Anciens Combattants Canada

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Notes pour une allocution de

L'honorable

George Baker, P.C., M.P.

Ministre d'Anciens Combattants

à l'occasion du lancement de la Semaine des anciens combattants de 1999 et la commémoration de la bataille du Golfe du Saint-Laurent au Sénate

Ottawa (Ontario)
4/11/1999

Comparer au discours prononcé

Votre Excellence,

Nous sommes extrêmement heureux que vous nous honoriez de votre présence en votre qualité de Gouverneure générale et de Commandant en chef, à l’occasion de cette cérémonie spéciale qui marque le commencement de la Semaine des anciens combattants de 1999. Les Canadiens ont été profondément touchés lorsque, dans votre discours d’installation, vous avez parlé du service militaire de votre père dans le Corps des volontaires de Hong Kong. Au cours des années de guerre, de nombreuses autres familles canadiennes ont reçu le même héritage que celui qu’il a légué à la vôtre.

Aujourd’hui, nous célébrons le 55e anniversaire de la bataille du golfe du Saint-Laurent. Il s’agit d’une histoire qui n’a été guère racontée, et qui est même méconnue de nombreux Canadiens. Il s’agit pourtant de l’incroyable histoire de Canadiens et de Canadiennes, de Terre- Neuviens et de Terre-Neuviennes qui ont défendu nos rivages, nos mers et nos cieux dans le Golfe. Et celle des marins marchands qui assurèrent le ravitaillement vital pour soutenir l’effort de guerre. Contrairement à leurs camarades qui servaient outre-mer, ces hommes et ces femmes périrent tout près de chez eux. Pourtant, eux non plus ne purent jamais retrouver leurs familles et leurs êtres chers. Nous sommes donc tout particulièrement honorés de compter des anciens combattants de cette campagne parmi nous aujourd’hui. Des membres de la marine, des forces aériennes, de la marine marchande et des infirmières militaires. Nous aimerions notamment souhaiter la bienvenue à M. Michael Shefflin dont le père, John, disparut lors du torpillage du NCSM Racoon aux premières heures du matin du 7 septembre 1942. En un instant, les torpilles ennemies mirent fin aux jours des 37 membres de l’équipage.

Nous sommes également heureux d’accueillir les attachés militaires du Royaume-Uni et des États-Unis - dont les forces subirent également de tragiques pertes en défendant l’intégrité territoriale du Golfe.

Enfin, j’aimerais remercier le Président du Sénat de nous avoir permis de tenir notre cérémonie ici aujourd’hui. L’année dernière, nous avons assisté à une cérémonie de nouvelle dédicace des merveilleuses murales de guerre qui nous entourent. Encore une fois cette année, nous avons la chance de tenir notre cérémonie en ces lieux historiques, un cadre si approprié qu’il conviendrait peut-être de continuer d’y tenir des cérémonies commémoratives.

Mesdames et Messieurs, 23 navires furent coulés par des sous-marins ennemis au cours de la bataille du golfe du Saint-Laurent. Les NCSM Racoon, Charlottetown, Shawinigan et Magog furent détruits. Dix-huit navires marchands transportant d’importantes cargaisons de guerre disparurent aussi. Et en octobre 1952, le torpillage du SS Caribou - le traversier reliant Sydney à Port-aux-Basques - fut une telle tragédie qu’il est resté bien gravé dans la mémoire de nombreux Terre-Neuviens.

De nombreux militaires et civils furent tués au cours de la bataille du golfe du Saint- Laurent. Parmi eux, Agnes Wilkie, la seule infirmière militaire canadienne, et Bride Fitzpatrick, la seule femme - à ce que l’on sache - de la marine marchande de Terre-Neuve à avoir péri par suite d’une opération de l’ennemi durant la guerre. Et les pertes de la marine marchande furent terribles. Pourtant, ils continuèrent de faire preuve d’une courage à toute épreuve. Ils assurèrent le ravitaillement. Ils prévalurent dans l’adversité.

Tel est le sort de ceux qui périrent en mer au cours de leur service dans la marine ou dans la marine marchande - ou de leur service dans les forces aériennes tandis qu’ils assuraient la protection des leurs du haut des cieux : ils n’ont aucune sépulture connue. Aucune tombe sur laquelle nous pouvons nous recueillir. Aucun endroit où nous pouvons déposer des fleurs ou verser des larmes. Aujourd’hui, nous rendons hommage aux hommes et aux femmes qui ont consenti le sacrifice ultime pour défendre leur pays, leur terre natale. Puissions-nous ne jamais les oublier. Et puissions-nous perpétuer leur souvenir.

Merci.

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