partagé et
de la création du conseiller en éthique de la GRC.
Processus d'implantation et obstacles
Le processus de leadership partagé a vu le jour à la fin de 1995. La GRC a formé 160 employés en tant que
facilitateurs et puis a mis sur pied des équipes de divisions (provinciales)
visant à créer la mission, la vision et les valeurs pour la GRC et les engagements
envers nos employés et nos collectivités.
Ces équipes ont été réunies en juin 1996 et on a préparé une déclaration
combinée sur la mission, la vision, les valeurs et les engagements qui a été
présentée à la haute direction. En
septembre 1996, la haute direction a nommé un conseiller en éthique pour la GRC
afin d'exploiter la mission, la vision et les valeurs.
Obstacles :
Scepticisme concernant la nécessité de se doter d'un
conseiller en éthique, l'absence d'un mandat précis pour le Bureau du
conseiller en éthique, d'où la difficulté d'étoffer les rôles de ce
Bureau. Il a fallu compter quelques
années pour établir la crédibilité et la pertinence au sein de l'organisation.
Formation et sensibilisation
On a eu recours à certains outils de communications pour distribuer la
déclaration de la mission, de la vision et des valeurs à tous les employés
(20 000) qui a été jointe à leur chèque de paie et transmettre des copies
à toutes les personnes en détachement (700) au Canada. Après cette activité, on a fait paraître des
articles dans les publications aux employés et on a tenu des discussions/exposés
dans le cadre de divers ateliers à l'échelle du pays.
On se sert de brochures sur la déclaration ainsi que de définitions sur
les valeurs de base qui ont suscité des discussions sur notre culture et nos
valeurs.
Les valeurs et l'éthique font partie intégrante de l'instruction des
cadets à l'académie de Regina. De plus,
nous sommes en train de créer un programme d'exercice sur le raisonnement moral
qui sera offert sur Internet et une trousse de formation du formateur en
éthique sera utilisée par les employés dans la présentation de divers ateliers,
etc.
Impact et difficultés courantes
l est difficile d'évaluer l'efficacité de la formation et de la
sensibilisation de nos employés. Nous
nous affairons à mettre sur pied un conseil en matière d'éthique et à élaborer
une carte de pointage organisationnelle sur l'éthique et au cours de
l'évolution de ce processus, nous examinerons les éléments appropriés à
mesurer.
Notre ministère n'a observé aucun changement direct pour faire suite au
programme sur les valeurs et l'éthique.
Cependant, le premier conseiller en éthique de la GRC a pris sa retraite
à la fin d'octobre 2001 et la haute direction le remplacera par une personne de
même niveau. Ainsi, une décision
consciencieuse a été prise quant à la valeur ajoutée de ce poste et de ce
Bureau. Dans le cadre de la transition,
de plus, nous avons établi un agent de programmes en matière d'éthique (anciennement
le conseiller-adjoint en matière d'éthique) et nous mettrons sur pied dans
notre direction générale ici à Ottawa un conseil en matière d'éthique, composé
d'une équipe interfonctionnelle, afin de discuter de toute question en matière
de valeur et d'éthique pour obtenir un consensus d'opinions.
Nous avons recours à une approche d'auto-sensibilisation et, à l'aide de
scénarios et de discussions d'ordre général, nous essayons de concevoir la
façon dont nos valeurs organisationnelles et le processus de prise de décision
éthique sont indispensables dans les activités quotidiennes de nos employés. Le premier obstacle à surmonter consiste à
faire prendre conscience aux employés que la prise de décision éthique
s'applique à chacun d'entre nous et que ceux-ci doivent y faire face tous les
jours.
Suggestions
Pour amorcer un programme sur les valeurs et l'éthique, il importe de
compter sur l'appui et le rôle de champion du cadre de direction ainsi que du directeur
général, du commissaire ou de quiconque est à la tête de l'organisation. Il est alors essentiel de communiquer à la
base et de démontrer la relation entre les valeurs/l'éthique et la culture
organisationnelle. Pourquoi fait-il
rattacher les deux éléments? Quels
changements doivent être apportés à la culture organisationnelle pour favoriser
un style de gestion axée sur les valeurs et adopter un dialogue ouvert et
transparent? Je crois également que le
conseiller en éthique pour un ministère devrait combler uniquement cette
fonction, soit de conseiller. Cette
personne devrait faire preuve d'une grande crédibilité et intégrité auprès de
la haute direction et de l'ensemble des employés. Elle devrait relever directement du chef de l'organisation et
disposer de toute la latitude pour conseiller au besoin et au moment
voulu. On devrait mettre moins l'accent
sur l'établissement d'un programme en matière d'éthique mais plus sur un changement
culturel et sur une solide justification de la part des membres de la haute
direction quant à la raison première de faire ce que l'on fait, à l'importance
du rôle du conseiller en éthique et à l'importance des valeurs de base dans les
activités quotidiennes de prise de décision de l'organisation.
SANTÉ CANADA
Origine de l'idée et contact avec la haute direction
En 1996, John Tait, ancien sous-ministre, a présidé un
groupe de travail qui prônait un « dialogue honnête » sur les valeurs
et l'éthique au sein de la Fonction publique. Depuis lors, de nombreuses
personnes de tous les paliers de la Fonction publique ont souligné l'importance
des valeurs et de l'éthique, et de nombreux projets ont été mis en uvre pour
les intégrer davantage au milieu de travail (fonction de contrôleur moderne,
modernisation de la gestion des ressources humaines, etc.).
Le Sous-ministre, monsieur David Dodge, et la Sous-ministre
déléguée, madame Marie Fortier, étaient tous les deux très intéressés par les
questions d'ordre éthique. Le
Sous-ministre avait commencé une réflexion au sujet de l'éthique et des
décisions de nature scientifique difficiles auxquels le Ministère allait devoir
faire face dans l'avenir (ex.: cellules souches, clonage, etc.). Il voulait s'assurer que les employés du
Ministère avaient les outils et l'appui nécessaires pour relever ces défis
majeurs. La Sous-ministre voyait les
valeurs et l'éthique comme étant le ciment de l'organisation et était
convaincue de la nécessité de faire avancer un tel dossier dans
l'organisation. Lorsque monsieur Green
a remplacé monsieur Dodge, lui aussi s'est montré très intéressé par ce dossier
et lui a donné son appui.
En novembre 2000, il a été annoncé la création du
Bureau de la vérification et de la responsabilisation (BVR) au sein de Santé
Canada, et lui ont donné le mandat de diriger les activités liées aux
responsabilités du Ministère en matière de valeurs et d'éthique étant donné la
complexité des questions éthiques auxquelles le Ministère doit faire face. En décembre 2000, le BVR a créé un Centre
d'éthique en milieu de travail. En mars
2001, les membres du Comité exécutif du Ministère (CEM) ont demandé au Centre
d'éthique en milieu de travail d'organiser un dialogue à l'échelle du Ministère
portant sur les valeurs et l'éthique, comme première étape d'une stratégie
d'intégration à cet égard.
Contact avec la haute direction :
L'initiative d'implanter un programme d'éthique au sein du
Ministère est venue de la haute gestion. Après la création du Bureau de la vérification
et de la responsabilisation, puis du Centre d'éthique en milieu de travail,
celui-ci a effectué une recherche approfondie sur l'intégration des valeurs et
de l'éthique dans les organisations.
Les résultats de cette recherche ont été présentés au Comité exécutif du
Ministère (CEM) en janvier 2001 pour sensibiliser les membres à cette question
et obtenir leur appui. Le nouveau
Sous-ministre, monsieur Ian Green, a souligné l'importance du dossier et a
demandé qu'une consultation individuelle sur le sujet soit menée auprès des
membres du CEM (sous-ministres adjoints et directeurs généraux régionaux). Cette consultation s'est déroulée en février
2001 et les résultats ont été présentés au CEM en mars 2001. À ce moment-là, les membres du CEM ont pris
la décision de demander qu'un dialogue sur les valeurs et l'éthique soit mené à
l'échelle du Ministère.
Suite à cette décision, une analyse de rentabilisation a été
élaborée afin d'obtenir le budget nécessaire à cette initiative
d'envergure. Cette demande de financement
a été acceptée.
L'étape suivante a consisté à élaborer la stratégie pour le
dialogue ainsi qu'un plan de communication prenant appui sur des consultations
avec tous les comités exécutifs des directions générales et des régions afin
d'obtenir leur appui et de recueillir leurs commentaires sur la stratégie
proposée. Ces consultations ont eu lieu
à travers le pays en juin et juillet 2001.
Une fois les commentaires recueillis, la stratégie pour le
dialogue a été finalisée et sa mise en uvre a débuté. Nous avons d'abord conçu une séance de
dialogue d'une journée que nous avons mise à l'essai à quatre reprises (dans la
RCN et dans une région). Ces mises à
l'essai nous ont permis de tester notre produit et de faire les ajustements
nécessaires avant le lancement officiel de l'initiative.
À ce moment, les buts suivants ont été fixés pour le
dialogue :
- Identifier les valeurs de base qui devraient guider les activités de
Santé Canada.
- Définir ce que ces valeurs signifient en termes d'objectifs et de comportements.
- Relever des moyens exemplaires existants et possibles pour actualiser ces
valeurs.
- Relever les principaux obstacles qui s'opposent à leur mise en uvre et
des moyens de les surmonter.
- Proposer des indicateurs pour mesurer nos progrès éthiques;
- Soulever les questions éthiques qui intéressent et/ou préoccupent les
employés et ce que Santé Canada et le Centre d'éthique en milieu de travail
pour faire pour les aider.
Le lancement officiel du dialogue a eu lieu au début octobre
et a été effectué par le Sous-ministre et le Sous-ministre délégué. Au préalable, nous avions fourni à tous les
sous-ministres adjoints et aux directeurs généraux une trousse d'information
pour promouvoir l'initiative (questions et réponses, messages clés, ordre du
jour de la séance, etc.).
Une vidéocassette a été tournée durant l'automne 2001 pour
que les employés entendent le message directement du sous-ministre et du sous-ministre délégué. Des copies de cette vidéo ont été acheminées
à travers le pays et dans tous les centres d'apprentissage. Nous nous servons également de cette vidéo
pour débuter toutes nos séances de dialogue.
Processus d'implantation et obstacles
Étapes franchies :
- Recherche approfondie sur le sujet/analyse de rentabilisation.
- Obtention de l'appui de la gestion supérieure par le biais de différentes activités (voir question précédente).
- Élaboration d'une stratégie d'ensemble qui énonce clairement le but/objectifs visés et le processus
élaboré.
- Consultations fréquentes et continues à travers le pays.
- Élaboration d'un plan de communication complet.
- Mise en uvre du dialogue.
Étapes en cours :
- Animation des dernières sessions du dialogue.
- Analyse et consolidation des données.
Étapes à venir :
- Adoption des valeurs du Ministère, en lien avec un projet de mise en uvre.
- Communication des résultats à l'échelle du Ministère, activités de sensibilisation;
- Intégration - mise en uvre - alignement - élaboration d'indicateurs de rendement et d'imputabilité
- conception d'activités d'apprentissage et intégration dans des activités
existantes, partenariats avec différentes unités de travail pour développer des
outils et tester des approches, etc.
- Suivi, contrôle et évaluation, etc.
Obstacles et remèdes :
- Changement de sous-ministres et de sous-ministres délégués : nous avons consulté les nouveaux
venus, leur avons expliqué ce que nous faisions et présenté les documents à l'appui. Nous les avons aussi invités à
participer à des activités concrètes (ex. : vidéo, séances de dialogue).
- Budget : lorsque le BVR a été créé, il n'y avait pas de budget pour le Centre d'éthique en
milieu de travail. Nous avons donc préparé une analyse de rentabilisation qui incluait un budget détaillé. Cette
analyse a été présentée à la haute gestion qui a approuvé l'octroi de ressources financières.
- Scepticisme au sujet d'une nouvelle initiative de changement / compétition avec de multiples
priorités ministérielles : nous avons effectué une recherche sur l'éthique organisationnelle, étudié les pratiques exemplaires, et élaboré un document
d'appui. Nous avons ciblé nos activités sur la haute gestion avant même d'aller voir les employés (pendant 7
mois). Nous avons consulté et engagé des experts dans le domaine pour assurer crédibilité et professionnalisme. Nous avons fait des partenariats avec d'autres
initiatives en place pour que les gens voient les liens entre tout ce qui se faisait déjà (ex.: avec le bureau du Scientifique en chef). Nous avons accepté toutes les occasions de
faire des présentations (et avons aussi créé de telles occasions). Nous avons utilisé de journal interne du
Ministère pour faire connaître nos activités. Nous avons offert deux séances à l'intention des cadres supérieurs du
Ministère (séances condensées d'une demi-journée pour stimuler leur participation).
- Régions éloignées : nous avons élaboré nos documents en utilisant différents formats et en tenant
compte du fait qu'il serait très difficile pour les employés en régions éloignées de participer à une séance de dialogue.
- Autres obstacles : hétérogénéité du personnel (répondre à des préoccupations et des besoins
différents, complexité des questions éthiques liées à la science, charge de travail/temps à consacrer à l'éthique / mainmise de la culture de l'urgence,
recrutement de personnel qualifié en éthique, programmes de formation en éthique du milieu de travail, gagner et maintenir une crédibilité autant auprès
des employés que de la gestion, etc.
Formation et sensibilisation
Le ministère a d'abord choisi de mettre en uvre un dialogue ministériel sur les valeurs
et l'éthique.
La valeur de ce processus est incalculable. Il permet non seulement de réunir des employés
de tous les niveaux et secteurs de l'organisation pour parler d'éthique, il augmente
aussi la sensibilisation à ce sujet, il permet de faire ressortir des questions
éthiques importantes et il donne aux participants l'occasion d'en apprendre les
uns des autres (pratiques exemplaires) et de formuler des solutions aux
obstacles qui pourraient se dresser lors de la mise en uvre de valeurs.
Pendant ce dialogue, nous en profitons pour faire une analyse des besoins. Jusqu'à maintenant, les participants nous
ont fait part de plusieurs besoins qui ont trait à des activités de sensibilisation
et d'apprentissage (ex. : discussion de
cas concrets, éthique 101, service d'avis et conseils, dialogues sur les
questions spécifiques, etc.).
Matériels :
Nous avons élaboré le contenu d'une journée de dialogue sur les valeurs et l'éthique ainsi que tout le matériel appuyant ce dialogue. Nous avons travaillé en partenariat avec
des experts en éthique des affaires pour assurer la crédibilité et le professionnalisme de nos produits. Nous travaillons avec le Centre d'apprentissage du Ministère pour établir une
section « éthique » et mettre à la disposition des employés des ressources liées
à ce sujet. Nous finalisons également une base de données « Lotus Notes » (intranet). Des articles ont été publiés dans le journal du Ministère. Des messages sont envoyés régulièrement aux
employés.
En février et mars 2002, nous mettrons à l'essai deux nouveaux ateliers sur l'éthique : 1) L'éthique du bureau : mythes et réalités;
et 2) Mise en uvre des valeurs et de l'éthique : défis et solutions pour les gestionnaires. Ces ateliers sont
offerts par des spécialistes en la matière, et répondent aux besoins immédiats exprimés par les participants aux séances de dialogue.
L'élaboration d'autres outils sera entreprise à une plus grande échelle lorsque notre analyse de besoins sera complètement
terminée (à la fin du processus de dialogue).
Notre dialogue vise à identifier nos valeurs et notre éthique ainsi que les besoins d'apprentissage à ce niveau. Ce processus sera complété en mars 2002 et,
ensuite, nous intégrerons les résultats dans les programmes en place (ex.: orientation des nouveaux employés, cours sur les subventions et contributions,
etc.), en plus de concevoir les nouvelles activités qui nous auront été demandées et/ou que nous croirons nécessaires.
Impact et difficultés courantes
Bien que nous ayons commencé à explorer certaines pistes intéressantes (vérification éthique, indices de mesure du capital social), il
est trop tôt pour que nous puissions répondre à cette question. Par contre, dans le dialogue, nous demandons
aux participants de discuter de la façon de mesurer notre progrès éthique. Nous avons déjà recueilli plusieurs suggestions
que nous considérerons dans notre phase suivante. SVP voir ma réponse à la question suivante.
Les participants au dialogue (environ 719) sont unanimes
pour dire: (1) qu'ils sont maintenant plus conscients de l'importance et de la
pertinence des valeurs et de l'éthique pour eux et pour l'organisation, (2) que
l'organisation et tous ces membres doivent assurer un suivi à cette initiative
en inventant des temps et des lieux pour continuer à parler des valeurs et de
l'éthique dans une perspective d'intégration totale aux activités du Ministère.
Voici quelques-unes des expressions
qu'ils utilisent : « Values and ethics are part of everything we do; values
are inter-connnected; values and ethics represent the glue that holds us together;
it is a shared responsibility in everyday relationships; it is a pre-requisite
for meaningful work, and for organizational and public trust; it represents an
heritage to be renewed through on-going dialogue; this initiative is too
important, we cannot let it die. »
L'engouement pour le dialogue a dépassé nos attentes; nous
avons dû ajouter des séances à cause de la demande qui s'est créée à partir du
bouche-à-oreille; ceci est donc un excellent indicateur que les employés
veulent aborder ce sujet et lui donner suite.
Ce dialogue a également généré des demandes spécifiques de
certains secteurs du Ministère qui veulent utiliser notre modèle pour parler de
valeurs et d'éthique avec leurs employés et pousser plus loin l'intégration des
valeurs et de l'éthique à leurs activités.
Nous avons d'ailleurs adapté la séance de dialogue pour répondre à ces
demandes spéciales.
Difficultés courantes dans la sensibilisation :
Manque de temps, surcharge de travail, scepticisme, manque
d'appui de certains gestionnaires, manque de compréhension quant à la
pertinence et à l'utilité de ce sujet, manque de formation pour exercer
confortablement un leadership à ce niveau.
Les employés se demandent si cette initiative est là pour
durer et s'il va y avoir du suivi; les gestionnaires intéressés se demandent
s'ils vont recevoir l'appui de la haute gestion s'ils prennent les devants,
etc. En plus, on s'interroge sur
l'esprit de tolérance à l'endroit de l'éthique si elle devient trop critique à
l'égard de l'organisation.
Suggestions
Il faut s'assurer d'avoir l'appui de la gestion supérieure
et prendre le temps nécessaire pour bâtir des assises solides avec la
gestion. Les cadres supérieurs doivent
manifester leur intérêt et leur appui pour l'éthique de façon régulière,
visible, cohérente et authentique.
Il ne faut pas hésiter à aller chercher l'expertise
nécessaire pour assurer une crédibilité au programme (formation pour soi-même
et embauche d'experts).
Il est très utile et nécessaire de se renseigner sur ce que
d'autres organisations ont fait et font actuellement, et de faire partie d'un
réseau qui favorise le partage de pratiques exemplaires et d'outils.
Il est important d'établir des liens avec d'autres parties de
l'organisation car on ne peut pas tout faire et on a besoin d'ambassadeurs.
Il faut toucher les employés de tous les niveaux, parler
leur langage, utiliser des exemples qui les rejoignent car l'éthique peut leur
sembler très abstraite à première vue (il faut faire un travail de
démystification). En même temps, il faut éviter de dé-responsabiliser et de
dé-motiver les gens en simplifiant l'éthique à outrance, en la présentant par
exemple comme une recette facile à suivre qui ne requiert aucun jugement. En
cherchant à réaliser un bon équilibre entre la pratique et la théorie, il faut
présenter l'éthique comme quelque chose de pertinent et d'excitant. Ce faisant,
il faut combattre certaines images d'elle comme un simple rajout de règlements
ou une nouvelle façon d'assurer la discipline au sein d'une organisation qui ne
veut pas abandonner ou du moins prendre des distances avec un modèle excessivement
hiérarchique.
Il faut donner aux employés l'occasion de participer à la
définition des valeurs pour un engagement plus fort et pour susciter un intérêt
face à ce sujet. Il faudra continuer de les impliquer au niveau des processus
de mise en uvre (i.e. leur donner l'occasion d'inventer des moyens de mises
en uvre, de penser la stratégie).
Le fait d'avoir un Centre d'éthique en milieu de travail,
dans lequel on investit des ressources adéquates pour obtenir des résultats à
long terme, contribue à la crédibilité du programme et à l'appui du Ministère
envers les valeurs et l'éthique. Il est
un signe visible d'une volonté sérieuse de suivi, dont dépend l'implication des
employés.
Communiquer,
être visible, s'inviter et créer des relations, s'entraider, mettre l'emphase
sur le positif tout en s'occupant des problèmes, inventer, être honnête, être
soi-même, foncer.
TRAVAUX PUBLICS ET SERVICES GOUVERNEMENTAUX CANADA
Origine de l'idée et contact avec la direction
En passant en revue les pratiques exemplaires d'organismes du secteur
privé et du secteur public ainsi que notre propre expérience, nous avons
constaté que nous devions communiquer à nos intervenants la raison de
l'importance de l'éthique pour les activités de TPSGC. Notre ministère a reçu
du public le mandat de prendre soin des ressources publiques et de toujours
agir selon l'intérêt public. En raison de notre rôle primordial en matière
d'approvisionnement et de biens immeubles, et à titre de receveur général, nous
brassons d'importantes sommes d'argent et nous devons composer avec une grande
visibilité. Ainsi, nous servons de nombreux intérêts qui peuvent s'avérer
conflictuels. Nos principaux intervenants, soit nos clients, nos fournisseurs,
nos employés, le gouvernement et les contribuables, ont chacun leur propre
perception de ce qui est « juste ». En raison de ces différentes
perceptions, nous devons encore plus faire preuve de professionnalisme et
d'éthique.
La publication, en 1996, de l'ouvrage de John Tait qui remettait en cause
les valeurs de la fonction publique a constitué une étape importante de
l'augmentation de la sensibilisation à l'éthique dans la fonction publique. On
a discuté de ce rapport à la conférence annuelle de TPSGC qui a réuni des
cadres supérieurs à l'automne 1996 et il a suscité un intérêt tel qu'on a alors
mis sur pied une Équipe de leadership en matière d'éthique (ELE). Cette équipe,
qui comprenait un cadre supérieur de chaque direction/organisme, s'est
rencontrée régulièrement de 1997 à 1999 afin de préciser les composantes d'un
programme convenant au milieu de TPSGC à partir des documents disponibles sur
les pratiques exemplaires. Puis, on a élaboré l'énoncé des valeurs éthiques de
TPSGC en appui à la vision et à la mission de l'organisme et on a par la suite
présenté une proposition d'énoncé au sous-ministre, en vue d'une approbation.
Cette importante étape a été suivie de la nomination d'un conseiller principal
ministériel en éthique au début de 1999. La voie était alors ouverte.
Processus d'implantation et obstacles
De juin à décembre 1999, plusieurs activités importantes ont eu lieu et
ont préparé la voie à ce qui devait suivre. Citons à cet égard la mise en uvre
du programme d'éthique de Travaux public et Services gouvernementaux Canada (TPSGC), qui a été réalisée sur l'initiative de l'ELE.
En juin 1999, on créait un Bureau de l'élaboration de l'éthique (BEE) chargé de
superviser le développement des activités, des outils, des documents et des
éléments de communication. Ce bureau de trois personnes a tout d'abord pris
connaissance de la culture, du mandat et de la structure du ministère. Puis, à
partir du travail de l'ELE, il a produit les paramètres du programme d'éthique
du ministère. À la fin d'août 1999, le sous-ministre approuvait ces paramètres.
Ensuite, de septembre à décembre, le BEE a élaboré des stratégies de mise en
uvre et de communication, ainsi qu'un programme de deux jours de sensibilisation
à l'éthique.
Quelles sont les
étapes suivies ? TPSGC a mis en uvre son
programme d'éthique en adoptant une démarche stratégique visant quatre
objectifs soit : la sensibilisation à l'éthique, le leadership en matière
d'éthique, la prise de décisions éthiques et l'action éthique. Nous estimions
que nous devions d'abord sensibiliser davantage les employés à l'éthique, de
sorte qu'ils puissent reconnaître et se pencher sur les valeurs qui sont en jeu
dans des situations particulières. La sensibilisation à l'éthique donnerait
lieu à l'émergence d'un leadership en matière d'éthique qui, à son tour,
susciterait une sensibilisation à l'éthique chez d'autres gens. La
sensibilisation à l'éthique et le leadership entraîneraient alors une prise de
décisions éthiques qui résulteraient en des actions éthiques.
Outre cette démarche stratégique, notre cadre de mise en uvre visait des
éléments cruciaux. Ces éléments étaient : l'élaboration et l'adoption d'un
énoncé des valeurs éthiques à l'échelle du ministère; la concordance de nos
structures et processus de gestion publique; l'éducation, la sensibilisation,
le développement et la formation; l'engagement quant au leadership; les
communications. On a établi que, de concert, ces éléments de mise en uvre
étaient essentiels à la réussite du programme d'éthique.
Obstacles :
TPSGC dispose d'une main-d'uvre diversifiée en ce qui
concerne l'expérience, les antécédents et la tradition culturelle. Il a fallu
régler plusieurs problèmes administratifs et en rapport avec la main-d'uvre.
Ainsi, l'initiative de TPSGC en matière d'éthique a toujours un rôle crucial à
jouer afin de favoriser la confiance envers la direction et envers TPSGC en
général, d'améliorer le bien-être sur les lieux de travail et de prévenir
l'apparition de problèmes dans l'avenir. Il a fallu surmonter le scepticisme,
et même le cynisme, de certaines personnes et on devra certes composer encore
avec des divergences d'opinion quant aux valeurs prioritaires et aux
perceptions de risque. On a été forcé de composer avec des problèmes quant à la
charge de travail, un manque de mesures incitatives, la communication
involontaire de messages contradictoires par les cadres, des ressources
restreintes, le roulement du personnel, la perte d'une partie de la mémoire
institutionnelle et la crainte de perdre des clients. Enfin, l'initiative doit
toujours faire face à un problème de taille, soit le règlement des tensions
inhérentes à la fonction publique, notamment l'importance de l'efficacité et de
l'adaptation par rapport à l'équité et la procédure de recours, l'intérêt personnel
par rapport à l'intérêt public et le court terme par rapport au long terme.
Formation et sensibilisation
Afin de sensibiliser davantage les employés de TPSGC à l'éthique, nous
avons préparé et organisé des séances d'information à l'intention de membres de
TPSGC (petits et grands groupes) et nous continuons à le faire régulièrement.
Nos séances sont de plusieurs types : nous présentons par exemple
l'initiative aux nouveaux employés lors de séances d'orientation et aux
nouveaux gestionnaires dans le cadre des cours d'initiation à la gestion.
Ainsi, nous indiquons à ces personnes ce que TPSGC attend d'eux et nos
objectifs quant à la nature de notre organisme. Au cours des deux dernières
années, par le recours à une méthode en cascade, nous avons offert des séances
de sensibilisation à l'éthique aux cadres de gestion de TPSGC (personnel de
direction, gestionnaires, agents de projet et conseillers), tant au bureau
central qu'aux bureaux régionaux. Nous prévoyons offrir également ces séances
aux niveaux hiérarchiques inférieurs en 2002-2003 afin de nous adresser aux
employés de niveau subalterne et au personnel administratif.
En outre, nous participons aux déjeuners-conférences organisés par les
responsables du Programme d'aide aux employés de notre Direction des ressources
humaines. Nous agissons en qualité de conférencier invité à des conférences
interministérielles, du secteur privé et même internationales. De plus, nous
n'avons cessé de communiquer par écrit, par le recours à des articles, aux
bulletins ministériels, à notre site intranet et aux communiqués du
sous-ministre.
Matériels de formation et de sensibilisation :
Nous avons développé et donné un cours sur l'éthique appelé « Former
le formateur ». Il s'agit d'une séance de sensibilisation à l'éthique d'un
ou deux jours qui a eu lieu au bureau central et dans les bureaux régionaux.
Nous avons créé une banque d'études de cas afin que les employés puissent
mettre en pratique et rehausser leurs aptitudes de raisonnement en ce qui
concerne l'utilisation du processus de prise de décisions éthiques. Cette
année, nous visons à développer et à offrir un cours sur le processus de prise
de décisions éthiques à l'intention des cadres supérieurs, ainsi qu'à terminer
l'intégration de l'éthique et des valeurs à toutes les activités
d'apprentissage, de sorte qu'on n'estime pas que le programme constitue une
adjonction mais plutôt qu'il fait partie intégrante de toutes les activités se
déroulant sur les lieux de travail.
Nous avons indiqué plus haut que dans plusieurs cas, nos modules de
sensibilisation à l'éthique sont en effet obligatoires, notamment pour les
nouveaux employés et les nouveaux cadres. Nous continuons à mettre l'accent sur
l'augmentation de la sensibilisation à l'éthique en développant, adaptant,
mettant à jour et offrant de nouveaux documents ainsi qu'en intégrant les
valeurs et l'éthique à toutes les activités d'apprentissage ministérielles ou
propres à un secteur. Par exemple, les valeurs et l'éthique font désormais
partie du Programme de gestion de projet des agents d'approvisionnement de
TPSGC.
Impact et difficultés courantes
Au fur et à mesure que la sensibilisation des employés augmente, la
crédibilité du programme sera vérifiée suite à l'examen de nos processus, de
nos méthodes et de nos politiques. Ceux-ci sont-ils conformes à l'énoncé des
valeurs éthiques ? Favorisent-ils un comportement éthique ? Nous avons mis en
marche un processus d'intégration des valeurs et de l'éthique aux stratégies
organisationnelles et à nos méthodes administratives. Nous souhaitons également
intégrer notre processus de prise de décisions éthiques au processus de gestion
des risques. En raison de la nouvelle Politique sur la divulgation interne
d'information concernant des actes fautifs au travail, nous effectuons des
recherches, nous examinons et nous évaluons les pratiques exemplaires sur la
mise en uvre de mécanismes sûrs de production de rapports, car nous préférons
ne pas reproduire les méthodes de recours actuels.
En décembre 2001, TPSGC a commandé la réalisation d'un sondage auprès des
employés afin de recueillir les commentaires de ceux-ci sur l'ébauche d'énoncé
de principe pour la fonction publique et sur notre énoncé des valeurs éthiques,
afin de déterminer le degré de sensibilisation des employés aux initiatives
réalisées au sein du ministère et à l'échelle du gouvernement ainsi que
d'examiner les points de vue quant au besoin et à l'application de ces énoncés.
Les points examinés comprennent notamment : la sensibilisation, la bonne
connaissance, la clarté, l'utilité, le respect des principes, la correspondance
avec les valeurs et l'éthique personnelles. En plus des résultats préliminaires
du sondage, nous ferons appel à des groupes de discussion afin d'examiner plus
en profondeur ces résultats. Les conclusions qui seront alors tirées nous
permettront de modifier nos stratégies en conséquence.
De toute évidence, la question de l'éthique et des valeurs au sein du
gouvernement revêt une importance toujours croissante pour les intervenants du
gouvernement et pour les citoyens en général. En raison de la nature complexe
du travail du gouvernement et de la nécessité sans cesse présente de définir un
équilibre entre des valeurs contradictoires, les méthodes axées sur la
conformité ne suffisent plus. Ainsi, ces méthodes doivent être accompagnées de
méthodes axées sur les valeurs s'appuyant sur une sensibilisation rehaussée des
valeurs en cause dans les décisions et les actions particulières. Nous devons
surmonter de nombreux problèmes de mise en uvre, qui parfois consistent
simplement en un manque de temps pour la réflexion et dans d'autres cas vont
jusqu'à un cynisme inébranlable. Pour surmonter ces obstacles, nous devons
faire preuve de patience, de souplesse et de persévérance, mais le jeu en vaut
certes la chandelle : on n'a qu'à songer aux avantages que procurent un
accroissement de la confiance envers le gouvernement et à l'amélioration du
milieu de travail pour les employés du gouvernement. Au cours des dernières
années, les organismes gouvernementaux de nombreux pays ont lancé des projets
portant sur l'éthique et les valeurs. Nous avons beaucoup appris de ces
initiatives et nous espérons qu'à son tour, l'expérience de TPSGC pourra
contribuer au développement et à la mise en uvre d'initiatives efficaces en
matière d'éthique et de valeurs au sein d'autres organismes gouvernementaux.
Suggestions
Tout d'abord, l'engagement et le leadership de la haute direction sont
primordiaux.
Ensuite, il s'agit de rehausser la sensibilisation et de susciter une
discussion sur l'éthique afin de favoriser l'émergence d'un sentiment de
participation au programme.
Puis, dans le cas de notre ministère, nous devons rallier, respecter et
tenir compte de la diversité de notre milieu de travail. Il s'agit d'un aspect
important du mandat de l'ELE, qui doit ainsi représenter les intérêts de ses
secteurs respectifs.
De plus, nous devons absolument nous assurer de la participation des
cadres hiérarchiques afin de favoriser le développement d'une masse critique de
partisans. Les activités et les messages transmis par la direction communiquent
nos valeurs de façon plus claire et plus crédible que la stratégie de
communication la plus efficace.
Enfin, l'intégration des valeurs à la planification stratégique du
ministère et à l'infrastructure d'apprentissage assure la conformité et
rehausse la valeur non seulement de nos activités administratives mais
également de nos gens et de notre milieu.
[1] Citoyenneté et immigration Canada, Défense nationale, Développement
des ressources humaines Canada, Travaux publics et services gouvernementaux,
Gendarmerie royale du Canada, Environnement Canada, Santé Canada.
[2] Des solides assises. Rapport du Groupe de travail sur les
valeurs et l'éthique dans la fonction publique, Ottawa, Centre canadien de
gestion, 1996.
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