Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

Bob Wood

député et secrétaire parlementaire du ministre des Anciens Combattants

55e anniversaire de la campagne d'Italie
Cérémonie et dépôt de couronnes
Cimetière de guerre de Villanova

Villanova, Italie
11/10/1999

Comparer au discours prononcé

Chers Amis,

Ce matin au cimetière de guerre de Cesena, cet après-midi à Ravennes, et ici, à Villanova, nous rendons hommage à ceux qui sont tombés au cours des combats livrés en novembre et décembre 1944.

La plupart de ceux qui reposent dans ce lieu paisible sont des Canadiens. Principalement de jeunes hommes. Du moins à nos yeux. Des gars du Lanark and Renfrew Scottish. Et du 4th Princess Louise Dragoon Guards. Ainsi que des Irish and Perth Regiments. Puis du Cape Breton Highlanders. Pour n’en nommer que quelques-uns.

Ils périrent après la traversée de la Lamone, en décembre 1944. Ou au cours de l’avance vers la Senio et des derniers jours de la campagne d’Italie.

Deux cent six hommes - qui comme tous ceux qui vont à la guerre - s’attendaient à rentrer ensuite chez eux. Ils sont pourtant morts et ont laissé leurs familles dans le deuil. Voici ce qu’un aumônier écrivît dans son journal personnel au sujet du 22e:

« J’ai bien peur que de nombreuses familles seront réunies à leur dîner de Noël lorsqu’elles apprendront les mauvaises nouvelles. »

Des parents perdirent leurs fils bien-aimés. Des biens-aimées perdirent leurs fiancés. Des épouses perdirent leurs époux. Et des enfants - leurs pères. Personne n’oubliera. Personne ne sera oublié.

Aujourd’hui, nous renouvelons notre promesse de veiller à ce que ces jeunes hommes ne soient jamais oubliés.

Mais il y a une autre histoire qu’il convient de raconter. Celle du triomphe de l’un de ceux qui ont survécu. Celle du triomphe sur le désastre et la douleur. Une histoire caractéristique des anciens combattants qui ont survécu à la guerre et qui ont aidé à l’édification de notre pays. Il s’agit de l’histoire de Daniel J. MacDonald.

« Danny Dan », comme on l’a appela à son retour, s’était enrôlé en août 1940 dans le Prince Edward Island Highlanders. Il fut muté dans le Cape Breton Highlanders, en août 1943. Dans la 11e Brigade d’infanterie.

Il fut blessé pour la première fois sur la ligne Gothique et retourna au front peu de temps après. Le 21 décembre 1944, tandis que les Canadiens progressaient vers la Senio, un obus explosa 20 pieds devant lui. En un instant, il perdit un bras et une jambe.

Il portait un missel militaire sur lui. Il avait pris l’habitude de transporter ce petit livre dans la poche gauche de sa veste. Et il a toujours cru - puisque le livre a certainement amorti l’impact de certains éclats d’obus - que c’était ce qui lui avait sauvé la vie.

Malgré ses terribles blessures, il poursuivit avec un courage indéfectible. D’abord, pendant sa convalescence. Puis au cours des années qui suivirent.

Selon les règlements des hôpitaux de l’Armée britannique, si vous ne pouviez marcher avec des béquilles, vous deviez quitter l’hôpital en fauteuil roulant. Dan avait perdu un bras. Il ne pouvait donc s’appuyer sur une béquille. Mais il ne voulait rien savoir d’un fauteuil roulant. Il sortit donc furtivement de l’hôpital, se rendit chez un cordonnier qui lui fabriqua une bande protectrice en cuir (pour le moignon de son bras) à laquelle une pièce en bois fut fixée pour maintenir la béquille. L’appareil fonctionna. Et Daniel Dan quitta l’hôpital en marchant, sans aide.

Puis il rentra chez lui. Il construisit sa maison. Cultiva des légumes et s’occupa d’animaux de la ferme. Et il a eu sept enfants. Mais l’histoire ne se termine pas ici. Dan MacDonald a servi son pays d’autres façons.

Il a été ministre de l’Agriculture au sein du gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard, de 1966 à 1972. Il a été nommé ministre des Anciens Combattants en 1972, et de nouveau en 1980. Il est décédé le 30 septembre de la même année.

M. Daniel J. MacDonald était tenu en haute estime. Il a eu droit à des funérailles d’État à Charlottetown et à une oraison funèbre lue par le Premier ministre Trudeau.

Et aujourd’hui, l’édifice de l’Administration centrale du MAC porte son nom.

L’histoire de « Danny Dan » qui, à son retour, aida à bâtir notre pays compte parmi les milliers d’autres histoires que l’on pourrait raconter au sujet des anciens combattants du Canada. Des hommes et des femmes qui revinrent au pays. Qui travaillèrent fort. Qui élevèrent les enfants d’une nouvelle génération de Canadiens. Et qui demandèrent peu en retour - au moins, que l’on n’oublie pas.

Tel est notre devoir. Nous sommes fiers et privilégiés de rendre aujourd’hui hommage à ceux qui sont morts si jeunes. Ici à Villanova.

Puissent-ils reposer en paix.

Merci beaucoup.

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