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Correctional Service of Canada
Entre Nous

VOL. 30,
N0 3

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  Susan Bruff  
 

Susan Bruff

 
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Tendre la main aux quelques oubliés

PAR G. Chartier, agent de communication, Secteur des communications et de l’engagement des citoyens

Madame Sue Bruff vient juste d’arriver à St. John’s (Terre-Neuve), de retour de la partie continentale, où elle travaille comme agente de libération conditionnelle dans la collectivité pour le Service correctionnel du Canada (SCC). « Je visite des établissements correctionnels », dit-elle de la semaine qu’elle passe à l’extérieur, à visiter différents établissements situés dans la partie continentale de la région de l’Atlantique. « Nous avons dix délinquants originaires de Terre-Neuve, qui sont incarcérés dans des établissements correctionnels fédéraux. »

Madame Susan Bruff travaille auprès de ceux qu’on nommeles « délinquants ayant des besoins complexes et des problèmes de santé mentale importants. »

« Bon nombre de ces délinquants ont été incarcérés pendant une longue période ou sont aux prises avec le système depuis de nombreuses années, indique-t-elle. Je les appelle les oubliés, les membres les plus vulnérables de la population. Faute de trouver une meilleure définition, je dirais que ce
sont ceux qui sont passés à travers les mailles du système de santé mentale et qui sont tombés dans les rouages du système de justice pénale. »

L’historique de l’identification précoce

Le besoin d’offrir des services spécialisés et d’adopter une approche coordonnée dans la prestation des services à cette population de délinquants est connu depuis longtemps. En 1998, une série de réunions a eu lieu entre des responsables du district de Terre-Neuve et Labrador du SCC, des représentants du gouvernement provincial et des responsables d’organismes sans but lucratif, y compris des Services communautaires Stella Burry (SCSB) et de l’hôpital Waterford. Suite à ces réunions et au financement de projets de recherche fourni par le CSC et différents ministères du gouvernement provincial, le Projet de soutien communautaire a pris forme. À cette époque, on parlait déjà de la nécessité de préconiser des mesures d’identification précoce et de permettre à la collectivité d’établir des liens avec les établissements correctionnels pour faire le suivi de ces cas, dès leur incarcération et jusqu’à leur libération dans la collectivité. Certains promoteurs ont aussi indiqué le besoin de mettre en place des mesures de transition vers les services communautaires, pour soutenir les délinquants dont la date d’expiration du mandat approche.

« Nous savions qu’il nous fallait commencer à travailler avec ces responsables dès les débuts de l’incarcération, si nous souhaitions être d’une
quelconque efficacité », soutient Susan Bruff, nous avons donc repéré ces délinquants dans les établissements correctionnels fédéraux de la région de l’Atlantique, et j’ai commencé à leur rendre visite. »

Travailler avec des délinquants ayant des besoins complexes

« Je travaille en étroite collaboration avec l’équipe de l’établissement à établir les besoins du délinquant. Je décide des programmes auxquels il devrait participer et je l’encourage à les suivre. Le cas du délinquant est ensuite renvoyé aux Services communautaires Stella Burry, qui s’occupent d’évaluer s’il peut être supervisé dans le cadre du Projet de soutien communautaire. À ce stade, on établit également des liens avec d’autres ressources communautaires dans le but d’élaborer un plan de libération pour le délinquant. Les infirmières psychiatriques des Services ambulatoires des établissements correctionnels fédéraux jouent aussi un rôle important dans la création de liens entre le délinquant et les ressources en santé mentale œuvrant dans la collectivité. Les membres de la famille du délinquant et les autres personnes qui lui sont importantes participent au processus, et, surtout, le délinquant prend part activement à toutes les étapes de la planification de sa mise en liberté.

En plus de travailler avec l’équipe de gestion des cas du Projet de soutien communautaire, le délinquant travaille aussi étroitement avec l’équipe de gestion des cas du Centre correctionnel communautaire (CCC) Terre-Neuve et Labrador, puisque de nombreux délinquants ayant des besoins complexes et des problèmes importants de santé mentale doivent être hébergés dans une unité en milieu de vie structuré, en vue de se préparer à leur réinsertion dans la collectivité. Le personnel du SCC joue donc un rôle important dans la gestion quotidienne des délinquants ayant des besoins complexes, qui résident dans cette unité.

« Nous prenons bien soin de peaufiner leur plan de libération dans la collectivité de façon à ce qu’ils sachent, une fois libérés, qui se chargera de leur surveillance. Ils ont déjà établi un lien avec moi, et je serai chargée de leur surveillance, lorsqu’ils seront libérés. Je m’occupe déjà de prendre contact avec l’équipe qui travaille dans la collectivité, et je travaille déjà à peaufiner leur plan de libération de façon à ce qu’ils n’aient aucune surprise à leur sortie. »

Peaufiner les plans de libération

Madame Bruff a commencé à travailler auprès de cette population particulière de délinquants en 2001.En plus de les superviser après leur libération, elle les aide à se préparer à leur prochaine mise en liberté, pendant leur incarcération.

« On devait alors établir pour eux une sorte de plan de surveillance et répondre à leurs besoins en matière de santé mentale, tout en gérant le risque qu’ils présentaient dans la collectivité. »

« Évidemment, cette situation comportait de nombreuses lacunes, parce que lorsque vous devez travailler avec ce genre de personnes, chacune
d’entre elles présente un cas particulier et chacune d’elles a des problèmes importants. Vous devez vous assurer de bien peaufiner leur plan de libération, si vous souhaitez qu’elles réussissent leur réinsertion dans la collectivité, une fois libérées. »

Un bagage de connaissances dans le domaine du travail social

Madame Sue Bruff soutient qu’elle est chanceuse de pouvoir faire le travail qu’elle a toujours voulu faire. Elle a fait ses études en travail social, à l’Université Memorial de Terre-Neuve, dans le cadre desquelles elle a effectué deux stages en milieu de travail, dont le premier au Her Majesty’s Penitentiary (HMP), un établissement correctionnel provincial situé à St. John’s, et le second, dans la collectivité, auprès de personnes atteintes de troubles de santé mentale.

Alors qu’elle n’était âgée que d’une vingtaine d’années, Susan Bruff a contracté une forme rare de la maladie de Ménière, qui l’a laissée complètement sourde pendant trois ans et demi. Peu de temps après, elle a recouvré son ouïe, et elle est retournée travailler dans le domaine des services correctionnels pour la Société John Howard, pendant un certain nombre d’années, avant de finalement entrer à l’emploi du Service correctionnel du Canada (SCC).

« Je suppose que c’est à partir de ce moment que j’ai eu la piqûre, et voilà qu’aujourd’hui je travaille avec des délinquants atteints de troubles mentaux dans la collectivité et en établissement. »

Ordonnances de surveillance de longue durée

« Il y a trois cas dont je suis chargée, qui sont actuellement dans la collectivité, assujettis à une ordonnance de surveillance de longue durée (OSLD), indique-t-elle. Deux de ces délinquants sont hébergés dans le CCC Terre-Neuve et Labrador, et l’autre vit dans la collectivité. »

Une OSLD sert à prolonger la période de surveillance et de soutien que le SCC peut exercer sur un délinquant dans la collectivité, après l’expiration de sa peine régulière. Cette mesure, qui permet de gérer certains des délinquants ayant des besoins complexes dans la collectivité, sert de solution de rechange à l’emprisonnement à perpétuité.

« Imaginez, cela signifie qu’on ajoute une période de surveillance de 10 ans à la peine de ressort fédéral que doit purger le délinquant. Au-delà de cela, il n’y a que la déclaration de délinquant dangereux, qui permette d’incarcérer un délinquant pour une période indéterminée », indique Susan Bruff pour tenter d’expliquer la gravité d’une OSLD.

« Pour la plupart de ces délinquants, je suis, pendant leur incarcération, leur seul lien avec la collectivité. »

La prison, c’est un peu leur maison

« Les cas dont je m’occupe finissent par entrer dans le système carcéral, pour en ressortir, puis y rentrer, pour en ressortir, et ainsi de suite. Pour certains d’entre eux, la prison, c’est un peu comme leur maison. »

La plupart des délinquants auprès desquels Mme Bruff travaille sont des personnes qui, à son avis, sont bien connues de tous les systèmes de
la collectivité.

« Le système correctionnel fédéral connaît leur existence, le système correctionnel provincial connaît leur existence, la police connaît leur existence, l’aide juridique connaît leur existence, les services sociaux connaissent leur existence, les établissements psychiatriques connaissent leur existence et les banques alimentaires, aussi. Il y a certains groupes de la population qui épuisent les ressources de tous les systèmes de la collectivité, mais les systèmes n’arrivent pas à répondre à leurs besoins. »

Les partenaires dans la collectivité

Dans le but d’aider ces délinquants ayant des besoins complexes, le personnel du SCC collabore étroitement avec d’autres organismes
communautaires.

« J’ai établi des liens avec différents types de professionnels de la santé mentale », indique-t-elle. À titre d’exemple, les Services communautaires Stella Burry (SCSB) collaborent avec le SCC dans le cadre du Projet de soutien communautaire financé conjointement, qui offre un éventail de services aux délinquants avec lesquels Mme Bruff travaille.

« Au sein de cette équipe, j’occupe les fonctions d’agente de libération conditionnelle », explique-t-elle. L’équipe de gestion des cas du Projet de soutien communautaire est également formée d’autres membres du personnel du SCC, dont un agent principal de libération conditionnelle, un psychologue contractuel, des infirmières psychiatriques des Services ambulatoires, ainsi que des employés des SCSB, dont trois travailleurs sociaux, un conseiller en emploi et des travailleurs communautaires de soutien. Ces derniers fournissent des services individualisés aux délinquants pour les aider à approfondir leurs compétences psychosociales de base dans les domaines suivants : cuisine, budgétisation, magasinage, gestion des médicaments, participation à des rendez-vous et représentation.

« Ce qu’il y a de plus beau, c’est que lorsque leur peine expire, les délinquants continuent de recevoir des services de soutien de Stella Burry. Les SCSB continuent de travailler avec eux à long terme. Il y a donc une baisse des admissions en psychiatrie et des admissions en milieu carcéral, dès que le soutien est en place. »

Croire que les gens peuvent changer

« Après toutes ces années, cela me semble logique. Je suis très contente lorsque j’en parle, parce que je vois des résultats. Tout ce qui compte pour moi est de voir la qualité de vie de ces personnes s’améliorer. »

« Ils vous perçoivent comme quelqu’un qui s’occupe d’eux et qui s’inquiète de ce qui peut leur arriver.»

« Pour travailler dans ce domaine, ajoute-t-elle, vous devez aimer les gens, vouloir les aider et croire qu’ils peuvent changer. » ♦

 

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