Notes pour une allocution de

Bob Wood

55e anniversaire de la libération des Pays-Bas
Cérémonie et dépôt de couronnes

Chers Amis,

Comme en témoignent les cimetières du Commonwealth situés partout dans le monde, les Canadiens se sont distingués sur presque tous les théâtres de guerre. Dès le tout début du conflit. Sur la défense côtière. Contre les U-boot sur l'Atlantique. Au sein de la Desert Air Force, au Moyen-Orient. Au sein de la RAF au cours de la bataille de Grande-Bretagne. Sur les montagnes et dans la jungle du Sud-Est asiatique. Au sein des forces du jour J. En Europe occupée et au coeur de l'Allemagne industrielle.

Leur sacrifice fut sans contredit extraordinaire. Plus de 17 000 des soldats qui ont servi dans le CARC ne revirent jamais leur pays. Le nombre de décès équivaut presque au nombre de morts des forces terrestres sur le théâtre européen.

Plus de 3 300 soldats des Forces aériennes du Commonwealth reposent ici, dont 516 Canadiens. Ils périrent au cours du bombardement de Ruhr, ou des batailles livrées en Rhénanie, vers la fin de la guerre. Ceux qui reposent ici sont unis par un lien spécial que seuls ceux qui ont combattu l'ennemi du haut du ciel ont en commun.

Il est pratiquement impossible d'imaginer ce qui a traversé l'esprit des jeunes hommes qui prirent la voie des airs sans savoir ce que l'avenir leur réservait. Un mélange d'excitation, d'appréhension et de peur, à chaque sortie.

Chaque fois, ils savaient que leurs chances de revenir indemnes étaient faibles. Pour les membres d'un équipage aérien, la marge d'erreur était toujours très mince. Si l'avion était touché, c'était souvent la fin. Il fallait donc avoir un courage très spécial pour voler en territoire ennemi, nuit après nuit, au sein du Bomber Command, et subir les attaques des chasseurs de nuit et les tirs anti-aériens. Un courage très spécial pour voler au sein de la patrouille côtière alors que le temps pouvait être un ennemi aussi redoutable que la Luftwaffe. Tout au long de la guerre, ils firent preuve d'un courage indéfectible. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, quatre des 16 Croix de Victoria accordées à des Canadiens furent décernées à des aviateurs. Elles leur furent accordées à titre posthume. Telle est la nature de la guerre aérienne.

Aujourd'hui, nous rendons hommage aux courageux jeunes hommes qui servirent du haut du ciel. Pour défendre leurs camarades au sol. Pour vaincre l'ennemi. Pour défendre leur patrie.

Comme nombre de leurs frères de la Marine et de la marine marchande, les dépouilles de ceux qui périrent ne furent jamais retrouvées. Les pilotes et les membres d'équipage qui ont servi à bord d'avions de transport, de bombardiers, au sein du commandement de l'aviation côtière ou à bord de chasseurs sont souvent disparus à jamais. Nous rappelons donc aussi le souvenir de ceux qui périrent, mais qui n'ont pas eu droit à une sépulture digne.

Aujourd'hui, nous leur rendons hommage. Comme nous l'avons fait hier. Puissent leurs familles trouver un certain réconfort en sachant qu'ils ne sont pas morts en vain, et que jamais nous ne les oublierons.

Merci.