Drapeau

Gouvernement du CanadaAgence de santé publique du Canada/Public Health Agency of Canada
   
 
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Indexe A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada
  
Envoyez à un ami - Besoin d'un texte plus GRAND? - Abonnez-vous à notre bulletin électronique
Archives du bulletin électronique
 

Guide de ressources en matière de violence familiale à l'intention des communautés autochtones


Pour obtenir d'autres exemplaires du présent rapport, veuillez vous adresser au :

Centre national d'information sur la violence dans la famille
Division de la prévention de la violence dans la famille
Direction générale des programmes et des services de la santé
Santé Canada
Ottawa (Ontario)
KlA 1B5
 
Tél. : 1-800-267-1291
ATS (appareils de télécommunications  pour sourds) : 1-800-561-5643
Téléc. : (613) 941-8930 

 

Les conclusions et les avis exprimés sont ceux du chercheur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Santé Canada et d'Affaires indiennes et du Nord Canada. Ce rapport ne doit pas être copié à des fins commerciales, mais toute autre reproduction qui indique la source est encouragée.
 

Publication autorisée par le ministre de Santé Canada
et par le ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada 1993
No de cat. H72-21/97-1994F
ISBN 0-662-98908-2
©Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1994
 

Also available in English under the title:
A Resource Guide on Family Violence
Issues for Aboriginal Communities.
>

TABLE DES MATIÈRES


PRIÈRE INDIENNE
INTRODUCTION
VOIX
QU'EST-CE QUE LA VIOLENCE FAMILIALE ?
QUESTIONS ET RÉPONSES COURANTES SUR LA VIOLENCE FAMILIALE DANS LES 
   COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES
 ÉTABLISSEMENT D'UNE STRUCTURE : UN MODÈLE SPIRITUEL DE GUÉRISON
  Établissement d'un modèle, la matrice
La responsabilité et le respect
La spiritualité
L'identité
But et sens
La liberté
Le choix 
PASSER À L'ACTION
STRATÉGIES DE GUÉRISON
  Se mettre à la tâche
Stratégies de prévention
Sensibilisation de la population
Information de la population
Action communautaire
Formulation des politiques communautaires
Création d'un milieu sain
Activités supplémentaires
Stratégies d'intervention dans les cas d'urgence
Services de traitement pour les victimes, les agresseurs et autres
Formation des intervenants de premier niveau
Stratégies en matière de politique locale 
COMBATTRE LA VIOLENCE FAMILIALE - UNE GUÉRISON COMMUNE
  Ce que peut faire la victime de violence
Ce que peuvent apprendre les enfants
Ce que peut faire la famille
Ce que peuvent faire les aînés
Ce que peuvent faire les agresseurs
Ce que peuvent faire les intervenants
Ce que peut faire la communauté 
CONCLUSION
CENTRES DE RESSOURCES SUR LA VIOLENCE FAMILIALE
ORGANISMES DE SERVICES D'AIDE AUX FAMILLES ET AUX ENFANTS 
   AUTOCHTONES
ORGANISMES D'AIDE SOCIALE ET D'AIDE À L'ENFANCE
RESSOURCES AUDIOVISUELLES
AUTRES TERMES UTILISÉS POUR DÉSIGNER LA VIOLENCE FAMILIALE CHEZ 
   LES AUTOCHTONES

 
 

PRIÈRE INDIENNE

Ô Grand Esprit,
Dont les vents m'apportent la voix,
Ecoute-moi, je suis jeune, petit et si faible
Et j'ai besoin de ta force et de ta sagesse.
 

J'ai besoin de force, ô Grand Esprit,
Non pour être supérieur à mes frères
Mais pour vaincre mon plus grand ennemi,
MOI-MÊME.
 

Je suis en quête de sagesse
Des leçons que tu as cachées
Dans chaque feuille et derrière chaque roche
Pour qu'enfin instruit je puisse transmettre ce messages
De vie et d'espoir à mon peuple.
 

Que mes mains puissent respecter
Toutes ces belles choses que tu as faites.
Que mon oreille s'affine pour que j'entende ta voix,
Que je marche toujours dans ta beauté
Et que mes yeux puissent enfin contempler la splendeur des crépuscules.
 

Ainsi, quand ma vie déclinera comme le soleil couchant,
Mon esprit ira à toi sans honte.
 

J'AI PARLÉ


INTRODUCTION

Le terme générique famille signifie différentes choses solon les gens. Sa signification varie comme les principes, les valeurs et les traditions des gens varient. Pour les peuples autochtones, la famille peut comprendre la mère, le père et les enfants qui vivent à la maison ou s'élargir pour inclure les grands-parents, les petits-enfants, les tantes, les oncles, les cousins ou tout autre personne qui a un lien étroit avec la famille. La famille élargie peut vivre dans une maison ou dans la communauté. Ce qu'il y a de plus important à retenir au sujet de la famille c'est que nos membres se respectent, s'entraident et se font confiance mutuellement. Cela constitue la façon de vivre traditionnelle des peuples autochtones.

     Au cours des dernières années, nos valeurs, nos principes et nos traditions ont été remis en question, ce qui a bouleversé la vie de nos familles. Il nous arrive parfois de ne pas vénérer les valeurs d'entraide, de respect et de confiance mutuelle que nos ancêtres ont valorisées. La signature de traités, l'alcoolisme, la toxicomanie, le chômage, les problèmes de logement, le surpeuplement, l'oppression et même le suicide menace notre façon de vivre, et la vie de nos enfants, de nos conjoints et de nos aînés est perturbée. Ils ne sont désormais plus à l'abri de la violence physique, mentale ou sociale. En conséquence, nos pensées, nos sentiments et notre comportement sont devenus désordonnés et nous avons perdu notre sens de la spiritualité. Nous ne savons plus ce que nous devons faire ni à quel moment nous devons le faire dans l'intérêt de tous. Nous ne remercions plus le Créateur de son aide ni ne lui demandons de nous guider. L'expression utilisée pour décrire ce déséquilibre dans notre environnent est violence familiale .

     Par le passé, la violence familiale était rare dans les communautés autochtones. Un tel comportement était inacceptable et toute forme de violence faites aux enfants, aux époux, aux personnes handicapées ou aux aînés n'aurait été tolérée dans la communauté. Bon nombre d'entre nous avons subi les effects néfastes du système de pensionnat, l'oppression de nos traditions et de nos valeurs spirituelles, la perte d'influence de nos familles et l'absence d'enseignement de nos parents et de nos aînés. Comme peuple, nous avons adopté des attitudes disfonctionnelles ainsi que des croyances et des valeurs qui ne sont pas celles des peuples autochtones. Nous sommes devenus opprimés et avons refoulé ce sentiment d'oppression (auto-culpabilisation), ce qui a engendré de la violence .

     Il est temps de reprendre le contrôle de notre propre destinée et d'apprendre à valoriser notre passé. Il nous faut agir maintenant.

     Au cours de l'Atelier national sur la stratégie tenu en mai 1989, on a raconté la prophétie de Maggie Hogson annoncée par des ancêtres de la nation hopi :
>

VOIX


L'aigle s'est posé
 

En 1850, un groupe d'ancêtres de la nation hopi tinrent une cérémonie. Au cours de ce rituel, ils prirent connaissance d'une prophétie selon laquelle le peuple autochtone, qui vivait dans l'obscurité, ne connaîtrait la lumière que lorsque l'aigle se serait posé sur la lune.
 

Les autochtones deviendraient alors des dirigeants mondiaux. Ces ancêtres ne comprenaient pas le sens de la prophétie, mais ils la transmirent de génération en génération ... jusqu'à ce que, en 1969, les astronautes se rendent sur la lune et envoient à la terre le message suivant : L'aigle s'est posé!
 

Des Ancêtres hopi
 

En 1969, des aînés ont finalement compris le sens de cette prophétie. Cette semaine-là était institué le premier programme de traitement de l'alcoolisme pour les autochtones nord-américains. La période d'obscurité correspondait au temps des traités, des pensionnats, de l'alcoolisme et de la violence.1
 

Maggie Hodgson
 

La période d'obscurité est-elle terminée ?
 

     Nous le croyons. Nous sommes les peuples des Premières Nations; nous parlons deux douzaines de langues aborigènes, chaque communauté s'exprimant dans une langue différente. Notre population inuit compte environ 22 000 personnes dispersées dans les petites localités éloignées du Grand Nord. Les autochtones habitent dans des réserves, à l'extérieur des réserves, dans des milieux ruraux et urbains. Certains d'entre eux ont préservé leurs valeurs et leurs principes traditionnels, quel que soit leur lieu de résidence. Il est important que nous reconnaissions que chacune de nos nations a ses propres fondements spirituels. Certains de ces fondements présentent des similitudes, et la plus grande réside peut-être dans le fait que nous nous entraidons, que nous nous faisons confiance et nous respectons mutuellement, que nous faisons ce que nous devons faire, dans l'intérêt de tous et que nous remercions le Créateur et lui demandons de nous guider.
 


1Atelier national sur la stratégie, mai 1989. Dans À la recherche de solutions publié sous l'égide du ministère de la Santé et du Bien-être social, 1990, page 121.
>

GUIDE DE RESSOURCES


QU'EST-CE QUE LA VIOLENCE FAMILIALE ?
 

     L'expression violence familiale sert à désigner, de façon générale, la violence qui se produit dans la famille. La violence familiale désigne les mauvais traitements infligés aux enfants, aux femmes, aux aînés, et aux personnes handicapées au sein des familles autochtones.
 

La violence envers l'enfant
Il y a violence envers un enfant lorsque celui-ci est maltraité ou négligé et que l'acte entraîne des blessures physiques ou des conséquences psychologiques et émotives graves. La violence peut être physique, sexuelle et affective ou prendre la forme de négligence. Les effets de ce genre de violence s'exercent de manières diverses et durables sur la victime. ( Violence familiale , document de travail, Gouvernement du Canada, 1991).
 

La violence conjugale
La violence à l'égard de la femme comprend la violence physique et l'exploitation sexuelle, l'intimidation au niveau affectif et psychologique, la dévalorisation, les privations et l'exploitation des femmes par leur partenaire masculin. Des ecchymoses, des os fracturés, le défigurement et même la mort en sont les conséquences physiques. Les cicatrices au niveau affectif et psychologique sont douloureuses mais moins visibles. Il arrive que les victimes se sentent terrorisées, souffrent de dépression, de perte d'estime de soi, d'impuissance, de honte, d'isolement et de grave anxiété. Les enfants qui sont témoins de comportements violents sont aussi gravement touchés. ( Violence familiale , document de travail, Gouvernement du Canada, 1991).
 

La violence envers les aînés
Il n'existe aucune définition universelle de la violence à l'égard des aînés; toutefois, ce terme est généralement utilisé pour désigner les mauvais traitements physiques, psychosociaux ou l'exploitation financière infligés à une personne âgée . L'aîné peut devenir vulnérable à cause de sa fragilité, de sa mauvaise santé et de sa dépendance financière ou affective. La négligence est couramment associée à la violence. (Centre national d'information sur la violence dans la famille, Santé et Bien-être social Canada, Mauvais traitements infligés aux personnes âgées, 1990).
 

Violence à l'égard des personnes handicapées
Les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables aux mauvais traitements surtout lorsqu'elles dépendent d'autres personnes pour recevoir des soins. Il arrive qu'elles soient maltraitées par leur conjoint, les dispensateurs de soins, des voisins, des parents ou des étrangers. Les formes de violence auxquelles elles sont soumises sont la violence physique et l'exploitation sexuelle, la négligence, le confinement, l'intimidation et la solitude forcée. ( Violence familiale , document de travail, Gouvernement du Canada, 1991).
 

Violence dans la famille autochtone
Des études ont démontré que la violence familiale est plus fréquente dans les communautés autochtones que dans d'autres communautés. Les autochtones ne considèrent pas qu'elle est le symptôme d'une relation agresseur-victime, mais plutôt l'un des nombreux symptômes de dysfonctionnement de la communauté. Par conséquent, les solutions sont envisagées dans le cadre d'un processus de guérison globale de l'ensemble de la communauté; celui-ci doit être planifié, élaboré et mis en oeuvre par des autochtones et avec l'ensemble de la communauté autochtone.
 

     À l'heure actuelle, de nombreux employés des services sociaux des réserves découvrent qu'ils n'ont ni la formation ni les ressources nécessaires pour faire face à l'augmentation spectaculaire du nombre de divulgations de cas de violence physique et d'exploitation sexuelle. Les communautés autochtones désirent cependant pouvoir résoudre leurs propres problèmes. ( Violence familiale , document de travail, Gouvernement du Canada, 1991). Nous désirons avoir des pensées, des sentiments et des comportements responsables et respectueux à notre égard et à l'égard des autres, à la maison, au travail et dans la communauté.
 

     Le présent dossier d'information est conçu comme un guide de l'utilisateur en quête d'information sur la violence familiale en vue de la planification et de la mise en oeuvre de programmes de prévention de la violence familiale. Il est destiné à aider les dispensateurs de services (par exemple, les travailleurs du domaine de la toxicomanie, les éducateurs, les travailleurs de la santé, les travailleurs des services à l'enfance et à la famille), dans nos collectivités, à répondre à la demande croissante d'information sur la violence familiale. Le dossier tient compte du fait que les dispensateurs de services sont généralement des gens occupés et que, du fait de la nature de leurs emplois et de l'emplacement de leurs collectivités, ils subissent de nombreuses contraintes. Souvent, ces contraintes ne leur laissent pas le temps de faire des recherches approfondies sur la documentation nécessaire. Le présent dossier indique des ressources et donne sur la violence familiale des renseignements pratiques qui permettent de prendre des décisions responsables et empreintes de respect dans des situations de violence familiale, et il nous aide à élaborer et à mettre en oeuvre des mesures communautaires contre la violence familiale - un problème qui peut être prévenu et traité.
 

     Certaines de vos questions trouveront une réponse si vous lisez soigneusement le présent dossier d'information, ou si vous vous informez auprès de l'une des organisations ou agences énumérées dans la section des ressources du présent dossier.
 

QUESTIONS ET RÉPONSES COURANTES SUR LA VIOLENCE FAMILIALE DANS LES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES
>  
1. Si un membre de votre famille n'est pas d'accord avec vous, est-ce une raison pour le battre ?
  Non. Personne ne mérite d'être battu pour quelque raison que ce soit. Traditionnellement, les relations étaient fondées sur le respect mutuel et la compréhension des rôles, des règles et des comportements.
2.  Pourquoi certaines personnes restent-elles dans des situations où règne la violence familiale ?
  Ces personnes restent souvent dans de telles situations parce qu'elles redoutent l'inconnu. Elles ont peur de partir pour de nombreuses raisons : peur des conséquences juridiques, sociales et familiales qu'entraîneraient les mesures qu'elles auraient pu prendre; peur d'être seules; incapacité de subvenir à leurs propres besoins; manque de possibilités d'emploi; manque d'aptitudes à la vie active; crainte de ne jamais être aimée de nouveau; peur de perdre leur conjoint ou la garde de leurs enfants. Sans intervention, de nombreuses personnes sont incapables de briser la relation destructrice et violente.
3.  Pourquoi mon mari me bat-il ?
  Il existe plusieurs raisons à la violence familiale. Il est possible que l'homme ait appris ce mode de relation violente en regardant ses propres parents se comporter l'un avec l'autre. Il peut ne pas savoir comment composer avec sa colère et ses frustrations. Cette relation de violence empirera probablement s'il n'y a pas d'intervention. Une victime de violence n'est pas à blâmer pour le comportement destructeur de son conjoint.
4.  Que puis-je faire si je sais que certains enfants de la communauté font l'objet d'exploitation sexuelle ?
  Lorsqu'on soupçonne que des enfants sont victimes d'exploitation sexuelle il faut toujours le signaler à un organisme de services sociaux ou à la police. Si vous ne voulez pas vous impliquer personnellement, vous pouvez demander de garder votre identité confidentielle. Les enfants qui se trouvent dans une situation de violence dépendent de l'intervention des adultes. Si rien n'est fait, la situation continuera probablement d'empirer.
5.  Quels sont les facteurs qui empêchent de déclarer l'exploitation sexuelle d'un enfant ?
  Certains facteurs qui empêchent de déclarer l'exploitation sexuelle d'un enfant sont les suivants : 
   • L'agresseur est un parent proche; 
   • L'agresseur est un aîné très respecté de la communauté; 
   • Il n'existe aucune ressource pour s'occuper de l'exploitation sexuelle des enfants dans la communauté; 
   • La crainte de ne pas être cru; 
   • Personne dans la communauté ne semble s'en préoccuper; 
   • Le sujet est trop douloureux pour en parler, en particulier pour ceux qui ont été maltraités durant leur enfance; 
   • Les individus ont trop honte de parler de l'exploitation sexuelle, même lorsqu'ils savent qu'elle existe.
6.  Y-a-t-il un endroit sûr où je peux obtenir de l'aide pour ma famille et moi lorsque la violence éclate dans la famille ?
  Oui. Dans certaines communautés, il existe des endroits sûrs appelés foyers d'hébergement, refuges secours ou pavillon de ressourcement pour les autochtones. Les hommes agresseurs ne sont pas admis dans ces refuges, dont l'emplacement est souvent tenu secret pour en assurer la sécurité. Le personnel des refuges travaille avec d'autres organismes de services sociaux pour offrir des services aux femmes et aux enfants battus. Dans certains d'entre eux, on ne fait que conseiller à la femme de se sortir de cette relation violente. Il est aussi possible de recourir à des services d'orientation familiale qui pourraient aider la famille à rester ensemble de manière saine, en particulier lorsque des enfants sont en cause.
7.  Où les victimes d'exploitation sexuelle peuvent-elles être traitées ?
  Les communautés mettent actuellement sur pied des programmes de ressources communautaires. Vérifiez s'il existe de tels programmes dans votre communauté. (Voir également la liste des ressources à la fin de ce dossier d'information.) 
8.  En quoi l'inceste diffère-t-il de l'exploitation sexuelle ?
  L'inceste est l'exploitation sexuelle commise par un membre de la famille comme un père, un frère, un oncle qui est souvent une personne que la victime a appris à aimer, à respecter, en qui elle a confiance. L'exploitation sexuelle est un comportement inacceptable commis par une personne autre qu'un membre de la famille.
9.  Est-ce que la violence affective et psychologique fait partie de la violence familiale ?
  La violence familiale se rapporte non seulement aux actes de violence physique et d'exploitation sexuelle mais également aux actes de violence verbale, affective ou psychologique. Ces formes de violence peuvent être tout autant nocives, sinon plus, que les actes physiques de violence. Leurs répercussions peuvent aller très loin. Ces formes de violence sont difficiles à repérer ou à prouver parce qu'elles sont de nature subtile.
10.  Est-ce que les personnes qui commettent des actes de violence familiale sont nécessairement des personnes qui consomment des drogues ou de l'alcool ?
  Non. Les actes de violence familiale sont commis par quelques personnes qui ne consomment ni drogues ni alcool. Toutefois, la présence d'alcool et de drogues est beaucoup plus fréquente dans les situations de violence familiale.
11.  Comment pouvons-nous aider à empêcher l'exploitation sexuelle d'un enfant de se produire ?
  Les enfants peuvent acquérir les aptitudes personnelles de protection suivantes : 
   • Certaines parties du corps sont privées. 
   • Leur corps n'appartient qu'à eux. 
   • Il existe différentes manières de toucher. 
   • Ils ont le droit de dire non. 
   • Ils peuvent se confier à un adulte en qui ils ont confiance.
12.  Quels sont les problèmes associés à l'exploitation sexuelle de l'enfant ?
  Certains problèmes que les enfants victimes d'exploitation sexuelle doivent aborder sont : 
   • La culpabilité 
   • Les préoccupations à l'égard de leur corps 
   • La fausse information sur le sexe 
   • la faible estime de soi 
   • La colère et l'hostilité 
   • Les préoccupations à l'égard du sexe et le besoin d'affection 
   • Le manque de confiance 

 

ÉTABLISSEMENT D'UNE STRUCTURE : UN MODÈLE SPIRITUEL DE GUÉRISON6
 

     L'information ne suffit pas. L'idée du Guide de ressources en matière de violence familiale à l'intention des communautés autochtones peut être mise en oeuvre par l'établissement d'une structure.
 

     Cette section présente un modèle qui facilitera l'observation de nous-mêmes et du milieu. Ce modèle spirituel offre un moyen qui permettra à nos peuples et à nos clients de mieux se comprendre, de mieux comprendre les autres, l'environnement et leur mode de vie. Chacun pourra ainsi adopter un nouveau mode de vie s'il le désire. Ce modèle n'est pas le seul moyen possible d'y arriver, mais il est adapté à nos valeurs, à nos principes et à nos traditions.
 

     Les victimes ou les survivants de la violence familiale ont tendance à mettre en doute l'utilité de leur existence et ils ont besoin d'un modèle qui les aidera à harmoniser leurs pensées, leurs sentiments et leur comportement. La matrice proposée leur offre cette possibilité.
 

Établissement d'un modèle, la matrice
 

     Dans cette section nous élaborerons un modèle qui illustrera, graphiquement, les liens qui existent entre nous, les autres et notre milieu. Considérons d'abord l'individu. En réfléchissant sur ce qui fait de nous des êtres humains équilibrés, nous devons considérer au moins trois aspects du moi; ce sont les suivants :
 

  1. LE MOI PHYSIQUE, composé de la chair, des os, des organes, du sang, etc.

  2.  
  3. LE MOI MENTAL qui comprend les capacités intellectuelles, notre capacité à résoudre des problèmes, notre mémoire, etc.

  4.  
  5. LE MOI SOCIAL, qui est notre capacité à interagir avec les autres et l'environnement.

  6.  
     La figure 1 présente ces trois composantes d'égale importance.
>

FIGURE 1
 

MOI
PHYSIQUE
MENTAL
SOCIAL
     

>  

     Nous savons également que nous ne sommes pas seuls à exister. Nous vivons en même temps que d'autres et que notre milieu. Nous savons, en particulier, qu'en tant que peuple autochtone, nous formons une collectivité. En ce qui concerne le milieu, nous reconnaissons trois lieux d'égale importance (voir figure 2) :
 


2Modifié avec la persmission de Santé Canada à partir de Your Sobriety, Our Future : A spiritual Model of Recovery, McTimoney, D.C., et al., 1989.
 
  1. LA MAISON: Pour certains, cela peut-être un logement confortable, et pour d'autres, c'est la nature. Où que ce soit, c'est l'endroit où nous demeurons lorsque nous ne sommes pas au travail, à l'école ou dans la communauté.

  2.  
  3. LE TRAVAIL : Cela peut consister en différents endroits, tels le Conseil de bande, le centre de réhabilitation, l'école, le bureau d'assurance-chômage, le bureau de l'aide sociale; tout endroit d'où nous tirons nos moyens de subsistance;

  4.  
  5. LA COMMUNAUTÉ : Il peut s'agir de la réserve, du comté, de la province, du pays, etc.

  6.  
FIGURE 2
 

MOI
   
PHYSIQUE 
 MENTAL
SOCIAL
MAISON       
TRAVAIL      
COMMUNAUTÉ      
  L 
E
S

A
U
T
R
E
S

     E 
T

L
E

M
I
L
I
E
 U 


 

     La figure 2 montre que nous sommes reliés à notre maison, à notre travail et à notre communauté, à la fois sur le plan physique, mental et social. Toutefois, nous devons également examiner comment nous y sommes reliés. Qu'est-ce qui, chaque jour, resserre ce lien ? La réponse est la vie. Nous définissons la vie par la pensée (niveau cognitif), le sentiment (niveau affectif) et le comportement (niveau comportemental). Autrement dit, nos pensées, nos sentiments et nos comportements sont responsables et respectueux à notre propre égard, à l'égard des autres et de notre milieu (voir figure 3).
>

FIGURE 3

     
MOI

 
       PHYSIQUE MENTAL SOCIAL
L
E
S

A
U
T
R
E
S

E
T

L
E

M
I
L
I
E
 U

 MAISON
Pensées
Sentiments
Comportement
Pensées
Sentiments
Comportement 
Pensées
Sentiments
Comportement 
Pensées
Sentiments
Comportement 
Pensées
Sentiments
Comportement 
Pensées
Sentiments
Comportement 
Pensées
Sentiments
Comportement 
Pensées
Sentiments
Comportement 
Pensées
Sentiments
Comportement 
 TRAVAIL
 COMMUNAUTÉ

>  

     Qu'est-ce qui est le plus important : la pensée, les sentiments ou le comportement ? La réponse, c'est tous les trois. Il importe de reconnaître la présence de tous les trois ainsi que la nécessité d'agir de manière responsable et dans le respect mutuel pour avoir un mode de vie sain. C'est lorsqu'une des trois dimensions devient dysfonctionnelle ou séparée des autres que nous nous éloignons d'un mode de vie sain.
 

     La figure 3 nous permet de visualiser la structure qui sous-tend actuellement nos vies.
 

     Cependant, nous reconnaissons non seulement que nos vies ont un présent, mais aussi un passé et un avenir. Il est important d'examiner le passé en utilisant la matrice. Il est encore plus important d'examiner le passé sans porter de jugement. Ainsi, même si nous ne pouvons pas changer notre passé, nous pouvons le rendre utile en nous servant de nos connaissances et de notre expérience pour planifier l'avenir. Lorsque nous planifions un nouveau mode de vie, à la lumière de l'expérience du passé, notre passé nous donne l'information fondamentale qui aura une incidence positive et saine sur nous-mêmes, les autres et le milieu.
 

     La matrice présentée à la figure 4 est tridimensionnelle et peut sembler difficile à interpréter. Mais il importe de se rappeler que les expériences vécues sont multi-dimensionnelles et qu'il existe de nombreux facteurs qui ont une incidence sur nous et vice versa.
>

FIGURE 4


La responsabilité et le respect
 

     La matrice présentée ci-dessus montre la manière dont les individus sont reliés les uns aux autres et à leur milieu. Cette matrice tire sa signification des traditions et du mode de vie de nos peuples. Nous savons que nos traditions nous dictaient, et nous dictent toujours, dans des conditions très tendues, d'agir de manière responsable à l'égard de nous-mêmes, des autres et de notre milieu lorsque nous organisons nos pensées, nos sentiments et notre comportement.
 

     Le fait de travailler avec un modèle conforme à nos traditions souligne l'importance de définir nos responsabilités avant de prendre des décisions. Il est important que nous nous questionnions sur les situations qui nous posent des défis.
 

Par exemple, nous devrions nous demander :
 

QUELLES SONT MES RESPONSABILITÉS CONCERNANT LA VIOLENCE FAMILIALE:
 

(a) À L'ÉGARD DE MOI-MÊME ?
(b) À LA MAISON ?
(c) AU TRAVAIL (À L'ÉCOLE) ?
(d) DANS LA COMMUNAUTÉ ?
 

     Les questions ci-dessus ne sont pas données par ordre de priorité; chaque question est également importante. Il arrive toutefois que des situations soient davantage liées à certaines responsabilités qu'à d'autres. Par exemple, les problèmes dans la famille sont reliés à la maison en premier lieu, mais ils ont également une incidence sur moi, sur le travail et la communauté.
 

Nous pourrions aussi demander :
 

EN CE QUI CONCERNE LA VIOLENCE FAMILIALE, EST-CE QUE MES PENSÉES, MES SENTIMENTS ET MON COMPORTEMENT SONT RESPONSABLES VIS-À-VIS :
 

(a) DE MOI-MÊME ?
(b) DE MA FAMILLE ?
(c) DU TRAVAIL ?
(d) DE LA COMMUNAUTÉ ?
 

     Nous pourrions répondre à ces questions en fonction du passé et de l'avenir. Par exemple, EST-CE QUE MES PENSÉES, MES SENTIMENTS ET MON COMPORTEMENT DANS DES SITUATIONS ANTÉRIEURES SIMILAIRES, CORRESPONDAIENT À UNE MANIÈRE DE PENSER, DE RESSENTIR, D'AGIR RESPONSABLE ? QUELLE SERAIT LA MANIÈRE RESPONSABLE DE PENSER, DE RESSENTIR ET DE ME COMPORTER À L'AVENIR DANS UNE TELLE SITUATION ?
 

     Cela ne veut pas dire que nous devons toujours faire ce que les autres veulent que nous fassions ou que nos propres sentiments, pensées et comportements ne sont pas valides. Il importe de faire ce qui est dans l'intérêt de tous. Dans de nombreux cas, cela signifie que les membres de groupe devront faire des compromis afin de parvenir à un consensus. Il s'agit de s'affirmer, plutôt que d'être passif ou agressif en ce qui concerne nos propres pensées, sentiments et comportements. Si nous ne nous affirmons pas, que nous nous plions aux décisions qui ont été prises ou que nous empruntons la voie de la facilité, nous ne nous respectons pas nous-mêmes, ni ne respectons les autres ou notre milieu. L'attitude à l'égard de soi qui en résulte est souvent négative.
 

La spiritualité
 

     Nous savons que nos ancêtres avaient le sens des responsabilités, qu'ils vivaient dans le respect et la spiritualité et que celle-ci avait une incidence directe sur leur sens des responsabilités et leur sentiment de respect. Encore aujourd'hui, nos peuples reconnaissent que la spiritualité est la clé d'une vie fondée sur le sens des responsabilités et le respect. Un principe fondamental veut que l'on observe les principes de la spiritualité sur le plan mental, physique et social, à la maison, au travail et dans la communauté.
 

     Puisqu'il est clair que la spiritualité est une dimension importante de tout nouveau mode de vie, il convient de l'intégrer dans le modèle (voir figure 5).
 

     Même si la figure 5 présente le rôle de la spiritualité au sein du modèle, nous savons que la vie ne se réduit pas à un ensemble de petites boîtes. Dans la vie quotidienne, de nombreux éléments de tous les domaines sont interreliés. L'intérêt d'utiliser des boîtes ou la matrice est d'aider les gens à mettre un peu d'ordre dans leur vie pendant suffisamment de temps pour pouvoir repartir dans la bonne voie.
 

     Une fois que les individus sont capables d'exprimer leurs pensées, leurs sentiments, d'agir avec respect envers eux-mêmes, les autres et leur milieu, ils peuvent aborder la première étape vers un mode de vie fondé sur la responsabilité et le respect. Grâce à cela, l'individu arrive à comprendre l'importance de la spiritualité et, petit à petit, les boîtes commencent de se briser.
>








     Les boîtes finissent par disparaître, mais les éléments au sein du cercle spirituel demeurent en tant que partie d'une vie spirituelle, comme le montre la figure 6. Il est important d'utiliser de manière positive cette nouvelle connaissance pour faciliter la recherche d'un nouveau mode de vie où la compréhension de nos propres buts et destins a sa place. Selon le modèle proposé, cette poursuite positive de la vie entraîne le respect de soi, une image de soi positive et un sentiment de valeur personnelle.
 

L'identité
 

     Dans le modèle, l'identité est définie comme étant la connaissance de soi, du milieu, des autres en tant qu'entité globale du Créateur. Pour me connaître, il faut que je sache quelle est ma place au sein de l'ensemble de la création. Autrement dit, Quelle est ma relation mentale, physique et sociale avec les autres et le milieu ? . Nous pouvons aborder les réponses à cette question en se demandant : Est-ce que mes pensées, mes sentiments et mon comportement actuels à l'égard de moi-même, des autres et de l'environnement sont des pensées, des sentiments, des comportements fondés sur la responsabilité ? Est-ce qu'ils l'ont été dans le passé et est-ce qu'ils le seront à l'avenir ?
 

But et sens
 

     Lorsque nous considérons, examinons et planifions notre vie, il est essentiel que celle-là ait un sens. Autrement dit, pour planifier notre vie, nous devons avoir un but ou des buts que nous désirons atteindre. C'est ce but ou ces buts qui ont un sens et qui donnent un sens à nos activités quotidiennes.
 

     Lorsque nous relions cela à la matrice et considérons le présent, le passé et l'avenir, nous associons le présent avec le but qui nous donne notre force; le passé avec l'expérience qui nous donne la connaissance et l'avenir avec le sens qui nous donne de l'espoir. C'est le contraire qui se produit lorsque nous n'avons pas de but dans la vie. Le présent est alors associé à l'impuissance, le passé au malheur et l'avenir au manque d'espoir (Voir figure 7).
 

     Les personnes chez qui cela se produit se retrouvent isolées, sans but, avec l'impression que leur vie n'a pas de sens, et certaines peuvent mener à l'autodestruction, au suicide par exemple. Certains adoptent des comportements destructeurs comme l'alcoolisme, la toxicomanie ou la violence etc., et d'autres existent simplement, sans autre direction ou but que celui de vivre un jour après l'autre.
 

     En d'autres termes, avoir un but dans la vie est comme avoir un plan d'avenir. Le plan nous guide où nous voulons aller et rend utile tout ce que nous faisons chaque jour. Même si cela signifie que nous devons souffrir dans l'intervalle, cette souffrance n'aura pas été vaine.
 

     Il est important que nous nous fixions des buts appropriés. Nous entendons fréquemment les gens dire que tout ce qu'ils veulent dans la vie c'est être heureux. Le bonheur devient alors le but de leur vie. Le bonheur est en fait un sous-produit de l'accomplissement satisfaisant des buts. Par exemple, si nous avons comme but d'être un bon parent, et que nous atteignons ce but, nous en éprouverons alors du bonheur.
>



> > >  
NOTE: Les petits cercles intérieurs ne s'interrompent jamais mais se forment constamment, représentant le présent, le passé et l'avenir. 

 

FIGURE 7


A. VIE AVEC UN BUT :      
  PRÉSENT  ————› BUT ————› FORCE
  PASSÉ  ————› CONNAISSANCES ————› EXPÉRIENCE
  FUTUR ————› SENS ————› ESPOIR
B. VIE SANS BUT :    
  PRÉSENT ————› SANS BUT ————› IMPUISSANCE
  PASSÉ ————› CULPABILITÉ ou HONTE ————› MALHEUR
  FUTUR ————› PRIVÉ DE SENS ————› MANQUE D'ESPOIR

La liberté
 

     Il existe deux types de liberté, la liberté d'agir et celle de réagir3. Elles sont liées au fait que notre vie a un sens ou pas.

     Lorsque nous parlons de la liberté d'agir, nous avons la liberté de faire des choix qui nous orienteront tous dans la direction souhaitée. En revanche, la liberté de réagir, c'est comme s'éloigner de quelque chose. Dans le processus d'éloignement, nous sommes susceptibles de trébucher sur des obstacles que nous ne pouvons voir. Par contre, quand nous allons vers quelque chose, nous pouvons voir ce qu'il y a devant nous, et prévoir en conséquence, pour atteindre finalement notre destination. Un modèle vise à donner aux individus la liberté de faire des choix à propos de leur avenir et donc à les inciter à s'éloigner du mode de vie qui consiste à réagir.
 

Le choix
 

     La faculté de choisir va de pair avec la liberté. Même si nous pensons parfois que nous ne sommes pas libres de prendre les décisions que nous voudrions prendre, l'établissement d'un modèle, ou d'une matrice nous permet d'avoir toujours des choix. Il n'est pas toujours facile de faire des choix, mais nous avons la possibilité d'en faire si notre vie a un but global ou un sens.
 

     Bien que certaines conditions nous limitent, nous sommes libres de penser ce que nous voulons penser, d'éprouver ce que nous voulons éprouver et de nous comporter comme nous le voulons face à ces conditions. Notre tradition nous enseigne que l'attitude responsable consiste à avoir des pensées, des sentiments et des comportements visant l'intérêt de tous. Par conséquent, si nos pensées, nos sentiments et nos comportements sont fondés sur la responsabilité dans notre vie quotidienne, que cette vie soit agréable ou douloureuse, nous finirons par éprouver un sentiment d'accomplissement.
 


3Frankl, V.E., Psychotherapy and Existentialism, Washington Square Press, Inc. (New York), 1967, p.25.
>  

PASSER À L'ACTION
 

     L'information sur la violence familiale et l'établissement d'un modèle présentés dans ce dossier d'information vous aideront à lancer des programmes de lutte contre la violence familiale . Pour commencer, fixez-vous un but pour mettre en marche et poursuivre des programmes de prévention, d'intervention et de traitement axés sur les pensées, les sentiments et les comportements des autochtones à la maison, au travail (à l'école) et dans la communauté.
 

     Programmes de prévention agir avant que le problème ne se produise . Les programmes de prévention influent sur les pensées, les sentiments et les comportements des individus; ils contribuent au bien-être à la maison, au travail (à l'école) et dans la communauté.
 

     Programmes d'intervention agir dans un cas d'urgence . Les programmes d'intervention sont des moyens appropriés de répondre aux situations d'urgence; en effet, ils sont conçus pour atténuer la gravité des effets immédiats en aidant les personnes affectées.
 

     Les programmes de traitement et de réhabilitation abordent le problème, tiennent compte de l'individu en tant que personne globale et agissent comme des programmes visant le bien-être de l'individu au moyen de services de suivi dont le but est d'assurer que le bien-être obtenu est préservé.
 

     La mise en oeuvre des programmes de prévention, d'intervention et de traitement doit se faire de manière responsable et dans le respect des ressources de la communauté. En général, les ressources humaines et financières disponibles dans nos communautés sont limitées, et nous devons utiliser celles qui le sont, lorsqu'elles le sont, dans l'intérêt de la communauté. Nous devons travailler en collaboration avec nos chefs, nos professionnels et nos auxiliaires et avec les bénévoles. Nous devons partager le sentiment de responsabilité et de contrôle. Nous devons travailler ensemble.
 

     Cette section du dossier d'information vise à vous faire quelques propositions d'action pratique que vous pourrez utiliser en vous joignant à d'autres personnes pour élaborer les programmes qui seront le mieux adaptés à votre communauté.
 

Proposition 1
     Avant de lire plus loin, notez, au sein de la communauté, les noms des personnes suivantes :
 

(a) un bénévole respecté de la communauté,

(b) un membre du personnel auxiliaire respecté,

(c) un travailleur professionnel respecté,

(d) un chef politique respecté,

(e) un aîné respecté,

(f) un jeune respecté,

(g) une personne handicapée respectée,

(h) une mère respectée,

(i) un père respecté,

(j) autres.
 

     Appelez ces personnes, demandez-leur si vous pouvez les rencontrer pour leur parler de vos idées sur la communauté et sur un programme de prévention de la violence familiale. Fixez une date de réunion de votre comité.
 

     Pour vous préparer à votre réunion ou au cercle de discussion, familiarisez-vous autant que possible avec le contenu de ce dossier d'information. Si vous ne l'avez pas déjà fait, commencez à vous informer sur l'histoire des gens de votre communauté. Ce faisant, vous découvrirez les valeurs et les principes qui vous guideront à l'avenir.
 

Proposition 2
     Avant votre réunion, dressez une liste des ressources humaines potentielles au sein de la communauté et hors de la communauté. Cette liste pourrait ressembler au tableau 1. La liste de ressources que vous établirez pourra être améliorée dès votre première réunion. Cependant, il serait utile de l'avoir déjà commencée. Faites des formulaires vierges que vous distribuerez.
>

TABLEAU 1

Resources humaines
Dans la
communauté
Nom
Aide
potentielle
 Oui
Non
Oui
Non
 Travailleur en alcoolisme et toxicomanie    X Jean Latour  X  
RSC  X   Lise Latour    X
Médecin    X Agnès George    X
Infirmière    X Cindy    
Administrateur des services de santé  X   Robert Dubé    X
Enseignant  X        
Chef  X        
Conseiller   X        
Ancien          
Jeune   X  X      
Bénévole(s), etc.           

Quelques autres ressources à contacter :
 
•  Centre national d'information sur la violence dans la famille
•  Programmes nationaux
•  Assemblée des Premières Nations (APN), Division de la santé
•  Programmes de lutte contre les toxicomanies financés par la communauté, Santé Canada (anciennement Programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les autochtones)
•  Agents de formation particuliers, etc.

Autres :
 





Établissez un ordre du jour pour votre réunion :
 

(Exemple d'ordre du jour)
>

ORDRE DU JOUR
 

Nom du comité
Heure et endroit


1. Mot de bienvenue, prière
 2. But de la réunion - établir un programme de prévention de la violence familiale :
  (a)  historique (c'est-à-dire les problèmes de violence familiale dans la communauté);
  (b)  présenter le dossier d'information et dire comment il aidera à mettre sur pied un programme de prévention de la violence familiale
  (c)  discussion libre
 3. Plan d'avenir :
  (a)  étudier le dossier d'information (passer brièvement en revue les sujets du dossier d'information)
  (b)  demander des suggestions pour augmenter la liste des ressources humaines et des organismes
 4. Fixer la date de la prochaine réunion
 5. Remercier les participants, prière 

 

     Il est important que votre comité puisse se préparer à l'avance à la tâche qui l'attend. Saisissez toutes les occasions de lui donner les informations liées à votre propre tâche.
 

Proposition 3
     Distribuez ce dossier d'information aux membres de votre comité et demandez-leur de se familiariser avec son contenu. Vous pourriez également leur proposer de commencer à s'informer sur l'histoire des peuples autochtones. N'oubliez pas, les valeurs, les principes et les traditions de nos ancêtres nous permettront de bâtir notre avenir, si nous choisissons de les utiliser.
 

Proposition 4
     Assurez-vous que votre comité établisse un ensemble d'objectifs concrets. Comme par exemple :
 

(1) Informer les personnes de votre communauté au sujet de la violence familiale.

(2) Offrir des ressources pour trouver des solutions à la violence familiale.

(3) S'assurer que les ressources d'intervention dans les cas d'urgence sont disponibles; et

(4) Réduire progressivement l'incidence de la violence familiale.
 

Proposition 5
     La tâche qui vous attend n'est pas mince. Elle est importante! Ce dossier d'information est seulement destiné à vous aider à démarrer et à vous offrir de l'information pour vous faciliter la tâche en cours de route. Nous vous souhaitons de pouvoir choisir en toute liberté de vivre un mode de vie satisfaisant et sain et, ce faisant, vous donnerez l'exemple aux membres de notre communauté.
 

STRATÉGIES DE GUÉRISON
 

     Cette section du dossier d'information vous présentera quelques stratégies de guérison, en débattra et les accompagnera de détails et d'exemples.
 

     L'évolution culturelle, qui s'est poursuivie durant de nombreuses générations, a amené des changements dans les rôles, les règles et les usages de nos peuples, et cela nous a amenés à cesser d'être fiers de notre histoire. Ces changements ont créé de la confusion et, parfois, le chaos, dans les communautés autochtones, ce qui se manifeste par des comportements tels que l'alcoolisme et la toxicomanie, la jalousie, l'apathie et la violence familiale. Ces genres de comportement mènent les autochtones à l'autodestruction.
 

     Pourtant, nous constatons une importante progression vers la guérison chez les autochtones, et nous nous acheminons vers un rétablissement. Les stratégies qui suivent ne sont peut-être pas la seule manière d'amener la guérison, mais elles y contribueront. N'hésitez pas à ajouter vos propres idées à ces stratégies afin d'arriver à un plan adapté à votre communauté.
 

Ces stratégies sont organisées de la manière suivante :
 

  • Se mettre à la tâche

  •  
  • Stratégies de prévention

  •  
  • Sensibilisation de la population

  •  
  • Information de la population

  •  
  • Action communautaire

  •  
  • Formulation des politiques communautaires

  •  
  • Création d'un milieu sain

  •  
  • Activités supplémentaires

  •  
  • Stratégies d'intervention dans les cas d'urgence

  •  
  • Services de traitement pour les victimes, les agresseurs et autres

  •  
  • Formation des intervenants de premier niveau

  •  
  • Stratégies en matière de politique locale

  •  
Se mettre à la tâche
 

     Dans n'importe quelle communauté, les êtres humains sont les ressources les plus importantes. Bien que les ressources financières et matérielles soient nécessaires pour combattre la violence familiale, l'efficacité et le succès de tout programme dépendront des ressources humaines qui participent au processus. Le problème de la violence familiale peut sembler insurmontable, mais il est possible d'agir. N'y a-t-il pas un ancien dicton qui dit qu' On peut manger un éléphant en prenant de petites bouchées ? Ce dicton peut nous éclairer sur le meilleur moyen d'aborder cet important problème qu'est la violence familiale dans la communauté. Il existe plusieurs façons de le faire. L'histoire ci-dessous en explore quelques-unes.
 

« Trois personnes se tenaient au bord d'une rivière profonde, turbulente, au cours rapide. Les gens ne faisaient que tomber dans la rivière, certains se noyaient et de nombreux autres se débattaient pour en sortir. Tous étaient en danger. Une première personne sauta dans la rivière pour sauver les gens. Elle ne put en sauver qu'un sur quinze. Elle se fatigua très rapidement.
 

Une deuxième personne dit qu'elle connaissait un endroit un peu en amont où la rivière n'était pas profonde, turbulente ou large. Elle allait s'y placer pour empêcher les gens d'être emportés dans les eaux profondes.
 

Une troisième personne dit qu'elle irait un peu plus haut en amont pour empêcher les gens d'entrer dans des eaux dangereuses en examinant avec eux ce qui provoquait leur chute dans l'eau. »
>  

Légende d'origine inconnue
     Nous pouvons recourir à une ou à plusieurs façons de faire, selon nos ressources financières, matérielles et humaines. D'autres facteurs qui influent sur le passage à l'action sont la capacité de constituer un réseau d'organismes de services d'entraide communautaires et les activités de guérison antérieures accomplies dans la communauté. Lorsque vous vous serez mis en route, il est possible que d'autres façons de faire ou stratégies se présentent à vous.
 

     Lorsque vous en arriverez à ce point, nous vous conseillons de vous assurer que vous n'entreprenez pas plus de choses que vos ressources ne vous le permettent. Assurez-vous que vos stratégies sont clairement définies afin que la communauté les accepte facilement.
 

Stratégies de prévention
 

     Les facteurs à considérer pour élaborer des programmes de prévention de la violence familiale sont la disponibilité des ressources humaines, les valeurs et les politiques de la communauté et la capacité de modifier les attitudes et les comportements des membres de la communauté. Il faut modifier non seulement les attitudes de la population en général, mais également celles du chef et du conseil, des administrateurs de programmes et des intervenants. Les activités de prévention doivent être bien organisées et coordonnées afin de répondre à des objectifs précis à court et à long termes.
 

     Un facilitateur est une personne qui favorise la prévention. Ce facilitateur doit percevoir clairement son rôle, être capable d'élaborer des buts et des objectifs clairs, avoir de bonnes aptitudes à la communication et à l'établissement de relations interpersonnelles ainsi que des aptitudes en matière de conception et de mise en oeuvre de stratégies. Étant donné que les individus résistent souvent au changement, le facilitateur doit être capable de supporter les frustrations et de les surmonter.
 

     Les stratégies de prévention pourraient être axées sur la maison, le lieu de travail ou l'école et l'ensemble de la communauté. Pour obtenir des résultats positifs, il est important que les membres des groupes concernés travaillent en collaboration, qu'ils aient la volonté d'essayer de nouvelles stratégies et éprouvent un profond sentiment d'engagement personnel.
 

     Exemples de certaines activités de stratégies de prévention :
 

  • Programmes d'enseignement du rôle parental;

  •  
  • Sessions de communication visant à aider les gens à se parler et à établir de meilleures relations;

  •  
  • Sessions d'information publique;

  •  
  • Activités communautaires organisées pour faciliter un changement social conscient;

  •  
  • Changements dans le milieu par l'entremise de l'action communautaire (accès limité aux divertissements violents);

  •  
  • Halte-accueil du voisinage;

  •  
  • Réunion de la famille pour participer à des activités plaisantes, à des activités de loisir et à des projets de services communautaires;

  •  
  • Films et vidéos éducatifs qu'on peut se procurer auprès de l'Office national du film;

  •  
  • Système d'orientation efficace au sein du réseau communautaire d'organismes;

  •  
  • Bibliothèque-ressource sur la violence familiale et la vie familiale et communautaire saine;

  •  
  • Information de la population sur les aspects juridiques de la violence familiale;

  •  
  • Enseigner aux membres de la communauté comment utiliser les personnes-ressources et y avoir accès.

  •  
     Avez-vous d'autres idées ? Si c'est le cas, ajoutez-les à la liste maintenant :





 

Sensibilisation de la population
 

     Les activités de sensibilisation de la population permettent d'informer la communauté. Les programmes de sensibilisation de la population offrent des informations fondamentales correctes pour aider les gens à prendre les décisions qui s'imposent et à les rendre plus sensibles au problème.
 

     Les outils de sensibilisation de la population comprennent des affiches, des prospectus, des articles de journaux, des brochures, des réunions publiques, des présentoirs, des forums et les reportages des médias. Les activités de sensibilisation visent à exposer le problème de la violence familiale à la population pour que cette dernière y réfléchisse. Bien que, dans ce contexte, il ne soit pas nécessaire que les personnes ainsi informées s'engagent dans l'action, elles devraient se sentir motivées à faire des gestes positifs afin de réduire la violence familiale.
 

     Lorsqu'on met en oeuvre une campagne de sensibilisation de la population, il est bon de s'assurer :
 

  • que l'information dont on dispose est à jour, exacte et concise;

  •  
  • que l'on connaît son auditoire - que le matériel est conçu de manière à atteindre des groupes précis;

  •  
  • que le message que l'on veut transmettre reste positif;

  •  
  • que l'on souligne les étapes concrètes, les pratiques que les individus peuvent adopter pour réduire la violence familiale;

  •  
  • que l'on utilise plusieurs sources différentes pour diffuser l'information - radio, journaux, bulletins, etc.;

  •  
  • que l'on travaille en coopération avec d'autres organismes communautaires pour élaborer du matériel pertinent au niveau local.

  •  
Information de la population
 

     Les activités d'information de la population permettent non seulement de diffuser de l'information, mais elles aident également les personnes à utiliser cette information. Les activités sont conçues pour inciter la personne qui reçoit l'information à réfléchir sur la question, à vouloir en apprendre davantage et à passer à l'action. L'activité de formation en autonomie fonctionnelle, qui comprend la prise de décision, l'examen des valeurs, les aptitudes à la communication, la résolution des conflits et les aptitudes au rôle parental, est une importante activité d'information. Une série continue d'ateliers communautaires pourrait servir de modèle d'information.
 

     Voici quelques thèmes possibles pour les activités d'information sur la violence familiale :
 

  • La valeur personnelle et l'estime de soi;

  •  
  • Les changements sur le plan des rôles des hommes et des femmes autochtones;

  •  
  • L'affirmation de soi;

  •  
  • Le rôle parental;

  •  
  • Les aptitudes à communiquer et à établir des relations;

  •  
  • L'épanouissement de la famille;

  •  
  • La domination de sa colère;

  •  
  • La médiation et la résolution des conflits;

  •  
  • Les groupes d'entraide;

  •  
  • Les groupes de soutien de pairs;

  •  
  • La résolution du problème d'affliction;

  •  
  • Les questions du pouvoir et du contrôle pour les hommes et les femmes;

  •  
  • Le déni de la violence familiale;

  •  
  • Les normes culturelles et leurs effets sur la violence familiale;

  •  
  • Les questions juridiques;

  •  
  • L'accès aux ressources communautaires;

  •  
  • L'incidence de la violence familiale dans la communauté.
Avez-vous d'autres idées ? Si oui, ajoutez-les à la liste maintenant :








Action communautaire
 

     L'action communautaire est un effort consciemment organisé et coordonné fait par des individus, des organismes et des groupes pour apporter des changements positifs afin d'améliorer la qualité de la vie dans la communauté.
 

     L'action communautaire permet aux membres de la communauté de coopérer, de communiquer et d'investir dans leurs propres vies. Les individus apportent, dans cet effort d'action communautaire, de nombreuses ressources et forces différentes, ce qui augmente les chances de succès.
 

     L'action communautaire implique de fixer des objectifs à court et à long termes, de coordonner des personnes et leurs diverses compétences, tout en veillant à ce que les activités restent conformes aux objectifs et de tirer le meilleur parti des ressources. En établissant des plans pour la communauté, il faut garder à l'esprit les recommandations suivantes :
 

  • Assembler un groupe varié d'individus ayant différentes expériences et compétences;

  •  
  • S'assurer que le leadership est fort, cohérent et responsable;

  •  
  • S'assurer que le groupe a des buts et des objectifs clairs;

  •  
  • S'assurer que les objectifs à long et à court termes sont réalisables.

  •  
     Un important point dont il faut se souvenir dans le cadre de l'action communautaire est le fait que celle-là permet aux membres de la communauté de participer à la détermination de leur propre destinée. Les individus feront des choix de manière responsable et respectueuse au sujet de la qualité de vie, dans l'intérêt de tous.
 

Formulation des politiques communautaires
 

     Les communautés suivent des politiques et des lignes directrices pour prendre des décisions au sujet de leur mode de vie et de l'action communautaire; cela se traduit par des lois, des règles et des règlements. Les communautés autochtones obéissent fréquemment à des codes tacites qui leur dictent le comportement approprié.
 

     Les membres des communautés locales peuvent former des groupes d'action pour influer sur le leadership communautaire afin d'intégrer la question de la violence familiale dans les lignes directrices ou les codes communautaires. Le groupe d'action peut également fonctionner avec d'autres organismes communautaires favorables aux décisions qui favorisent la prévention de la violence familiale. Nos communautés doivent apprendre à encourager la prévention de la violence familiale et à avoir recours aux groupes d'action des citoyens. Ce genre d'action permettra d'instituer une tendance positive dans la communauté et de réduire la dépendance à l'égard des travailleurs de premier niveau. Ceux-là devraient encourager les membres concernés de la communauté à former des groupes d'action. Une participation communautaire de ce genre permet également d'acquérir un sentiment de contrôle sur la révention de la violence familiale.
 

Création d'un milieu sain
 

     Les activités organisées et coordonnées accomplies par les employés du secteur des services et les autres membres de la communauté qui oeuvrent ensemble pour atteindre un but commun, doivent viser à créer un milieu communautaire sain où la violence familiale est exclue. Pour cela, il est indispensable de modifier les conditions qui permettent aux comportements négatifs, comme la violence familiale, de se perpétuer dans la communauté.
 

     Un groupe de personnes qui tente de modifier son milieu devrait définir les problèmes et les besoins communs, analyser l'information et tracer les grandes lignes de stratégies concrètes et précises qu'il mettra en oeuvre. Ce groupe peut déterminer les facteurs qui contribuent au problème et les effets de ces facteurs sur la communauté. Voici un exemple de modification d'un problème communautaire :
 
 
Milieu actuel 
Action 
Nouveau milieu
Les membres de la communauté pensent que ce n'est pas grave si les jeunes de cette communauté s'enivrent. 
 • Le Conseil de bande reconnaît le problème et prend position pour faire respecter les lois qui empêchent les jeunes de consommer de l'alcool; 
 • Activités d'information de la population pour les parents et leurs enfants; 
 • Organiser des activités sociales ou de loisir sans alcool; 
 • Cercles de soutien des jeunes pairs pour résoudre les problèmes et créer des relations. 
Les membres de la communauté pensent que c'est grave si les jeunes de cette communauté s'enivrent. 

     Toute stratégie d'action suppose la participation de nombreux groupes d'individus : chefs politiques, intervenants, membres de la communauté des adultes et des jeunes. La stratégie a de plus grandes chances de réussir lorsque toutes les personnes clés participent fructueusement à toutes les étapes du plan. La sensibilisation de la population, l'information de la population, l'action communautaire et l'influence sur la planification communautaire sont tous des facteurs qui aident à créer un milieu communautaire sain.
 

Activités supplémentaires
 

     Toute activité positive qui est agréable à l'individu et dans laquelle celui-là peut s'engager et acquérir un sentiment d'appartenance favorise, par la prévention, la création d'une vie familiale et communautaire positive. Ce genre d'expérience permet au sentiment de valeur personnelle de se développer, stimule l'estime de soi, donne un sentiment d'accomplissement et contribue à créer un milieu communautaire sain.
 

     Au fil des ans, les autochtones se sont de plus en plus isolés les uns des autres. Dans de nombreuses communautés autochtones, le système traditionnel de la famille élargie s'est détérioré. Les programmes de prévention de la violence familiale devraient offrir des activités qui aideraient nos familles à se regrouper en tant qu'unité familiale et à établir des liens avec d'autres familles.
 

Voici quelques propositions en ce sens :
 

  • Activités récréatives qui aideront les membres de la communauté à jouer ensemble;

  •  
  • Projets de services communautaires qui aideront les individus à trouver les possibilités de s'aider mutuellement de manière constructive.
Avez-vous d'autres idées ? Dans ce cas, ajoutez-les maintenant à la liste :






Stratégies d'intervention dans les cas d'urgence
 

     L'expression intervention dans les cas d'urgence signifie aide en situation d'urgence . Cela suppose, en général, qu'un geste immédiat et à court terme est posé dans le but d'aider quelqu'un dans une situation d'urgence. L'intervention d'urgence entraîne l'institution de réseaux, la participation d'autres personnes et organismes et, par la suite, la planification à long terme.
 

Voici certains facteurs qui peuvent faciliter une intervention dans un cas de violence familiale :
 

  • Définir les groupes qui présentent des risques élevés de violence familiale;

  •  
  • Déterminer les services d'aiguillage pour l'institution d'un réseau efficace d'entraide entre organismes, en offrant un service immédiat et efficace au client qui en a besoin;

  •  
  • Définir dans quelle mesure il existe des services d'orientation destinés aux personnes affligées;

  •  
  • Mettre sur pied des équipes d'intervention d'urgence dans la communauté. Cette approche a l'avantage d'alléger les tensions qui s'exercent sur les intervenants individuels, de fournir du soutien et de permettre d'établir un réseau d'aide efficace dans les situations d'urgence;

  •  
  • Mettre en service un moyen de transport sûr et efficace pour le client et l'intervenant. L'aide de la police locale peut être requise pour éloigner en toute sécurité la cliente de la personne qui l'a maltraitée et la mener à un refuge;

  •  
  • Établir une ligne directe de secours pour les victimes de la violence familiale dont s'occuperaient des bénévoles formés à cette fin;
Avez-vous d'autres idées ? Vous pouvez les ajouter maintenant à la liste :






Services de traitement pour les victimes, les agresseurs et autres
 

     Les victimes de violence familiale, les agresseurs et autres individus qui ont été indirectement touchés par la violence doivent recevoir des services de traitement. Toute stratégie en vue d'un traitement peut compendre :
 
•  Des services d'orientation : Un réseau de services au sein de la communauté est important afin que les intervenants sachent quels services sont disponibles, qu'ils connaissent leurs limites, la manière d'y avoir accès et les groupes cibles desservies par ces services.
•  L'évaluation de la clientèle : Il est nécessaire que les clients fassent l'objet d'une évaluation professionnelle pour déterminer la nature et la portée du problème ainsi que le traitement approprié. Par exemple, il se pourrait qu'un agresseur qui soit aussi alcoolique doive être d'abord traité pour l'alcoolisme avant que le traitement de la violence puisse porter ses fruits.
Des programmes visant à faciliter la guérison dans la famille : Il peut s'agir de refuges, de programmes d'orientation, de séances de domination de sa colère, de soutien par les pairs, de cercles de vie, de foyers d'hébergement et de services de suivi. Chaque client aura besoin d'une combinaison de services particuliers. 
Les points forts de la famille et de la communauté : Il peut s'agir de nos façons de faire, de nos valeurs et de nos principes traditionnels, comme par exemple le respect, l'entraide et la confiance. En prenant ces points forts comme fondements, il est possible de créer un milieu sain.
Des programmes de domination de sa colère : Bien que ces programmes n'abordent pas les causes sous-jacentes du comportement violent, ils aident le participant à utiliser l'énergie affective de la colère de manière positive. Ces programmes n'abordent pas les aspects du comportement violent que sont le contrôle et le pouvoir.
La resocialisation des rôles sexuels : Cette approche repose sur l'hypothèse que le comportement violent de l'homme est généralement un comportement acquis. Celui-là est fonction de la socialisation à laquelle l'homme a été soumis à différents degrés au sein d'une culture patriarcale. Le traitement vise donc à contrer cette socialisation traditionnelle et à offrir des valeurs, des perceptions, des modèles de rôle et des attitudes de rechange.
Des programmes de valorisation personnelle : Ces programmes aident les clients à retrouver leur dignité, à regagner du pouvoir et le contrôle sur leur vie. Ils explorent les questions d'images de soi, d'amour-propre et d'estime de soi. Ces programmes peuvent aider les autochtones à surmonter leur sentiment d'impuissance et de manque de contrôle sur leur propre destinée.
Des cercles de soutien des pairs : Ces activités aident les individus à obtenir le soutien de leurs pairs lorsqu'ils font face à une situation d'urgence et souffrent de ses effets. Les cercles de soutien des pairs peuvent être composés d'agresseurs aidant d'autres agresseurs ou de victimes aidant d'autres victimes. 
Des solutions de rechange à la détermination de la peine ou à la probation : Quelques communautés autochtones ont établi des ententes relatives à la probation ou à la détermination de la peine avec le système judiciaire4. Les agresseurs doivent participer aux cercles de discussion sur la violence familiale dans la communauté. 
Des services d'orientation en matière de violence familiale : Ces services peuvent être mis sur pied par des organismes de services communautaires. 
Des programmes de visites à domicile : À la suite d'un épisode de violence , on peut établir avec les clients un programme de visites à domicile pour offrir des services de suivi et encourager la guérison de la famille. 
Des cercles de discussion : Des groupes d'hommes, de femmes, d'enfants, de jeunes et d'aînés peuvent y aborder les questions de violence familiale. 


4Hollow Water, Manitoba, Community Holistic Circle Healing.
 

Formation des intervenants de premier niveau
 

     Le surmenage chez les intervenants provient surtout du fait qu'ils sont insuffisamment préparés pour répondre aux besoins considérables des clients autochtones. Nos programmes communautaires doivent comprendre des services de perfectionnement professionnel et de formation spécialisée conformes à l'intention des intervenants.
 

Voici des domaines où une formation serait utile aux intervenants :
 

  • Connaissance de la dynamique de la violence familiale;

  •  
  • Habiletés d'intervention dans les cas d'urgence;

  •  
  • Orientation et thérapie pour les personnes affligées;

  •  
  • Valorisation personnelle et conscience de soi (en particulier dans le cas où les intervenants ont eux-mêmes des problèmes personnels);

  •  
  • Surveillance et soutien cliniques;

  •  
  • Habiletés en matière de traitement de l'information;

  •  
  • Adaptation de l'approche à chaque client;

  •  
  • Gestion du stress;

  •  
  • Aptitudes à l'orientation de la famille;

  •  
  • Habiletés à fournir des services d'orientation spécialisée pour les groupes cibles: jeunes, enfants, femmes, aînés, hommes et femmes;

  •  
  • Aspects juridiques de la violence familiale.


Avez-vous d'autres idées ? Dans ce cas, ajoutez-les maintenant à la liste :










Stratégies en matière de politique locale
 

     Les chefs de la communauté peuvent aider à améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens. Les chefs politiques ont la responsabilité de se pencher sur des problèmes comme ceux de la violence familiale qui entravent le développement d'une vie familiale et communautaire saine.
 

     Voici quelques domaines sur lesquels les chefs politiques pourraient se pencher :
 
Mettre sur pied des programmes d'aide aux employés (PAE) pour que les employés de la bande soient mieux informés sur la violence familiale et la communauté. Ce PAE pourrait offrir des options aux employés de bandes qui connaissent ce genre de problème et donner aussi des ateliers de sensibilisation obligatoires;
Prendre position publiquement sur la violence familiale, en faisant, par exemple, une déclaration officielle sur la protection des droits des aînés, des hommes, des femmes et des enfants en ce qui concerne leur santé physique, mentale et sociale; 
•  Faire pression pour que les organismes communautaires qui combattent la violence familiale dans la communauté reçoivent des subventions;
•  Établir des relations positives avec les ressources locales, régionales, provinciales et nationales pour consolider les ressources financières et humaines de la communauté; 
•  Appuyer les initiatives locales en matière de prévention de la violence familiale dans la communauté. 

COMBATTRE LA VIOLENCE FAMILIALE - UNE GUÉRISON COMMUNE
 

     Il incombe à chaque membre de la communauté de travailler à enrayer la violence familiale. Bien que nous soyons nombreux à ne savoir que faire face à la violence familiale, nous avons tout de même des choix; nous pourrions ne rien faire et ne rien dire!!! Nous savons cependant que le problème ne se résoudra pas tout seul; nous pourrions tenter d'intervenir seul, bien que cela soit très risqué, ou nous pouvons demander l'aide de la communauté. Il n'est jamais facile de combattre la violence familiale, mais la tâche est facilitée lorsque tous les membres de la communauté s'y mettent.
 

     Le problème de la violence familiale semble souvent insoluble, mais il existe quelques mesures de base que tous les membres de la communauté peuvent prendre pour le combattre. Les membres de la communauté doivent savoir :
 

  • Ce que peut faire la victime de violence;

  •  
  • Ce que peuvent apprendre les enfants;

  •  
  • Ce que peut faire la famille;

  •  
  • Ce que peuvent faire les aînés;

  •  
  • Ce que peuvent faire les agresseurs;

  •  
  • Ce que peuvent faire les intervenants;

  •  
  • Ce que peut faire la communauté.

  •  
     La liste des mesures n'est évidemment pas complète et nous encourageons les utilisateurs de ce guide d'information à lui ajouter leurs propres idées.
 

Ce que peut faire la victime de violence

 
Aller dans des endroits sains et sûrs :
  —› police, 
  —› maison de transition, 
  —› foyer d'hébergement. 
Obtenir des soins médicaux si nécessaire :
  —› La sécurité physique de toutes les victimes de violence doit avoir la priorité. 
Recevoir des services d'orientation individuels :
  —› De préférence offerts par une personne formée dans le domaine de la violence familiale; 
  —› Reconnaître que l'on est victime de violence; 
  —› Parler de ce que l'on éprouve; 
  —› Trouver un moyen de sortir du cycle de victimisation; 
  —› Se fixer des objectifs réalistes. 
Trouver un endroit pour avoir du répit :
  —› Un endroit où trouver le calme, propice à la guérison; 
  —› Un endroit propice à la réflexion et à la prise de décisions; 
  —› Un endroit où l'on se sent en sécurité; 
  —› Un endroit pour se détendre à l'écart d'un milieu chargé d'émotions. 
Participer à un groupe de soutien :
  —› Rencontrer d'autres victimes de violence; 
  —› Apprendre des expériences et des erreurs de ceux qui valorisent notre passé; 
  —› Obtenir des encouragements et l'attention lorsqu'on en a le plus besoin; 
  —› Encourager la guérison. 
Trouver un réseau de ressources disponibles :
  —› Découvrir quelles sont les ressources disponibles, par exemple, abris, foyers d'hébergement, conseillers en cas d'urgence, cercle d'aînés, groupes de soutien; 
  —› Apprendre comment avoir accès à ces ressources et les utiliser. 
Retrouver l'estime de soi :
  —› Parler à un conseiller; 
  —› Participer à des ateliers sur l'estime de soi. 
Rétablir les liens avec la famille et les amis :
  —› Sortir de l'isolement causé par la violence; 
  —› Demander l'aide de la famille et d'amis; 
  —› Accepter l'encouragement, le soutien et l'aide qu'offrent les autres. 
Bien se traiter :
  —› Ne pas se culpabiliser d'avoir été victime de violence; 
  —› Faire quelque chose de spécial pour se faire plaisir; 
  —› S'entourer de personnes bienveillantes; 
  —› Tenter de retrouver le respect de soi et l'estime de soi. 
Connaître les aspects juridiques de la violence familiale:
  —› Consulter un avocat, un travailleur d'aide juridique ou le centre d'urgence; 
  —› Lire des ouvrages liés à l'entraide; 
  —› Déterminer les aspects juridiques de tout choix. 
Améliorer les aptitudes parentales :
  —› Apprendre à s'adapter au stress découlant du fait d'élever des enfants; 
  —› Resserrer les liens affectifs avec les enfants: 
  —› Apprendre à briser le cycle de violence pour les enfants. 
Obtenir de l'aide sur le plan spirituel :
  —› Demander l'aide du Créateur pour guérir; 
  —› Participer à des réunions religieuses ou spirituelles; 
  —› Parler avec des ecclésiastiques ou des aînés. 
Ce que peuvent apprendre les enfants
 
À qui faire confiance et demander de l'aide.
Comment obtenir de l'aide.
Comment établir des liens de famille élargie;
  —› Apprendre à connaître les membres de la famille et les liens qui les unissent; 
  —› Participer aux réunions de famille; 
  —› Passer du temps avec les membres de la famille élargie. 
Pourquoi ils ne sont pas à blâmer pour la violence :
  —› Leur apprendre que c'est toujours l'agresseur qui est à blâmer pour la violence ou les mauvais traitements infligés. 
Aptitudes à la communication :
  —› Apprendre à parler de leurs expériences; 
  —› Apprendre à partager leurs sentiments avec d'autres personnes en qui ils ont confiance. 
Participer aux programmes et aux activités pour les enfants :
  —› Participer aux activités parrainées par la communauté; 
  —› Garder le contact avec les pairs. 
S'initier au programme de prévention de base:
  —› Certaines parties du corps sont privées; 
  —› Leur corps n'appartient qu'à eux; 
  —› Il existe différentes manières de toucher; 
  —› Ils ont le droit de dire non; 
  —› Ils peuvent se confier à un adulte en qui ils ont confiance. 
Ce que peut faire la famille
 
Bien s'informer sur la violence familiale :
  —› Savoir ce que signifie la violence familiale; 
  —› En parler avec les membres de la famille; 
  —› Apprendre aux enfants ce qu'est la violence familiale; 
  —› Savoir ce que l'on peut faire dans des situations de violence; 
  —› S'informer des moyens de surmonter le sentiment d'impuissance; 
  —› Obtenir davantage d'information sur la violence familiale; 
  —› Partager ses connaissances avec d'autres membres de la famille. 
Communiquer :
  —› Parler des situations qui se produisent;
  —› Chercher de l'aide ensemble;
  —› S'attaquer aux problèmes immédiatement;
  —› Rester en relation avec d'autres membres de la famille;
  —› Être prêt à aider les membres de la famille.
Rester en relation avec les autres :
  —› Ne pas laisser s'isoler les membres de la famille qui sont victimes de violence.
Accorder son soutien et ne pas juger :
  —› Ne pas juger d'autres membres de la famille;
  —› Aider les membres de la famille à demander de l'aide;
  —› Établir la confiance;
  —› Écouter et montrer de l'intérêt;
  —› Offrir un appui et manifester de la sollicitude.
Savoir quand intervenir ou trouver de l'aide :
  —› Chercher de l'information sur la prévention;
  —› Chercher des ressources communautaires et trouver le moyen d'y avoir accès;
  —› Participer à des ateliers sur la violence familiale.
Passer des moments agréables ensemble en tant que famille :
  —› Organiser des activités qui stimulent le plaisir de se retrouver en famille, comme le camping, les pique-niques et les activités communautaires, etc.
Se réserver du temps à l'écart :
  —› Maintenir un bon équilibre entre la proximité et la distance avec la famille;
  —› Accorder aux membres de la famille l'intimité dont ils ont besoin;
  —› Se réserver un endroit calme à la maison.
Réduire la solitude et l'isolement de la famille :
  —› Chercher de l'aide dans la communauté;
  —› Maintenir des liens avec la communauté.
Améliorer les relations interpersonnelles :
  —› Acquérir des aptitudes à la communication.
Mettre en garde les enfants :
  —› Donner aux enfants une formation de base sur la prévention de la violence sexuelle;
  —› Certaines parties du corps sont privées;
  —› Leur corps n'appartient qu'à eux;
  —› Il existe différentes façons de toucher;
  —› Ils ont le droit de dire non;
  —› Ils peuvent se confier à un adulte en qu'ils ont confiance.
Stimuler la spiritualité de la famille :
  —› Prier le Créateur pour qu'il aide à la guérison;
  —› Participer à des réunions religieuses ou spirituelles;
  —› Prier ensemble.
Ce que peuvent faire les aînés
 
Savoir comment obtenir de l'aide :
  —› Améliorer leurs habiletés à communiquer;
  —› S'informer sur les ressources d'aide dans la communauté.
Enseigner des valeurs qui découragent la violence :
  —› Participer à l'élimination de la violence familiale dans la communauté.
Maintenir des liens avec la communauté :
  —› Ne pas s'isoler - participer aux activités communautaires, rendre visite aux autres;
  —› Établir et entretenir des relations dans la famille et la communauté;
  —› S'engager dans la communauté, en particulier en enseignant aux enfants.
Joindre des programmes destinés aux aînés :
  —› Offrir ou obtenir du soutien de pairs;
  —› Partager les expériences et écouter les autres;
  —› Rester physiquement actif.
Conserver autant d'autonomie que possible :
  —› Tenir un calendrier d'activités régulières;
  —› Prendre ses propres décisions;
  —› Se méfier de l'exploitation financière.
Organiser un groupe de soutien des aînés contre la violence :
  —› Se joindre aux aînés pour combattre la violence.
Connaître les aspects juridiques qui touchent les aînés :
  —› Faire un testament;
  —› S'informer sur les aspects juridiques des questions qui touchent les aînés;
  —› S'informer sur les revendications territoriales et autres questions communautaires.
S'informer sur la violence familiale :
  —› Reconnaître ses propres expériences de violence;
  —› S'informer sur la violence familiale et ses effets sur les enfants, les familles et la communauté.
Ce que peuvent faire les agresseurs
 
Recevoir des services d'orientation individuels :
  —› De préférence offerts par une personne formée dans le domaine de la violence familiale;
  —› Reconnaître ses sentiments et accepter la responsabilité de son comportement;
  —› Tenter de trouver des solutions de rechange au comportement destructeur et établir des objectifs de guérison.
S'informer sur la violence familiale et ses origines.
Trouver un endroit pour avoir du répit :
  —› Trouver un endroit au centre communautaire ou un bâtiment où se trouvent les ressources pouvant être utilisées à cette fin;
  —› Se remettre de ses émotions fortes;
  —› S'allouer du temps pour la réflexion
Parler avec les personnes qui sont des modèles de rôle communautaires :
  —› Parler avec les personnes qui établis-sent de bonnes normes dans la communauté;
  —› Solliciter l'opinion des personnes respectées.
Être membre d'un groupe de soutien
  —› Parler à d'autres personnes qui ont connu le même problème;
  —› Apprendre des expériences et des erreurs des autres;
  —› Apprendre à écouter;
  —› Aider à modifier le comportement violent.
Se confier à des membres de la famille et à des amis en qui l'on a 
confiance :
  —› Accepter leur aide, leurs encouragements, leur appui et leur sollicitude;
  —› Donner une chance d'aider aux personnes qui sont au courant du problème.
Canaliser l'énergie destructrice dans une activité physique :
  —› Transformer l'énergie négative en énergie positive;
  —› Permettre aux émotions violentes de se dissiper
Faire quelque chose pour les autres :
  —› Apprendre comment s'occuper des autres;
  —› Se sentir bien à l'égard de soi.
S'occuper d'une chose à la fois :
  —› Faire de petits pas faciles qui ont une bonne chance de réussir;
  —› Ne pas essayer de tout changer d'un seul coup.
Améliorer ses aptitudes parentales :
  —› Apprendre comment reconnaître et sur-monter le stress dû au fait d'élever des enfants;
  —› Apprendre à traiter les enfants de manière saine sur le plan affectif;
  —› Arriver à pactiser avec sa propre enfance.
Avoir recours à l'humour pour adoucir les choses dans les moments difficiles :
  —› Conserver son sens de l'humour et le communiquer aux autres;
  —› Considérer les situations de différentes manières;
  —› Garder la communication ouverte.
S'efforcer de trouver une direction spirituelle :
  —› Demander au Créateur de vous aider à guérir;
  —› Trouver des raisons d'espérer en l'avenir.
Ce que peuvent faire les intervenants
 
Reconnaître les signes de violence familiale :
  —› Participer à des ateliers, visiter des centres de ressources, lire sur la violence familiale,
  —› s'informer sur les facteurs de la violence familiale et sur les aspects juridiques.
Clarifier leurs idées sur la violence familiale :
  —› Résoudre tout problème passé de violence familiale;
  —› Prendre position contre la violence familiale.
Apprendre les aptitudes d'intervention d'urgence :
  —› Savoir que faire face à la violence familiale.
Instituer un réseau avec d'autres organismes de services d'aide :
  —› Savoir comment orienter les clients vers d'autres organismes;
  —› Savoir où orienter les clients.
Apprendre à surmonter le stress :
  —› Reconnaître quand demander de l'aide;
  —› Ne pas essayer de combattre seul ou seule la violence familiale;
  —› Ménager sa santé physique;
  —› Élaborer des stratégies de réduction du stress relié au travail.
Aider à prévenir la violence familiale :
  —› Offrir des ateliers, inviter des conférenciers, travailler avec le chef, le conseil et les autres chefs de file dans la communauté;
  —› Organiser des campagnes de prévention dans la communauté.
Accroître ses habiletés en matière d'évaluation :
  —› Reconnaître les signes de la violence familiale;
  —› Augmenter ses habiletés à communiquer;
  —› Reconnaître les effets' du stress sur ses clients ou sur soi-même;
  —› Offrir du soutien et ne pas juger.
Faire preuve d'innovation :
  —› Essayer de nouvelles méthodes de prévention;
  —› Enseigner de nouvelles façons d'agir sur la colère, le sentiment de frustration et le stress.
Apprendre quand intervenir avec les enfants :
  —› Donner des programmes de prévention de base aux enfants;
  —› Apprendre à communiquer avec les enfants victimes de violence et à les évaluer.
Reconnaître la dépendance de la victime :
  —› Comprendre pourquoi les victimes peuvent rester avec leur agresseur;
  —› Aider les victimes à reconnaître qu'elles ne sont pas à blâmer;
  —› Aider les victimes à voir la violence comme un problème de contrôle.
Ce que peut faire la communauté
 
Fixer des normes et des orientations :
  —› La communauté devrait prendre position contre la violence familiale;
  —› Élaborer des lignes directrices et des politiques;
  —› Établir ces politiques par écrit;
  —› Encourager la participation de la communauté;
  —› Faire pression sur le chef et le conseil pour qu'ils participent aux activités de prévention.
Mettre sur pied des services de traitement permanents pour les victimes de violence, les agresseurs, les enfants et les aînés.
Encourager l'information de la communauté :
  —› Faire participer l'entière communauté, en particulier les aînés;
  —› Mettre sur pied des activités de prévention : ateliers, bandes vidéos, conférenciers invités, conférences données par des membres de la communauté;
  —› Produire des affiches, des brochures, des bulletins, des annonces à la télévision et à la radio.
Encourager l'esprit communautaire :
  —› Encourager les réunions de famille;
  —› Organiser des activités communautaires;
  —› Solliciter les commentaires des membres de la communauté.
Fournir des ressources pour combattre la violence dans la communauté :
  —› Fournir des installations pour les activités de prévention de la violence familiale, des espaces où trouver du répit, des installations pour les séminaires et ateliers, des services de soins aux aînés et aux enfants.
  —› Mettre sur pied des services de transport et d'hébergement pour les victimes de violence.
Etre prêt à apporter de l'aide aux victimes de violence :
  —› Établir un plan d'action avec la participation d'un réseau d'organismes de services communautaires;
  —› Élaborer des méthodes permettant de traiter la violence familiale et encourager leur utilisation;
  —› Offrir aux enfants des programmes de prévention de base sur l'exploitation sexuelle des enfants :
   
Certaines parties du corps sont privées; 
•  Leur corps n'appartient qu'à eux; 
•  Il existe différentes manières de toucher; 
Ils ont le droit de dire non; 
Ils peuvent se confier à un adulte en qui ils ont confiance. 


CONCLUSION

     Pour que la lutte contre la violence familiale dans les communautés autochtones soit efficace, il est nécessaire que tous les membres de la communauté s'y engagent et y participent. Nous ne sommes pas impuissants face à la violence familiale. En travaillant ensemble, nous pouvons apporter des changements.

CENTRES DE RESSOURCES SUR LA VIOLENCE FAMILIALE

Ce qui suit n'est pas une liste exhaustive de tous les centres de ressources sur la violence familiale. Seuls les centres de ressources découverts durant la réalisation de notre projet, qui ont diffusé de l'information au niveau national, ont été compris dans la liste. De nombreux organismes et centres provinciaux et locaux qui s'occupent de la violence familiale n'ont pas été inclus en raison du manque de temps et de ressources. Toutefois, nous vous conseillons de faire tous les efforts possibles pour communiquer avec autant de ressources provinciales et locales que possible. Vous pouvez vous procurer de l'information sur les ressources locales et provinciales auprès de la bibliothèque de votre localité ou des centres de ressources indiqués ci-dessous.

Conseil consultatif canadien sur la situation
de la femme / Canadian Advisory Council on the Status of Women
110, rue O'Connnor, 9e étage
C.P. 1541, succursale B
Ottawa (Ontario)
KlP 5R5
Tél. : (613) 992-4975
Téléc. : (613) 992-1715
Le conseil a publié quelques ouvrages sur la violence familiale dont Pour de vraies amours : prévenir la violence conjugale au Canada (1987) et La femme battue au Canada : un cercle vicieux (1980).
Conseil canadien de développement social
Canadian Council on Social Development
55, avenue Parkdale
C.P. 3505, succursale C
Ottawa (Ontario)
K1Y 4G1
Tél. : (613) 728-1865
Téléc. : (613) 728-9387
Avec l'aide financière de Santé Canada, le CCDS publie Vis-À-Vis, un bulletin national qui examine les problèmes de la violence familiale en soulignant particulièrement le point de vue canadien.
 
Institut d'études pédagogiques de l'Ontario /
Ontario Institute for Studies in Education
252 Bloor Street West
Toronto (Ontario)
M5S 1V6
Tél. : (416) 923-6641
Par l'intermédiaire de l'IEPO (Institut d'études pédagogiques de l'Ontario), le centre publie des ouvrages sur la violence familiale et sur d'autres sujets.
 
Four Worlds Development Project
4401 University Drive
Lethbridge (Alberta)
TlK 3M4
Tél. : (403) 329-2065
Téléc. : (403) 329-3081
Ce projet produit du matériel lié aux modes de vie et aux problèmes sociaux des peuples des Premières Nations et des Inuits.
 
Santé Canada / Health Canada
Centre de distribution des publications
Santé Canada
Pré Tunney
Ottawa (Ontario)
KlA 0K9
Tél. : (613) 954-5995
Téléc. : (613) 952-7266
Publie beaucoup d'information sur les drogues, sur l'alcool et sur la violence familiale, en particulier sous forme de brochures et de livrets. Des catalogues d'information sont aussi disponibles.
 
Institut pour la prévention de l'enfance
maltraitée de l'Ontario / Institute for the
Prevention of Child Abuse
25 Spadina Road
Toronto (Ontario)
M5R 2S9
Tél. : (416) 921-3151
Téléc. : (416) 921-4997
Justice Canada
(voir Centre national de documentation sur les
victimes)
 
London Battered Women's
Advocacy Clinic, Inc.
69 Wellington Street
London (Ontario)
N6B 2K4
Tél. : (519) 432-2204
Téléc. : (519) 679-3918
À la suite d'un projet de démonstration, la London Battered Women's Advocacy Clinic, Inc. a publié son rapport final, Final Report (1985) et le Handbook for Advocates and Counsellors of Battered Women (1985).
 
Centre national d'information sur la violence
dans la famille / National Clearinghouse
on Family Violence
Santé Canada
Pré Tunney
Ottawa (Ontario)
KlA 1B5
Tél. : (613) 957-2938
        1-800-267-1291
ATS : 1-800-561-5643
Téléc. : (613) 941-8930
Le Centre national d'information sur la violence dans la famille, qui fait partie d'une division de Santé Canada, donne accès aux renseignements gouvernementaux et non-gouvernementaux sur tous les aspects de la violence familiale.
 
Office national du film du Canada /
National Film Board of Canada
C.P. 6100
Montréal (Québec)
H3C 3H5
Région de l'Atlantique              1-800-561-7104
Québec                                   1-800-363-0328
Ontario                                   1-800-267-7710
Régions de l'Ouest et du Nord 1-800-661-9867
(Pour connaître le numéro de votre bureau local, consultez l'annuaire ou une bibliothèque.) Avec Santé Canada, l'Office national du film du Canada publie Sélection de films et vidéos sur la violence dans la famille (2e édition, 1988) qui donne une liste des ressources audiovisuelles disponibles au sujet de la violence familiale.
 
Centre national de documentation sur les
victimes / National Victims Resource Centre
Justice Canada
220, rue Queen
Ottawa (Ontario)
KlA 0P8
Tél. : 1-800-267-0454
Établi sous l'égide du Secrétariat du Solliciteur général du Canada, le Centre offre de l'information (livres, films, bandes vidéos, etc.) sur les thèmes liés aux victimes, dont une grande partie se rapporte à la violence familiale. Le CNDV a aussi une base de données accessible par le biais des prêts entre bibliothèques.
 
Native Counselling Services of Alberta
# 800 Highfield Place
10010-106 Street
Edmonton (Alberta)
T5J 3L8
Tél. : (403) 423-2141
Téléc. : (403) 424-1173
(Bureaux locaux dans toute l'Alberta)
Grâce au financement offert par l'Alberta Law Foundation, le NCSA publie un catalogue annuel présentant le matériel audiovisuel disponible pour prêt ou achat.
 
Native Mental Health Section
Canadian Psychiatric Association
P.O. Box 89
Shannonville (Ontario)
K0K 3A0
Tél. : (613) 966-7619
Téléc. : (613) 966-0670
 

Les Services parajudiciaires autochtones du
Québec / Native Parajudicial Services of
Québec
3465, Côte des Neiges, bureau 102
Montréal (Québec)
H3H 1T7
Tél. : (514) 933-3638/39/30
Téléc. : (514) 846-0484
 

Dans le cadre du projet sur la Charte canadienne des droits et libertés et les femmes battues, les Services parajudiciaires autochtones du Québec ont publié Violence Against Women : A Right to Freedom and Respect (1985).
 
Neichi Institute
Box 34007, Kingsway Mall P.O.
Edmonton (Alberta)
T5L 4K1
Tél. : (403) 458-1884
Téléc. : (403) 458-1883
Établi en tant que société à but non lucratif en Alberta; l'Institut Neichi dispense de la formation dans le domaine de l'alcoolisme et de la toxicomanie. Les récents projets de recherche et développement comprenaient des travaux dans le domaine de la violence familiale (dont un programme de formation de 14 jours pour les professions d'aide).
 
OISE
(Voir Centre for Women's Studies in Education)
 

Public Legal Education Society of
Nova Scotia
1127 Barrington Street
Halifax (Nouvelle-Écosse)
B3H 2P8
Tél. : (902) 423-7154
Téléc. : (902) 421-1255
 

Fournit de l'information en particulier sur les questions juridiques mais sans s'y limiter. A publié Family Violence: An Annotated Bibliography (1986), une bibliographie annotée sur une grande variété de documents sur la violence familiale.
 
Gendarmerie royale du Canada /
Royal Canadian Mounted Police
Contacter le détachement local de la GRC
Information disponible auprès du
Centre national de documentation sur les victimes
Tél. : 1-800-267-0454
La GRC a préparé du matériel de ressources et de communications pour sensibiliser davantage la population à la question et pour informer des procédures de divulgation de la violence familiale.
 
 

ORGANISMES DE SERVICES D'AIDE AUX FAMILLES ET AUX ENFANTS AUTOCHTONES
>

TERRE-NEUVE



Miawpukek Child and Family Services
Health and Social Services
Conne River Reserve
MicMac Territory (Terre-Neuve)
A0H 1J0
Tél.: (709) 882-2710
Téléc. : (709) 883-2836

ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD




Charlottetown Regional Health and Social Services Office
17 Haviland Street
P.O. Box 2000
Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)
ClA 7N8
Tél. : (902) 368-3330
Téléc. : (902) 368-6186

Montague Regional Health and Social Services Office
P.O. Box 1500
Montague (Île-du-Prince-Édouard)
C0A 1R0
Tél.: (902) 888-2992
Téléc. : (902) 838-2992

Native Council of Prince Edward Island
33 Allen Street
Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)
C1A 2V6
Tél. : (902) 892-5314
Téléc. : (902) 368-7464

O'Leary Regional Health and Social Services Office
P.O. Box 8
O'Leary (Île-du-Prince-Édouard)
C0B 1V0
Tél. : (902) 859-2400
Téléc. : (902) 859-2195

Souris Regional Health and Social Services Office
P.O. Box 550
Souris (Île-du-Prince-Édouard)
C0A 2B0
Tél. : (902) 687-7060
Téléc. : (902) 687-2026

Summerside Regional Health and Social Services Office
290 Water Street
Summerside (Île-du-Prince-Édouard)
ClN lB4
Tél. : (902) 888-8100
Téléc. : (902) 888-8085
 

NOUVELLE-ÉCOSSE




MicMac Family and Children's Services of Nova Scotia
P.O. Box 179
Shubenacadie Post Office
Shubenacadie
Hants County (Nouvelle-Écosse)
B0N 2H0
Tél. : (902) 758-3553
Téléc. : (902) 758-2390

MicMac Family and Child Services
General Delivery
Cape Breton (Nouvelle-Écosse)
B0A 1J0
Tél. : (902) 379-2433
Téléc. : (902) 379-2381

Mi'kmoq Family Treatment Center
P.O. Box 310
Whycocomagh (Nouvelle-Écosse)
B0E 3M0
Tél. : (902) 756-3440
Téléc. : (902) 756-3441
>

NOUVEAU-BRUNSWICK




Big Cove Child & Family Service Agency
P.O. Box 1, Site 11
R.R.1
Big Cove (Nouveau-Brunswick)
E0A 2L0
Tél. : (506) 523-9191
Téléc. : (506) 523-4374

Burnt Church Child & Family Service Agency
R.R.2
Legaceville (Nouveau-Brunswick)
E0C 1K0
Tél. : (506) 776-8331
Téléc. : (506) 776-3682

Eel Ground Child & Family Service Agency
P.O. Box 9, Site 3
R.R.1
Newscatle (Nouveau-Brunswick)
E1V 3L8
Tél. : (506) 622-8039
Téléc. : (506) 622-8667

Eel River Child & Family Services
P.O. Box 1660
Dalhousie (Nouveau-Brunswick)
E0K 1B0
Tél. : (506) 684-3360
Téléc. : (506) 684-5840

Kingsclear Child & Family Service Agency
Comp. 19, Site 6
R.R. 6
Fredericton (Nouveau-Brunswick)
E3B 4X7
Tél. : (506) 363-3028
Téléc. : (506) 363-4324

Oromocto Child & Family Services
P.O. Box 417
Oromocto (Nouveau-Brunswick)
E2V 2J2
Tél. : (506) 357-3394
Téléc. : (506) 357-2628

Red Bank Child & Family Services
P.O. Box 120
Red Bank (Nouveau-Brunswick)
E0C 1W0
Tél. :(506) 836-2458
Téléc. : (506) 836-7593

Saint Mary's Child & Family Service Agency
247 Paul Street
Fredericton (Nouveau-Brunswick)
E3A 2V7
Tél. : (506) 458-9511
Téléc. : (506) 453-1793

Tobique Child & Family Service Agency
R.R.3
Perth (Nouveau-Brunswick)
E0J 1V0
Tél. : (506) 273-6851
Téléc. : (506) 273-4286

Woodstock Child & Family Services
P.O. Box 28, Site 1
R.R.1
Woodstock (Nouveau-Brunswick)
E0J 2B0
Tél. : (506) 328-3303
Téléc. : (506) 328-2420
 

QUÉBEC

Bande indienne des Montagnais de Sept-Îles et Maliotenam
1084, rue Dequen
C.P. 8000
Sept-Îles (Québec)
G4R 4L9
Tél. : (418) 962-0222
Téléc. : (418) 968-0953

Comité Atikamekw Sipi
C.P. 848
La Tuque (Québec)
G9X 3P6
Tél. : (819) 523-6153
Téléc. : (819) 523-8706

Commission des services communautaires
403, rue Amisk
Case postale 239
Pointe-Bleue (Québec)
G0W 2H0
Tél. : (418) 275-5375
Téléc. : (418) 275-0097

Conseil Attikamek Montagnais
85, boulevard Bastien
Village des Hurons (Québec)
G0A 4V0
Tél. : (418) 842-0277
Téléc. : (418) 842-9448

Kahnawake Shakotiiatakehnhas Community Services
Case postale 876
Kahnawake (Québec)
J0L 1B0
Tél. : (514) 632-6880
Téléc. : (514) 632-5116

Kitigan Zibi Health and Social Serivces
P.O. Box 160
Maniwaki (Québec)
J9E 3B4
Tél. : (819) 449-5593
Téléc. : (819) 449-7411
>

ONTARIO




Delico Ojibway Family Services
District Liaison Council
95 North Cumberland Street
Thunder Bay (Ontario)
P7A 4Ml
Tél. : (807) 345-1888
Téléc. : (807) 345-2767

Nog-Win-Da-Min Child and Family Services
473 Queens Street East
Suite 106
Sault St. Marie (Ontario)
P6A 1Z5
Tél. : (705) 946-3700
Téléc. : (705) 946-3717

Ojibway Tribal Family Services Agency
512 First Avenue South
Kenora (Ontario)
P9N lW5
Tél. : (807) 468-4533
Téléc. : (807) 468-4959

Payukotayno (James and Hudson Bay)
Child & Family Services
P.O. Box 336
Moosonee (Ontario)
P0L 1Y0
Tél. : (705) 336-2996
Téléc. : (705) 336-2492

Tikinagan Child & Family Services
P.O. Box 627
63 King Street
Sioux Lookout (Ontario)
P8T lBl
Tél. :(807) 737-3466
Téléc. :(807) 737-3543

Weechi-It-Te-Win Family Services Inc.
P.O. Box 812
Fort Francis (Ontario)
P9A 3N1
Tél. : (807) 274-3201
Téléc. : (807) 274-8435

MANITOBA





Anishinaabe Child and Family Services
General Delivery
St. Martin Post Office
St. Martin, Winnipeg (Manitoba)
R0C 2T0
Tél. : (204) 659-4546
Téléc. : (204) 659-5877

Anishinaabe Child and Family Services
307 - 286 Smith Street
Winnipeg (Manitoba)
R3C lKl
Tél. : (204) 942-0788
Téléc. : (204) 957-1734

Awasis Agency of Northern Manitoba
3 Station Road
Thompson (Manitoba)
R8N 0N3
Tél. : (204) 778-4401
Téléc. : (204) 778-8428

Cree Nation Child and Family Caring Agency
Otineka Mall
P.O. Box 3910
The Pas (Manitoba)
R9A 1S5
Tél. : (204) 623-7465
Téléc. : (204) 623-3847

Dakota Ojibway Child & Family Services
702 Douglas Street
Brandon (Manitoba)
R7A 7B2
Tél. : (204) 729-3650
Téléc. : (204) 728-1806
(Winnipeg: (204) 943-0198)

Island Lake Sub-Office
General Delivery
Garden Hill (Manitoba)
R0B 0T0
Tél. : (204) 456-2718
Téléc. : (204) 456-2641

Sagkeeng Child & Family Services
P.O. Box 700
Pine Falls (Manitoba)
RE 1M0
Tél. : (204) 367-2215
Téléc. :(204) 367-8510

Southeast Child & Family Services Inc.
511 Ellice Avenue
Winnipeg (Manitoba)
R3B 1Y8
Tél. : (204) 775-0052
Téléc. : (204) 772-1226

West Region Child & Family Services
38 - lst Avenue N.W.
Dauphin (Manitoba)
R7N 1G7
Tél. : (204) 638-6941
Téléc. : (204) 638-4620
(Winnipeg: (204) 957-0037)

Winnipeg Sub-Office
201-274 Smith Street
Winnipeg (Manitoba)
R3C lK1
Tél. : (204) 943-3335
Téléc. : (204) 943-2759
>

SASKATCHEWAN





Le gouvernement provincial de la Saskatchewan établit actuellement des conseils tribaux pour faciliter les services à l'enfance et à la famille destinés aux autochtones, et il prévoit la création de six organismes de ce genre dans la province au cours de l'année 1994-1995. Voici les bureaux régionaux, relevant du ministère des Services sociaux, qui s'occupent actuellement des services autochtones à l'enfance et à la famille.

Estavan/Weyburn Social Services
1219-5th Street
Estevan (Saskatchewan)
S4A 0Z1
Tél. : (306) 634-0730
Téléc. : (306) 634-0732

Fort Qu'Appelle Social Services
177 Segwun Avenue
Fort Qu'Appelle (Saskatchewan)
Tél. : (306) 332-3260
Téléc. : (306) 3332-3276

Meadow Lake/La Roche/Buffalo Narrows Social Services
201-2nd Street West
Meadow Lake (Saskatchewan)
S0M 1V0
Tél. : (306) 236-7500
Téléc. : (306) 236-7533

Melfort/Nipawin Social Services
107 Crawford Street East
Melfort (Saskatchewan)
S0E 1A0
Tél. :(306) 752-6100
Téléc. : (306) 752-6141

Moose Jaw Social Services
36 Athabasca Street West
Moose Jaw (Saskatchewan)
S6H 6V2
Tél. : (306) 694-3647
Téléc. : (306) 694-3657

North Battleford/Lloydminster Social Services
Suite 405
1146-102nd Street
North Battleford (Saskatchewan)
S9A lGl
Tél. : (306) 446-7721
Téléc. : (306) 446-7764

Prince Albert/La Ronge/Creighton Social Services
800 Central Avenue
P.O. Box 3003
Prince Albert (Saskatchewan)
S6V 6G1
Tél. : (306) 953-2575
Téléc. : (306) 953-2589

Regina Social Services
2240 Albert Street
Regina (Saskatchewan)
S4P 3V7
Tél. : (306) 787-3416
Téléc. : (306) 787-4940

Swift Current/Kindersley/Rosetown Social Services
350 Cheadle Street West
Swift Current (Saskatchewan)
S9H 4G3
Tél. : (306) 778-8291
Téléc. : (306) 778-8668

Yorkton/Wynyard/Melville Social Services
72 Smith Street East
Yorkton (Saskatchewan)
S3N 2Y4
Tél. : (306) 786-1310
Téléc. : (306) 786-1305

ALBERTA





Blackfoot Child Welfare Program
P.O. Box 309
Gleichen (Alberta)
T0J 1N0
Tél. : (403) 264-1520
Téléc. : (403) 734-5163

Lesser Slave Lake Indian Regional Council
Child Welfare
P.O. Box 1740
High Prairie (Alberta)
T0G 1E0
Tél. : (403) 523-4401
Téléc. : (403) 523-4406

Yellowhead Tribal Council Agency
Room 307, West Grove Building
131 First Avenue
Spruce Grove (Alberta)
T7X 2Z8
Tél. : (403) 962-0303
Téléc. : (403) 962-9363
>

COLOMBIE-BRITANNIQUE




Spallumcheen Band Child Welfare Program
P.O. Box 3010
Enderby (Colombie-Britanique)
V0E 1V0
Tél. : (604) 838-6496
Téléc. : (604) 838-2131

USMA Children's Program
Nuu-Chah-Nulth Tribal Council
P.O. Box 1099
Port Alberni (Colombie-Britanique)
V9Y 7L9
Tél. : (604) 724-3232
Téléc. : (604) 724-6642
>

YUKON



Champagne Aishihik Social Services Society
Box 5309
Haines Junction (Yukon)
Y0B 1L0
Tél. : (403) 634-228
Téléc. : (403) 634-2108

Champagne Aishihik Social Services Society
101-307 Jarvis Street
Whitehorse (Yukon)
YlA 2H3
Tél. : (403) 668-3631
Téléc. : (403) 667-6303

TERRITOIRES DU NORD-OUEST



Baker Lake Family and Children's Services
Regional Superintendant
Baker Lake (Territoires-du-Nord-Ouest)
X0C 0A0
Tél.: (819) 793-2813
Téléc. : (819) 793-2541

Coppermine Family and Children's Services
Regional Superintendant
Coppermine (Territoires-du-Nord-Ouest)
X0E 0E0
Tél. : (403) 982-7261
Téléc. : (403) 982-7260

Fort Smith Family and Children's Services
Regional Superintendant
Fort Smith (Territoires-du-Nord-Ouest)
X0E 0P0
Tél. : (403) 872-7230
Téléc. : (403) 872-7232

Inuvik Family and Children's Services
Regional Superintendant
Inuvik (Territoires-du Nord-Ouest)
X0E 0T0
Tél. : (403) 979-7326
Téléc. : (403) 979-3821

Iqaluit Family and Children's Services
Regional Superintendant
Iqaluit (Territoires-du-Nord-Ouest)
Tél. : (819) 979-5131
Téléc. : (819) 979-6748
 

ORGANISMES D'AIDE SOCIALE ET D'AIDE À L'ENFANCE

Ministère des Services sociaux
Édifice Confédération
C.P. 8700
St. John's (Terre-Neuve)
AlB 4J6
Tél.: (709) 729-5193
Téléc. : (709) 729-0583

Ministère de la Santé et des Services sociaux
C.P. 2000
Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)
C1A 7N8
Tél. : (902) 368-4929
Téléc. : (902) 368-4969

Services d'aide à la famille et à l'enfance
Ministère des Services communautaires
C.P. 696
Halifax (Nouvelle-Écosse)
B3J 2T7
Tél. : (902) 424-3202
Téléc. : (902) 424-0502

Division des services communautaires-Nord
Ministère de la Santé et des Services communautaires
C.P. 5100
Frédéricton (Nouveau-Brunswick)
E3B 5G8
Tél. : (506) 453-3622
Téléc. : (506) 453-2082

Services des programmes à la jeunesse
Direction générale de la prévention et des services communautaires
Ministère de la Santé et des Services sociaux
1075, chemin Ste-Foy, 2e étage
Québec (Québec)
GIS 2M1
Tél. : (418) 643-6818
Téléc. : (418) 643-9024

Direction des services à l'enfance
Ministère des Services sociaux et communautaires
80, rue Grosvenor
S.O. 355, Édifice Hepburn
Queen's Park
Toronto (Ontario)
M7A lE9
Tél. : (416) 325-5325
Téléc. : (416) 325-5349

Services à la famille et à l'enfance
Ministère des Services à la famille
114, rue Garry, 2e étage
Winnipeg (Manitoba)
R3C lGl
Tél. : (204) 945-6948
Téléc. : (204) 945-6717

Division des services à la famille
Ministère des Services sociaux
1920 Broad Street,
Regina (Saskatchewan)
S4P 3V6
Tél. : (306) 787-3652
Téléc. : (306) 787-0925

Services d'aide à l'enfance
Ministère de la Famille et des Services sociaux
12th Floor, 7th Street Plaza
10030, 107th Street
Edmonton (Alberta)
T5J 3E4
Tél. : (403) 427-0412
Téléc. : (403) 422-5415

Division des services à la famille et à l'enfance
Ministère des Services sociaux et du Logement
Édifice du Parlement
Victoria (Colombie-Britannique)
V8W 3A2
Tél. : (604) 387-7060
Téléc. : (604) 356-7862

Services à la famille et à l'enfance
Ministère de la Santé et des Services sociaux
C.P. 20703
Whitehorse (Yukon)
Y1A 2C6
Tél. : (403) 667-3002
Téléc. : (403) 668-4613

Services à la famille et à l'enfance
Ministère des Services sociaux
4920-52nd Street
P.O. Box 1320
Yellowknife (Territoires du-Nord-Ouest)
XlA 2L9
Tél. : (403) 920-6254
Téléc. : (403) 920-0299
 

RESSOURCES AUDIOVISUELLES

On peut se procurer les catalogues suivants auprès de l'Office national du film du Canada ou en appelant au Centre national d'information sur la violence dans la famille. Composez le (613) 957-2938 ou les numéros sans frais 1-800-267-1291 ou 1-800-561-5643 (ATS) :

Santé Canada, Catalogue des ressources audiovisuelles sur la violence dans la famille (3e édition, 1993), produit pour le compte de la Division de la prévention de la violence familiale par l'Office national du film du Canada, C.P. 6100, Montréal (Québec), H3C 3H5.

Santé Canada, Sélection de films et vidéos sur la violence dans la famille (4e édition, 1993), produit pour le compte de la Division de la prévention de la violence familiale par l'Office national du film du Canada, C.P. 6100, Montréal (Québec), H3C 3H5.
 

AUTRES TERMES UTILISÉS POUR DÉSIGNER LA VIOLENCE FAMILIALE CHEZ LES AUTOCHTONES

Il est important de connaître autant de termes que possible lorsqu'on parle de violence familiale chez les autochtones ou que l'on recherche de l'information sur ce sujet. On trouvera dans la liste suivante les principaux termes utilisés :
 

Autochtones :
 
•  Autres termes couramment utilisés : 
  > indiens d'Amérique du Nord* 
  > indiens nord-américains 
  > amérindiens 
  > indiens (Américains) 
  > autochtones 
  > autochtones canadiens** 
  > autochtones américains 
  > eskimo*** 

*Indiens d'Amérique du Nord est le terme le plus couramment utilisé pour désigner les peuples indiens du Canada et des États-Unis, bien que ce terme ne désigne parfois que les Indiens des États-Unis.

**Autochtones canadiens est utilisé dans les bases de données pour désigner les peuples indiens et inuit du Canada.

***Eskimo est le terme couramment utilisé pour désigner Inuit, Innuit, Aléoutes, Eskimauan Indians et Esquimaux.

Violence familiale :
 
•  Autres termes couramment utilisés : 
  > violence conjugale 
  violence domestique 
  > violence ménagère 
  > violence intrafamiliale 

Violence :
 
•  Terme au sens plus général 

Termes connexes :
 
•  Violence contre l'enfant : On emploie aussi enfant maltraité, enfant battu, enfant victime de mauvais traitements, mauvais traitements infligés à l'enfant violence à l'égard de l'enfant, enfants négligés, enfants victimes de négligence, infanticide. 
•  Exploitation sexuelle de l'enfant : On emploie aussi agression sexuelle contre les enfants, molestation de l'enfant, viol de l'enfant, molestation des enfants, inceste. 
•  Femmes battues : On emploie aussi femmes battues, violence contre la femme, épouse battue, femme battue, femme violentée, violence contre les femmes, violence à l'égard de la femme.
•  Violence conjugale : On emploie aussi violence contre la femme, violence maritale (voir également Femmes battues) 
•  Violence contre les aînés : On emploie aussi violence contre les personnes âgées, violence contre le parent, violence contre les parents, parents battus, grand-mère battue.

On peut également trouver de l'information sur la violence familiale sous les termes :
 
> violence physique 
> violence émotive 
violence mentale 
violence psychologique 
exploitation sexuelle 
instabilité conjugale, conflit conjugal 
famille, relations familiales, problèmes familiaux 
problèmes sociaux, relations sociales 
droit, législation 
crime, criminologie, justice criminelle 
victime, victimes, victimes de crime, victimisation 
> études interculturelles 

 

 
début

Dernière mise à jour : 2003-09-16